Azulynn
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Posté le: Mer Déc 01, 2004 12:34 am Sujet du message: Ballet Biarritz - Hommage aux ballets russes |
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Représentation du 30 novembre, MALS de Sochaux
Hommage aux Ballets russes - un programme qui, je crois, tourne depuis assez longtemps. Thierry Malandain est à l'origine des différentes chorégraphies (Pulcinella, L'après-midi d'un faune, La mord du cygne et le Boléro) ; j'avais lu qu'il s'agissait d'une relecture contemporaine, mais franchement, j'ai trouvé cela plutôt néo-classique en général et j'ai passé une superbe soirée. Ce que j'ai trouvé admirable dans ces ballets, c'est le mélange de mime très touchant et de pas classiques détournés.
Pulcinella, sur la musique de Stravinsky, m'a tout particulièrement plu. La chorégraphie est fine, et remplie d'humour, tout en utilisant au mieux les possibilités des danseurs (possibilités à la fois chorégraphiques et théâtrales). Pour résumer : Pulcinella, malgré son amour pour Pimpinella, ne peut éviter de séduire la gente féminine, de Rosetta à Prudenza en passant par leur mère Tartaglia. Cette dernière, jouée par un danseur (Giuseppe Chavaro) est un miracle de drôlerie et de féminisation... Rosetta et Prudenza sont extrêmement légères, et campent à merveille des jeunes filles. Deux beaux rôles pour Pulcinella et Pimpinella, celle-ci était particulièrement à l'aise. Techniquement, j'ai trouvé tous les danseurs très au point, légers, et gracieux.
L'après-midi d'un faune est un solo de Christophe Roméro - la nymphe d'origine disparait au profit de son seul voile. Le danseur est très juste, et exprime à merveille le caractère de son personnage. Il est totalement crédible et joue comme un chat sur sa tanière... une boîte de Kleenex. Ses attitudes m'ont un peu rappelé l'Idole Dorée... Bref, beaucoup de force dans ce solo, et une chute qui donne une note d'humour à tout cela.
La mort du cygne (musique de Saint-Saëns) est peut-être ma pièce préférée du spectacle. M. Malandain fait danser trois femmes cygnes qui viennent chacune leur tour expirer sur scène, avant de s'envoler à nouveau. Là encore, je ne peux que louer les danseuses (Magali Praud, Rosa Royo et Nathalie Verspecht). Elles ont à la fois l'expressivité et la technique qui convient à leurs solos (dont je ne saurais juger du réel niveau, mais bref). Je crois que les qualificatifs "technicien sans âme", entendus ici ou là sur les forums, ne risqueraient pas de s'appliquer aux danseurs du Ballet Biarritz. Toutes trois sont légères, sobres, impeccables, et la chorégraphie se permet des mouvements qui les font vraiment cygnes (lignes cassées, les plumes qui s'agitent) à nos yeux. Là encore, Nathalie Verspecht est impressionante ! De superbes développés comme des rubans de miel, puis d'infimes mouvements des jambes, repliée en cocon, pleins d'émotion... Je n'ai sans doute pas tout vu mais je ne peux que m'incliner devant le résultat que j'ai observé.
Boléro, par contre, est une chorégraphie pour douze danseurs au sein de paravents transparents, dont ils finissent par s'extraire (victoire de la liberté, dit le programme...). L'unité entre les 12 était quasi-parfaite (un "corps de ballet" rêvé !), la cohésion très forte, mais j'ai trouvé cela moins inventif que les autres pièces proposées, plus classique/contemporain. Les trois autres m'ont apporté quelque chose de nouveau par rapport à la musique, au point de vue traditionnel que l'on a sur les ballets cités ; là, un peu moins. Toutefois, c'était incomparablement meilleur que Les trois boléros d'Odile Duboc (CCN de Belfort), sur la même musique. (Les CCN sont assez inégaux d'ailleurs)
En conclusion, un très, très beau spectacle, et des versions revisitées très intéressantes. Je ne connaissais pas Thierry Malandain, mais cela vaut véritablement le coup ; Si vous avez l'occasion, surtout, allez-y. C'est une bouffée de fraîcheur et de danse pure !
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