Prix de Lausanne 2013 (27 janvier - 2 février 2013)

[haydn]

Japan blocks now absolutely legal videos on Youtube?

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[mizuko]

Seems it's just about the finals. We can still watch the video blogs.

[lalouveblanche]

Est-ce que les variations imposées sont les mêmes pour les filles du 1° groupe et celles du 2° groupe? (idem pour les garçons bien sûr!)

Depuis Cannes, que devient Monique Loudières (à part entrainer les élèves à Lausanne)?

Savez-vous de qui est la musique du solo dans cette vidéo à 6.50 environ?
http://www.youtube.com/watch?v=ZJ4a2H_tzr8

Merci.

[alila]

Je n'ai pas réussi à voir la finale non plus, mais j'aimerais revenir sur le vainqueur du Grand Prix, Adhonay Silva.

Il vient de Goiânia, une ville industrielle et plutôt provinciale au centre du Brésil à 3h de route de Brasilia. La mairie de la ville a réussi a mettre sur pied une école de danse et un centre des arts (ce qu'en France on appellerait un Conservatoire régional de musique et d'art ici en France). Il faut souligner que cela est TRÈS RARE au Brésil ! Et qu'il ne s'agit pas d'une ville avec une scène artistique très développée ce qui attire encore plus l'attention envers cette école. Les enseignements sont gratuits et la plupart des élèves sont issus de milieux défavorisés.

Il y a quelques années, cette école a pu recruter Mme Olga Dolganova, une ancienne soliste de du Ballet du Théâtre Tchaikovski de Perm. Maître Olga, comme on l'appelle, est une excelente professeur, vraiment extraordinaire, avec un souci de la propreté du mouvement et de toutes ses nuances qui impressionnent. Il va sans dire qu'elle est également très exigente, ses cours sont éprouvants (je le dis pour les avoir fait pendant plusieurs mois l'année passée!), mais on progresse énormément, et elle ne vous lâche pas tant que l'on a pas eu un mouvement juste. C'est un cours pour les bosseurs, pour ceux qui n'ont pas peur d'affronter leurs points faibles.

Mme Olga m'a parlé d'Adhonay l'année dernière avec une très grande admiration pour son investissement dans la danse, son intelligence et ses progrès. Je suis ravie pour lui, même si je ne l'ai jamais rencontré. Un prix comme celui là va sûrement bouleverser sa vie dans le bons sens et il le mérite amplement d'après les éloges que j'avais entendu de son professeur.

C'est, à mon avis, le couronnement d'efforts personnels de la part d'Adhonay, et de son talent, mais aussi du talent de Mme Olga et de son travail, et finalement de la volonté politique qui permet l'existence de l'école Gustav Ritter de Goiânia qui est en mesure de dénicher de vrais talents et changer la vie de ces jeunes.

Et c'est dommage que cela reste rare au Brésil, même si nous pouvons être fiers de nos étoiles du Royal Ballet (Roberta Marquez et Thiago Soares) et de Mariana Gomez au corps de Ballet du Bolshoi à Moscou, pour ne citer qu'eux.

[haydn]

Merci de toutes ces précisions alila. Comme vous êtes Brésilienne vous même, sauriez-vous nous dire pour quelle raison la danse classique est si populaire au Brésil? Les jeunes brésiliens - et d'ailleurs pas spécialement ceux issues des classes favorisées, même s'il y en a - sont toujours présents en masse dans les concours internationaux, à Lausanne ou ailleurs.

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[alila]

J'ai beau être brésilienne, j'aurais du mal à vous indiquer une raison précise Haydn. Par ailleurs, il ne me semble pas que la danse classique soit davantage populaire au Brésil qu'elle ne l'est en France par exemple. Mais j'ai quelques éléments de réponse qui peuvent éclairer un peu le contexte.

D'abord, la danse classique au Brésil est un peu le parcours typique des petites filles vers 4-5 ans (ou même avant parfois, ce qui me gêne beaucoup) issues des classes moyennes. On propose aux garçons du judo ou de la natation et pour les filles c'est souvent le ballet comme première activité extrascolaire. Il sera plus tard remplacé par l'anglais ou un autre sport (le volley-ball est très populaire chez les filles au collège au Brésil). Vers la fin de l'adolescence ce sera la gym et la muscu, les salles de sport de ce genre abondent au Brésil, où l'on connaît un culte du corps beau et sculpté assez impressionnant (à la limite du pathos à Rio de Janeiro et autres villes de plage).

Du coup, continuer à faire de la danse vers 15-18 est perçu comme un peu ringard chez les filles (c'est du moins la perception que je ressentais quand j'étais au collège-lycée). Mais celles qui continuent sont souvent passionnées, au contraire des petites qui viennent souvent parce que les parents veulent la photo de la petite en tutu (et je rigole pas, ça fait partie des photos de famille obligatoires…)

Ensuite au Brésil il y énormément de projets sociaux, c'est à dire d'actions de bénévolat envers les classes populaires et défavorisées. Souvent on retrouve là des cours de chant, de musique et de danse. J'ai des amis qui plus tard ont fait l'école de St Pölten en Autriche, qui ont commencé dans l'atelier danse de l'église pentecostale qu'il fréquentaient régulièrement. L'école de danse payante que je fréquentais moi même étant ado proposait des cours gratuits à des enfants issus des banlieues (et je pense que l'école avait des réductions d'impôts avec cela, ce n'est pas complètement désintéressé).

Il y a eu un grand projet financé par la Petrobras, l'entreprise pétrolière nationale dans les favelas de Rio avec des profs de danse, il me semble que Thiago Soares soit issu de ce programme. Il existe aussi l'école du Ballet du Bolshoi à Joinville dans le sud du Brésil, qui est gratuite et recrute ses élèves parmi des jeunes issus de classes défavorisés. Puis Gustav Ritter à Goiânia et Pavilhão D à São Paulo, entre autres. Certains élèves se sentent très privilégiés de pouvoir avoir des cours de danse et ils s'investissent beaucoup. C'est aussi un moyen de se sortir du lot si jamais on a du talent, une opportunité unique de sortir du pays et faire un métier différent pour ceux qui peuvent et qui le souhaitent.

Ce qui attire l'attention c'est que toute cette activité est entièrement déconnectée de l'existence de spectacles de danse ou de compagnies professionnelles. Les spectacles professionnels de danse classique sont très rares au Brésil et il faut prier pour la venue de grandes compagnies étrangères comme L'ONP, Bolshoi et Marinsky, mais les billets sont très chers. La production nationale comme le Grupo Corpo ou Deborah Colker est plutôt moderne/contemporaine, mais ce sont des petites compagnies. Toutes les villes ne disposent pas de compagnies par exemple.

Finalement, un petit détail qui pour moi compte beaucoup. L'école au Brésil se fait soit le matin soit l'après midi, y compris en Lycée le plus souvent que le matin, contrairement aux journées en france. Par conséquent, les élèves peuvent sortir de leurs cours réguliers à 13h, déjeuner, et être à la danse à partir de 14h. Dans mon école, les filles faisaient un cours à 14h30, puis passaient l'après midi à répéter des variations pour s'amuser, comme Diana et Acteon, Don quixotes, Paquita etc… ou alors à se préparer pour des concours locaux avec des répétitions sérieuses avec les profs. Les plus motivés font ça tous les jours de la semaine et rentrent chez eux vers 20h, parfois en faisant un deuxième cours le soir. On a ainsi beaucoup plus de temps libre pour nous préparer à des concours, et il y en a plein au Brésil (locaux, régionaux et nationaux, et maintenant internationaux.) Je pense que cela joue beaucoup sur la qualité des candidats brésiliens et sur leur motivation (si on adore la danse, on passe toutes ces journées à s'entraîner, on a le temps.)

Par ailleurs, les brésiliens en général ont de plus en plus de moyens pour voyager, et donc pour aller à l'étranger participer à des concours ou faire des auditions.

Voilà quelques explications, qui reflètent beaucoup mon vécu. Je suis plus au Brésil depuis 7 ans et certaines choses ont pu changer cependant.

[haydn]

Merci Alila pour ces éclaircissements. Effectivement cet engouement pour le ballet classique est d'autant plus étonnant qu'il n'existe pas au Brésil - corrigez-moi si je me trompe - de théâtre avec un passé prestigieux (sauf peut-être à Recife, dont l'Opéra est plus ou moins imité du Palais Garnier) - contrairement à d'autres pays d'Amérique latine comme l'Argentine (Teatro Colon), ou le Mexique (on peut ajouter Cuba à la liste).

Mais s'il y a effectivement peu de compagnies de ballet classique brésiliennes (surtout au regard de la taille de te la population du pays), on trouve en revanche beaucoup de danseurs brésiliens dans les grandes compagnies internationales.

C'est plus anecdotique, mais depuis quatre ou cinq ans on voit aussi beaucoup plus de touristes brésiliens à Paris, et ces derniers temps, j'en ai plusieurs fois rencontré... dans la file d'attente aux caisses du Palais Garnier, et qui venaient justement acheter des places pour des spectacles de ballet.

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[sophia]

[haydn]

[haydn]

La vidéo de la Finale du Prix de Lausanne est bloquée au Japon, au Canada et en Allemagne. Il s'agit apparemment des conséquences du comportement pour le moins douteux de certaines sociétés de droit d'auteurs, qui revendiquent des titres de propriété sur n'importe quelle musique, y compris lorsque toutes les règles ont été respectées. Les responsables du Prix de Lausanne sont en train de rechercher une solution pour rendre la finale de nouveau accessible à tous.


Par ailleurs, Universal Music Group a fait bloquer la visualisation de cette même finale sur toutes les applications mobiles de youtube, toujours sous prétexte de "violation du droit d'auteur"...

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[lalouveblanche]

[lalouveblanche]

[haydn]

Pour les balletomanes du Canada, du Japon et d'Allemagne, le Prix de Lausanne a mis en ligne une version "expurgée" d'une partie de la piste audio comportant des musiques dont les droits sont revendiqués par des tiers :





This version is for Japan, Canada and Germany only

Diese Fassung ist ausschließlich für Deutschland, Japan und Kanada bestimmt

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[chien en peluche]

[PAVLOVA]

Savez vous si Melle Yoshida a eu des propositions? Est-ce que les finalistes ont des entretiens avec les membres du jury?