Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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Posté le: Jeu Oct 21, 2004 12:50 am Sujet du message: Soirée femmes au BFM de Genève |
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Jeudi 20 octobre à 20h00 au BFM (Bâtiment des Forces Motrices) de Genève. C’est la rentrée pour la compagnie du ballet du Grand Théâtre de Genève avec une soirée orchestrée par trois grandes dames de la danse contemporaine : Carolyn Carlson, Lucinda Childs et Malou Airaudo. Une soirée de rêve avec un cadeau à la clé. Et quel cadeau ! Carolyn Carlson offre au public genevois, venu nombreux, une pièce qui ne figurait pas dans le programme, un solo d’une intensité rare, intitulé Page #7.
Voici le détail de la distribution, avec le nom des danseurs en prime. Je m’excuse d’avance auprès d’eux, car ne les connaissant pas encore, je ne ferai aucun commentaire personnalisé par la suite…
Page # 7
Chorégraphie et interprétation de Carolyn Carlson
Musique : Kaija Saariaho, extraits de L’Aile du songe, concerto pour flûte et orchestre
Lumière : Peter Vos
Costume : Tajung-Lina Wu
Slow Heavy and Blue
Chorégraphie de Carolyn Carlson pour 9 danseurs (4 femmes et 5 hommes)
Musique :René Aubry
Lumières :Peter Vos
Montage de diapositives réalisé par Laurent Chastel
Danseurs : Yanni Yin, Bruno Roy, Manuel Vignoulle, Cécile Robin Prévallée, Frédéric Carré, Ilias Ziragachi, Hélène Bourbeillon, Céline Cassone, Giuseppe Bucci
Concerto
Chorégraphie de Lucinda Childs pour 8 danseurs (4 femmes et 4 hommes)
Musique :Henryk Gorecki, concerto pour clavecin et cordes
Costumes :Anne Masset
Lumières :Pat Digan
Danseurs : Alma Munteanu, Cécile Robin Prévallée, Violaine Roth, Grant Aris, Giuseppe Bucci, Bruno Roy, Ilias Ziragachi
Sozinho, Sozinha
Création mondiale
Chorégraphie de Malou Airaudo pour 23 danseurs (11 femmes et 12 hommes)
Musique : Caetano Veloso, Baka Behond, Hanta, Jeff Buckley, Dejan Sparavalo et Emir Kusturica, Fréhel, Chico Buarque, Romica, Romano Drom
Lumières :Rémi Nicolas
Danseurs : Fanny Agnese, Fernanda Barbosa, Hélène Bourbeillon, Céline Cassone, Yukari Kami, Elisabeth Laurent, Alma Munteanu, Luciana Reolon, Cécile Robin Prévallée, Violaine Roth, Yanni Yin, Grant Aris, Gregory Batardon, Luc Bernard, Giuseppe Bucci, Frédéric Carré, Grégory Deltenre, André Hamelin, Olivier Nobis-Peron, Bruno Roy, Roger Van der Poel, Manuel Vignoulle, Ilias Ziragachi
Le spectacle est encore visible les 21, 22, 23, 25, 27, 28, 29, 30 octobre 2004 à 20h00 et le 24 octobre 2004 à 17h00
Comme il se fait tard, mes impressions suivront plus tard. 
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Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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Posté le: Jeu Oct 21, 2004 7:38 am Sujet du message: |
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Page # 7 est un ouvrage magnifique esthétiquement parlant.
Une fine bande de tissu blanc, d’une largeur de 2 mètres à peine, suspendue au milieu de la scène, a un double emploi symbolique : c’est à la fois le fond et le paravent. L’éclairage se concentre sur cette plage étroite, plongeant le reste dans l’obscurité. Cette composition, par son format, me fait penser aux rouleaux peints verticaux de l’art japonais.Et cette comparaison est d’autant plus frappante, si l’on songe à l’exposition des calligraphies de Carolyn Carlson présentées dans le foyer du BFM.
Carolyn Carlson, immobile telle une poupée, est placée au-devant de cette bande. Elle est vêtue d’un kimono noir et porte un masque de Nô (théâtre traditionnel japonais), dont la blancheur fait écho au fond et contraste singulièrement avec le costume et les ombres savamment arrangées autour de la danseuse. Petit détail curieux, qui trouvera son explication par la suite, est ce T majuscule qui se dessine sur la toile en bas à gauche.
La musique de Kaija Saariaho, d’une beauté inquiétante et lancinante, instille des mouvements de bras et de mains à la danseuse, savamment combinés. Les jambes ne bougent pas, faisant peut-être référence à la lenteur des pièces de Nô. Les bras et les mains, emmenés par la flûte énergique, connaissent des spasmes expressifs, étrangers à l’art japonais.
Ensuite, la danseuse se dirige à l’arrière du tissu. Et là, en ombre chinoise, elle dépose son masque sur le T, qui vous l’avez compris, est une petite table. Suit une nouvelle vie pour l’interprète, qui revient au devant du tissu en produisant des mouvements plus amples avec toutes les parties du corps. Le visage, dénudé de la blancheur lisse au sourire figé, semble tourmenté par des démons intérieurs.
Cette pièce, d’un aboutissement absolu, m’a complètement bouleversée…
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