Béjart-Nijinski-Robbins-Cherkaoui [ONP - 02/05-03/06/2013]

[paco]

[haydn]

On ne va pas non plus demander à une compagnie de débiner ses propres productions... L'attaché(e) de presse risquerait assez rapidement de prendre rendez-vous avec Paul Employ.

Ceci dit, et c'est une considération d'ordre général, la "communication d'entreprise", dont le style est aussi singé par les organismes publics et parapublics, a, depuis la chute du mur de Berlin, adopté un ton digne de feu les Soviets, genre "les objectifs du MCCCXXXème plan quinquennal ont été dépassés de 1500% cette année"... C'était bien la peine que Gorby il se décarcasse.

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[Florestiano]

[frederic]

Je constate que ce programme ne suscite guère de longs débats ici même et à vrai dire, je n'ai pas grand chose à ajouter à la superbe critique de Sophia. Juste ceci:
-L'Oiseau de feu ne me semble guère avoir vieilli, moins encore au regard du reste du programme, Boléro y compris, qui me parait déjà "démodé", mais on aurait voulu l'orchestre de l'Opéra de Paris plus flamboyant dans cette sublime partition.
-L'Après-midi d'un Faune de Nijinski requiert un interprète d'exception ou cette pièce risque à mon sens d'apparaître pour ce qu'elle est aujourd'hui, une pépite de l'histoire du ballet. J'y retourne le 29 pour voir cette fois Nicolas Le Riche.
-L'Opéra ne reculant devant aucun sacrifice a traduit pour nous la partition de Debussy qui devient "Afternoon of a Faun" (sic) dans le programme. Sophia l'a fort bien dit: ce n'est pas du grand Robbins mais c'est une pièce-citations tout à fait émouvante.
-Reste ce Boléro, dont, hélas, je crois aussi qu'il ne restera pas grand chose. On aurait bien vu cette pièce pour une cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques et alors, j'aurais été le premier à applaudir: c'est charmant, agréable pour l'oeil, pas trop long et le couple Jalet/Cherkaoui parvient à se démarquer radicalement de la version emblématique de Béjart en créant un danse sur l'horizontale et non sur la verticale comme Béjart l'avait fait avec génie.
Mais le "name dropping" ne fait pas nécessairement un chef d'oeuvre. Un peu plus d'humilité aurait sans doute allégé ce ballet qui ressemble davantage à une installation chorégraphique de Marina Abramovic ( qui pensait faire jouer le Boléro à l'envers.....) où les danseurs ne sont pas le centre de la création. Du coup, il reste peu de choses à voir du talent des interprètes sur scène et le mouvement apparait monocorde et constitué d'un unique et interminable tourbillon.
Et puisque Sophia faisait allusion dans sa critique à Russell Maliphant, je n'ai pu m'empêcher de penser durant la représentation au travail fantastique de ce chorégraphe avec Michael Hulls qui sait mettre en lumière le corps des danseurs et faire de la lumière une part de la chorégraphie. Cette alchimie unique, vous la verrez à l'oeuvre dans le DVD PUSH qui vient -enfin- de sortir : Sylvie Guillem danse en spirale mais on est loin du "vortex", tout simplement dans l'art...

[Bernard45]

Opéra Garnier en ce jeudi soir, 30 mai, qui malheureusement me fit rater la retransmission du NDT. Zeus avait envoyé ses foudres sur Paris : orage et pluie s’abattaient sur la capitale.
J’avais trouvé une 2ème loge de face, n°39, place 1. Ceux qui connaissent, comprendront mon plaisir.

L’Oiseau de Feu que j’avais déjà vu, à Bastille, est juste un hors d’œuvre qui ne me passionne plus guère. C’est beau, Florian Magnenet est impeccable, mais bon, passons !

J’attendais beaucoup du face à face des deux « Après-midi d’un Faune ». Celui de Nijinski, qui a maintenant un siècle, est d’une beauté absolue, et qui n’a pas pris une ride. Ainsi en va-t-il des chefs d’œuvre : le temps n’a pas de prise sur eux. Jérémie Bélingard est exquis, tout comme la dernière des nymphes à sortir de scène, avec son petit geste moqueur à l’égard du faune.
La version de Robbins, interprétée par M Heymann et M Ould-Braham, par ses lignes, ses lumières et son décor, est aussi d’une grande beauté. Mais on me saura gré de préférer l’original.

L’évènement attendu par les spectateurs est sans contestation, le Boléro de Cherkaoui et Jalet. On en prend plein les yeux. Il m’a semblé voir des nymphes (clin d’œil au Faune) se dévêtir de leurs cocons, et, devenues adultes, se livrer à la danse nuptiale.
Néanmoins, la scénographie, omniprésente, ne tend-elle pas à occulter la danse pure ? C’est, il me semble, la question que l’on peut se poser.
La salle a ovationné les danseurs, et ce n’est pas l’habitude dit-on, le préposé au rideau a prolongé les saluts.
Dehors, il pleuvait toujours…

[Gracian2]

C'est trempé que, moi aussi, j'ai assisté hier à la soirée à Garnier.

"L'Oiseau de feu" demeure une réussite, avec quelques tics Béjart qui datent un peu. Ce fut bien dansé mais je ne pense pas que Florian Magnenet soit l'interprète idéal. Il a d'ailleurs eu deux faiblesses regrettables au début.

"L'Aprés-midi d'un faune"de Nijinski, précieuse pièce de musée, garde toute sa puissance. Bélingard a bien travaillé le narcissisme de ce faune indolent qui s'amuse à effrayer les nymphes mais sait s'en passer avec désinvolture.

Je le préfère à Le Riche qui n'avait plus l'age du rôle.

"Afternoon of a faun" qui, n'en déplaise à Bernard45, est le titre du ballet de Robbins, se revoit toujours avec plaisir. Ce clin d'oeil respectueux à Nijinski transpose avec justesse le ballet original. Les deux danseurs ont une complicité qui participe à la réussite du ballet.

Ensuite le "Boléro" que j'attendais avec méfiance. Masques, jupes de gaze, miroir incliné, projections ... Cela me paraissait surtout matière à faire se pâmer les snobs.

Eh bien j'ai été conquis. Il y a une chorégraphie, et une chorégraphie fouillée qui accompagne le crescendo de la musique, forme couples, trios, solo et se renouvelle tout en demeurant dans ce flux de giration continue.

Une heureuse surprise, qui a été saluée par quelques huées lors de la chute du rideau, aussitôt suivie d'un grand nombre de rappels et d'ovations.

[bwv582]

Soirée du 29...

1. L'oiseau de feu (M. Heymann) - superbe
2. L'après midi d'un faune (N. Le Riche / E. Grinstzjan) - superbe
3. Afternoon of a faun (H. Moreau / E. Abbagnato) - superbe
4. Boléro (...) - supercherie

Ce n'est pas la pire des créations inutiles de ces dernières années, mais je n'adhère pas (du tout)... (Boléro très drôle et autrement plus intéressant au Ballet du Rhin il y a quelques semaines par S. Thoss.) Ovation pour le dernier ballet (ou pour la musique ? - même si les deux autres pièces ont au moins autant d'intérêt!).

[Joelle]

Désolée d'utiliser le format de bwv582...

Soirée du samedi 1er juin :

1. L'oiseau de feu (F. Magnenet /JL Quer) - pas mal (j'avais des craintes).
F. Alu et A. Albisson très bien.
2. L'après midi d'un faune (N. Le Riche / E. Grinstzjain) - superbe bis !
3. Afternoon of a faun (H. Moreau / E. Abbagnato) - superbe bis!
4. Boléro (avec James O'Hara ce soir) - superbe (hypnotique/fascinant)
Encore placés à l'orchestre pour cette deuxième fois, donc l'effet du miroir a bien joué !

[Joelle]

Une excellente surprise pour la dernière du lundi 3 juin :

1. L'oiseau de feu (M. Heymann/A. Madin) - en remplacement de dernière minute et ce fut superbe !
2. L'après midi d'un faune (J. Bélingard/ E. Grinstzjain) - superbe bis !
3. Afternoon of a faun (M. Heymann/M. Ould-Braham) - superbe ter!
4. Boléro (avec James O'Hara ce soir) - Nous étions cette fois-ci en 3ème loge de face et l'effet hypnotique a fait encore plus d'effet !!!

[france]

J'ai également passé une magnifique soirée hier soir, où danse et musique étaient pour moi en grande symbiose. Découverte de l'oiseau de feu, puis plongée dans les deux univers d'après-midi d'un faune. Et enfin, l'ambiance hypnotique du boléro (gros succès à l'applaudimètre) : je fais partie de ceux qui se sont émerveillés de la fluidité des mouvements de spirales et du jeu de réverbération => j'aurais souhaité que cela ne s'arrête pas... Merci à tous les interprètes !

[Florestiano]

Je voulais signaler : Afternoon of a faun avec Hervé Moreau et Eleonora Abbagnato... http://youtu.be/5Ne5-7f6YfI