Soirée Balanchine [ONP Garnier 24/09 - 18/10/2012]

[Pink Lady]

J'espère qu'il s'agit d'une erreur, il est tellement attendu sur ce rôle (pas très dansant certes mais qui lui permettrait d'exprimer ses qualités d'acteur).

[cymbales]

[nabucco]

Les distributions telles qu'elles sont publiées sont un peu étranges, c'est vrai : Bélingard à toutes les représentations d'octobre, après avoir fait une bonne partie de celles de septembre... J'avoue que mon avis général sur ce danseur rejoint beaucoup ce que voyageur exprimait sur sa performance dans Le fils prodigue : "monochromatic and shrill", je préfèrerais donc voir quelqu'un d'autre, même si le rôle n'est de toute façon pas très intéressant !

[serge1 paris]

C'est effectivement Agon qui sauve la soirée et, hier soir, Ganio, Ould Braham et Dupont-Leriche y ont été étincelants.

C'est évidemment ce Balanchine que l'on continue à aimer aujourd'hui et qui est parti pour durer longtemps...

Sérénade n'est pas la meilleure contribution de ses créations "alla Petipa" mais se voit sans déplaisir.

J'ai trouvé Eleonora Abbagnato en grande forme et je me suis dit qu'elle aurait été promue si elle ne s'était pas si souvent absentée ces derniers temps...

En ce qui concerne le corps de ballet, entre l'ONP, le NYCB et le Ballet de Perm à Sceaux, c'est curieusement ce dernier qui me laisse le meilleur souvenir. Suis-je dans l'erreur mais il me semble que seul l'ONP donne ce ballet en bleu?

Pour le Fils Prodigue, je rejoins presque l'avis de Nabucco et je trouve cette période Diaghilev de plus en plus indigeste. J'ai quelque part un DVD avec Barychnikov et il faut que je vérifie comment ça fonctionne mais, hier soir, j'avais franchement du mal à trouver ça passionnant...

[serge1 paris]

Le Fils Prodigue, suite...

Rarement, comparaison aura été aussi cruelle.

A tous ceux qui, comme moi, se sont morfondus pendant ce ballet, je recommande le DVD de Barychnikov, qui y est juste fabuleux!!!

Je comprends maintenant pourquoi les danseurs ont envie de se confronter à ce rôle, mais ce n'est pas facile d'arriver après ça...

[sophia]

Le ballet figure sur une anthologie Balanchine/NYCB, Choreography by Balanchine, en deux volumes. Le Fils est interprété par Mikhaïl Barychnikov et la Sirène par Karin von Aroldingen.

[NEOPHYTE]

Après avoir découvert ces ballets lors de la première, je suis allée voir la représentation du 29 septembre .

J'adore toujours autant "Serenade".
Myriam Ould-Braham y a été exceptionnelle, elle était aussi aérienne que son tutu, c'était parfait.
Et de façon étonnante, Florian Magnenet m'a semblé moins "décontracté" que d'habitude, je préfère lorsqu'il danse de façon plus "détendue", mais c'est peut-être le "style Balanchine" qui veut ça?

J'ai mieux apprécié "Agon" que la première fois, je ne découvrais plus la musique et du coup je me suis concentrée sur la chorégraphie.
Nicolas Leriche a quelque chose de félin et certains mouvements m'ont évoqué le "Boléro", je trouve qu'il a donné une sorte de sensualité à ce ballet en "arrondissant les angles", il a été copieusement applaudi avec Aurélie Dupont.

Quant au "Fils Prodigue", j'ai adoré Agnès Letestu mais un peu moins Emmanuel Thibault ; il faut avouer que passé l'intérêt de la découverte de ce ballet, il reste surtout la musique de Prokofiev.
C'est par les interprètes que ce ballet est marquant.

[pedro]

J'ai tardé à intervenir sur ce triptyque Balanchine ne voulant pas rentrer dans le jeu qui consiste à encenser un ballet pour démolir un autre, ce que j'ai lu souvent ici, comme si ces morceaux étaient antinomiques. Il s'agit de trois jalons importants de l'histoire de la danse et aucun des trois n'est indigne des deux autres.
Personnellement AGON m'a un peu ennuyé mais il faut reconnaître que c'est une merveilleuse construction de l'esprit. LE FILS PRODIGUE nous émeut pour la parabole du pardon qu'il illustre et dont on peut toujours tirer profit et aussi parce que c'est l'adieu de Balanchine à l'esprit Diaghilev, ce qui nous révèle un chorégraphe bien charnel, ce qu'il a tout fait ensuite pour qu'on l'oublie. Ah! Mlle Letestu en ogresse lubrique, ça chauffe!
Mais c'est SERENADE qui m'a le plus frappé. J'avais le souvenir d'une géométrie dans l'espace complètement éthérée, mais non, il y a beaucoup d'affect chez ces demoiselles. J'ai vu comme un gynécée où l'amour serait banni. Ainsi ce geste énigmatique de toutes, la main haute et arquée au lever du rideau prend un sens négatif quand il est vécu par la soliste étreinte par son partenaire dans l'"élégie". C'est une sorte de "non" supplié de Diane à Actéon. un refus de la mixité, fût-elle réduite ici à la portion congrue. Dans la même optique, l'évanouissement de la jeune vierge n'est pas accidentel (comme l'a prétendu fourbement Mr B.), c'est la blessure d'Eros. On est dans un Carte du tendre où les sentiments se débattent contre le charnel. Il y a une ou plusieurs Clélie de Mlle de Scudery dans ce nymphée qui s'affole. Je pense à l'Ecole de Mme de Maintenon ou plutôt à l'Institut de Smolny à St Petersbourg où devait régner cette atmosphère d'effusion refoulée. D'ailleurs cette sérénade, Tchaikovski l'a conçue bien mélancolique (à part le finale qui est une pièce rapportée). On a dit que Mr B. était devenu puritain en s'américanisant. Ici, 1933, c'est quatre ans seulement après l'orgiaque Fils prodigue mais je dirais que cette soudaine ascèse tiendrait plutôt du jansénisme. C'est à la joie de l'abstinence de Pascal plutôt qu'à la frustration puritaine que s'exercent ces jeunes filles. Pour Balanchine c'est un pas vers l'abstraction ultérieure mais avec encore des battements de coeur.

[paco]

ce soir le tandem Bélingard-Gillot a été remplacé par Thibault-Letestu

[haydn]

Alessio Carbone a été rajouté sur les distributions du Fils prodigue, sans doute pour pallier une éventuelle défaillance de Jérémie Bélingard. Aucune date ne lui est pour le moment attribuée de manière ferme.

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[haydn]

Il remplacera François Alu dans le Fils prodigue le 15/10. Jérémie Bélingard semble rétabli, et garde pour le moment les dates qui lui restaient.

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[Jonquille]

J'aurais été ravie de voir François Alu le 15 mais je trouve un peu moche de remplacer un Coryphée par un Premier Danseur : ne pouvait-on pas titulariser Alessio Carbone au lieu de l'utiliser comme simple remplaçant ?

[haydn]

En marge des représentations du Fils prodigue, Sport & Style, le magazine chic édité par l'Equipe d'octobre 2012 consacre deux doubles-pages à Agnès Letestu. Elle y joue les Sirènes de service, et parle notamment de sa passion sportive, la plongée sous-marine. Question sport, donc, elle aime la fréquentation des raies manta et des requins dans les lagons polynésiens (à la place d'Emmanuel Thibault, on se méfierait...) ainsi que le judo (ceinture jaune seulement, mais ça aggrave tout de même le risque...). Elle aussi tenté sa chance au tennis, alors qu'elle était sous le charme d'André Agassi, mais, selon ses dires, les résultats furent lamentables...


Il y a aussi quelques propos plus sérieux et aigres-doux :

[alila]

Elle a raison à propos de l'organisation des médecins du sport, cependant elle compare deux choses différentes.

Ronaldo (ou son assurance) a certainement dû payer le professeur chirurgien en urgence. Les danseurs de l'opéra (et le commun des mortels) doivent attendre la sécu et les mutuelles.

(ce qui me rappelle qu'au Brésil, où le système public de santé est très différent du français, j'ai payé de plein pot ma consultation avec le médecin du sport d'une des grandes équipes de foot brésiliennes, après que je me sois cassé le pied en faisant un fouetté-cabriole en cours de danse… le prix de la consultation a été plus douloureux que l'accident en lui-même)

[Jonquille]

A noter que ce soir Mathilde Froustey a remplacé Eleonora Abbagnato dans Sérénade, tandis qu'Héloïse Bourdon dansait le pas de trois d'Agon, à la place de Mélanie Hurel.

Petite remarque : ce serait bien que l'Opéra remette les noms des solistes masculins de Sérénade dans les distributions (site internet)...