Attentat contre Sergeï Filin, directeur du Ballet du Bolchoï

[Florestiano]

154 fois 2 font, si je ne m'abuse, 308... Donc considérer que 250, c'est plus du double que le ballet de l'ONP, cela participe d'une logique qui m'échappe, mais je peux me tromper ou mal comprendre ce que Bavelier écrit.

Et je maintiens qu'à un tel niveau de défaillances factuelles, j'ai du mal à considérer cela comme du "journalisme" sérieux et professionnel (le phénomène étant d'ailleurs récurrent chez certains contributeurs réguliers de journaux quotidiens français)

[haydn]

Là c'est ma faute j'avais compris que vous contestiez le chiffre de 250 danseurs, alors que ce qui posait problème c'était le "plus du double de l'Opéra de Paris" ; je crois que je vais aussi avoir besoin d'une petite mise à niveau en maths....

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[sophia]

Le New York Times, dans un nouvel article qui reprend un certain nombre d'éléments déjà connus, nous apprend toutefois que le Bolchoï avait annoncé hier soir que Sergueï Filin ne devrait pas perdre a priori complètement la vue.

[haydn]

Judith Mackrell, dans le Guardian, en remet une couche et affirme sans prendre trop de gants que "Sergueï Filin pourrait être au moins autant victime de la politique artistique du Bolchoï que d'une agression au vitriol".

Elle cite également Alexeï Ratmansky, qui lui aurait déclaré, à l'occasion d'une interview réalisée en janvier 2011, qu'il avait quitté Moscou parce que la capitale russe "était devenue un endroit beaucoup trop dangereux pour lui et sa famille".

Cela dit, il n'y a pas qu'en Russie que ce genre de choses arrivent, et les amateurs de patinage artistique se rappelleront sans doute l'histoire de la championne américaine Tonya Harding, qui avait mandaté deux gros bras (son ex-mari et son agent artistique) pour rectifier les tibias de sa rivale, Nancy Kerrigan, à coups de barre à mine, et lui ôter toute chance de médaille aux Jeux Olympiques de Lillehammer, en 1994...


Sergei Filin may be as much a victim of Bolshoi ballet politics as acid attack, par Judith Mackrell (The Guardian)

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[cymbales]

Ce n'est pas pour défendre le climat délétère du Bolchoï, ni les propos assez odieux de Tsiskaridzé, mais je suis quand même un peu gênée par le rapport direct qui est fait entre ce climat et cet antagonisme et l'attaque contre Filin.
Je me souviens aussi, avant l'affaire Tonya Harding, de Monica Seles qui avait été poignardée dans le dos par un fanatique de Steffi Graf : ni elle ni son entourage n'avaient quoi que ce soit à voir dans ce geste.

Il serait quand même préférable d'attendre les résultats de l'enquête avant de tirer des conclusions (même si je sais bien que les résultats d'enquête de police en Russie sont à prendre avec de grandes réserves)

[MikeNeko]

A mon avis sa vue a été sauvée par l'hiver... il a dû pouvoir très rapidement mettre de la neige sur son visage.
Merci de nous avoir tenus au courant

Quand au journalisme... quand je vois les âneries relayées par les journaux aussi bien papier que télévisés qui ne sont que des pubs déguisées sur internet (le faux tatoué m'a quand même bien fait rigoler) ... c'est un peu le marqueur radioactif de l'effort de recoupement des sources d'aujourd'hui.

La traduction d'inexactitudes de papiers étrangers en cascade en y ajoutant une touche de ressenti (langue "exotique" -> anglais -> français) cela devient une plaie.

[NEOPHYTE]

D'habitude ce sont les jeunes femmes qui refusent les mariages arrangés qui sont les victimes des attentats à l'acide, étrangement rebaptisés "crimes d'honneur".
J'ignore si ce mode opératoire est habituel à Moscou, mais je trouve aussi qu'il ressemble plus à un acte de "folie" qu'à un comportement "normal".

C'est surprenant qu'Alexei Ratmansky ait lui aussi craint pour sa sécurité lorsqu'il dirigeait le Bolchoi, ces intimidations étaient inquiétantes mais non criminelles, dans le cas de Serguei Filin on change de registre.

[haydn]

Heu le vitriol, on connait ça chez nous depuis les Borgia...


Aux dernières nouvelles, l'état de Sergueï Filin s'améliore, et il n'est plus aux urgences, il a été transféré ce matin dans une unité de soins intensifs "normale". Le principal souci reste toujours de préserver sa vue. Son transfert en Belgique a bien été annulé car la clinique où il devait être soigné était spécialisée dans le traitement des brûlures alors que, selon les médecin russes, il est impératif de s'occuper en premier lieu des yeux du danseur.


Selon Alexander Mitichkin, médecin-chef de l'hôpital n° 36 (les hôpitaux tout comme les écoles sont désignés par des numéros, en Russie), il n'y a pour le moment pas de complications et l'état de santé de S; Filin est aussi bon que possible. Il faudra attendre environ 3 semaines pour pouvoir se prononcer de manière certaine sur ses chances de recouvrer la vue.



Source : http://www.newsmsk.com/article/19Jan2013/zrenie_hudruk.html (Les Nouvelles de Moscou)

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[NEOPHYTE]

Je ne suis pas une spécialiste mais il me semble que l'acide arsenieux utilisé chez les Borgia était un poison caché dans la nourriture alors que Serguei Filin a été brulé chimiquement par un acide qui réagit avec la peau, la muqueuse et malheureusement la cornée...

[sophia]

Déjà hier, en lisant les articles du Guardian et de The Arts Desk, je me disais que la presse anglaise (certes plus pro et réactive que la nôtre) passait son temps à nous recycler le même papier, destiné à nous rappeler avec complaisance les scandales et les intrigues qui ont émaillé l'histoire du Bolchoï (avec ce goût unique de l'étalage de linge sale en public qui le distingue de ce qui doit se rencontrer sans doute au même degré dans tous les autres grands théâtres). Ce n'est pas faux bien sûr, et c'est même tout à fait intéressant, mais c'est un peu toujours le même discours que j'ai l'impression de lire à chaque "affaire" convoquant le Bolchoï : en gros, la vieille garde méchante et bornée Grigo-Tsiskaridze vs. les modernes éclairés emmenés par le gentil Ratmansky, symbole proclamé de "l'âge d'or" (sauf que Filin était lui-même loin d'être dithyrambique sur la direction artistique de Ratmansky, voir l'interview très récente publiée dans Dance Magazine). On aimerait quand même voir évoluer l'approche, les choses étant sans doute un peu plus complexes. Mais bon, la presse d'ailleurs se rue là-dessus, recopie plus ou moins habilement, avec les approximations et coquilles diverses que je ne vais pas énumérer.

Sinon, et cela a été souligné à juste titre, la volonté des journalistes de faire du papier à tout prix conduit quand même à des confusions hasardeuses et/ou gênantes. L'"affaire Filin" relève clairement du domaine de la criminalité organisée, pas seulement du scandale et du gossip grandguignolesque "alla Bolshoi" (dans la lignée des affaires Yanin ou Volochkova).

[sophia]

Les images de Sergueï Filin parlant de son agression de sa chambre d'hôpital ont été reprises par Euronews.

[sophia]

Le site du Bolchoï cite et remercie les personnalités qui ont envoyé dès hier des messages de soutien à Sergueï Filin : Brigitte Lefèvre, Zizi Jeanmaire, Vladimir Vassiliev, Hugues Gall, Vladimir Malakhov, Pierre Lacotte, Wayne MacGregor, Nacho Duato au nom du Théâtre Mikhaïlovsky, Declan Donnellan et Nick Ormerod (Cie Cheek by Jowl), Alex Ursuliak (maître de ballet), Vladimir Urin (directeur du Stanislavsky), Clement Crisp (!), les Ballets de Monte-Carlo.

http://www.bolshoi.ru/about/press/articles/2013/2427/

[serge1 paris]

Boudiou ! Finalement la Russie ne serait pas le paradis décrit par Depardieu ?

http://www.liberation.fr/monde/2013/01/19/attaque-a-l-acide-au-bolchoi-enquete-au-sein-du-theatre_875254

[sophia]

Dimanche soir, le feuilleton Filin reprend dans la presse londonienne.

Sur The Arts Desk, Ismene Brown a mis à jour son article entamé hier : Nikolaï Tsiskaridze a finalement condamné l'agression.

[sophia]

Les propos de Tsiskaridze cités par le New York Times :