Tricentenaire de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris

[marlyd]

J'attendais aussi de revoir Aunis, certes c'est sur le web mais je n'ai pas encore le moyen de le voir sur l'écran plus grand de mon téléviseur.

Quelqu'un pourrait-il mettre en ligne la distribution diffusée sur Arte ?

[Elaine]

Belle soirée télévisée, que de fougue dans Péchés de Jeunesse, de musicalité dans Faust. Quel regret de n'avoir vu ni Aunis ni le défilé.
Je rejoins les messages précédents quant à l'ennui qui se dégageait de D'ores et déjà, bien long, malgré des interprètes aussi concentrés que talentueux.
Bravo à tous ces jeunes artistes impressionnants !

[NEOPHYTE]

J'ai franchement adoré les "Péchés de Jeunesse" de Jean-Guillaume Bart, c'est élégant, virevoltant et les choix musicaux sont extras.
J'espère que ce ballet sera à nouveau dansé sur la scène de Garnier, je ne le manquerai pas.
J'avoue que je trouve cela mieux que du Balanchine ou du Robbins... mais je ne suis pas une spécialiste...

[marc]

Comme c'est étonnant : la télévision est un média impitoyable pour la danse car elle écrase tout. Pendant les 3/4 du spectacle télévisé je n'ai quasiment rien retrouvé de mes sensations du spectacle en vrai que j'avais vu à Versailles. Et puis, il y a eu la pépite que la télévision qui lamine tout a fait ressortir malgré elle comme un diamant, la chorégraphie de génie que rien ne peut diminuer car elle dit tellement ce qu'elle veut dire, et avec une telle force, que rien ne peut l'arrêter, pas même le laminage audiovisuel. Ce fut "Péchés de jeunesse" de Jean-Guillaume Bart qui, pour traduire "l'esprit français" de la danse, a la même force que "Suite en blanc" de Serge Lifar. Et là, malgré la télé, j'ai retrouvé le plaisir du spectacle en vrai, la même fascination, le même émerveillement. Merci Monsieur Bart !

[haydn]

Pour Aunis, on peut toujours aller le voir sur le site d'Arte : http://liveweb.arte.tv/fr/video/Aunis_Opera_de_Paris/

Pour le défilé, malheureusement, pas de solution de secours...


Je n'ai pas été totalement convaincu par Célébration, la création de P. Lacotte. Pour donner une chance à ce genre d'ouvrage, il aurait sans doute fallu une vraie scénographie. Le début, en ombres chinoises sur un fond rouge-orangé était, dirons-nous, d'un anachronisme un peu trop marqué. Pour le reste, ce sont les pas de virtuosité qu'affectionne Lacotte, et qu'on retrouve dans La Sylphide, Paquita ou Marco Spada. Sur le plan technique, la prestation de Ludmila Pagliero était absolument remarquable, et ceux qui insinuaient qu'elle n'était pas en mesure de représenter dignement l'école française sous prétexte qu'elle est de nationalité argentine en seront pour leur frais. C'est d'ailleurs là un des traits de caractère les plus intéressants de cette danseuse : une étonnante capacité d'assimiler, en relativement peu de temps, des styles qui lui sont a priori étrangers. Et on peut penser que Pierre Lacotte, dont on connaît le niveau d'exigence, n'aurait certainement pas confié une première à une interprète dont il n'aurait pas été convaincu qu'elle possède le niveau de virtuosité requis.

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[ElenaK]

Voici la distribution du Gala du 15.04.13 filmé pour Arte:

PROLOG
GIL ISOART

D'ORES ET DÉJÀ
JEAN-PHILIPPE RAMEAU Musique (extrait des Indes Galantes, 1735)
BEATRICE MASSIN, NICOLAS PAUL Chorégraphie
OLIVIER BERIOT Costumes
MADJID HAKIMI lumières
CRÉATION

VALENTIN CHOU
ANTOINE KIRSCHER, SIMON LE BORGNE, MATHIEU ROUAUX
DORIAN BROWNE, SIMON CATONNET, CHUN WING LAM, ISAAC LOPES GOMES,ANDREA SARRI, LEO DE BUSSEROLLES, THOMAS DOCQUIR, LIEN GESLIN-VINCK,MARIN JALUT, AUBIN LE MARCHAND, FLORIMON POISSON,
GAETAN VERMEULEN, SIMONE DALE

DURÉE : 29MN

LA NUIT DE WALPURGIS
CHARLES GOUNOD Musique (extrait de l'acte V de Faust, 1859)
CLAUDE BESSY Chorégraphie d'après LEO STAATS
MADJID HAKIMI lumières
BALLET ENTRÉ AU RÉPERTOIRE DE L'ÉCOLE DE DANSE EN 1978

ROXANE STOJANOV Hélène
IDA VIIKINKOSKI Cléopâtre
PERLE VILETTE Phrynée
ADELE BELEM Aspasie
CELIA DROUY Laïs

EUGENIE DRION, MARION GAUTIER DE CHARNACĖ, CORALIE GRAND, HELOÏSE JOCQUEVIEL, ALICE VAILLANT, MANON CAZALIS, NAÏS DUBOSCQ, KELLY RIFFAUD-LANEURIT Les Courtisanes

PHILIPPINE GROC, JULIE MAGNON-VERDIER, ARIANE SERVAGENT, JOANNE AFFOLTER, VICTOIRE ANQUETIL, CAMILLE BON,
MANON KOLANOWSKI, LEA MERCUROL, AURELIE NGO VAN, LEA POUGHEON, MARGAUX RIOUBLANC, VICTORINE MARQUANT Les Nubiennes

CLARA SPITZ, SOPHIE CHAIGNEAU, LOUISE DUCREUX, PHILIPPINE FLAHAULT, MARGAUX GAUDY-TALAZAC, CHARLOTTE MEIER, CAROLA PUDDU, ANOUCK VALLEZ, MARGHERITA VENTURI, MARIE-ESTELLE DE FOUGEROLLE, AGATHE LECAT, ELEONORA SILVERIO Les Troyennes

RAPHAËL DUVAL, AURELIEN GAY, BENJAMIN MESLIER,
LOUKA DO VALE TINOCO Les Négrillons

DURÉE : 20MN

CÉLÉBRATION
DANIEL FRANÇOIS ESPRIT AUBER Musique
MICHEL QUEVAL Arrangements musicaux
PIERRE LACOTTE Chorégraphie
AGNES LETESTU Costumes
MADJID HAKIMI Lumières
CRÉATION

LUDMILA PAGLIERO, MATHIEU GANIO
LEONORE BAULAC, JULIA COGAN, CLAIRE GANDOLFI, JENNIFER VISOCCHI ANTONIO CONFORTI, AXEL ALVAREZ, NICCOLO BALOSSINI, MIKE DERRUA

DURÉE:18MN

PÉCHÉS DE JEUNESSE
GIOACCHINO ROSSINI Musique (Sonate n°1 en sol majeur, extraits des Sonates n°3 en do majeur, n°4 en si bémol majeur, n°5 en mi bémol majeur pour cordes -1804)
JEAN-GUILLAUME BART Chorégraphie
PHILIPPE BINOT Costumes
FRANCOIS-ERIC VALENTIN Lumières
BALLET CRÉÉ PAR L'ÉCOLE DE DANSE LE 29 AVRIL 2000

ROXANE STOJANOV, MATHIEU ROUAUX Premier pas de deux
CLEMENCE GROSS, ANTOINE KIRSCHER Second pas de deux
EUGENIE DRION, MARION GAUTIER DE CHARNACĖ, HELOÏSE JOCQUEVIEL
JULIEN GUILLEMARD, PABLO LAGASA, ISAAC LOPES GOMES Trois couples
CORALIE GRAND, AWA JOANNAIS, JULIE MAGNON-VERDIER, NINE SEROPIAN, ARIANE SERVAGENT, PERLE VILETTE ALEXANDRE CAGNAT, SIMON CATONNET, WAN HUH, CHUN WING LAM, AXEL MAGLIANO, PAUL MARQUE Six couples

DURÉE : 33MN

[marlyd]

Merci ElenaK.

[sophia]

On peut à présent (re)voir le gala du tricentenaire sur le site d'Arte ou sur Arte Live Web.

Pour ma part, j'attendais surtout de cette diffusion la création de Lacotte. J'étais curieuse de connaître la musique d'Auber, tirée du Lac des fées, un opéra de Scribe représenté à l'Académie royale de Musique en 1839 (avec, comme toujours dans l'opéra français, un petit ballet inclus). Sur le plan chorégraphique, on sait parfaitement à quoi s'attendre avec Lacotte - à de la danse d'école dans toute sa splendeur -, mais, s'il ne faut pas trop en abuser, c'est un plaisir qui, aujourd'hui, n'a pas de prix.

Cette Célébration, à vrai dire, n'était pas forcément indispensable , le spectacle étant déjà très long. J'ai commencé à m'inquiéter en voyant - première image du ballet - les danseurs dos à la salle, silhouettes baignées dans un éclairage orange vif et dessinées en ombres chinoises sous un portrait de Louis XIV dans le fameux Ballet de la Nuit. Les costumes d'Agnès Letestu semblaient vaguement inspirés de gravures du XIXe siècle (le style "femme-fleur", courant à l'époque, le jupon traditionnel devenant ici tutu plat, les manches longues, le corset "hussard"), mais les tissus m'ont paru beaucoup trop lourds et pompeux pour un revival romantique. Les costumes originaux, visibles sur Gallica, n'ont rien à voir, cela dit. Peut-être avec une mise en scène et un décor ce petit divertissement virtuose serait-il mieux passé? Le seul intérêt restait finalement la prestation de Ludmila Pagliero, absolument remarquable de technique et d'envie (quelle coda fantastique!), aussi rayonnante qu'on peut l'être dans une chose aussi empesée. Mathieu Ganio m'a paru plus en retrait, plus imprécis aussi. Je constate que le corps de ballet était essentiellement composé de quadrilles et surnuméraires, je comprends maintenant pourquoi j'ai eu du mal à reconnaître les danseurs. Quant à la musique, après l'avoir entendue, je trouve un peu facile de tirer sans cesse sur les Minkus et autres Drigo ou Pugni.

Le reste du programme m'a parfois paru bien loooong... D'Ores et déjà est à mes yeux une superbe création, merveilleusement pensée et interprétée (ILS sont les grands "vainqueurs" de cette soirée pour moi), mais ne passe pas si bien que ça à la télévision. L'effet de miroir en particulier, créé par le très beau cadre doré - pas inédit du reste - qui fait office de décor, n'y est pas vraiment mis en valeur. La Nuit de Walpurgis, tiré du ballet de Faust, me laisse un sentiment mitigé (une bacchanale? quelle bacchanale? ), un décor (je crois qu'il y en avait un initialement) aurait par exemple été le bienvenu, plutôt que ce fond noir sinistre et ces éclairages à l'économie. Péchés de jeunesse, avec ses longueurs, termine plutôt bien la soirée : l'oeuvre réunit en tout cas au moins deux qualités : elle est à la fois télégénique (malgré des costumes très moches) et parfaitement adaptée aux élèves de l'école de danse : un style à mi-chemin entre néo-classicisme et académisme, une thématique impressionniste, amoureuse et juvénile, des variations délicatement ciselées autour de petits ensembles.

Dommage pour le défilé et pour Aunis (mis en ligne sur Arte Live Web), mais j'en veux presque moins à Arte (deux heures en prime-time avec des mini-reportages intercalés, difficile de demander plus) qu'à la "fermeture" de ce gala. La retransmission s'est d'ailleurs terminée ironiquement sur l'image des people amassés à la corbeille en train d'applaudir (Delon, Chouraqui...).

[Joelle]

Je suis vraiment très frustrée de cette "amputation" du gala...
S'agit-il d'une question de budget, de droits ?

Comment ont-ils osé ? Je sens que je vais aller me fendre d'un petit mail aimable.....

[rothbart]

Très déçu par D'Ores et déjà (et ne regrettant nullement d'y avoir échappé le 20), j'aurais préféré largement un vrai ballet dans le style baroque avec toute sa pompe que ces garçons qui s'entortillent et se roulent par terre... Et ce silence!... Quelle impression mortuaire!
La Nuit de Walpurgis m'a déçu, je n'aurais jamais imaginé le ballet de Faust si aimable, ça ne sent vraiment pas le souffre. Coté académique, c'est malgré tout un régal et un beau travail. Oui, je suis d'accord avec Sophia, un décor eût été le bienvenu ; l'usage du fond noir était anachronique par rapport au ballet et aux costumes.
Moi j'ai adoré "Célébration " de Lacotte, c'est techniquement virtuose, c'est pompeux comme il se doit pour une pièce de cette circonstance, rien d'incongru. Pagliero et Ganio étaient superbes. Les costumes chatoyants de Letestu très beaux. Rien à redire si ce n'est qu'on espère le voir en saison, pourquoi pas en préambule d'un Coppélia version Lacotte!
Les Péchés de jeunesse de Bart après ça, comme en fin de programme du 20, m'ont en revanche bien ennuyé, rien de nouveau sous le soleil, l'inventaire de pas classiques a été déjà bien consommé et cela semblait superfétatoire et long.
Bien sûr, comme tout le monde, je ne comprends pas qu'on ait pu avoir l'idée de couper le défilé, pièce manquante absolue de cette soirée destinée à évoquer le prestige de notre belle institution.

[Fanfan]

Bonjour, pour ma part, j'attendais avec impatience Aunis, que j'avais vu lors de sa création à La Rochelle en janvier 1980, et ensuite de nombreuses fois lorsqu'il faisait partie du répertoire du GRCOP. Et encore plus déçue de la non-diffusion du défilé, je n'ai vu le défilé en live que 2 fois en 30 ans de spectatrice à l'ONP. Pour le tricentenaire, je ne comprends pas cette politique de réserver ce spectacle qu'est le défilé à quelques happy few. Après le mariage pour tous, va t-il falloir se battre pour le défilé pour tous?
Peut-on espérer que si un DVD est édité, ils y ajouteront le défilé et Aunis? Est-ce l'ONP ou bien Arte qui a fait ce choix? En tous les cas, forte déception!
Dansomaniaquement votre.
Fanfan

[sophia]

D'après ce que j'ai compris, le défilé n'a pas été filmé du tout. Trop cher sans doute.

Aunis a été filmé mais coupé au montage (contrainte horaire probablement... et je veux bien pardonner à Emma... ) et mis en ligne à part sur Arte Live Web.

[MikeNeko]

pour information, le gala a eu 761 000 spectateurs (2.9% d'audience), un peu moins que la cuisine qui fait le tap...heu...le trottoir de France 5.

[sophia]

C'est beaucoup ou pas beaucoup (pour ce genre de programme...)?

Enfin, il faut bien avouer que ce tricentenaire reste un événement très parisiano-parisien. Il y a eu pas mal d'effets d'annonce sur les supports habituels (Figaro & co), mais quasiment aucune critique après coup (j'inclus le gala des écoles). Surtout, j'ai eu beau chercher, je n'ai rien trouvé dans la presse étrangère.

[MikeNeko]

pour comparer, le 4 janvier Don Quichotte c'était 508 000 spectateurs (2%), c'est donc mieux, mais c'était un vendredi.