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Soirée Jeunes danseurs [ONP Garnier 18,19, 22/04/2014]
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Haendel



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MessagePosté le: Mar Avr 15, 2014 8:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous, je rejoins Jules dans son intervention et rappelle que dixit le site de l'ONP, cette soirée est l'occasion pour des danseurs de travailler et d'interpréter des morceaux de bravoure habituellement dansés par des étoiles. C'est simplement une mise en lumière... profitons donc de cette soirée et parlons en après... Je me réjouis pour ma part de voir Melle Ranson dans "le baiser" aux côtés de Mr. Demol... Son interprétation magistrale du Sacre au dernier concours laisse présager un grand moment de danse!


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sophia



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MessagePosté le: Mar Avr 15, 2014 8:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mais justement, où sont les morceaux de bravoure? Moi, je ne les vois pas - ou si peu! Indépendamment de la polémique sur les distributions, c'est sur de la technique classique, de la virtuosité, que l'on attend d'abord ces "jeunes danseurs" et c'est là-dessus que, lors des précédentes soirées, on leur donnait d'abord leur chance. S'ils ne les apprennent pas à cet âge, quand les apprendront-ils? Cela n'empêche pas de programmer deux ou trois chorégraphies plus actuelles intéressantes, mais là, on inverse complètement la perspective.


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Haendel



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MessagePosté le: Mar Avr 15, 2014 9:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est ce que VOUS attendez Sophia, les "morceaux de bravoure" ne sont pas une exclusivité du répertoire classique. Je respecte tout à fait vos préférences et vos attentes mais le public est aussi riche dans sa diversité que l'est le corps de ballet.


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sophia



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MessagePosté le: Mar Avr 15, 2014 9:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait d'accord! Mais il eût fallu davantage panacher les styles à ce moment-là. Reconnaissez que l'absence totale de pas de deux du répertoire romantique ou classique amène à se poser des questions. Le seul classique que l'on propose ici, ce sont deux pastiches - Martinez et Bart. Quant au répertoire "contemporain", je l'appelle de mes voeux, dans la mesure où l'équilibre est respecté, mais dans le genre, pardonnez-moi, je crois que l'on peut faire mieux que certains noms sortis du chapeau.




Dernière édition par sophia le Mar Avr 15, 2014 9:21 am; édité 1 fois
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serenade



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MessagePosté le: Mar Avr 15, 2014 9:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le répertoire contemporain contient certes de beaux moments de bravoure, mais là on parle de l'ODP, qui se veut LA cie classique. Tout balletomane sait bien quelles sont les exigences du classique et du contemporain et elles sont différentes. On attend en effet les jeunes danseurs de l'ODP sur des morceaux de bravoure classiques (DQ, Pas Classique, Cygne Noir, etc). En tout cas, moi aussi j'attends de l'ODP qu'il préserve la danse classique à son plus haut niveau. Il en va de la conservation d'un patrimoine culturel.


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Gimi



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MessagePosté le: Mar Avr 15, 2014 12:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Toutes mes excuses à Jules et Sophia au sujet de mon faux calcul sur la mi-vie d'un danseur. Mon raisonnement est du même ordre que celui de Sophia, mais en faisant commencer la carrière d'un danseur de l'ODP à son entrée à ce qui ressemble de plus en plus à une septième division de l'École de Danse (appelée Stage 1 an ou Stage 6 mois). En prenant une arrivée à 10 ans et une retraite forcée à 42 ans, ma proposition de fin de jeunesse à 26 ans devient cohérente, d'autant, comme l'indique Sophia, que 30 ans est le début de la phase descendante dans la maîtrise de la technique pure (mais pour beaucoup de danseurs le moment où ils deviennent de bons interprètes).
C'est donc à bon droit que l'on recherche chez les "jeunes" la capacité à danser des morceaux de bravoures, comme le signale Haendel, morceaux de bravoures absents cette année, que ce soit en classique ou en contemporain.
Voir Mlle Ranson (très belle artiste) accrochée à M. Demol n'apporte pas grand chose à sa carrière, d'autant que ce "baiser" trop vu est devenu insupportable.


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Florestiano



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MessagePosté le: Mar Avr 15, 2014 3:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Haendel a écrit:
C'est ce que VOUS attendez Sophia, les "morceaux de bravoure" ne sont pas une exclusivité du répertoire classique. Je respecte tout à fait vos préférences et vos attentes mais le public est aussi riche dans sa diversité que l'est le corps de ballet.

Ben si, pour une compagnie comme le ballet de l'Opéra de Paris, ça devrait l'être. On observe pour autant un écart de plus en plus significatif entre les intentions affichées (grande compagnie classique, gnagnagna) et la réalité. Le programme de cette soirée est à cet égard spectaculairement symptomatique. On ose parler de "morceaux de bravoure", mais avez-vous vraiment en tête le moindre des extraits qui seront proposés (oui, ok, le Parc...) ? Moi pas. Je regrette de saison en saison l'absence de reprise de Wuthering Heights, qui m'avait marqué à l'époque, mais serais totalement incapable de vous en décrire un passage dans le détail.

Pour tout dire, à la lecture détaillée de la distribution, je vois un programme fadasse par des danseurs globalement tièdes et sans réelle personnalité (pour ceux que nous connaissons un peu, depuis le temps qu'ils ont intégré la compagnie). On peut se réjouir que cela devienne la marque de fabrique de l'Opéra de Paris. Moi pas, là encore, et on notera avec affliction que dans le dernier compte-rendu du New York Times sur le gala YAGP, les prestations soient à peu près toutes commentées (en bien et en mal), sauf... celle de notre-Mathias-Heymann-chéri...

Appelons un chat un chat : il ne s'agit en rien d'une soirée Jeunes danseurs, c'est plutôt "les chorégraphies des danseurs de l'ONP par les (plus ou moins) jeunes danseurs de l'ONP", ce qui ne préjuge en rien du plaisir qu'on pourra y prendre !


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Haendel



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MessagePosté le: Mar Avr 15, 2014 9:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oups! Quelle sévérité!!! Il est bien dommage que la discussion prenne ce ton amer...Je veux juste ajouter que je suis très attaché au patrimoine culturel et à l'ensemble de ce qui constitue le répertoire du ballet de l'opéra de Paris...ceci n'est pas incompatible avec ce que j'ai dit plus haut...tous ces danseurs et danseuses n'ont rien de fadasse et il serait plus juste et plus respectueux d'attendre la fin des représentations pour porter un jugement...je leur souhaite le meilleur pour ces trois soirées et pour leur avenir au sein de la compagnie! (rappelons qu'Alice Renavand avait quelques années de ballet lors de sa participation aux jeunes danseurs et regardons où elle en est aujourd'hui...comme quoi, chacun sa route!)


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Gimi



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MessagePosté le: Mer Avr 16, 2014 9:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Certes, depuis son apparition en 1990, les "Soirées Jeunes Danseurs" n'ont pas présenté que des agnelets de Pâques.
Toutefois, l'exemple d'Alice RENAVAND comme "vieille" intervenant dans ces soirées, pris par Haendel, ne me paraît pas spécialement pertinent.
À ma connaissance, Alice RENAVAND a participé en 1998 (à 18 ans), 2003 (à 23 ans) et 2006 (à 26 ans, l'âge "limite" Laughing ) à ces spectacles en pur classique ou en néo-classique.
En 1998, elle participait au Pas de Six de la Vivandière et au Pas Classique Hongrois de Raymonda (le rôle titre étant tenu par Marie-Agnès GILLOT - 22 ans révolus, Jean de Brienne étant dansé par Stéphane PHAVORIN, jeune danseur de 27 ans).
En 2003, elle dansait La Sieste de Suite en Blanc avec Maud RIVIÈRE (25 ans) et Gwenaèle VAUTHIER (22 ans).
Pour 2006, elle doit préférer oublier sa prestation dans Le Cygne Noir (le trac ? Twisted Evil ) en compagnie de Vincent CHAILLET (22 ans) et Sébastien BERTAUD (24 ans), remarquable dans le rôle de Rothbart, malheureusement un peu tronqué.

L'augmentation de l'âge des intervenants au spectacle "Jeunes Danseurs" n'est-elle pas à rapprocher de celle du Corps de Ballet de l'Opéra de Paris. Si depuis bientôt 10 ans, dans les programmes des spectacles de ballets, la présentation du Ballet se termine toujours par "La Compagnie est composée de 154 danseurs ... La moyenne d'âge - autour de 25 ans - en fait l'une des plus jeunes compagnies actuelles". En 2014, avec quelque 4 700 ans cumulés, le corps de ballet ressort en fait à 30 ans et 6 mois; si on se limite aux seuls 120 membres du Corps de Ballet, l'âge moyen ne diminue que d'un trimestre (grâce à la promotion [peu être trop] rapide de "petits jeunes" et à l'entrée dans le Corps de Ballet vers 18 ans - estimation de Sophia, peut-être un peu optimiste, Pablo LAGASA faisant un peu figure d'exception).


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haydn
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MessagePosté le: Ven Avr 18, 2014 7:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Apparemment Wayne McGregor himself est venu superviser la répétition de l'extrait de Genus qui sera présenté ce soir dans le cadre de la soirée "Jeunes danseurs".



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Gimi



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MessagePosté le: Ven Avr 18, 2014 8:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je laisse le soin à Haydn de transférer ce message sur le fil "Les Archives de l'Opéra de Paris (1989-2011) en ligne" si cela lui paraît plus approprié ou de la passer à la trappe s'il le trouve trop caustique (mais je peux aussi le compléter pour pallier les carences du site de l'ONP).

Me posant des questions [hautement philosophiques Confused ] sur les prémices des "Soirées Jeunes Danseurs", je me suis rendu sur le site MémOpéra pour savoir si le spectacle "Jeunes Danseurs du Ballet de l'Opéra de Paris" au Théâtre du Châtelet en avril 1987 était pris en compte par l'ONP (comme d'autres spectacles hors murs).
Je suis tombé de l'armoire (çà fait mal Sad ) :
- pas de spectacle en 1987 au Châtelet (on peut se faire une raison) ;
- pas de spectacle en mai 1990 au Palais Garnier (c'était les 18 et 22 mai) ;
- rien non plus pour le spectacle d'octobre 1990 au Palais Garnier (les 25, 26 et 27 octobre) ;
- aucune information pour 1993, toujours au Palais Garnier (les 4, 5 et 6 mars) ;
- on continue en mars 1994 au Palais Garnier (les 12, 13 et 14 mars) ;
- en novembre 1994 (les 13 et 19), en passant à l'Opéra Bastille, le spectacle est toujours ignoré ;
- miracle Very Happy Very Happy Very Happy , MémOpéra signale (enfin) le spectacle des 6, 8 et 9 juillet 1996 au Palais Garnier, précisant le programme ; patatras! il n'est pas complètement exact : n'ayant pas assisté aux trois soirées (et avec le recul de quelques années), j'ignore si le Pas de Deux de "La Fille mal gardée " (qui devait être dansé par Géraldine WIARD et Alexis SARAMITE) a été remplacé les 3 soirs par "Tchaïkovski, Pas de Deux" (dansé par Aurélie DUPONT et Jérémie BÉLINGARD), mais je n'ai peut-être pas perdu au change ;
- les 4 représentations des 11, 13, 15 et 16 avril 1998 au Palais Garnier sont signalées avec exactitude Laughing ;
- pour la Saison 2000/2001, la fiche du Spectacle Jeunes Danseurs commence par :
" 2 représentations du 7 au 11 juin 2001 (toutes les dates --->
4 représentations entre le 7 et le 11juin 2001 avec ; "
suivi d'un programme détaillé (mais incomplet Exclamation ) de ces 4 soirées (qui ont eu lieu les 7, 8, 10 et 11 juin). Dans le programme, le site a omis le Pas de Deux du Balcon de "Roméo et Juliette" et "Aunis" ;
- un sans faute pour les 4 représentations des 21, 24 [m & s] et 25 mai 2003 ;
- pour les 4 représentations des 23, 24, 25 et 27 mai 2006, belle innovation avec publication d'une partie de la distribution, mais patatras!, dans la mesure où, en début de soirée, on oublie le Pas de Trois de "Paquita" (dansé par Laurène LÉVY, Ludmilla PAGLIERO et Grégory GAILLARD), on se mélange les pinceaux pour les solistes du Grand Pas, savoir Sabrina MALLEM et Yong-Géol KIM (au lieu de S. MALLEM et G. GAILLARD) et on ne cite pas les 14 autres intervenants de ce Grand Pas ;
- pour les quatre représentations de mars 2009, les 26, 27 et 28 [m & s], pas d'erreurs sur le programme et pas de distributions (donc pas d'erreurs sur celles-ci Shocked ) ;
- pour avril 2014, bonne chance à tous ...

Nota Bene hors sujet : ayant consulté les fac-similés des registres de l'Opéra de 1938 à 1966, mis en ligne par la BNF il y a quelques années, j'ai pu constater des erreurs de dates, de distributions, voire des incohérences dans lesdits registres.
(NB hors sujet car mes recherches portaient sur les programmes lyriques).

Nota Bene dans le sujet : la Régie de la Danse reconnaît ne pas toujours prendre en note les modifications de dernières minutes dans certains "petits" rôles, gardant pour la postérité certains danseurs interprétant deux rôles à la fois.


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haydn
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MessagePosté le: Ven Avr 18, 2014 9:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne sais pas où en est le projet memopera, ce serait en tout cas dommage qu'il ne soit pas poursuivi, même si on peut y dénicher des erreurs et des incohérences. Pour le moment, il me semble que l'on n'est pas remonté au-delà de 1980 pour le lyrique et 1989 pour le ballet.

En ce qui concerne le Journal de l'Opéra tel qu'il est disponible sous forme numérisé sur le site de la BnF, il faut savoir qu'il n'a pas toujours été tenu avec rigueur, et que pour certaines périodes, les entrées ont été reconstituées a posteriori par des bibliothécaires de l'Opéra au XXème siècle, à partir des documents d'archives originaux (registres de comptabilité, feuilles de location des loges, livres de régie etc...). Cela a été un travail considérable, mais la fiabilité varie selon les époques. Elle peut être considéré comme très bonne (ce qui ne veut pas dire 100%) pour le XIXème et la première moitié du XXème siècle, comme assez bonne pour la seconde moitié du XXème siècle et comme franchement aléatoire (il y a d'ailleurs de nombreux blancs) pour le XVII et le XVIIIème siècle. Cela s'explique par le peu d'archives originales disponibles (les salles occupées par l'Académie de Musique et de Danse au Palais Royal ayant été détruites à deux reprises par des incendies, en 1763 et en 1781).

Par ailleurs, la constitution d'une telle base de données pose toujours de sérieux problèmes, même pour des périodes où l'on dispose d'une documentation abondante. En effet, pour les distributions, par exemple, à quoi faut-il se fier? Les encarts? Pas forcément exacts si un changement a eu lieu dans les heures qui ont précédé le spectacle. Les annonces se font alors au micro, devant le public. Les feuilles d'émargement que signent les danseurs et les musiciens juste avant le spectacle? C'est déjà plus sûr, mais elles n'ont pas forcément été toutes conservées, et s'il y a eu un changement dans les minutes qui ont précédé le spectacle ou en cours de spectacle suite à blessure, cela n'apparaîtra pas obligatoirement non plus. Il faut croiser ces données avec d'autres sources comme les livres de régie, ou les agendas des chefs d'orchestres, dans lesquels peuvent être consignés les incidents éventuels. Et on ne parle même pas de certaines époques "bénies" comme celle de la direction Nouréev (pourquoi croyez-vous que la première tranche de Memopera s'est arrêtée à la saison 1989-1989), où les ouvrages effectivement représentés ne sont une fois sur deux - j'exagère à peine - pas ceux qui sont annoncés dans le programme annuel...? Les historiens de demain vont avoir du pain sur la planche...



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sophia



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MessagePosté le: Sam Avr 19, 2014 10:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Apparemment Wayne McGregor himself est venu superviser la répétition de l'extrait de Genus qui sera présenté ce soir dans le cadre de la soirée "Jeunes danseurs".


Et il faut croire que sa présence a été diablement efficace, car Genus, avec Juliette Hilaire et Hugo Marchand, était à mon sens l'un des meilleurs (sinon le meilleur) moments de cette soirée, globalement bien terne. Outre les lignes et la plastique de l'un et de l'autre, qui se prêtent idéalement à ce style, leur duo était énergique, habité, tranchant... quelque chose se passait enfin sur scène - il était temps! Je sais qu'il est de bon ton, à Paris, de penser pis que pendre de Wayne McGregor. Ses chorégraphies, exclusivement plastiques, construites à partir d'un concept et/ou d'un gimmick visuel, tendent effectivement à se ressembler et à s'étirer en longueur, mais dans le cadre d'un gala, l'extrait, juxtaposé à d'autres pièces dans le même style clinique et acrobatique, ressortait vraiment, brillant à la fois par sa construction et par sa nervosité.

Que dire du reste de cette soirée majoritairement en clair-obscur, "signée Brigitte", sinon qu'il était bien difficile d'y déceler cette parfaite alchimie que l'on espère, celle qui associe une chorégraphie intéressante, une interprétation brillante, à un titre ou à un autre, et une personnalité artistique qui parvient à éveiller l'attention (car, au fond, c'est bien cela la seule et unique question, les jeunes danseurs n'étant responsables ni de l'affiche ni du répertoire)? Comment ne pas noter, par ailleurs, le déséquilibre patent de ce programme? La soirée fait la part belle au contemporain, soit, mais à un contemporain qui ne brille pas par son originalité (franchement, si les trois dernières pièces ne me sont pas foncièrement antipathiques, elles sont quasi interchangeables), et limite le classique à deux pièces de chorégraphes "maison" qui ne sont jamais que des pastiches - néo-classique pensum pour Martinez, classique XIXe savant pour Bart. Alors que l'occasion s'y prête merveilleusement, il est tout de même inquiétant de constater que l'on ne donne pas la possibilité à ces jeunes danseurs de se confronter à un répertoire historique et éprouvé - et qu'il est riche et varié dans ce théâtre! -, sur lequel on l'attend. Dépassons la question des goûts et des couleurs - ce n'est évidemment pas là le problème -, c'est cela seul qui fait la réputation d'une grande compagnie de ballet et l'honore sur le plan international (signé Noureev ou un autre, on s'en fiche bien ici). Quelque part, l'instantané de la compagnie - à venir - que donne ce programme, au moment où sa directrice de vingt ans est sur le départ, fait froid dans le dos. Et puis, mesquine par-dessus le marché, voilà que cette soirée nous regroupe en première partie toutes les pièces avec orchestre et en seconde toutes celles avec musique enregistrée - qui auraient sans doute eu, au passage, plus leur place à l'amphi Bastille -, et tout cela au même tarif qu'une soirée de ballet "normale"...

De cette soirée dite de "Jeunes Danseurs" - concept extensible jusqu'à l'absurde? -, on garde certes à l'esprit quelques éclats épars - parce qu'il faut bien être gentil et indulgent -, mais il serait pourtant fort exagéré de parler de révélation immanquable de la part de tel ou telle ou d'un morceau chorégraphique vraiment emballant sur toute la ligne. Dans la première partie, où l'anecdotique l'emportait largement sur le mémorable, on mentionnera tout de même le brio d'Hannah O'Neill, qui affiche une technique d'acier et un contrôle magnifique, assortis d'un beau travail stylistique, dans le pas de deux des Enfants du paradis (dit "pas de deux de Robert Macaire"). Mais avouons que l'on aurait préféré la voir dans un morceau un peu plus engageant que ce divertissement aux costumes hideux et à la chorégraphie mollassonne, visiblement arrangé pour la soirée, avec un prologue et une conclusion plongés dans un silence sans fin qui interrogent quelque peu le spectateur sur le pourquoi du comment de ses applaudissements. La Source est d'un tout autre niveau chorégraphiquement parlant, mais là, ce sont les interprètes, surtout les garçons (Florent Mélac et Antoine Kirscher), qui ont nettement plus de mal à suivre les pas et la musique - à un point bien embarrassant! L'on y remarque tout de même, dans le rôle de la fée Naïla, l'aplomb et le charme délicat de la jeune Alice Catonnet, encore un peu verte certes, mais sans doute à suivre. Jennifer Visocchi séduit quant à elle par son élégance minérale, aux côtés de ses "boys" pleins d'allant (Cyril Chokroun et Antonio Conforti), dans le pas de trois de Réversibilité, autrement bien ennuyeux. Dans le duo vu, revu et rerevu du Parc, Charlotte Ranson n'a sans doute guère de mal à briller. Sa présence, son expérience, son engagement font ici la différence, mais malheureusement, l'alchimie avec son partenaire (Yvon Demol) est absente. Le fameux baiser virevoltant ne décolle pas d'un pouce - dommage!

Quoi qu'on pense des pièces proposées, la deuxième partie, clairement orientée vers le contemporain, est nettement plus satisfaisante du point de vue des interprètes. C'est heureux et c'est triste, car tous les morceaux ne sont pas non plus d'un niveau faramineux, loin de là. Alexandre Gasse, notamment, est un Caligula charismatique et convaincant, halluciné comme il faut, aux côtés de Letizia Galloni et Germain Louvet. Ce ballet ne me passionne guère, mais le trio, incontestablement, fait sens, chacun trouvant à s'incarner dans son personnage. Quatre figures dans une pièce de Nicolas Paul aura sans doute pu paraître un brin longuet à certains (un festival de toux, de soupirs et de reniflements dans la salle...) - vingt minutes plutôt ésotériques (pour ne pas dire chamaniques?) - mais dès lors que l'on accepte d'entrer dedans, cette pièce étrange a quelque chose de fascinant, de bien plus fascinant que tout le reste de la soirée au fond. Pour le coup, on goûte davantage ici la finesse de l'écriture chorégraphique, la construction savante, la montée en puissance, le jeu collectif de ces quatre jeunes gens, que des individus en particulier (si j'ai bien reconnu Daniel Stokes, j'ai dû vérifier qui étaient les autres sur ma fiche de distribution, mais qu'importe...). Applaudissons en passant le bon goût musical du chorégraphe : Terry Riley en première partie - c'est quand même autre chose que le Phil Glass mis à toutes les sauces - et Heitor Villa-Lobos en seconde, le charme envoûtant de la pièce vient aussi de là. Je ne pense pas en revanche que c'était une bonne idée de placer la courte pièce de Sébastien Bertaud juste avant celle de McGregor, déjà évoquée plus haut. La ressemblance du vocabulaire éclipse malheureusement Fugitif, bien dansé certes (Lucie Fenwick et Mickaël Lafon), mais qui a l'air, à côté de Genus, d'un exercice de style un peu pâlot. Pour terminer - et signifier l'aube d'une ère nouvelle? Laughing -, nous avons eu droit à Amoveo de Benjamin Millepied. Je ne suis pas sûre du tout d'avoir envie d'une reprise de ce ballet pompeux, que je n'avais déjà pas aimé à sa création (un peu plus à sa reprise, heureusement écourtée), mais force est de reconnaître que l'extrait proposé est interprété avec beaucoup de force, de puissance et de sensualité mêlées par Léonore Baulac et Jérémy-Loup Quer, qui montrent là une maturité que sont loin de posséder tous ces jeunes - ou moins jeunes - danseurs. Si révélation il faut absolument trouver dans cette soirée, dont on aura compris qu'elle ne m'a ni convaincue ni passionnée, alors, sans doute, ce sont eux deux, elle surtout, qui mériteraient d'être retenus en tant qu'interprètes "d'avenir". Mais pour quel répertoire? Telle est la question brûlante désormais.




Dernière édition par sophia le Sam Avr 19, 2014 11:12 am; édité 1 fois
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haydn
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MessagePosté le: Sam Avr 19, 2014 11:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas pu assister à la représentation d'hier, étant malheureusement passablement grippé (s'il y a une audition pour chanter Méphistophélès à l'Opéra, je suis en mesure de poser ma candidature...). En ce qui concerne Wayne McGregor, j'avoue que j'ai plutôt aimé (on peut d'ailleurs retrouver mes commentaires sur le forum) les deux ouvrages qu'il a réalisés pour l'Opéra de Paris, Genus donc, et L'Anatomie de la sensation, même si, comme le signale incidemment Sophia, il est de bon ton de le débiner, du moins chez certains balletomanes.

En ce qui concerne Nicolas Paul, souvent critiqué aussi, c'est quelqu'un qui possède un vrai sens musical, et qui aime la musique (il a été organiste, dans une vie antérieure, me semble-t-il). Cela se sent dans ses chorégraphies, très respectueuses des partitions (c'était le cas de Répliques, qui utilisait très intelligemment la musique de György Ligeti).

Il fait par ailleurs preuve de curiosité et de discernement dans le choix des musiques, justement. Avoir pris Terry Riley - le vrai père fondateur de la musique minimaliste américaine - plutôt que Philip Glass - qui n'est rien d'autre qu'un habile business-man - pour ses Quatre figures dans une pièce est en soi une preuve de bon goût...

A voir sur Numéridanse : In no sense (prononcez "innocence"...), évocation chorégraphique de la Nouvelle Héloïse de Rousseau réalisée par Nicolas Paul en 2011 pour le Junior Ballet du CNSMDP.

http://www.numeridanse.tv/fr/catalog?mediaRef=MEDIA120530142806863



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Pink Lady



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MessagePosté le: Dim Avr 20, 2014 6:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hier il était "de bon ton" d'encenser McGregor, aujourd'hui il est "de bon ton" d'en penser du mal... personnellement le fait qu'un chorégraphe ait du succès de tous ne me le rend pas moins digne d'admiration, et il me semble que celui-ci a toujours eu plus de fans que de siffleurs, que ce soit parmi le public ou à la tête des compagnies. Ses pas-de-deux se prêtent en tous cas parfaitement à ce type d’évènement, même si j’aurais préféré voir les deux interprètes dans un autre registre.
Il y avait bien un orchestre pour Caligula en deuxième partie mais j’ai également été surprise que le programme soit présenté sur la grande scène au tarif habituel et sans mise en garde particulière : on aurait très bien pu imaginer une introduction de la Directrice de la Danse, ou tout du moins une annonce des extraits, la plupart des spectateurs n’ayant même pas jeté un œil à la fiche de distribution. Lors de la dernière reprise, j’avais même rencontré une spectatrice qui ne s’était rendu compte qu’au moment des saluts que tous les extraits n’avaient pas été dansés par le même couple...


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