Oubliez-vous des spectacles ?

[marc]

C'est un sujet marginal, une question annexe mais qui me trotte dans la tête. Vous arrive-t-il d'oublier les spectacles que vous avez vus, même ceux que vous avez trouvés bons ? Autrement dit, vous vous souvenez que vous avez vu telle compagnie, que cela vous avait plu mais vous êtes incapables de vous rappeler précisément ce qu'il y avait sur scène. Je dis cela car lors d'une recherche récente je suis retombé sur le fil consacré ici à la tournée du "Miami City Ballet", que j'avais vue et beaucoup aimée, et en relisant ce fil je suis resté stupéfait par ce que j'avais pu oublier (les programmes qui étaient donnés, l'atmosphère des représentations, les danseurs, etc). Finalement, c'est assez frustrant, et j'en arrive à me dire "mais à quoi bon tout ça ?"

Enfin voila : Quels sont les souvenirs que vous conservez de ce que vous avez aimé : des impressions seulement, des choses précises, tout ? Et en quoi ces spectacles influencent-ils (ou non) votre vie, une fois passé le plaisir immédiat qu'ils procurent ?

Je sais, c'est assez éloigné de la danse en tant que tel, mais ça peut-être intéressant de parler (éventuellement) de cela avec des passionnés du spectacle de cet art.

[PetitCygne]

Ce que vous dites n'est pas faux, des fois il est difficile de se souvenir précisément de ce que l'on a vu.
Je crois que quand j'ai eu une impression forte, là le souvenir est resté réellement.
Par exemple j'ai le souvenir d'avoir été émue aux larmes quelques fois, et ça je m'en souviens parfaitement, j'ai une photo dans ma tête de la scène avec les danseurs et le mouvement qu'ils étaient en train de faire à ce moment-là, depuis ma place, comme si j'avais pris une photo.

[Ambrine]

Ça dépend.
Et en même temps c’est assez simple.
Quand j’aime, je vois plusieurs fois car je ne vois pas tout la première fois.
J’achète le DVD, j’enregistre, je passe en boucle ou ponctuellement en cas de blues ou d’insomnie. Autant dire que je ne suis pas près d’oublier …
Quand je n’aime pas, je voudrais oublier, j’essaie mais parfois je n’y arrive pas car si je trouve le spectacle trop mauvais, j’en parle, je m’énerve et forcément cette déception ravive la mémoire.
Autant dire que je ne suis pas près d’oublier non plus …
Concernant le Miami City Ballet, je ne l’ai vu qu’une fois au Châtelet et, non, je n’ai rien ouuuuublié, rien oublié. En tout cas, ni l’atmosphère ni la joie et pourtant je n’ai vu ni DVD, ni transmission TV.
Le nom des programmes m’échappe peut-être comme vous mais à notre décharge, ils étaient nombreux !
Finalement, ce que j’oublie je crois c’est ce qui me laisse totalement indifférente. Ni mauvais, ni transcendant, juste bof.
Je n’ai rien oublié du NDT que j’espère voir à Chaillot cette année.
Et en vieillissant (beurk je n’aime pas ce mot non plus), les goûts évoluent.
Ainsi je n’ai plus du tout envie de Casse-Noisette.
En vieillissant, certains goûts demeurent.
J’ai toujours envie de Lac (qu’il soit habité par les cygnes de Noureev ou ceux de Maillot aussi à Chaillot cette année ou ceux de Bourne que je ne connais pas encore), de l’Alice de Wheeldon, de la Cendrillon de Ratmansky.
Qu’en sera t’il dans 30 ans ? Je n’en sais fichtre rien.
Je sais juste que je ne ressens pour ma part nulle frustration car cet art représente pour moi un plaisir immédiat c’est sûr, peut-être pas constant mais, sans nul doute, sans cesse renouvelé.