Ratmansky/Balanchine/Robbins/Peck [Garnier 22/03-05/04/2016]

Ritournelle · Inscrit le: 13 Juin 2013 Messages: 577

Les pré-distributions de Duo Concertant sont en ligne sur le site de l'ONP.

Laura Hecquet, Myriam Ould-Braham
Hugo Marchand, Pierre-Arthur Raveau

haydn · Site Admin Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26514

Quelques précisions :

Seven sonatas (Ratmansky) :

Duo concertant (Balanchine) :

Other dances (Robbins) :

In Creases (Peck) :

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haydn · Site Admin Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26514

Modification des pré-distributions, avec le retour annoncé d'Eve Grinsztajn dans Seven Sonatas :

Seven sonatas (Ratmansky) :

Grinsztajn

Conforti

Duo concertant (Balanchine) :

Other dances (Robbins) :

In Creases (Peck) :

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haydn · Site Admin Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26514

Davantage de précisions, avec les pré-distributions rôle par rôle (pour Seven sonatas il ne s'agit pas de personnages, mais des interprètes équivalents à l'ABT lors de la création en 2009 - Stella Abrera, Julie Kent, Xiomara Reyes, Gennadi Saveliev, Alexandre Hammoudi/David Hallberg et Herman Cornejo):

Seven sonatas (Ratmansky) :

"Abrera" :

"Saveliev" :

"Reyes" :

"Cornejo" :

"Kent" :

"Hallberg" :

Duo concertant (Balanchine) :

Other dances (Robbins) :

In Creases (Peck) :

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Alexis29 · Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1244

https://www.youtube.com/watch?v=5FCle8HXU_Q

In Creases au Joffrey Ballet

Un programme avec des pièces qui ont en commun d'avoir chaque fois le(s) pianiste(s) sur scène ?

paco · Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3557

Joelle · Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882

Les distributions sont sorties...

https://www.operadeparis.fr/saison-15-16/ballet/alexei-ratmansky-george-balanchine-jerome-robbins-justin-peck/distribution#head

Ritournelle · Inscrit le: 13 Juin 2013 Messages: 577

Les photos de la soirée sont en ligne : https://www.operadeparis.fr/en/season-15-16/ballet/alexei-ratmansky-george-balanchine-jerome-robbins-justin-peck/gallery

Par ailleurs, je ne sais pas si cela a été relevé mais Eléonore Guérineau dansera Duo Concertant aux côtés de Karl Paquette lors de la dernière.

haydn · Site Admin Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26514

Je reviendrai sur le "quadruple bill" (pardon pour cet affreux "franglicisme") dont la première avait lieu ce soir (les supposées "avant-premières" n'étant que des répétitions générales déguisées et rendues payantes).

Cet ensemble de quatre chorégraphies néoclassiques, chacune relativement brève, a été plutôt une bonne surprise. D'abord, en raison de l’homogénéité de style des pièces présentées, et ensuite, de part la qualité des interprètes. Other dances a marqué le retour de Ludmila Pagliero et de Mathias Heymann au meilleur niveau. Leur danse est d'une grande pureté, d'une grande élégance, au point même d'occulter quelque peu la dimension humoristique et parodique de l'ouvrage de Jerome Robbins. En tous cas, les deux artistes - on avait déjà eu l'occasion de le constater par le passé - s'accordent bien ensemble. Pourquoi donc s'obstiner à distribuer Mathias Heymann avec des partenaires qui ne lui conviennent pas, alors qu'il peut donner le meilleur de lui même avec Ludmila Pagliero, justement, ou Myriam Ould-Brahm (Sae Eun Park semblait aussi en mesure de lui donner la réplique)?

L'autre couple marquant de ce spectacle aura été celui constitué de Laura Hecquet et de Hugo Marchand. Là aussi on a affaire à deux physiques et deux personnalités bien assorties, tant sur le plan physique que sur celui du tempérament. Laura Hecquet - favorisée ici par sa morphologie - est une belle interprète balanchinienne - on le savait - et Hugo Marchand à lui aussi convaincu : souple, félin même, il sait aussi mettre sa partenaire en valeur et s'effacer lorsque cela est nécessaire.

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Alexis29 · Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1244

Les chorégraphes qui sont directeurs de compagnies ont vraiment une manière particulière de composer les "mixed bills", c'est le cas par exemple de Christian Spuck à Zurich ou bien sûr de Benjamin Millepied comme le spectacle d'hier soir l'a démontré. On se trouve vraiment devant un choix artistique et ces quatres chorégraphies, d'époques différentes, font un programme assez équilibré et raffiné.

De jolis moments dans le ballet de Ratmansky "Seven Sonatas", notamment toutes les parties de groupe mais l'intérêt s'émousse par moment et les longueurs sont bien là. Alors on peut essayer de trouver pour qui ont été créés ces rôles et je dois dire que la distribution d'hier soir m'a paru pour le moins inégale. Un plaisir de revoir Alice Renavand, très charismatique et si bien dans ce style; en revanche j'ai bien peur que le rôle de Marc Moreau demande encore plus de virtuosité que ce que ce très bon danseur a pu offrir.

Place à "Other Dances", finesse, subtilité, musicalité tout est dans la chorégraphie de Jerome Robbins. Matthias Heymann très en forme, puissant avec cette manière de rester suspendu en l'air. Ludmila Pagliero si nuancée et généreuse avec une vraie réflexion derrière ce qu'elle a voulu faire du rôle. Bémol le couple qui ne fonctionne pas trop pour moi, peu de vraies interactions entre les deux danseurs et le second degré de certains moments de la chorégraphie est un aspect que Matthias Heymann a du mal à aborder. Et on pense à Baryshnikov et Makarova...

"Duo concertant" pour se dire que Balanchine reste le maître... A voir et revoir mais là aussi si les deux danseurs sont très assortis physiquement leur danse ne l'est pas, j'aurais aimé voir avec Hugo Marchand quelqu'un de plus charnel que Laura Hecquet. Rien à redire quant à l'interprétation de cette danseuse mais trop de froideur à mon goût.

Un petit bijou pour la fin, simple, efficace, court mais tellement créatif "In Creases" de Justin Peck. Wow ! Quel talent ! J'ai envie de voir d'autres choses de lui. Hannah O'Neill, très belle et faite pour ce répertoire, emmène une belle distribution même si on sentait chez certains un stress de première.

Un bon spectacle que je reverrais bien avec les autres distributions !

Et pour finir quelques commentaires entendus derrière moi qui remettent les choses à leur place Smile

: "j'étais là le soir où Matthias Heymann a reçu sa première étoile", "incroyable que Duo Concertant ait été créé en 1972, c'est plus moderne que Seven Sonatas" (c'est plutôt vrai...), "c'est quand même de la danse pour les initiés" (pas vrai du tout, allez-y !)

sophia · Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086

S'il n'est pas Herman Cornejo question virtuosité, au moins Marc Moreau me semble, davantage que certains de ses comparses, dans l'esprit de l'oeuvre de Ratmansky et y infuse-t-il un humour nécessaire, hélas pas toujours perceptible le reste du temps. Alice Renavand, lumineuse et piquante, Laura Hecquet, très à l'aise dans ce répertoire néo-classique... Néanmoins, si Seven Sonatas est un ballet agréable et d'une grande pureté, il m'a semblé quelque peu pâtir et de l'interprétation pianistique et de sa distribution d'ensemble, clairement en-deçà de ce que propose le reste de la soirée (et de ce que devait offrir sa version ABT).
Pour le reste, je suis d'accord avec vous. Other Dances superbement dansé par Pagliero et Heymann, mais interprété sans doute d'une manière un peu trop littérale par ce dernier.
Une belle soirée, concise et équilibrée - très américaine cela va sans dire -, quatre ballets intéressants et personnels à leur manière, quatre odes à la danse pure qui se font gracieusement écho, avec, en conclusion, le feu d'artifice, bref et intense, de Peck (et le sacre d'Hannah O'Neill, à la présence électrisante), qui séduit à la fois par son dynamisme et son sens inné de la géométrie.
Comme cette soirée ne s'embarrasse pas de palabres inutiles (tellement différente en cela du programme mixte d'ouverture de saison), on serait presque prêt, si on pouvait, à rempiler pour d'autres distributions!

haydn · Site Admin Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26514

Comme promis, retour sur la soirée Ratmansky, Robbins, Balanchine, Peck programmée à l'Opéra Garnier durant les fêtes pascales.

Soirée pastiche à l'Opéra de Paris : Ratmansky fait du Robbins, Stravinsky fait du Beethoven et Phil Glass essaye de faire du Stravinsky

Aucune création à l'affiche, mais tout de même pas moins de trois entrées au répertoire, qui forment, avec Other dances – déjà à l'actif de la compagnie nationale depuis dix-sept ans, un ensemble stylistiquement très homogène. Si Robbins, Balanchine et Peck sont étroitement liés au New York City Ballet, et à l'esthétique que Mr. B y a développée durant plus d'un quart de siècle, Alexeï Ratmansky aurait pu faire figure d'intrus. Il n'en est rien. Seven Sonatas, créé par l'American Ballet Theater, la compagnie new yorkaise « concurrente » du City ballet de Balanchine et Robbins, se situe dans la même descendance esthétique. Ah mais, Ratmansky est russe ? Et Balanchine, donc !

Sur le plan chorégraphique, Seven Sonatas – qui n'a pas prétention à révolutionner l'histoire de la danse – est une réussite. Le ballet est leste, divertissant, souvent humoristique. Les pas sont tracés d'une main ferme, mais ne visent pas à mettre davantage en valeur l'un ou l'autre des six solistes, même si les individualités sont évidemment perceptibles. Florian Magnenet fait des débuts en fanfare, mais sur la durée, c'est le tempérament déterminé d'Alice Renavand et le charme piquant d'Aurélia Bellet qui s'imposent.

Une interrogation tout de même : le traitement musical de ces « sept sonates » de Domenico Scarlatti sur lesquelles Alexeï Ratmansky a bâti sa chorégraphie. Il est difficile de savoir de quelle latitude la pianiste Elena Bonnay a bénéficié, mais le résultat laisse songeur. Les miniatures alertes du maître de musique de l'Infante d'Espagne sont romantisées, diluées, déformées à l'extrême par des tempi aberrants. Comparé à cela, une Marcelle Meyer d'il y a soixante ans fait figure de furie du baroquisme. Tropisme de Robbins, qui s'obstinait à vouloir faire ressembler Bach à Chopin (comme les Variations Goldberg récemment assénées au public de l'Opéra de Paris)?

Ceci étant, la danse épouse parfaitement la musique, et tout comme Balanchine, Ratmansky est un chorégraphe qui comprend les partitions sur lesquelles il fait évoluer ses interprètes.

Le Chopin authentique était de retour juste après le Scarlatti frelaté, justement, avec Other dances, la seule pièce du programme à être déjà bien connue du public et des danseurs parisiens – qui en retiennent souvent des fragments comme « pièce de concours ». Ce grand duo a été magnifiquement dansé (sur les conseils avisés d'Isabelle Guérin?) par Ludmilla Pagliero et Mathias Heymann. Si ce dernier, loué pour sa virtuosité, est aussi critiqué pour son partenariat, il retrouve en Ludmila Pagliero une comparse qui le met en confiance et lui permet d'offrir le meilleur. La mariée était même parfois un peu trop belle : la dimension parodique, ludique d'Other dances s'estompe parfois au profit d'un esthétisme pur.

Duo Concertant, lui, n'avait jamais figuré au menu des danseurs de l'Opéra de Paris, pourtant riche en œuvres de Balanchine. Là encore, nous sommes dans le registre agreste, et comme pour Other dances, il s'agit d'un vaste pas de deux, dans lequel les lignes épurées de Laura Hecquet et Hugo Marchand ont fait merveille. Duo Concertant, tant musicalement que chorégraphiquement, est intrinsèquement néoclassique, au sens « lifarien » du terme. Primauté de la beauté du geste (la narration, lorsqu'il y en a une, est accessoire), clarté des formes. Stravinsky, dans la partition, fait d'ailleurs explicitement référence à la poésie de la Rome et de l'Athènes classiques en la subdivisant en cinq sections (« Cantilène », « Eglogue 1 », « Eglogue 2 » – allusion aux Bucoliques de Virgile –, « Gigue » et « Dithyrambe »). Balanchine, qui lisait la musique (et jouait du piano), a immédiatement saisi le parti qu'il pouvait tirer de ce découpage : introduction (instrumentale), pas de deux, 1ère variation soliste, 2ème variation soliste, coda. Petipa et Saint-Pétersbourg ne sont jamais loin, et le héraut de la danse américaine ne peut faire fi de ses origines russes... L'écriture instrumentale de Stravinsky est elle aussi emprunte d'un académisme de bon aloi ; la seconde églogue et la gigue sont autant d'hommages à Brahms et à Beethoven.

Les danseurs, dignes d'éloge, et parfaits dans ce Balanchine-là (qui leur est génétiquement beaucoup plus proche que celui de Who Cares ou de Western Symphony), ont été bien soutenus par Karin Ato et Jean-Yves Sébillotte, respectivement Second Violon solo et Claviériste de l'Orchestre de l'Opéra National de Paris. Les deux instrumentistes ont dû batailler face à l'acoustique a priori défavorable à la musique de chambre du Palais Garnier, mais le rendu sonore très sec était finalement sans doute assez proche de celui de la création de Duo Concertant (en tant que composition musicale) au Funkhaus (« maison de la radio ») de Berlin en 1932, avec Samuel Dushkin au violon et Stravinsky en personne au piano (un témoignage discographique en a survécu : https://youtu.be/erKjuj0keV4)

Cette soirée russo-américaine s'achevait sur une troisième entrée au répertoire, In Creases, de Justin Peck, un proche de Benjamin Millepied – qui assistait à la représentation en compagnie de Natalie Portman. Là encore – on soulignera la cohérence du programme - le spectateur reste plongé dans une esthétique très classicisante, aux élans maîtrisés, au point que le titre puisse, par assonance, paraître trompeur : aucune « crisis » n'est à attendre du chorégraphe venu du New York City Ballet. Comme dans Seven Sonatas, les effets d'ensemble priment sur les performances individuelles des huit protagonistes (quatre femmes, quatre hommes). Et si Hannah O'Neill se hisse au dessus du lot, on aura également apprécié l'engagement physique de Valentine Colasante ou les lignes tranchantes de Vincent Chaillet.

Seul regret, le choix de Philip Glass – une fois de plus – pour l'accompagnement musical. Certes, il s'agit sans doute de souligner la filiation avec Jerome Robbins, mais tout de même, depuis trente ans, les chorégraphes de tous horizons semblent irrésistiblement attirés par les œuvrettes médiocres du pape du minimalisme américain. Cette fascination est difficilement compréhensible, même si elle fait certainement la fortune du compositeur américain. Quitte a persévérer dans le « less is beautiful », autant en revenir aux sources, avec un Conlon Nancarrow ou un John Cage autrement plus talentueux et intéressants. Les premier – une soupe vaguement chopinesque - et troisième - du piano percussif/jazzy qui évoque Stravinsky et Gershwin - mouvements de Four Mouvements for two pianos, sur lesquels est tracé In Creases, n'ont pas sollicité énormément le talent d'Elena Bonnay et Vessela Pelovska, tant leur écriture est simpliste. Pourtant, les rythmes syncopés du Troisième mouvement ont dû donner un peu de fil à retordre aux danseurs, qu'on entendait clairement compter un, deux, trois, quatre cinq, six... Mais cela relève de l'anecdote, et la soirée avait de quoi contenter un public exigeant, qui demandait davantage de rappels que ce que les régisseurs, un peu trop pressés de baisser le rideau, lui ont accordé.

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frederic · Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976

C'est vrai Haydn mais Justin Peck a fait preuve d'un choix éclectique et pertinent au fil de ses créations avec une très haute musicalité dont on verra j'espère le résultat sur la partition de Fauré à la fin de l'année.

sophia · Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086

Critique globalement très positive de la soirée dans le Financial Times.

Jonquille · Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1796

J'ai reçu le message suivant :

Des préavis de grève à caractère national et interprofessionnel ont été déposés pour le jeudi 31 mars 2016. Le bon déroulement des spectacles prévus à l’Opéra Bastille et au Palais Garnier pourrait être remis en cause. La confirmation de l’éventuelle annulation des spectacles et des modalités de remboursement des billets interviendra le jeudi 31 mars en début d’après-midi.
Nous vous préviendrons à ce moment-là mais n’hésitez à consulter régulièrement le site internet operadeparis.fr.
Renseignements au 01 73 60 23 23. [quote]

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