La Belle au bois dormant [ONP Bastille 04/12/13 - 04/01/14]

[Joelle]

Ah quelle belle représentation en ce dimanche après-midi!
Contrôle des difficultés, maîtrise, grâce et plaisir de danser pour Ludmila P. et Josua H.!!! Par rapport à la Première de mercredi, c'était un très beau spectacle.

Le bref passage d'Amandine A. fut bien féérique! Et Laura Hecquet était bien là (je reconnais bien son visage ).

Mon seul regret : l'impression de F. Alu en demi-teinte dans l'Oiseau Bleu, mais il faut dire que j'ai toujours dans la tête la sublime prestation de M. Heymann de mercredi dernier.

A. Philbert toujours délicieuse dans le Duo des Chats avec D. Stokes, mais celui-ci m'a semblé un cran en dessous par rapport à A. Madin mercredi.

[NEOPHYTE]

Je ne connaissais la Belle de Noureev qu'en DVD et j'avoue que j'avais des craintes...presque totalement injustifiées!

Cette représentation du dimanche 8 décembre a été une excellente surprise, en résumé simplifié j'ai adoré François Alu et le corps de ballet!

Au 1er acte, les variations m'ont impressionnée... J'avais l'impression de voir danser le Mariinsky... que du bonheur!

Josua Hoffalt et Ludmila Pagliero m'ont laissé une impression mitigée un peu en dents de scie, parfois excellents avec une magnifique coda du IIIème acte pour Désiré, un magnifique pas de deux toujours au IIIème acte, mais aussi des passages décevants où les mouvements sont comme écourtés, presque bâclés... mais bon, je ne suis pas une spécialiste.

Et il y eu François Alu et je l'adore... il danse trop bien!

J'aime toujours autant la direction d'orchestre de Fayçal Karoui et comme en plus la musique de Tchaikovsky est magnifique, c'était parfait.

Et les costumes et décors d'Ezio Frigerio et Franca Squarciapino sont certes un peu pompeux mais surtout somptueux, on se croit à Versailles, cette production est fastueuse!

[haydn]

Je ne sais pas si Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt auront gagné un ticket de cinéma dans l'affaire, mais cet après midi, nous avons eu droit à une très belle représentation. Il arrive que sur les matinées sans enjeu, les danseurs se relâchent un peu, mais là, il n'en a absolument rien été.

Les choses ont bien commencé : un prologue qui, pour une fois, ne distillait pas l'ennui : un splendide septuor de fées, très homogène, s'est penché sur petite Ludmila-Aurore, encore au berceau, et lui a porté bonheur pour les trois actes à suivre.

J'ai personnellement particulièrement apprécié Fanny Gorse, rayonnante en Fée Violente, mais toutes ses complices méritent des éloges. Marion Barbeau était une demoiselle Canari gazouillante et virevoltante, pleine de charme.

Aussi bien entourée, la jeune princesse ne demandait qu'à grandir et à s'épanouir. Le rideau pouvait se lever sur le premier acte.

D'emblée, Ludmila Pagliero est apparue en confiance : sourire rayonnant (ce qui n'est pas forcément dans son habitude), bel aplomb, parfaite sûreté technique. Là, plus question de choisir entre Bourbons et Grimaldi, c'était champagne pour tout le monde. Le tonus de la danseuse étoile s'est d'ailleurs communiqué au corps de ballet (pourtant cette fois principalement constitué de très jeunes artistes), qui est demeuré excellent, plein de vitalité et impeccablement ordonné jusqu'à la fin de la représentation.

Dans l'Adage à la rose, les équilibres n'étaient pas tenus particulièrement longtemps, mais ils étaient propres et stables. Les arabesques penchées étaient vraiment penchées - même si on est à l'Opéra de Paris, et qu'il n'est pas question d'aller embrasser le plancher, ou presque, à la manière de la Zakharova. Pour ça, rendez-vous le 29 décembre. Le quatuor des princes (Indien, Africain, Russe, Inca) était quant à lui dominé par Yannick Bittencourt, avantagé il est vrai par un physique approprié au rôle.

Illusion due à l'énergie déployée par Mlle Pagliero? Les tempi m'ont paru moins étirés qu'à la première. La danseuse argentine est en tout cas très rapide dans la giration, et ses déboulés sont vraiment fulgurants.

Josua Hoffalt a été un prince digne de sa promise. Il n'a certes pas la noblesse de Mathieu Ganio (M. Hoffalt ne se définirait sans doute pas lui même comme un "danseur noble" au sens strict) : dans le deuxième acte, la grande variation est exécutée de manière un peu plus prosaïque, sans cette élégance souveraine qui caractérise son collègue. En revanche, il était plus à l'aise techniquement, et dans le troisième acte, l'autre grande variation, avec le fameux manège, a été interprétée par Josua Hoffalt avec davantage d'énergie et de panache. Il est vrai aussi que M. Hoffalt bénéficiait d'une partenaire fiable, avec laquelle il formait un couple joliment assorti.

On attendait évidemment beaucoup de François Alu dans l'Oiseau bleu. Il n'a pas déçu, et sa démonstration spectaculaire a été bien applaudie. Dans le même rôle, Mathias Heymann reste toutefois intouchable, en raison d'une part de sa plus grande légèreté, et d'autre part, de son aptitude à dissimuler l'effort, comme savait si bien le faire un Emmanuel Thibault. On pourrait faire la même remarque au sujet de Valentine Colasante, irréprochable sur le plan technique - ce qui témoigne au passage d'un solide travail en répétition - mais qui ne possède pas le caractère filigrane, aérien de Myriam Ould-Braham.

Aubane Philbert et Daniel Stokes se sont taillés un joli succès auprès du public, jeune et moins jeune, dans le "Pas de deux du chat botté et de la chatte blanche". Daniel Stokes campe un matou que l'on imagine né du crayon d'un Tex Avery, plus pervers et sournois que celui d'Allister Madin. Aubane Philbert répond avec un humour désinvolte à toutes les sollicitations du Tibert en quête de chair fraîche.

Le Pas de cinq des pierres précieuses était dominé par le trio émeraude-saphir-rubis de Marie-Solène Boulet, Héloïse Bourdon et Sae Eun Park. Florimond Lorieux possède un joli ballon et une silhouette très affinée, mais les réceptions des sauts étaient ici ou là entachées de petites approximations. Quant à Aurélia Bellet, son grand jour sera le 3 janvier, lorsqu'elle posera sur sa tête le diadème de princesse.

Parmi les seconds rôles, on notera également le Duc à la sévérité toute prussienne de Bruno Bouché, d'une expression parfaite de la scène de la partie de chasse, le Catalabutte truculent de Pascal Aubin, et la Carabosse furibarde de Nolwenn Daniel, à qui on ne connaissait pas de tels talents d'actrice.

Pour ne rien gâcher du plaisir d'une représentation où l'on a ressenti frissons et émotions, l'orchestre de l'Opéra s'est montré en excellente forme, avec des bois aux coloris toujours aussi délicats. Comme signalé plus haut, la direction de Fayçal Karoui m'a paru plus allante que le soir de la première, mais peut-être était-ce dû à l'atmosphère générale très joyeuse qui se dégageait de la scène. Après une cure de Lexomil, cette bonne dose de Prozac était la bienvenue.

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[haydn]

J'ai ajouté quelques mots dans mon compte-rendu au sujet de prestations intéressantes dans les seconds rôles, que, dans le feu de l'action, j'avais oublié de mentionner.

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[Joelle]

J'ai eu l'impression, mais je suis loin d'être une spécialiste... que Fayçal Karoui et son orchestre étaient beaucoup plus détendus cet après-midi que mercredi dernier... peut-être parce que les interprètes sur scène étaient aussi beaucoup plus détendus...

[NEOPHYTE]

Pierre-Arthur Raveau était à Bastille et j'avoue que le costume de Désiré semble avoir été fait pour lui, je trouve bien dommage qu'il ne soit pas distribué...

[haydn]

Joelle, je ne saurais vous dire si les musiciens étaient plus détendus, je ne voyais que très partiellement la fosse, mais en tout cas, ils jouaient mieux que lors de la première, ça pas de doute.

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[sophia]

Et hier après-midi, je n'en ai pas parlé, mais c'était une vraie catastrophe...

[Cerise]

Bien qu’inscrite depuis plus d’un an sur ce forum que je lis avec grand intérêt, je n’ai pas encore pris le temps de commenter l’une des nombreuses représentations auxquelles j’ai eu la chance de pouvoir assister depuis un an.
La première sera donc pour cette Belle du 8 décembre, que j’attendais comme un cadeau de Noël ! Et je n’ai pas été déçue : je ne reviendrai pas sur la splendeur des décors, des costumes, sur la musique de Tchaïkovski… Tout cela est peut-être un peu pompeux, mais que c’est beau et propice au rêve !
Le corps de ballet m’a semblé très en place et je salue tout particulièrement la prestation des danseuses, car la chorégraphie de Noureev est loin d’être aisée.
Dans le prologue des fées, j’ai particulièrement apprécié les prestations de Lydie Vareilhes, que j’avais également beaucoup aimée lors du concours de promotion, très précise et assurée, et de Marion Barbeau, parfaite dans le rôle de la Fée Canari, pétillante, musicale et très élégante. Laura Hecquet avait également une très belle présence en scène, avec un très belle fluidité de bras qui ne gâchait rien.
Ludmila Pagliero campait une très belle Aurore : c’est indéniablement une très grande technicienne et une très belle danseuse, faite pour ce genre de rôle virtuose. J’ai eu grand plaisir à revoir Josua Hoffalt après un an d’absence ; je me suis laissée emporter par son adage du deuxième acte, alors même que j’avais à l’esprit la magnifique interprétation de Manuel Legris, difficilement égalable dans son morceau de bravoure. Sa danse et son interprétation m’ont semblé d’une très grande élégance et d’une très belle justesse et j’ai hâte de le voir dans d’autres rôles.
Enfin, pour ce qui est du troisième acte, je ne m’arrêterai que sur le duo de l’Oiseau bleu ; j’ai bien du mal à être objective en ce qui concerne François Alu, mais j’ai encore une fois été impressionnée par la beauté de ses sauts et surtout de ses réceptions, la justesse de sa danse et de son partenariat avec Valentine Colasante, très gracieuse et sûre dans un rôle également très exigeant techniquement. J’avoue que ce qui me séduit le plus chez François Alu, au-delà de sa technique très assurée, c’est bien la générosité de sa danse, le plaisir qu’il semble avoir à se produire en scène et à partager ces moments avec le public : le voir sur scène est toujours un grand moment de bonheur !
Je suis désolée de m’être autant étendue, alors même que cette représentation avait déjà donné lieu à de longs comptes rendus, mais je voulais vraiment partager mon enthousiasme, qui m’aura sans doute été communiqué par un plateau qui manifestait un véritable plaisir de danser.

[haydn]

Bienvenue Cerise! Et il n'y a pas lieu de vous excuser pour la longueur de votre compte-rendu, les avis argumentés et développés sont appréciés.

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[Cerise]

Merci beaucoup pour votre message de bienvenue, cher Haydn !

[lidfx]

Après plusieurs années à lire assidument le forum, je me lance à mon tour pour mon premier compte-rendu, à la suite de la représentation de la Belle au bois dormant de la soirée du 7 décembre. Je ne connaissais la version de Rudolf Noureev qu’à travers le documentaire « Rêves d’étoiles » tourné à l’occasion de la nouvelle production de 1997, et de la captation réalisée en décembre 1999.

Les impressions de ce samedi soir sont à peu de choses près celles qu’on a pu lire pour la première. Eleonora Abbagnato est apparue très tendue dès la première entrée, et pas très à l’aise dans l’adage à la rose. Le placement avait l’air assez approximatif par moments, et dans la diagonale où Aurore effectue plusieurs arabesques en s’appuyant sur les épaules des demoiselles d’honneur, E. Abbagnato, trop loin des autres danseuses, a dû réaliser la diagonale seule. Clotilde Vayer et Viviane Descoutures, assises juste devant moi, avaient elles-aussi l’air plutôt crispées à ce moment là… Le début de la variation de l’acte I était très bien, avec de beaux équilibres, mais j’ai relevé un décalage avec la musique lors des piétinés en arrière et des pirouettes, et une posture d’une manière générale pas toujours appropriée avec le rôle. Cela dit, les choses se sont améliorées au fur et à mesure, mais la tension presque palpable de Mlle Abbagnato rendait son partenariat avec Mathieu Ganio quelque peu distant.

Mathieu Ganio a livré une magnifique prestation. Le caractère « noble » de sa danse, son attitude altière en font un remarquable Prince Désiré. Les deux variations du début de l’acte II étaient de très beaux moments, comme suspendus, portés par la musique et où la chorégraphie de Noureev devenait presque naturelle et parfaitement lisible.

Autour du couple princier, de nombreux seconds rôles focalisaient les regards. Au prologue, belles variations d’Héloïse Bourdon en première Fée, de Charline Giezendanner en canari ou d’Ève Grinsztajn en sixième Fée. Sabrina Mallem, pleine d’énergie, m’a semblé peut-être un peu trop virulente en fée Violente ! Au troisième acte, remarquables Pierres Précieuses, chats espiègles de Lydie Vareilhes et d'Allister Madin, largement applaudis, et bien sûr Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann, excellents dans l’Oiseau bleu. Si leurs variations respectives ont été magnifiquement exécutées, ce qui frappe c’est l’harmonie, la fluidité des deux danseurs lorsqu’ils évoluent ensemble, et c’est précisément cette alchimie qui a fait cruellement défaut au couple principal, malgré toute l’attention que M. Ganio a porté à sa partenaire. M. Heymann impressionne par son ballon, et Mlle Ould-Braham, que j'avais eu la chance de voir en Kitri en 2007, nous a livré une prestation tout en moelleux.
Stéphanie Romberg campe une Carabosse dont la méchanceté est bien lisible, et Marie-Solène Boulet propose une fée Lilas certes peut-être un peu distanciée mais majestueuse, très « Grand Siècle ».

Le corps de ballet aura été l’autre grande star de la soirée, avec des alignements parfaits, des placements précis et une synchronisation contrôlée tout au long du ballet.

Du côté de l’orchestre, certains passages ont été alourdis par des cuivres un peu trop forts : ainsi, la variation d’Aurore à l’acte III a-t-elle été un peu « plombée » musicalement parlant. J’ai été frappé également par la lenteur de certains tempi, en particulier pour la variation de Désiré dans le pas de deux de la Vision, dans lequel Mathieu Ganio a dû, semble-t-il, devoir ralentir son exécution.
Malgré ces quelques réserves, spectacle très largement applaudi, public enthousiasmé (mais qui aurait peut-être eu envie de quelques rappels supplémentaires !)
Pour finir, petit détail amusant : les roses que les princes tendent à Aurore lors de l’adage du premier acte sont jaunes, couleur de l’infidélité…

[haydn]

Bienvenue parmi nous et merci pour votre compte-rendu, lidfx.

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[MikeNeko]

Bienvenue et merci d'avoir pris de votre temps, Cerise et Lidfx (wouf), pour nous convier par procuration à vos représentations

J'ai reçu un message m'indiquant qu'il y aurait une retransmission en direct au cinéma le 16 ...
Il est indiqué plus bas...
"Avec la participation de France 3 qui diffusera quelques uns des meilleurs moments de ce spectacle le samedi 14 décembre à 22h40."

Nous aurons donc les meilleurs moments en avant première de la captation directe ... hmm...

Au cas où cela marcherait:
la page d'information.

edition: un beau message en méthode AGILE, c'est à la mode...

[lidfx]

Merci de votre accueil !