Le Teatro alla Scala à Paris [31/01-8/02/2015] - Giselle

[frederic]

Hélas! Makhar Vaziev, quittant le Mariinsky par dépit, fuyant l'autoritarisme de Gergiev, ne s'est jamais vraiment interessé à cette compagnie, se contentant d'inviter des stars russes. Je ne sais pas quelle est sa part dans l'organisation de cette "tournée" française mais comme l'écrit Sophia, c'est plus au humiliant pour les danseurs de la troupe. Par ailleurs, quelle que soit l'admiration que l'on porte à Svetlana Zakharova, ce n'est pas à mes yeux son meilleur rôle.

[Angela]

Frederic, I think he did wonders with the corpo di ballo in "Raymonda", also with the demi-soloists, soloists and the second cast. Of course he invites guests too often, but you can't say he is not interested in the company.

[ElenaK]

Les dates annoncées sur le site de Svetlana Zakharova sont les 3, 5 et 6 février. Peut-être c'est une erreur. Ce calendrier est publié depuis plus de deux semaines, mais aucun changement n'a été opéré depuis ni sur le site de La Sacala ni sur celui de France Concert.
http://www.svetlana-zakharova.com/Calendar.html

[ElenaK]

En effet, c'était une erreur déjà corrigée sur le site de Svetlana Zakharova.

Toutes les distributions sont désormais publiées sur le site de La Scala et celui de France concert.

[Florestiano]

Il est indéniable que la venue de Zakharova est un événement en soi et qu'il y a tout lieu de s'en réjouir - et, me concernant, de s'y précipiter.

Je n'évacuerais pour autant pas d'un revers de main les distributions alternatives. Notamment celles où figurent Claudio Coviello, que je n'ai malheureusement eu l'occasion de ne voir que 2 fois danser mais qui me semble tout à fait correspondre à l'emploi d'Albrecht - bien plus que celui de des Grieux, par exemple, quand il avait accompagné Osipova dans sa prise de rôle de Manon...

[paco]

Je suis d'accord avec Florestiano, les distributions alternatives ne sont pas mal. Après, reste à voir l'état du corps de ballet...
Je suis tout de même étonné que la Scala, pour une tournée dans une ville comme Paris, vienne sans Roberto Bolle... Ils sont fâchés ??

[frederic]

Roberto Bolle est en tournée en Italie à ces dates avec son propre programme je crois.

[paco]

ah d'accord je comprends mieux. Sinon c'est comme si le RB partait en tournée dans une grande capitale sans Marianela Nunez...

[sophia]

J'ai l'impression - mais ce n'est qu'une impression - que Zakharova danse un peu moins avec lui maintenant, l'idée de l'organisateur étant surtout de faire venir à Paris Zakharova ET Hallberg (avant que celui-ci ne se blesse), la Scala étant plutôt secondaire dans l'affaire. Bataille d'egos? Je n'en sais rien, mais ceci peut expliquer cela.

[mizuko]

Je suis d'accord avec l'idée de l'organisateur de faire venir à Paris Zakharova ET Hallberg, sophia. Mais elle dansera Giselle avec Roberto Bolle au Japon en mars prochain.

[paco]

Aparté hors sujet (mais qui concerne Bolle) : le Royal Ballet a réalisé un petit sondage à Noël pour demander aux spectateurs quelle représentation les avait le plus marqués au cours de l'année 2014. Evidemment, les réponses étaient multiples, mais se distinguaient nettement la Giselle d'Osipova (loin devant) et... la Manon du tandem Yanowsky-Bolle, qui avait effectivement fait délirer le microcosme londonien. Dommage qu'ils n'aient pas retransmis cette représentation.

[sophia]

Retour sur la venue de la Scala dans Le Figaro. Où Ariane Bavelier, qui a vu la première avec Vittoria Valerio et Claudio Coviello, fait l'éloge de Makhar Vaziev.

J'espère que ceux qui ont vu ou verront cette Giselle, quelle qu'en soit la distribution, nous en parleront...

[cymbales]

J'ai été très agréablement surprise par la représentation de samedi soir. C'est une production très classique et de belle qualité, bien mise en valeur par la compagnie dans son ensemble. Le seul élément un peu plus faible que les autres m'a semblé être la Giselle de Vittoria Valerio, un peu sèche et surtout tristement banale. Par contre j'ai été plus que séduite par Claudio Coviello, très beau danseur - dans tous les sens du terme - qui nous a gratifié d'une superbe série d'entrechats. Le corps de ballet a semblé avoir un peu de mal à trouver ses marques au premier acte, mais le second était très réussi (ce qui est au final l'essentiel dans Giselle, non ?)
Je ne peux donc que vous conseiller d'aller affronter cette horrible salle, de vous replacer dans les rangs vides près de la scène et d'en profiter.

[fandorine]

Je suis plutôt d'accord avec l'article d'Ariane Bavelier après avoir assisté à la matinée de dimanche.

Il y a un côté délicieusement désuet dans cette production, ce qui n'a en rien entamé le plaisir des spectateurs du Palais des Congrès qui semblaient réellement captivés par le spectacle proposé. Et oui, le public d’aujourd’hui (tous âges confondus, et pas forcément des habitués de l’opéra) peut apprécier un ballet qui n’est pas de notre temps!

L’histoire est délivrée très simplement, et on est séduit par l’harmonie physique et stylistique du corps de ballet de la Scala. L’atmosphère de fête villageoise du 1er acte est particulièrement bien rendue. Le couple formé par Vittoria Valerio et Claudio Coviello est adorable: ils sont touchants et justes dans leur incarnation des émois d’un premier amour réciproque, et on frémit en voyant cet amour menacé par la jalousie d’Hilarion (Alessandro Grillo dont le physique puissant présente un contraste intéressant avec celui plus aristocratique de Claudio Coviello). Je suis curieuse de voir ce que le duo Zakharova - Vogel pourra offrir sur ce premier acte en terme d’interprétation.

Dans le pas de deux des paysans, Antonino Sutera a offert une très belle prestation (léger, bondissant, véloce). Je suis plus réservée sur son association avec Virna Toppi, trop grande pour lui et dont le style manque de douceur.

Si Vittoria Valerio est très à l’aise en jeune villageoise, il faut avouer que, pour la scène de la folie, on est assez loin d’une Laetitia Pujol : on a du mal à concevoir comment ce gros dépit amoureux peut la conduire à sa tombe. A sa décharge, l’immensité impersonnelle du Palais des Congrès n’aide pas forcément à doser les effets dramatiques.

Au 2ème acte, les Wilis parfaitement synchronisées et leur reine Myrtha (Nicoletta Manni, dotée d’une autorité qui sied au rôle) instaurent l’atmosphère fantastique et poétique qui emporte le ballet dans une autre dimension. Dommage que Vittoria Valerio et Claudio Coviello manquent encore un peu d’aura dramatique pour totalement nous convaincre. Vittoria Valerio n’a pas forcément le petit quelque chose qui fait les créatures de l’autre monde, et dans cet acte blanc, où la danse est plus importante que la pantomime, l’écart de niveau avec son partenaire se faisait plus sentir.
Claudio Coviello, c’est un peu Roberto Bolle en miniature, un physique d’Hermès, des lignes superbes, une technique très assurée avec un beau travail des jambes, des réceptions précises et des pirouettes fluides. Même si sa virtuosité n'est pas très démonstrative et est élégamment canalisée, il nous a gratifié d’une série de 35 entrechats six. C’est bien lui la très jeune star de la compagnie.
En faisant une petite recherche sur Dansomanie, on découvre qu’il a terminé 11ème en 2010 du concours externe de l’Opéra. On se dit qu’il n’a finalement rien à regretter: depuis, il a été le partenaire de Tamara Rojo et de Natalia Osipova, a remplacé Ivan Vasiliev et a presque tous les grands rôles du répertoire à son actif.

PS : Place en 2ème catégorie achetée sur Vente Privée à 37 €, replacement en 1ère catégorie bien au centre. La salle était bien remplie, mais sans doute avec des places “bradées”.

[haydn]

Merci à Fandorine et à Cymbales pour leurs comptes-rendus.

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