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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462
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 Posté le: Jeu Oct 25, 2012 9:49 pm Sujet du message: |
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| pedro a écrit: |
| Merci à Léonard d'avoir remis les pendules à l'heures concernant ce programme, bien malmené dans ce forum. Souhaitons que cette analyse pondérée et intelligente soit une heureuse conclusion pour l'exégèse de ce cycle, en attendant avec gourmandise la prochaine programmation de Balanchine à l'Opéra. |
Désolé, je vais mettre à mal votre prudent optimisme... Bien sûr, j'imagine bien que quand on a dansé avec Balanchine ou avec ses proches collaborateurs, il en reste quelque chose - mais pour moi qui viens d'une autre culture que la danse et qui - disons-le platement - appartiens à une autre génération, les choses sont forcément différentes. Peut-être, d'ailleurs, ma vision changera avec le temps, mais depuis quand même à peu près quinze ans que je vois du Balanchine, je dois avouer qu'elle n'a pour l'instant subi que des fluctuations, pas vraiment de bouleversements.
Balanchine, pour moi, c'est un faiseur de pièces, habile, qui a un sens incontestable du divertissement, mais qui ne va guère au-delà. Dans le meilleur des cas, ça peut être enthousiasmant, quand c'est très bien fait (je pense par exemple à Ashley Bouder dans Rubis il n'y a pas si longtemps à Garnier), mais j'y vois, excusez-moi, une écriture au kilomètre, qui est faite avant tout pour les clients de Van Cleef & Arpels (ou pour ceux qui aimeraient en être...), luxe, calme et volupté, et pas plus que ça. Ce n'est pas rien, mais si cela n'existait pas, je pourrais m'en passer.
Pour en revenir au programme de cette année, bien sûr, ma préférence va à Agon, parce que c'est la meilleure des musiques de Stravinsky sur lesquelles il a travaillé ; mais Serenade, c'est vraiment le Balanchine typique dans sa beauté extérieure, dans sa grâce qui confine (structurellement, pas simplement à l'Opéra) à la fadeur, avec cette vision patriarcale de la femme. Reste encore le cas du Fils prodigue, qui montre surtout dans quelle impasse les Ballets Russes dernière période s'étaient enfermés, cette politesse mondaine tellement à l'opposé de l'incroyable créativité des débuts. Pas étonnant que Balanchine n'ait pas poursuivi dans ce style désuet ! Et décidément, mon goût pour Rouault reste toujours aussi modéré...
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009
Messages: 1157
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| Posté le: Lun Oct 29, 2012 11:29 am Sujet du message: |
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| nabucco a écrit: |
Balanchine, pour moi, c'est un faiseur de pièces, habile, qui a un sens incontestable du divertissement, mais qui ne va guère au-delà. Dans le meilleur des cas, ça peut être enthousiasmant, quand c'est très bien fait (je pense par exemple à Ashley Bouder dans Rubis il n'y a pas si longtemps à Garnier), mais j'y vois, excusez-moi, une écriture au kilomètre, qui est faite avant tout pour les clients de Van Cleef & Arpels (ou pour ceux qui aimeraient en être...), luxe, calme et volupté, et pas plus que ça. Ce n'est pas rien, mais si cela n'existait pas, je pourrais m'en passer...
...Serenade, c'est vraiment le Balanchine typique dans sa beauté extérieure, dans sa grâce qui confine (structurellement, pas simplement à l'Opéra) à la fadeur... |
Nabucco, vous traduisez très bien ce que je ressens souvent devant les ballets de Balanchine. Une admiration pour une beauté plastique formelle qui s'harmonise en général très bien avec la musique, et... C'est tout...
C'est beau, c'est ciselé, c'est de l'art pour l'art, et... C'est tout...
Et je m'ennuie bien souvent... Hélas ! 
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009
Messages: 1157
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| Posté le: Jeu Nov 01, 2012 1:41 pm Sujet du message: Re: Soirée Balanchine |
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| Leonard a écrit: |
| c'est un ballet abstrait, le but étant laisser libre cours à l'imagination des spectateurs, mais les interprètes peuvent donner le sens aux mouvements. |
Leonard, permettez-moi de dire quelques énormités. Je ne suis pas danseur, je ne l'ai jamais été et je ne le serai jamais (à mon âge en plus !  ), et de surcroît je ne connais pas le langage chorégraphique. J'aime la danse comme un amateur, comme quelqu'un qui écoute de la musique sans connaître le solfège.
La danse classique pour moi est un ensemble de mouvements extrêmement codifiés qui ont été créés pour traduire toute la richesse des sentiments et des passions au sein de ballets narratifs, comme des mots qui agencés ensemble racontent une histoire.
George Balanchine est un chorégraphe d'exception qui maîtrise (à mon sens) le langage classique comme personne. Mais pour moi, le problème vient de la volonté qu'il a de vouloir faire de l'abstrait avec ce langage là, sans chercher à traduire l'abstrait par autre chose. C'est alors comme des mots, des phrases qui s’enchaînent, sujet, verbe, complément mais qui n'ont pas de sens. C'est un exercice de "cadavre exquis" mais sans la volonté de dynamiter la langue parce que sans le recul et, surtout, sans l'humour.
Aussi, quand j'assiste à des spectacles de Georges Balanchine, passé le premier quart d'heure d'admiration devant la perfection des mouvements, je finis par sombrer dans un ennui profond qui me culpabilise et me fatigue.
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haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517
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| Posté le: Sam Nov 24, 2012 12:03 pm Sujet du message: |
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Echo tardif de la soirée Balanchine, la critique de Patricia Boccadoro dans Culture Kiosque. En résumé : Pagliero / Froustey géniales, Hervé Moreau très bien, Myriam Ould-Braham aussi, même si, selon la journaliste, elle n'aurait pas la morphologie d'une balanchinienne (bizarre tout de même, car M. Ould-Braham est une danseuse extrêmement laxe). Agnès Letestu - dont elle loue le "pied magnifique" - se fait encenser dans Le Fils prodigue, mais J. Bélingard l'a moins convaincu.
Review : Paris season opens with all Balanchine evening, par Patricia Boccadoro (Culture Kiosque)
| Citation: |
| There could have been no finer start to the season at the Paris Opera Ballet than Serenade, arguably the most beautiful ballet created by George Balanchine, one of the greatest and certainly the most influential choreographer of the 20th century. It is possibly the most popular of all his works, a world-wide favourite, and when danced by the Paris corps de ballet, a group of young dancers reputed to be amongst the best in the world, the effect was breathtaking. |
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