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Danse contemporaine à Orléans
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haydn
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MessagePosté le: Lun Sep 16, 2013 12:05 pm    Sujet du message: Danse contemporaine à Orléans Répondre en citant

La Scène nationale d'Orléans propose deux créations Danse en novembre et décembre.



- MERCREDI 6 ET JEUDI 7 NOVEMBRE 2013:

Empty Picture ou l'impossible mémoire de la classe ouvrière d'Alexandre Roccoli. Oeuvre qui confronte les corps ouvriers (ceux des derniers mineurs de fond français) aux corps en lutte des danseurs de krump.


- VENDREDI 20 DECEMBRE 2013:

L'âme au diable de Jérôme Marin, Daniel Larrieu et Marianne Baillot. Si le répertoire de la chanson française compte quelques pépites, il possède aussi de nombreuses chansons racistes, mysogynes, antisémites, homophobes, colonialistes... Répugnantes mais intéressantes par le déploiement de la flatterie musicale et par la façon divertissante dont elles traitaient les sujets, ces chansons seront exhumées dans L'âme au diable.

Au micro: Daniel Larrieu, Jérôme Marin et Marianne Baillot.







Empty Picture
ou l’impossible mémoire de la classe ouvrière
Alexandre Roccoli / Compagnie A Short Term Effect
Création 2013


Citation:
Les danses de possession ont toujours été au coeur de mon travail de recherche, depuis les années au théâtre du soleil d’Ariane Mnouchkine (1999-2003) à travers les formes ritualisées de théâtre comme le Bunraku ou les danses de Low Country du Sri Lanka, puis dans mon parcours artistique à Berlin de 2003 à 2007 s’inspirant de la culture club née après la chute du mur. Je m’intéresse aux danses de transes et à la forme d’expression cathartique qu’elles visitent, mais surtout à la manière dont la danse puise dans les sujets contemporains pour revisiter notre relation collective à la répétition du geste.

Empty Picture est une nouvelle étape de mon travail de chorégraphe, la recherche d’une métabolisation du geste de travail, comme la transe est une métabolisation du geste symbolique. En retrouvant les gestes de travail propres à la classe ouvrière, et particulièrement le travail de la mine et en les intégrant au langage chorégraphique, j’ai cherché une écriture qui offre un nouveau territoire d’imaginaire pour cette mémoire collective. Empty Picture est une démarche de dissection du geste mais aussi, et surtout, une re-création de la mémoire invisible des corps au travail, des corps en lutte, de ce corps-ouvrier qui apparaît aussi comme un corps dans l’effort, résistant, collectif au sens de solidaire, mêlé avec le corps des autres dans une même énergie, une même unicité.

La pièce construit sa narration autour de paroles collectées auprès des derniers mineurs de fond dont mon père fait partie. Elle se veut bâtie sur la mémoire de ces mineurs, les mots qui disent leur expérience, ce patrimoine commun dont ils ont souvent peine à parler et les images physiques qui sont la matière de leurs souvenirs. La mémoire de leur propre corps-ouvrier, dans sa dextérité, sa force, son épuisement rencontre souvent la mémoire du corps des autres, de l’énergie collective, de la camaraderie solidaire. Le rituel retrouvé, par chacun, dans un élan familier, des gestes répétés, indéfiniment.

La dramaturgie partira des entrailles de la mémoire ouvrière, au coeur de la mine - retrouvant le mouvement commun et remontera vers la surface, vers le monde d’un nouveau prolétariat, celui d’une industrie qui se veut maintenant de «services» et impose au corps une nouvelle cadence, une toute autre gestuelle.

A l’heure où se pose la question sur l’ensemble du territoire économique français de la disparition irrémédiable d’un savoir-faire industriel et de l’effacement progressif de la figure même de l’ouvrier, c’est la mémoire de ces corps au travail et des gestes qui leur donnaient vie qui se perd. Dans une société qui s’est fantasmée «tertiaire» uniquement et qui a cru pouvoir s’affranchir du corps-productif, du corps-ouvrier (dans ses deux acceptions), la perte de la mémoire même du geste et de son application appauvrit une histoire collective du rapport au travail. Au delà même d’une représentation politique qui a parfois usé, dans ses extrémismes les plus douteux, de l’imagerie du geste ouvrier ou artisanal, c’est une réécriture de cette relation au geste de travail que veut engager Empty Picture.


Alexandre Roccoli : Chorégraphie, écriture
Séverine Rième : Scénographie et lumières
Benoist Bouvot, Vincent Carpentier Musique
Ghyslaine Gau et Mehdi Berkouki : Danse
Gael Marvel : Danse enseignement Krump
Alex Mugler : Danse enseignement Footwork et Chutes death drop
Valérie Urréa Vidéo et conseil







L'âme au diable
Pièce chorégraphique et musicale inadmissible
de Jérôme Marin

Avec Marianne Baillot, Daniel Larrieu et Jérôme Marin
Accompagnés musicalement par Jean-Yves Rivaud
d'après un répertoire choisi dans les enfers de la Chanson française
Chorégraphies : Marianne Baillot, Daniel Larrieu et Jérôme Marin
Direction musicale : Jean-Yves Rivaud
Scénographie Sylvain Dufour
Création lumière : Nicolas Lamatière et Sylvain Dufour
Création son : Manu Vaillant


Citation:
Si la Chanson française recèle des joyaux fabuleux, elle possède aussi en son sein des chansons moins délicates qui, pour certaines, eurent (hélas) aussi leur moment de gloire : flattant les bas
instincts de l'homme, faisant écho à une certaine façon de pensée de la société du moment, servant les idéologies en place, cherchant à stigmatiser ou peut-être, plus simplement (et plus tristement),
cherchant à faire rire !

Nous exhumerons des enfers où elle est enfermée cette obscure et (peu) flatteuse partie de la Chanson française, pour la confronter à nos pratiques artistiques et surtout à notre époque... composant une pièce en forme de jeu de massacre qui cacherait en son sein la poésie nécessaire
pour faire éclore l'envie de mieux vivre ensemble et de respecter un peu plus la différence de l'autre ! Ces contrastes indispensables pour ne pas rendre la chose écoeurante, nous tenterons de les trouver par le biais de la danse, notamment, d'interprétation de chansons... d'amour... car même si ce spectacle se veut inadmissible, il se doit aussi d'être utile !!!

Interrogeant aussi la place du public dans le Spectacle, ainsi que la force, parfois machiavélique et désastreuse, du divertissement, nous tenterons une nouvelle expérience de « spectacle » !



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Dernière édition par haydn le Dim Déc 07, 2014 1:17 pm; édité 3 fois
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Bernard45



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MessagePosté le: Mer Nov 06, 2013 11:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce soir, mercredi 6 novembre, la Scène Nationale d’Orléans présentait « Empty Picture, ou l’impossible mémoire de la classe ouvrière », création du chorégraphe Alexandre Roccoli. Il s’agissait de la première. Ce spectacle sera présenté à Lyon, du 14 au 17 novembre.

Il est extrêmement rare que la danse s’intéresse au travail des ouvriers, et pas n’importe lesquels puisque ici, nous sommes chez les mineurs. La danse trouve plus souvent asile chez les princes et les princesses.

Sur scène, un homme, une femme. Lui descend des cintres. Leurs vêtements sont accrochés au bout de longues chaînes. Ils revêtent une veste et un pantalon vert foncé, et se chaussent de sortes de brodequins. On est loin des ballerines. Puis à l’aide d’une pelle, ils répandent sur la scène du sable noir, le charbon. Fin du prologue.

Nous les retrouvons enlacés, allongés sur le charbon. Ils s’enroulent en de très lents mouvements, tournent sur eux-mêmes, puis se relèvent. Commence alors une transe qui va durer 40 minutes pendant lesquelles les corps s’agitent en mouvements saccadés, se disloquent, s’enchaînent, se dispersent, les têtes tournoient (bonjour les cervicales !) : nous sommes au fond de la mine !

Les deux danseurs, Ghyslaine Gau et Mehdi Berkouki (lui est proprement fabuleux), nous entraînent dans une danse mécanique (on pense au film Métropolis), sur un fond sonore industriel, les corps éclairés par une lumière minérale.

Les spectateurs sont médusés par cette chorégraphie hors du commun. Ils applaudissent longuement ! C’est du très beau, du très grand travail d’artiste.


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haydn
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MessagePosté le: Mar Fév 25, 2014 12:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Du MERCREDI 2 au VENDREDI 11 avril
6 spectacles, 1 ÉCRAN DE DANSE,
1 exposition
Au Théâtre d’Orléans


Citation:
4e édition des Soirées performances!

Cette année, de nouveaux spectacles dans lesquels la notion de performance est élargie au maximum, mêlant irrévérence, croisement
des arts, virtuosité et surtout questionnant le public.

La Scène nationale explore, en ce début avril, les univers artistiques
inclassables d’artistes d’exception. Composez donc votre parcours entre un Courteline au Far west, du rock incarné, des sapins poussant en live, de la sueur partagée, des OVNI et des danseurs invisibles...

6 spectacles, 1 exposition et 1 écran de danse sont ainsi proposés
pour découvrir les nouveaux paysages de la création.



Mercredi 2
18h30 Performances³ Vernissage exposition – loggia
Exposition du mercredi 2 au samedi 19 avril

Jeudi 3
20h30 Une excellente pièce de danse – salle Vitez (50 min)

Vendredi 4
19h Une excellente pièce de danse – salle Vitez (50 min)
20h30 Prélude à l’agonie – salle Barrault (1h30)
22h Écrans de Danse – salle Le Kid (45 min)

Mercredi 9
19h Germinal – salle Barrault (1h20)
20h30 The Artificial Nature Project – salle Touchard (1h)

Jeudi 10
20h30 Warm – salle Vitez (40 min)

Vendredi 11
19h Warm – salle Vitez (40 min)
20h30 Micro – salle Barrault (1h40)




EXPOSITION - VERNISSAGE

Mercredi 2 avril dès 18h30
Le vernissage sera performatif, l’occasion de décloisonner les genres avec ces trois performeurs et en compagnie des Kuronoz et de la chorégraphe Mié Coquempot. Avec humour et simplicité, les Kuronoz viendront décaler les espaces et événements associés à ce vernissage.

Performances³
Du mercredi 2 au samedi 19 avril de 13h à 19h
et les soirs de spectacles (accès libre)
Théâtre d’Orléans, loggia
Artistes plasticiens Régis Sénèque, Hélène Singer, Frédéric Vincent
Pour l’ouverture des Soirées performances 2014, la Scène nationale d’Orléans et Le pays où le ciel est toujours bleu (POCTB) s’associent pour proposer Performances³, une exposition de trois plasticiens aux univers bien distincts. Hélène Singer, Régis Sénèque et Frédéric Vincent explorent respectivement le rapport à l’animal, la question du corps dans l’espace ou encore les liens entre culture populaire et culture savante.


Une excellente pièce de danse
Jeudi 3 avril 20h30, vendredi 4 avril 19h – 50 minutes
Théâtre d’Orléans, salle Vitez
Projet Libéral / Création 2014
Mise en scène Thomas Ferrand
Interprète Raphaël Dupin
Musique Jean-Baptiste Julien
Scénographie Salladhyn Khatir

Thomas Ferrand crée des poèmes scéniques élégants et tourmentés. Son intelligence intrépide y soumet les discours installés de l’art à de salutaires remises en cause. "Une excellente pièce de danse" (sa dernière création) travaille un espace qui se situe entre le rêve et le délire psychotique, entre la transe et l’onirisme.


Prélude à l’agonie
Vendredi 4 avril 20h30 – 1h30
Théâtre d’Orléans, salle Barrault
Compagnie du Zerep / Coproduction la Scène nationale d’Orléans
Conception, scénographie Xavier Boussiron, Sophie Perez
Textes Xavier Boussiron, Sophie Perez, Pacôme Thiellement
Interprètes Xavier Boussiron, Marie-Pierre Brébant, Christophe Fluder,
Gilles Gaston-Dreyfus, Danièle Hugues, Françoise Klein, Laurence Lang,
Sophie Lenoir, Jean-Luc Orofino, Stéphane Roger, Marlène Saldana,
Agnieszka Szwedowska
Musique Xavier Boussiron
Lumière Fabrice Combier

Tracer une ligne qui partirait de Courteline pour déboucher en plein western? C’est tout à fait possible, quand on s’appelle Sophie Perez et Xavier Boussiron ; et qu’on pratique un théâtre de l’irrévérence, délibérément oublieux de toute hiérarchie entre les genres et cloisonnement entre les styles.

Ce spectacle est spécifié "pour public averti uniquement" - Il ne convient pas à des mineurs

Écrans de Danse autour du spectacle "Prélude à l’agonie"
Vendredi 4 avril 22h
Théâtre d’Orléans, salle Le Kid
Gratuit, places limitées. Réservation 02 38 62 45 68
Edwige Phitoussi / Association Les Intervalles
Avec Xavier Boussiron et Sophie Perez

À l’issue du spectacle "Prélude à l’agonie", Edwige Phitoussi propose d’assister à d’une discussion avec Xavier Boussiron et Sophie Perez afin de mettre en lumière le contexte de création de la pièce, ses références, son écriture comme les enjeux qu’elle porte, au moyen d’extraits audio et
vidéo.


Germinal
Mercredi 9 avril 19h – 1h20
Théâtre d’Orléans, salle Vitez
L’amicale de production
Conception Antoine Defoort, Halory Goerger
Interprètes Arnaud Boulogne, Ondine Cloez, Halory Goerger, Denis
Robert
Voix Mathilde Maillard

Pour Antoine Defoort et Halory Goerger, les outils ne sont pas de passifs objets au service de nécessités humaines. Pétris de savoirs, d’histoires, d’intentions, voilà qu’ils se mettent à défoncer le réel et refonder les relations humaines. Tout cela avec l’esprit caustique d’une intelligence
visionnaire et malicieuse.


The Artificial Nature Project
Mercredi 9 avril 20h30 – 1h
Théâtre d’Orléans, salle Vitez
Conception, chorégraphie Mette Ingvartsen
Mise en scène Bojana Cvejic
Interprètes Franziska Aigner, Sidney Leoni, Martin Lervik, Maud Le
Pladec, Guillem Mont De Palol, Manon Santkin, Christine De Smedt
Musique Peter Lenaerts
Lumière Minna Tiikkainen

Il y a de grandes forces à l’oeuvre dans la nature. Mette Ingvartsen relève le défi de leur offrir une chorégraphie. Il y a pas mal de danseurs humains sur le plateau de son ballet époustouflant. Mais ils n’occupent pas les premiers rôles, dans un déploiement échevelé qui repousse les conventions du regard.


Warm
Jeudi 10 avril 20h30, vendredi 11 avril 19h – 40 minutes
Théâtre d’Orléans, salle Vitez
Rictus / Compagnie David Bobee
Installation et direction David Bobee
Texte Ronan Chéneau
Acrobates Edward Aleman, Wilmer Marquez
Comédienne Séverine Ragaigne
Musique Frédéric Deslias
Lumière Stéphane Babi Aubert

A fond la température ! Il y a du non-sens dans les défis, qui conduisent au bout du sens. Dans Warm, David Bobee engage deux acrobates à subir le maximum de transpiration, qui rend tout glissant ; ce qu’ils abhorrent. De quoi repousser la limite poétique de leur exploit, alors qu’il s’effondre même.


Micro
Vendredi 11 avril 20h30 – 1h40
Théâtre d’Orléans, salle Barrault
Compagnie dernière minute
Conception, chorégraphie, mise en scène Pierre Rigal
Interprètes, musiciens Mélanie Chartreux, Malik Djoudi, Gwenaël Drapeau,
Julien Lepreux, Pierre Rigal
Diffusion son Joan Cambon, George Dyson
Lumière, machinerie Frédéric Stoll

Micro est absolument un concert de rock. Oui mais orchestré, également interprété, par un chorégraphe, Pierre Rigal. De quoi travailler l’accouplement des artistes et de leurs instruments, dans des rapports de connexions électrisées, où on ne sait plus si l’humain naît de l’objet, ou l’inverse.





Tarifs

Tarif unique 5 € le spectacle
Pass Soirées performances 25 € (6 spectacles dont 1 offert)
Le Pass Soirées performances vous permet de vous abonner à la Scène
nationale d'Orléans pour la saison 2013/2014 et ainsi de bénéficier des
avantages de l'abonnement. Pour être abonné, il suffit de composer un
programme d’au moins 5 spectacles ou concerts différents.
L’entrée est libre pour l’exposition et les Ecrans de danse.

Informations et réservations

Sur internet
www.scenenationaledorleans.fr

Au guichet du Théâtre d’Orléans
du mardi au samedi, de 13h à 19h

Par téléphone
02 38 62 75 30 du mardi au samedi, de 14h à 19h
Places également disponibles sur www.fnac.com



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haydn
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MessagePosté le: Sam Mar 15, 2014 10:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bernard45 a écrit:
Le Centre Chorégraphique National d’Orléans proposait une répétition publique du spectacle en cours de gestation, « Brutes » de et avec Netty Radvanyi et Johan Bichot, à l’issue d’une résidence.
Ces deux artistes ont suivi un parcours parallèle : issus des arts du cirque, après des études diverses, ils se retrouvent aujourd’hui autour d’une performance qui nous interpelle.

Au début, un cheval tout blanc fait son entrée sur scène, seul, regardant le spectateur face à face, venant même caresser les têtes du premier rang. Puis lui vient s’asseoir, caresse la bête ; elle passe et repasse sur scène, le dos voûté, à petits pas rapides. Une voix off nous parle d’abord de la tique, terrible prédateur, puis on bifurque sur des textes philosophiques, sur le presque rien qui n’est pas rien.
Elle et Lui utilisent divers objets : ceux du cirque, une commode sur roulettes, une toilette de wc… Ils se dénudent face à l’animal et esquissent une danse primitive.
La fin surprend le spectateur : une vidéo projette une scène de duel du film « le Bon, la Brute et le Truand » sur le cheval transformé en écran. Magnifique !

Pourquoi ce titre « Brutes » ? C’est à la fois l’art dans toute sa brutalité, des tableaux bruts de décoffrage, nous disent-ils. Ici, l’homme et l’animal se respectent et s’attirent mutuellement, point de domination, l’objectif étant de déconceptualiser le cheval.

Leur travail devrait s’achever l’année prochaine.



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Bernard45



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MessagePosté le: Mer Avr 02, 2014 10:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce soir, la Scène nationale d’Orléans présentait le vernissage de l’exposition « Performances », en prélude aux 6 spectacles des soirées Performances qui s’étalent du 3 au 11 avril au Théâtre d’Orléans.
Cette exposition est organisée en partenariat avec l’association « Le Ciel est Toujours Bleu », qui, à l’aide d’un véhicule muni d’une remorque, parcourt les villes et villages de la Région Centre, présentant l’art contemporain à celles et ceux qui ne vont pas forcément dans les théâtres.

Trois plasticiens présentaient leurs œuvres :
• Régis Sénèque qui développe depuis 2000, un travail plastique qui s’articule autour de trois mots : matière, corps et vêtements.
• Hélène Singer qui explore et analyse l’expression vocale, l’animalité et le corps en action.
• Frédéric Vincent qui se réapproprie des images de la culture populaire et celles de la culture savante.
Ces trois plasticiens ont ensuite présenté chacun, une performance en lien avec leurs œuvres exposées.


Sisyphe Goupil, par Hélène Singer

Le meilleur de la soirée était évidemment la présence de la chorégraphe Mié Coquempot, présentant « Kuronoz ».
Ce nom provient à la fois de Kronos et de Yasuko Kurono, chorégraphe japonaise, à l’origine de Kuronoz en 2002. Celle-ci transmet et impose aux chorégraphes quelques consignes d’ordre général (les costumes, un lieu public de représentation), ces derniers étant libres de créer leur performance, unique à chaque représentation puisque créée pour l’occasion.


Kuronoz

7 danseuses (2 professionnelles et 5 amatrices recrutées à Orléans) n’auront eu que deux jours de répétition. Toutes portent le même costume : abondante chevelure noire, grosses lunettes, robe bleue, collant noir. La performance présentée ce soir était à la fois musicale, vocale et chorégraphique. Dans un premier temps, les danseuses jouent sur les mots « ici » et « là ». Dans un second temps, elles évoluent un étage en dessous, se déplaçant dans l’espace, « ici et là ». Mié m’avouera par la suite que la passerelle « ici et là » n’était pas voulue, mais résultant de ma propre réflexion.


Mié Coquempot


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Bernard45



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MessagePosté le: Ven Avr 04, 2014 8:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

Première Performance, ce jeudi soir avec le metteur en scène / performeur Thomas Ferrand, et son spectacle « Une excellente pièce de danse ».
Thomas Ferrand, à la tête de la compagnie qu’il a créée « Projet libéral » (faut-il déjà y voir un pied de nez ?), basée en Normandie, penche tantôt vers le théâtre, tantôt vers la performance.
Et d’expliquer que le point de départ de cette pièce est le titre, pensant s’orienter vraiment vers la danse.

Le plateau est en pente, il descend à gauche et vers la salle. A droite, une trappe.
Premier tableau : deux acteurs hissent un orgue électronique dont l’un jouera au ras du sol. L’autre (Raphaël Dupin, danseur tourangeau), exhibe des smileys, s’enfonce dans la trappe, en ressort casqué, des flammes surgissant par le haut du casque.
Deuxième tableau : Raphaël Dupin, jean troué, baskets montantes, veste à capuche orange vif, s’assoit, découpe et se fabrique une couronne de roi, s’enduit la tête de farine, se coiffe de sa couronne. Il renverse alors un carton contenant deux dorades dont il se débarrasse, et déguste des huîtres, avec citron, ananas et champagne, le tout accompagné de bruits amplifiés de déglutition et de rots. Un gros cigare terminera ce festin immoral. Si Thomas Ferrand se refuse à y voir un sens quelconque, le spectateur est libre d’imaginer un clin d’œil à Ubu.
Troisième tableau : un concert de cloches précède deux derniers smileys moqueurs (autre clin d’œil au public).

C’est plein d’humour, assez loufoque, il y a aussi une part de rêve ici. C’est comme un tableau pictural où le metteur en scène associe des choses différentes et regarde à la fin, ce que cela donne, explique Thomas Ferrand, insistant beaucoup sur le concept de peinture dans la durée.
Une performance, c’est de l’art brut qu’il faut recevoir comme tel, et non forcément la décrypter, sinon on risque de rester sur sa faim.


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Bernard45



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MessagePosté le: Jeu Avr 10, 2014 8:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

Troisième Performance* proposée par la Scène Nationale d’Orléans : « Germinal », spectacle conçu par Halory Goerger et Antoine Defoort, dans le cadre de la Biennale de la Danse de Lyon, par « l’Amicale de Production ».
Sur scène, 4 personnages, trois hommes, une femme. Sans doute sommes-nous aux prémices de l’humanité : le langage est inconnu, on pense seulement, et les pensées des uns des autres s’affichent sur le mur du fond de scène. C’est ainsi que les hommes échangent.
Puis voici Ondine (la femme) découvrant un écho bizarre quelque part sous la scène. Alors, au moyen d’une pioche, elle va défoncer le plateau (c’est la première fois qu’il m’est donné de voir cela – mais que le lecteur se rassure, ce n’était qu’un faux plancher rehaussé). Elle en extrait quelques gravats, et un micro, lequel va permettre à chacun d’émettre quelques sons incongrus, puis des phonèmes, enfin des mots et des phrases. L’humanité a découvert la parole.
Voilà les mots classés en catégories et en sous-catégories : ceux qui font ploc-ploc (dont la catharsis du coeur) et les autres.
Une guitare extraite de la cavité les fera chanter dès que quelques notes sont jouées. Un intercom découvert, ils entreront alors en relation avec le monde extérieur : on parle de physique quantique, de thermodynamique…
Un ordinateur portable, lui aussi extrait de la cavité, projettera des images sur le mur, les langues étrangères feront leur apparition, les mots seront classés selon un ordonnancement pertinent : on est loin du ploc-ploc…

Bref, il s’agit ici d’une allégorie de l’évolution humaine, mais aussi celle des techniques et rapports sociaux, ce qui nous ramène à « Germinal ». Langage riche, dérision, humour, excellente utilisation des techniques numériques : performance remarquable à tous points de vue !

* Je n’ai pu couvrir la seconde, à mon grand regret.


Halory Goerger, Arnaud Boulogne, Denis Robert et Ondine Cloez.


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Bernard45



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MessagePosté le: Jeu Avr 10, 2014 9:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quatrième Performance : « The Artificial Nature Project » proposée par la Scène Nationale d’Orléans (en fait, on disposait de 10 minutes pour changer de salle entre la 3ème et celle-ci).

Pendant de très longues minutes, dans le noir, des étoiles descendent sur le rideau de scène. Celui-ci ouvert, nous découvrons 7 personnages, certains tapis dans l’ombre ; l’un d’eux ramasse quantité d’étoiles, en fait un tas, puis tout s’anime, d’abord lentement, mais en accélération progressive. Le spectateur assiste alors à un spectacle fascinant : des milliers d’étoiles jaillissent sur scène, propulsées par les acteurs, telle la lave d’un volcan, cascades scintillantes, rivières de diamants inondant l’espace.

Après un court intermède, les acteurs reviennent sur scène munis de souffleurs électriques, grâce auxquels ils font voltiger ces étoiles devenues rouges, vertes… Sommes-nous au centre de la Terre ou dans le royaume d’Hadès ? Les couvertures de survie en aluminium voltigent, jaunes, telles des créatures préhistoriques. Maelström luminescent ! Les acteurs semblent devenus des forgerons chargés d’alimenter le feu. Tout va crescendo, le spectateur ressort ébloui.

Il s’agit absolument d’une chorégraphie : ici, ce ne sont pas les acteurs qui dansent , mais les objets (petits morceaux fins de papier d’aluminium) qui tourbillonnent dans l’espace. Féerie de lumières !
La chorégraphie est de Mette Ingvartsen, née au Danemark, qui depuis plusieurs années réalise des performances questionnant les modes de perception et de réception du spectateur.



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MessagePosté le: Ven Avr 11, 2014 8:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Warm, mis en scène par David Bobée, par ailleurs tout nouveau Directeur du CDN de Haute-Normandie, 5ème performance présentée par la Scène Nationale d’Orléans, est une œuvre magnifique.



En entrant dans la salle (assez petite et pour cause), on nous remet une bouteille d’eau. Il fait 30°C. Le chauffage a été poussé à fond depuis le matin.
Sur scène, six rangées de projecteurs de chaque côté, entretiennent une température de 60°C. Au fond, trois miroirs renvoient l’image de la salle.

Une jeune femme entre, une épaule nue, l’air légèrement sexy, s’empare d’un micro et débute un magnifique poème d’amour, écrit par Ronan Chéneau. Les mots claquent, sonores ; ils deviendront parfois agressifs tout au long de la performance. La jeune femme rêve, seule, dans sa chambre et vit son propre orgasme, fantasmé.
Deux gymnastes vont pendant près de 40 minutes, exécuter différentes acrobaties, invités par la femme à toujours se surpasser dans la chaleur étouffante. Les corps glissent sous la sueur, s’épuisent, repartent dans de nouveaux portés, toujours plus dangereux. Parfois, le frisson parcourt le spectateur, tant la chute est proche.
Leur danse n’a aucun caractère sexuel, mais sous les incantations du poème, le désir homosexuel transparaît. La musique, lancinante, suit un constant crescendo. Les miroirs du fond de scène oscillent, tremblent et entrent dans une agitation extrême, renvoyant une image des projecteurs totalement chaotique.

Du très beau travail de David Bobée, certes qui peut ne pas plaire à tout le monde. Il me dira après la représentation avoir été victime d’une campagne de presse haineuse lorsqu’il a présenté sa performance en Russie.

Les deux acrobates colombiens, que David Bobée a rencontrés en France, sont Edward Aleman et Wilmer Marquez : travail exceptionnel sur les acrobaties. La jeune femme est Séverine Ragaigne, qui sans boire une goutte d’eau dans ce véritable sauna, a su nous délivrer un poème étincelant d’amour.



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Bernard45



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MessagePosté le: Sam Avr 12, 2014 9:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Micro, de Pierre Rigal, clôturait les soirées Performances 2014 de la Scène nationale d’Orléans.
Sur scène, un « homme » (Pierre Rigal lui-même) joue avec un micro sur pied. Il rêve de créer un concert rock.

Lentement, les instruments en fond de scène s’animent, d’où surgissent d’étranges créatures, automates mi-humains, lesquels s’emparent de claviers, guitares basses, batteries. Ils sont quatre, 3 hommes, une femme. Les mélodies s’enchaînent avec des morceaux de rock plus dur, entraînant Pierre Rigal dans des danses endiablées, tantôt seul, tantôt en duo avec la femme, danses d’automates de plus en plus fréquentes, dans un crescendo où « l’homme » perd le contrôle de ses jouets, devenant leur esclave. Il ne lui reste plus qu’une issue : la destruction de son théâtre devenant un champ de ruines.

Le spectateur est libre d’y voir une allégorie sur l’évolution de la civilisation actuelle. Encore un remarquable spectacle, fourmillant d’ingéniosités musicales, théâtrales et chorégraphiques, rappelant que Pierre Rigal n’a rien perdu de son énergie d’ancien athlète de haut niveau. Il présentera « Salut » en février 2015 à l’Opéra Garnier.


Pierre Rigal au centre entouré de ses musiciens-danseurs

Interview de Pierre Rigal à suivre...


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haydn
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MessagePosté le: Sam Avr 26, 2014 12:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'interview de Pierre Rigal est à présent en ligne sur le site de Dansomanie. Le chorégraphe, qui fut aussi un athlète de niveau national, y parle notamment de Salut, son ballet qui sera créé en février 2015 au Palais Garnier, par les danseurs de l'Opéra de Paris :




11 avril 2014 : Pierre Rigal, du stade à la scène, par Bernard Thinat



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Bernard45



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MessagePosté le: Mer Juin 04, 2014 3:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ozoon (1), création de Josef Nadj, Directeur du Centre chorégraphique d’Orléans, est présenté en ce moment au théâtre d’Orléans.
Il sera à l’affiche de la Grande Halle de la Villette, du 23 au 27 juin prochains.

Le plateau est circulaire. Se font face deux ensembles de percussions et de cuivres. Les gradins sont disposés tout autour, ce qui donne l’aspect d’une arène, ou d’un cirque. Josef Nadj précisera ensuite qu’ayant découvert cette structure à Budapest, il a eu l’idée de la reprendre, ce qui casse l’opposition frontale habituelle entre les acteurs sur scène et le public.

Les deux musiciens et les trois danseurs (2) pénètrent sur l’espace, ceux-ci engoncés dans d’étranges housses, un masque translucide sur le visage. Explorant la scène, comme des pantins, ils découvrent les sons que peut produire un violon. Puis, telles des chrysalides se dépouillant de leurs carapaces, ils deviennent humains, leur danse rythmée par une musique interprétée par Gildas Etevenard et Akosh Szelevényi, faite de vibrations majestueuses. Le passage du serpent ailé sur scène nous fait plonger dans le mythe des traditions populaires.

In fine, d’étranges instruments traditionnels de Hongrie, sortes de mini pirogues s’où sortiront des cloches, servent aux trois danseurs, tantôt de percussions, tantôt de jougs. Enfin, descend du plafond une petite cage renfermant des souris acrobates qui effectuent des pirouettes sur de petites roues. Retour à l’animalité, au zoo ? Ne sommes-nous pas au cirque ? Quid du rapport entre l’homme et l’animal ?

(1) contraction de ozone et zoo
(2) Ivan Fatjo, Eric Fessenmeyer et Josef Nadj


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haydn
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MessagePosté le: Dim Déc 07, 2014 1:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bernard45 a écrit:
Nacera Belaza, fait partie de ces jeunes chorégraphes invités dans les divers festivals, rencontres, biennales, tant en France qu’à l’étranger. Ses origines algériennes la poussent aujourd’hui à tisser une passerelle entre les deux pays de son cœur.
Par son travail chorégraphique, elle questionne le vide, afin de le sculpter, lui donner corps, le rendre palpable, nous dit-elle.
Elle présentait « La Traversée », ce samedi à Orléans en clôture du festival Traverses, en partenariat avec le CCN, chorégraphie créée lors de la dernière Biennale de la Danse à Lyon.

Sur le plateau, dans la pénombre, on distingue quatre silhouettes décrivant un cercle, et tournant sur elles-mêmes. La musique est lancinante, mais pas déplaisante. Parfois, une silhouette en double une autre. La lumière semble par moments un peu plus vive au centre, mais ce n’est que passager, la pénombre nous revient. Un trop court instant, les silhouettes deviennent pantins désarticulés, mais la ronde reprend provoquant chez le spectateur, une sorte d’engourdissement. Puis la lumière faiblit et s’éteint. La ronde aura duré une petite heure…
Sans doute, les danseurs (trois femmes et un homme) semblent interpeller le vide, l’espace au milieu d’eux, pour mieux le pétrir, au rythme de gestes ancestraux. Mais l’ensemble reste un peu léger et particulièrement obscur (à tous les sens du terme) pour le spectateur qui ne connaît pas le travail de Nacera Belaza.

La salle applaudit : est-ce par conviction, par respect du travail des danseurs ou par politesse ? Je ne sais ! Mais de toutes façons, mieux valait être là plutôt que de l’autre côté de la Loire, où à deux kilomètres se tenaient les « chorégraphies » les plus minables possibles !



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Bernard45



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MessagePosté le: Ven Jan 09, 2015 8:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La Scène nationale d’Orléans proposait les 8 et 9 janvier, Set Up, spectacle du chorégraphe Mickaël Phelippeau, créé l’année passée. Il est aujourd’hui artiste associé au théâtre de Brétigny ainsi qu’au CDC de Picardie.

Une lumière brille dans la nuit, se déplace de droite à gauche, puis deux, trois… bientôt six. L’aube naissante, on distingue des silhouettes munies de lampes frontales, puis une batterie, une guitare basse, un clavier, enfin un violoncelle. Et un micro. Sur un air de « Wonderful life » de Black, une voix magnifique nous enchante. Une danseuse en solo, puis une autre. On s’échange les instruments, celle qui chantait à l’instant, danse maintenant, le batteur devient guitariste, lequel à son tour s’exerce au violoncelle. Les hommes enchaînent un « pas de trois » pendant que quatre femmes jouent ensemble sur la batterie. Le tempo se ralentit à l’extrême, musique, voix et danse. Puis tout s’accélère.

Le soir, à la nuit tombante, il faut plier bagages. Alors, on range tout, projecteurs, baffles, micro, instruments de musique, dans une chorégraphie harmonieuse. Car, ranger un projecteur monté sur un trépied, ça peut aussi être chorégraphié ! Les frontales reviennent, la musique se tait, c’est fini. La déconstruction a eu lieu.

L’ensemble se regarde avec intérêt, les voix et la musique sont superbes, je suis resté un peu plus circonspect sur la danse.


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Bernard45



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MessagePosté le: Sam Fév 07, 2015 9:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Anne Teresa de Keersmaeker semble être un peu partout : elle sera à Garnier et à Beaubourg au cours de la saison prochaine. A Lyon en avril prochain pour Drumming Live. A Orléans, hier soir pour Vortex Temporum, créé en 2013. La chorégraphe flamande propose une combinaison harmonieuse entre musique et danse contemporaines. C’est du grand art qui a nécessité un travail considérable de la part de tous, chorégraphié avec grande intelligence, bien loin des objets ennuyeux que l’on peut voir ici ou là.

Sur scène, un piano, cinq chaises et des lignes courbes tracées au sol, sortes d’ovales entrecroisés.
Le groupe Ictus s’installe : un pianiste, une clarinette, une flûte traversière, un violon, un alto et un violoncelle. Vortex Temporum (je parle de la musique) a été crée en 1996 par Gérard Grisey. Musique contemporaine, on aime ou on n’aime pas… Ils sortent du plateau.
Six danseurs du groupe Rosas pénètrent sur scène, chemise et pantalon gris ou noir. Ils tâtonnent, puis les gestes deviennent plus amples. On comprend vite qu’ils sont chacun les doublures d’un musicien. Le pianiste revenu exécute avec un danseur ce qu’on pourrait appeler un « pas de deux », c’est magnifique !

En seconde partie, d’après moi la moins aboutie, on retrouve tout le monde sur le plateau. Le piano accompagne les danseurs dans un mouvement circulaire : danserait-il lui aussi ? qui accompagne qui ?

Enfin, le meilleur est pour la fin. Les musiciens sont en fond de scène, rejoints par le directeur musical. Entre alors un danseur supplémentaire ! Chaque son semble correspondre à une posture, chaque groupe de notes entraîne un danseur dans un mouvement rythmique, chaque phrase musicale possède son reflet chorégraphique sur scène. De la musique du groupe Ictus résulte un tourbillon des sept danseurs dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, comme pour remonter le temps à ses origines. A un silence musical correspond à un bref arrêt des corps, et tout repart dans une folle ronde humaine.

A la fin, quand la pénombre envahit l’espace, que la musique s’éteint, que les corps s’assoupissent, seule la main du chef d’orchestre est encore visible, puis deux doigts, puis rien. Que c’est beau !


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