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Le Lac des cygnes [Opéra Bastille / 11 mars - 9 avril 2015]
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paco



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 12:40 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelle belle surprise que la représentation de ce soir : j’y allais pour la prise de rôle de François Alu en Siegfried et pour découvrir Sae Eun Park, et non seulement je suis ressorti enthousiasmé par les deux, mais surtout transporté par leur partenariat, bien en phase et très investi, d’une grande sensibilité, atteignant des moments de véritable émotion, tout particulièrement au IVe acte où, je dois l’avouer, j’ai été proche de verser une petite larme…Embarassed Une représentation à mille lieues de celle d’hier soir, cela va sans dire.

Visiblement tendu pendant tout le 1er tableau, François Alu s’est progressivement libéré, notamment dès que sa partenaire est entrée en scène, comme si l’histoire prenait soudain forme pour lui. A partir de ce moment, on a vu un Siegfried plus soucieux du détail que d’autres interprètes dans les passages de pantomime. Très investi, dégageant un charisme naturel, le Siegfried d’Alu est plus nostalgique que juvénile, ce qui me convient bien car cela correspond tout à fait à l’esprit de la partition de Tchaïkovski. Ce fut par ailleurs un plaisir de voir enfin sur le plateau de Bastille un niveau technique digne de ce nom. La puissance et les sauts sont là, la fougue et l’engagement aussi, manque peut-être juste ce petit échelon supplémentaire de virtuosité, notamment dans la toupie de la fin du PDD, où les McRae et autres Golding à Londres m’ont davantage « décoiffé »…

Sa partenaire m’a quant à elle subjugué par le magnétisme qu’elle exerce dès son entrée. Elle aussi très investie et soucieuse du détail, elle aussi très touchante par la nostalgie qui se dégage de son personnage. Son Cygne blanc m’a davantage convaincu que son Cygne Noir, quoique j’aie beaucoup aimé l’approche en douceur de son PDD, là où d’autres transforment facilement ce morceau en virtuosité un peu brutale. Et son 4e acte est absolument sublime d'intensité dramatique.

Mais c’est avant au niveau du partenariat que Park et Alu ont le plus marqué cette soirée, davantage que par leurs très belles prestations individuelles. Dès le 2e tableau on a assisté à un véritable scénario, ils nous racontaient une histoire. On a senti une réelle osmose d’interprétation entre les deux, une vraie cohérence dans leur approche commune, ce qui a permis d’atteindre un sommet d’émotion au dernier tableau. Leur duo est surtout romantique, plus touchant et fragile que princier et pudique, et je dois avouer que c'est comme ça que je réussis à être ému par un Lac.

Le corps de ballet des cygnes s’est surpassé au 4e tableau, avec une synchronisation absolument magnifique, notamment au niveau des bras, contribuant eux aussi à la réussite dramatique de cet acte. A l’inverse, dans les autres tableaux le corps de ballet était aussi mauvais qu’hier soir voire pire, et ne parlons pas du Pas de Trois du 1er acte, je pensais que le fond avait été atteint hier soir, je me trompais…

Mais peu importe, les cygnes et le tandem principal nous ont offert un grand moment d’émotion et cette soirée méritait d’être vécue ! En tous cas le tandem Park-Alu ne déparerait pas sur une grande scène internationale.


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pierreG



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 12:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

En effet belle représentation ! J'ai trouvé que le couple Park-Alu fonctionnait très bien. Alu compose un prince qui tient bien la route, certes ce n'est pas le même qu'Heyman et du coup la variation lente de la fin du 1er acte n'a pas la même intensité mais il est tout de même très attachant. Niveau technique j'ai l'impression qu'Alu ne rate jamais rien, ce qui est assez agréable à regarder.

Quant à Sae Eun Park, j'ai été conquis par son cygne blanc comme je l'avais été par sa Naïla. Une fois de plus elle aimantait les regards, magnifique pas de deux au deuxième acte, très tendre. Léger bémol sur son troisième acte, mais quel cygne blanc !


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haydn
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Messages: 26513

MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 1:40 am    Sujet du message: Répondre en citant

La représentation fut effectivement belle, et le décor unique n'a finalement pas trop pénalisé le spectacle. Evidemment, ce sont surtout le premier et le troisième actes qui ont été victimes du mouvement de grève d'une partie des techniciens ; dans les actes blancs, c'est le corps de ballet lui même qui fait office de "décor humain", et les conséquences y ont été relativement limitées. Seule l'apothéose d'Odette, à la fin, aura été sacrifiée. En revanche, les effets de fumée ont bien été réalisés.


Passons aux interprètes. De la part de François Alu, on attendait évidemment un show éclatant de virtuosité, et on y a eu droit. Le danseur berrichon avait bien préparé le spectacle, et on a eu droit au grand jeu dans le pas de deux/trois du Cygne noir, avec des sauts spectaculaires et des doubles tours en l'air réceptionnés sans bavure. M. Alu est également un bon partenaire, avec des portés très stables. En revanche, notamment dans la variation lente de Siegfried (transition entre le premier et le second acte), j'ai trouvé Mathias Heymann plus expressif, plus émouvant - je partage ici pleinement l'avis exprimé par pierreG - même s'il n'y avait strictement rien à reprocher à François Alu sur le plan technique.

Ayant déjà vu Sae Eun Park en Odette/Odile, je savais à quoi m'attendre, et sa performance a été sans surprise : cygne blanc magnifique, lyrique, avec de très jolis ports de bras, cygne noir plus hésitant, avec notamment des tours-attitudes à l'équilibre incertain.

Stéphane Bullion fut un Rothbart décent, mais on peut comprendre un certain manque d'enthousiasme, compte tenu des circonstances dans lesquelles il a dû assurer le rôle après avoir été évincé sans trop de ménagement en Siegfried.

La danse espagnole du III a été bien réussie, mais la distribution effective ne correspondait pas à celle annoncée. Officiellement, il s'agissait de Valentine Colasante et de Stéphanie Romberg, mais ce sont en réalité Hannah O'Neill et Fanny Gorse qui étaient présentes sur scène. Les partenaires masculins étaient eux conformes aux indications du programme : Yannick Bittencourt et Yann Chailloux.

De même on aura apprécié l'exécution enjouée de la Napolitaine dont nous ont gratifié Eléonore Guérineau et Simon Valastro.

La Mazurka a elle été passée par pertes et profits, sans doute histoire de rattraper un peu l'énorme retard accumulé sur l'horaire théorique : la représentation a commencé avec plus de 10 minutes de délai, et les choses se sont encore aggravées à l'entracte, qui aura duré presque le double des vingt minutes prévues. La raison en est vraisemblablement un temps plus long nécessaire à la mise en état du plateau par une équipe technique réduite en raison de l'absence d'une partie du personnel, en grève.

On ne s'étendra en revanche pas trop sur le pas de trois de l'acte I. Jérémy-Loup Quer a exécuté de beaux entrechats, très proprement battus, mais son manège de coupés-jetés manquait singulièrement d'énergie. Il est possible que le danseur se soit blessé, car cela ne reflétait en rien ses capacités réelles. Ses partenaires féminines se sont elles contentées du minimum, avec là des entrechats remplacés par de simples changements de pied - phénomène déjà relevé la veille (cf. le compte-rendu de Sophia). S'agit-il simplement d'une volonté de s'économiser physiquement ou d'une demande expresse des maîtres de ballet?

La prestation des quatre petits cygnes était, elle, conforme à ce qu'on est en droit d'attendre de l'Opéra de Paris, avec des mouvements biens synchronisés et une jolie unité de groupe.

Parmi les quatre grands cygnes, on retrouvait Héloïse Bourdon, dont on se demande, après sa remarquable performance en Odette/Odile, si sa place est réellement encore parmi les volatiles anonymes.

L'orchestre, placé sous la direction de Garrett Keast, était correct, même si la valse de l'acte I tenait un peu de la "Plus que lente" - touche debussyste un peu incongrue dans l'univers de Tchaïkovsky (même si le célèbre compositeur français fut également professeur de piano de la fille de Nadejda von Meck, la confidente de Piotr Ilitch*).

Si Jean-Philippe Thiellay, le directeur administratif de l'Opéra de Paris, a dû essuyer les huées du public lorsqu'il est venu annoncer sur scène les restrictions dont souffrirait la scénographie en raison du mouvement social, les spectateurs ont ensuite chaleureusement applaudi les artistes, notamment Mlle Park et M. Alu, pour les remercier de ce qui fut, en dépit des circonstances, une belle soirée de ballet.



*Nadejda von Meck congédia prestement Debussy lorsqu'elle se rendit compte que les leçons de musique prodiguées à sa fille avaient une fâcheuse propension à s'achever à l'horizontale, sur le couvercle du piano...



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Dernière édition par haydn le Ven Avr 10, 2015 8:52 am; édité 3 fois
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haydn
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Messages: 26513

MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 2:00 am    Sujet du message: Répondre en citant












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sophia



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 2:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Ayant déjà vu Sae Eun Park en Odette/Odile, je savais à quoi m'attendre, et sa performance a été sans surprise


Pour moi si, car je l'ai trouvée métamorphosée par rapport à sa prestation initiale - "au pied levé" - avec Mathias Heymann, qui péchait par un partenariat improvisé et une tension palpable, alors même que l'excellence technique est chez elle incontestable. Ce soir, elle s'est véritablement montrée maîtresse de la scène, à la fois Cygne et Reine des cygnes, véritable étoile en devenir, loin de la "petite fille" douée, échouée sur des rivages un peu trop grands pour elle, de sa première fois. Son Odette est vibrante d'intensité, d'une expressivité non pas tant dramatique que plastique et lyrique - en cela fondamentalement différente des cygnes de l'Opéra. Odile est certes moins naturellement dans son tempérament et le personnage est, de fait, plus joué qu'autre chose, mais on y perçoit des accents inédits tout à fait intéressants. Elle réussit enfin à y projeter cette autorité duplice et cette odor di femina qui lui manquaient quelque peu lors de la première.
Néanmoins, ce que je retiens avant tout de cette soirée, c'est sans doute l'alchimie étonnante du couple insolite qu'elle forme avec François Alu ("la fée et le bad boy"). Ce dernier n'est pas un prince naturel, "canonique", on le savait avant même la représentation, mais avec son corps atypique, compact et explosif, ses capacités hors du commun qui font briller les yeux et dresser les poils, il réussit à construire, avec ses partenaires (n'oublions pas la Reine-mère - que je remarque pour la première fois - et Wolfgang/Rothbart, la véritable clé de ce Lac) un personnage aux contours et au devenir extrêmement lisibles. Sa relation au Cygne est bien plus que gentiment attentionnée ("parce qu'il le faut bien"), elle est tendre, passionnée, éperdue - terriblement humaine. Pour le reste, s'il n'a pas le lyrisme immédiatement séduisant d'Heymann, il a une qualité essentielle, il existe en-dehors du soliloque.
Un couple pour rêver - enfin? - d'un avenir meilleur.
L'absence de décor (réduit du reste à ce qu'il a de plus beau - sa toile crépusculaire)? On ne l'a même pas remarquée...


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Joelle



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 9:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai également trouvé qu'hier soir SE Park avait mieux interprété le cygne noir par rapport à sa prise de rôle du 24 mars, elle a été superbe en cygne blanc et mon Berrichon préféré (j'assume!) nous a gratifié de ses excellents sauts/pirouettes/tours en l'air, etc... exécutés à la Alu comme il se doit.
Il m'a semblé en outre qu'il avait beaucoup travaillé les angoisses "existentielles" de Siegfried en terme de pantomime, ce dont je n'ai pas franchement le souvenir dans ses autres prestations.

Hier soir était un soir avec le 2ème chef d'orchestre, Garrett Keast. Il a été fort applaudi à la fin, mais il me semble que le rythme général est plus soutenu lorsque c'est Kevin Rhodes qui officie, mais je ne suis pas une spécialiste.

Dernier point : avoir H. Bourdon et H. O'Neill en Grands Cygnes "de luxe" était fort plaisant, mais sans doute un peu bizarre pour ces Demoiselles...


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paco



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 9:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Joelle a écrit:
Hier soir était un soir avec le 2ème chef d'orchestre, Garrett Keast. Il a été fort applaudi à la fin, mais il me semble que le rythme général est plus soutenu lorsque c'est Kevin Rhodes qui officie, mais je ne suis pas une spécialiste.


D'autres m'ont fait part de la même impression, pourtant moi j'ai trouvé les tempi d'hier soir nettement plus vivants que ceux de mercredi soir. La Valse du 1er acte restait épouvantablement lente, mais mercredi soir (Rhodes) c'était carrément une Marche Funèbre...


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Joelle



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Messages: 882

MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 9:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je comparais avec la représentation du lundi 6 avril (où Mr Rhodes avait l'air d'avoir mangé du "lion") Wink


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haydn
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Messages: 26513

MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 10:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Personnellement je trouve les tempi toujours d'une lenteur insupportable, et l'ensemble a un goût un peu trop "sucré"...

Les seules différences de tempo importantes concernent la variation de Siegfried, que, par esprit de contradiction, je préfère être exécutée avec une allure très retenue. Mathias Heymann la prend beaucoup plus lentement que Josua Hoffalt ou François Alu. Cela rend la chose bien plus difficile pour le danseur, mais M. Heymann en a les moyens, et le résultat était magnifique.



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paco



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 10:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Personnellement je trouve les tempi toujours d'une lenteur insupportable, et l'ensemble a un goût un peu trop "sucré"...

Les seules différences de tempo importantes concernent la variation de Siegfried, que, par esprit de contradiction, je préfère être exécutée avec une allure très retenue. Mathias Heymann la prend beaucoup plus lentement que Josua Hoffalt ou François Alu. Cela rend la chose bien plus difficile pour le danseur, mais M. Heymann en a les moyens, et le résultat était magnifique.


Je trouve également l'Adage du Cygne bien trop lent, que ce soit avec Rhodes ou l'autre chef. On en perd le rythme ternaire, la mélodie perd tout son sens


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paco



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 10:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Joelle a écrit:
Il m'a semblé en outre qu'il avait beaucoup travaillé les angoisses "existentielles" de Siegfried en terme de pantomime, ce dont je n'ai pas franchement le souvenir dans ses autres prestations.


C'est à mon sens sur le plan théâtral qu'il a créé la surprise hier soir : on pouvait craindre un show "Alu fait du Alu", copier/coller de toute autre prestation, mais ce ne fut pas le cas. Je rejoins Haydn pour tout ce qui concerne le 1er tableau et la variation qui enchaîne avec le 2e tableau, ce n'était clairement pas son meilleur moment hier soir (et j'ai trouvé que même techniquement il était tendu et pas au meilleur de sa forme pendant tout le premier tableau, transition incluse). Je n'ai pas vu Heymann, mais si je compare avec Alban Lendorf dans la version ENB (où cette variation existe), il reste à Alu du chemin à parcourir pour incarner l'introspection nostalgique du personnage à ce moment précis.

En revanche, dès l'arrivée du Cygne j'ai trouvé Alu transformé et à partir de ce moment un personnage vibrant a commencé à se construire, en pleine interaction avec Odile/Odette.
Finalement, je suis ressorti avec l'impression inverse du "cliché" que l'on pourrait avoir d'un Siegfried par François Alu : techniquement c'était très bien, mais franchement j'ai vu récemment plus ébouriffant ailleurs, en revanche c'est bien en tant qu'acteur et partenaire qu'il s'est distingué, et ça ce n'était pas gagné d'avance...


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sophia



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Messages: 22086

MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 12:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Complètement d'accord avec Paco. Alu a été très bon techniquement et nous a naturellement procuré ce frisson dont l'Opéra nous prive le plus souvent, mais sur ce plan, "l'on en a vu d'autres" (pardon Embarassed) et ce n'est pas non plus à une démonstration solitaire qu'il nous a été donné d'assister (il aime bien les applaudissements, et alors? Laughing). Je trouve toujours un peu inquiétant quand les spectateurs (moi compris) retiennent et mentionnent le Prince avant le Cygne (voire oublient le Cygne), quand bien même il s'agit de la version Noureev, mais aussi brillant et charismatique soit Alu (c'est vrai qu'il attire constamment le regard - on a bien trop perdu ce contact unique à l'Opéra), ce n'est pas du tout l'impression que ce spectacle m'a laissé - celle d'un Siegfried seul à monopoliser l'attention. In fine, je trouve que chacun était à sa place - Alu très impliqué et très lisible dans son personnage, transcendant son allure décrétée non princière par les autorités, mais préservant le statut "supérieur" de la ballerine, bien assumé par Park - et dans une volonté marquée de raconter une histoire (certes assez premier degré et tenant avant tout du conte, fût-il initiatique, mais cela me convient ainsi).
Du coup, j'en ai un peu oublié le reste, notamment ce qui allait moins bien (en vrac, la confusion de l'acte I, le pas de trois plutôt faiblard ou les costumes des filles, particulièrement déplaisants à l'oeil...).


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3557

MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 3:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Du coup, j'en ai un peu oublié le reste, notamment ce qui allait moins bien (en vrac, la confusion de l'acte I, le pas de trois plutôt faiblard ou les costumes des filles, particulièrement déplaisants à l'oeil...).


C'est exactement la réflexion que je me suis faite : on dit souvent qu'un Lac ce sont avant tout des ensembles, c'est d'ailleurs l'argument qu'on me ressort à chaque fois que j'ose m'enthousiasmer pour une distribution sur le papier : "boh oui mais ce qui compte dans un Lac ce sont les ensembles".
Or je constate qu'à médiocrité ambiante équivalente (manque d'homogénéité des ensembles, Pas de trois catastrophique, tempi mollassons, etc.), je suis sorti d'hier transporté et électrisé par la représentation, alors que mercredi soir je ne voyais que la médiocrité de l'ensemble. Comme quoi un excellent tandem principal réussit à "faire" un Lac... (même si je n'oublie pas la contribution magnifique des Cygnes au IVe tableau, surtout hier soir)


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lopatkino



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Messages: 58

MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 6:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai passé aussi une excellente soirée pour cette dernière de la série.
Alu est incontestablement le meilleur des trois princes que j'ai pu voir (je n'ai pas vu Heymann). Il n'a pas l'allure habituelle du prince mais effectivement dès qu'il se met à danser, il transcende son physique atypique dans ce rôle et on est véritablement suspendu à chacun de ses mouvements. Le lyrisme qui s'en dégage ne vient pas tant de sa personnalité que de sa danse puissante et en même temps fluide et légère.
Park montre d'emblée une grande assurance technique et une extrême attention aux détails, mais à son entrée j'ai été légèrement gêné par certains de ses mouvements brusques et trop marqués de "petit animal effarouché". Cette petite gêne a rapidement disparu, car son charisme et ses superbes qualités de ballerine ont pris le dessus.
Ensuite, c'est allé de mieux en mieux. Tous deux se sont montrés assez ébouriffants à l'acte III, notamment le cygne noir de Park qui m'a enthousiasmé parce qu'il impressionne plus par la qualité et la sûreté de la danse et un abattage certain, que par une interprétation caricaturale de la "garce". Et ces superbes fouettés parfaitement exécutés (35 ou 36 tours il me semble, avec un bon nombre de doubles au début), et après cela il lui restait encore plein d'énergie à revendre !
Et le dernier acte fut une sorte d'apothéose, déjà avec cette symphonie des cygnes blancs assez magique et hypnotique, et surtout l'ultime pas de deux/trois vraiment émouvant, j'en avais les yeux humides. Il y avait chez ces deux-là comme la pureté des amours enfantines ; leur danse et leur partenariat dégageaient quelque chose d'innocent, de non calculé, c'était simplement beau et pur.


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Imtheboy



Inscrit le: 07 Déc 2008
Messages: 89

MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 11:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un seul regret : ne pas avoir eu la chance de voir danser Mathias Heymann, le plus beau à mon avis des étoiles masculines, en particulier dans la variation lente.


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