Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2012-2013

[sophia]

Un bon gros dossier "Sacre" dans le Télérama de cette semaine, signé Gilles Macassar :
“Le Sacre du printemps”, ce grand coup de ballet

[haydn]

Déjà signalé, mais avec quelques précisions en plus :




Les Saisons Russes du XXIe siècle
Direction artistique Andris Liepa, Georgy Isaakyan

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LE COQ D’OR
Opéra-ballet créé le 24 mai 1914 à l’Opéra de Paris :
Musique de Nikolaï Rimski-Korsakov
Chorégraphie de Michel Fokine
Décors et costumes de Natalia Gontchareva
Livret de Vladimir BELSKY d’après Alexandre Pouchkine
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LOCATION
01 49 52 50 50
www.theatrechampselysees.fr
REPRESENTATIONS
9, 10, 11 et 12 juillet à 20 heures
PRIX DES PLACES
89€, 75€, 58€, 37€ et 15€





Nouvelle création 2013 :
Opéra-Ballet créé le 26 avril 2013 au Théâtre National Natalia Sats de Moscou
Direction artistique : Andris LIEPA et George ISAAKYAN
Chorégraphie de Gali ABAIDULOV
Décors et Costumes de Vyacheslav Okunev,
d’après les maquettes originales de Natalia Gontcharova
Direction Musicale : Alevtina IOFFE
Avec l’Orchestre, le Choeur, les solistes, le corps de Ballet et les chanteurs
du Théâtre National d’Opéra et de Ballet de Moscou « Natalia Sats »
Danseurs étoiles Ilse LIEPA, Pavel OKUNEV






Cette toute nouvelle production du Coq d’Or créée par le Théâtre National Natalia Sats de Moscou dans le cadre des "Saisons Russes du 21ème Siècle", présente le chef-d’oeuvre de Rimski-Korsakov sous la forme d’un opéra-ballet tel qu’il fut créé avec un énorme succès à Paris en 1914 par les Ballets Russes de Diaghilev, avec orchestre, choeur, chanteurs et danseurs, dans de superbes décors et costumes reconstitués d’après les maquettes originales.

L’opéra Le Coq d’Or de Rimski-Korsakof, créé à Moscou en 1909, est chorégraphié en 1914 par Michel Fokine pour les Ballets Russes de Diaghilev. Celui-ci a confié la conception des décors et des costumes à l’artiste peintre Natalia Gontcharova, qu’il avait découvert l’année précédente lors de son exposition à Moscou. Le poète Ilia Zdanevitch note que « Les Ballets Russes ont été les premiers à porter sur scène la nouvelle peinture en créant un art décoratif théâtral nouveau. » L’événement qui a tracé la frontière entre les deux phases de l’existence de l’entreprise de Diaghilev a été la mise en scène de l’opéra-ballet Le Coq d’Or avec décors et costumes de Gontchareva. Son succès grandiose conforta définitivement Diaghilev dans la justesse de la voie choisie et fut la cause d’une séparation inéluctable avec les amis de jeunesse, Léon Bakst et Alexandre Benois.



Le Théâtre National de Ballet et d’Opéra de Moscou « Natalia Sats »

Le Théâtre National de Ballet et d’Opéra de Moscou « Natalia Sats » est le premier et le seul théâtre musical d’état professionnel qui effectue simultanément deux grandes missions : fonctionner comme un théâtre de ballet et d’opéra à grande échelle et avoir un répertoire pour enfant, riche et de qualité. C’est pourquoi le Théâtre développe son activité dans un champ large de la création et du répertoire classique aussi bien que contemporain et agissant dans les domaines de l’opéra, du ballet, des concerts symphoniques et éducatifs et autres programmes spéciaux pour les spectateurs de tous les âges.

Le Théâtre a son propre orchestre symphonique (100 musiciens) ses chanteurs (environ 75) et une compagnie de ballet (60 danseurs) travaillant ensemble sous l’égide de la direction du Théâtre. Il comporte 3 sales dont la principale qui peut accueillir 1.100 spectateurs.
Tous les solistes et musiciens ont une éducation musicale de haut niveau, généralement diplômes du Conservatoire de Moscou ou d’autres établissements russes du même standard.

Le Théâtre a été fondé en 1965 par la célèbre Natalia Sats qui fut appelée « la Mère des Théâtres pour Enfants ». Née dans une famille de brillants artistes, Natalia Sats fut à l’origine de la création de six théâtres pour la jeunesse. Un nouveau chapitre du Théâtre s’est ouvert en 2010 avec la nomination de George Isaakyan, lauréat de plusieurs prix. Son idée est de présenter un grand nombre d’oeuvres, opéras et ballets, de différentes périodes et de parler au public de la nouvelle génération le langage de l’art contemporain.

Le Théâtre effectue une mission nécessaire et importante : présenter la vérité de l’art auprès du grand public et l’aider à développer sa culture musicale et son amour de la beauté. Par ailleurs, le Théâtre agit comme un vrai centre éducatif musical et culturel qui travaille avec les enfants en leur proposants des programmes spécifiquement adaptés. Le Théâtre a régulièrement effectué des tournées à l’étranger et notamment aux Érats-Unis, au Japon, au Canada et en Europe. En octobre 2012, conjointement avec le Théâtre du Bolchoï et le Théâtre Stanislavsky, le Théâtre National « Natalia Sats » a organisé et hebergé à Moscou la conférence annuelle « Opera Europa » réunissant l’association des théâtres d’opéra européens. En mars 2013, le Théâtre présentera sa nouvelle production de Carmen à Dublin en Irlande.




Alevtina Ioffe Direction Musicale

Alevtina Ioffe est née et a grandi à Moscou. Elle prend ses premiers cours de piano à l’âge de cinq ans. Elle étudie le piano et la direction de choeur à l’école musicale Ippolotov-Ivanov avant d’entamer en 1995 des études supérieures de piano à l’institut d’état sous la direction du professeur Vladimir Ponkin. A partir de 2002, elle devient son élève au Conservatoire de Moscou dans la classe de direction d’orchestre.

En 2003 et 2004, Elle fait partie du célèbre « Centre Galina Vishnevskaya » et de 2005 à 2008, elle travaille avec l’Orchestre Philharmonique National de Moscou (direction Vladimir Spivakov). De 2006 à 2008, Alevtina prend la direction de l’orchestre de l’Opéra d’Etat de la République des Maris où elle dirige nombre d’oeuvres tel le ballet Spartacus, ou La Traviata de Verdi et La Fiancée du Tsar de Rimski-Korsakov. Elle y reste cheffe invitée.

En 2008, après un passage comme chef assistant au chef d’orchestre à l’Opéra de San Francisco aux États-Unis, elle rejoint le Théâtre Stanislavsky, travaillant sur de nouvelles productions comme Le Barbier de Séville de Rossini, Werther de Massenet, La Force du Destin de Verdi, Fleur de Pierre de Prokofiev, Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach.
Alevtina a dirigé de nombreux concerts au cours de la saison 2011/2012 avec l’Orchestre Philarmonique National de Moscou, avec le Novaya Rossiya Orchestra de Yuri Bashmet, ainsi que sa propre série de concerts « Cinq Soirées avec Alevtina Ioffe ». En septembre 2011, Alevtina est nommée à la direction musicale du Théâtre Musical National « Natalia Sats » de Moscou.



Gali Abaidulov Chorégraphie

Gali Abaidulov est né à Saint Pétersbourg en Russie.
En 1971, il obtient son diplôme à l’Académie de Ballet Vaganova puis intègre le Mali Théâtre (connu actuellement sous le nom de Théâtre Mikhailovski) Il obtient ensuite un diplôme de l’Académie Russe des Arts du Théâtre (section chorégraphie, dans la classe de V. Vassiliev et E. Maximova).

Gali Abaidulov a travaillé comme chorégraphe pour de nombreux théâtres, opéra, films et comédies musicales. Parmi les productions les plus importantes, on peut citer : Mavra de Stravinsky, Les Noces de Figaro et Don Juan de Mozart, Semyon Katko de Prokofiev pour le Théâtre Mariinsky de Saint Pétersbourg, Les Caprices d’Oxane de Tchaïkovsky au Théâtre de Cagliari, Turandot de Puccini aux Arènes de Vérone et à La Scala de Milan. Il a collaboré dans les films The Island of Dead Ships (Rose d’Argent à Montreux) The Russian Ark, Tale about Fedot the Rifleman, et il a signé la mise en scène de La Vipère de Tolstoï et de Truffaldino. Gali Abaidulov a obtenu le Prix « Golden Mask » et le Prix d’Etat de la Fédération de Russie pour son rôle dans le film Aniuta de Modest Petrovich.

« Nous avons pris la décision de mettre en scène le Coq d’Or non pas pour surpasser le travail de Michel Fokine, génie absolu dans le domaine de la danse classique et maître novateur qui a toujours cherché de nouvelles directions pour mêler les différents genres théâtraux (dans ce cas le ballet et l’opéra). Nous avons essayé de le prendre pour exemple afin de créer un spectacle russe, sur un thème russe, avec de la musique russe et des interprètes russes. Et ceci est extrêmement important. Ici nous utilisons la brillante palette du style primitif russe et l’élégant raffinement de l’Art Nouveau qu’on retrouvait au début du XXème siècle. »


Distribution

Chant :

Le Roi Dodon : Yury DEYNEKIN ou Vladislav DOROZHKIN ou Alexander TSILINKO
Le Prince Gvidon : Vladislav GOLIKOV ou Sergey PETRISHCHEV
Le Prince Afron : Denis BOLDOV ou Mikhail GUSHCHENKO
Le Général Polkan : Oleg BANKOVSKIY ou Nikolay PETRENKO ou Petr SOKOLOV
L'Astrologue : Maxim SAZHIN ou Ruslan YUDIN
La Reine de Shemakha : Olga BUTENKO ou Olesya TITENKO ou Albina FAYRUZOVA
Amelfa, une domestique : Olga BALASHOVA ou Natalia ELISEEVA
Le Coq d’or : Evgenia DUSHINA ou Zarina SAMADOVA

Danse :

Le Roi Dodon : Dmitry KRUGLOV ou Oleg FOMIN
Le Prince Gvidon : Ekaterina BLASHCHIK ou Anna MARKOVA
Le Prince Afron : Ekaterina ZAYTSEVA ou Yulia OSIPOVA
Le Général Polkan : Mark IZIUROV ou Dmitry KRUGLOV
L'Astrologue : Maxim PODSHIVALENKO ou Ivan TITOV
La Reine de Shemakha : Daria LIAKISHEVA ou Natalia SAVELIEVA
Amelfa, une domestique : Elena MUZYKA ou Yulia SELIVANOVA
Le Coq d’Or : Mikhail GALIEV ou Pavel OKUNEV

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[marc]

[haydn]

[haydn]

[Joelle]

J'ai assisté à la représentation de Sacred Monsters dimanche dernier et j'ai été bluffée par la qualité du spectacle : des danseurs bien sûr, de la chorégraphie, la musique, les voix.
Le TCE était bien plein pour cette dernière représentation et les protagonistes ont eu droit à une "standing ovation" !

[PetitCygne]

J'ai aussi beaucoup apprécié la musique et le chant, ainsi que la présence de tous ces musiciens sur scène. Ca donnait une impression d'intimité et de proximité.
Etant donné que c'était la première fois que je voyais S. Guillem danser, j'étais frustrée car j'aurais aimé la voir encore plus !

[haydn]

Je reviendrai en détail sur le Coq d'Or, dont la première avait lieu ce soir (09/07) au TCE. Certes, ce n'est pas le Mariinsky avec Gergiev, mais la production est de qualité, avec des chanteurs de bon niveau, et des danseurs tout à fait remarquables. Le style chorégraphique est plus proche de Moïseev que de Petipa, et d'ailleurs le corps de ballet évolue chaussé des bottes rouges requises pour les danses de caractère, mais c'est plaisant à regarder, et la musique de Rimsky-Korsakov est un régal pour les oreilles.

Le spectacle reste à l'affiche jusqu'au vendredi 12 juillet.

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[haydn]

Et voilà comme promis mon commentaire. Il sera ensuite mis en ligne avec les photos ad-hoc sur le site de Dansomanie. J'espère que les distributions sont exactes, car aucune feuille n'a été remise aux spectateurs lors de la représentation. L'agence de communication chargée de la promotion du spectacle a pu me les fournir ce matin, mais, n'ayant moi-même découvert que hier soir la plupart des artistes présents sur scène, je ne suis pas en mesure d'en vérifier l'exactitude.


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D’année en année, Andris Liepa poursuit, avec des fortunes diverses, son projet des «Saisons russes du XXIème siècle», visant à faire connaître des aspects moins connus – ou aujourd’hui oubliés – de l’art de la danse dans son pays natal.

Pour l’édition 2013, c’est Le Coq d’or, dernier opéra de Rimski-Korsakov, qui a été retenu. Choix a priori paradoxal, mais pertinent. En effet, les spectateurs du Théâtre des Champs-Elysées auront été appelés à découvrir non l’ouvrage purement lyrique créé à Moscou en 1909, mais le «ballet chanté» montée au Palais Garnier en mai 1914 par Fokine à l’initiative de Serge Diaghilev. On peut d’ailleurs s’étonner que l’Opéra de Paris ne se soit pas lui-même intéressé à une telle reconstitution (les esquisses des costumes et décors dus à Natalia Gontcharova et Alexandre Benois existent toujours), dans le cadre des célébrations du centenaire des Ballets russes.

L’ouvrage hybride donné en 1914 par la troupe de Diaghilev fut repris en 1927 par le Ballet de l’Opéra de Paris lui-même ; en 1981, Nicholas Beriozoff le remonta une ultime fois pour l’opéra de Zurich, avec une scénographie signée d’André Delfau. La version de 1914 ouvrait la voie à un nouveau genre musical et chorégraphique. Les chanteurs, installés sur le proscénium, commentent l’action mimée et dansée par le corps de ballet. Stravinsky – on sous-estime, en Occident, beaucoup trop l’influence considérable que Rimski-Korsakov, son maître, a eue sur lui – ne tardera pas à reprendre l’idée à son compte pour Le Rossignol, Renard ou encore L’Histoire du soldat. La chorégraphie de Fokine et spectaculaire, et requiert de la part des interprètes beaucoup de virtuosité et de ballon, même si le style relève davantage des danses de caractère que du ballet académique. Preuve s’il en était besoin de la difficulté technique de l’ouvrage, la distribution de grand luxe réunie pour la Première : Alexis Boulgakov (le Tsar), Tamara Karsavina (la Tsarine) et Enrico Cecchetti (l’Astrologue).

Si la reconstruction du Coq d’Or entreprise par Maris Liepa et le chorégraphe Gali Abadjulov se veut assez respectueuse du travail de Fokine, quelques libertés ont tout de même été prises avec l’œuvre originelle. Ainsi – on peut le regretter – les chanteurs étaient en costume «civil» (robe de soirée, frac), alors qu’en 1914, même s’ils ne participaient pas directement à l’action scénique, ils étaient habillés à l’identique de leur double dansant, ce qui facilitait grandement la compréhension de l’histoire pour le public. Par ailleurs, l’alter-ego lyrique de l‘Astrologue, machiavélique homme de l’ombre – en fait, le personnage principal, sur le plan dramatique – est représenté sous les traits de Diaghilev (moustache et gibus indispensables!), Deus ex-machina des Ballets russes. L’idée est intéressante, mais ajoute encore à la confusion, surtout pour un public non russophone.

L’argument du Coq d’or est fort heureusement relativement simple ; il trouve, curieusement, son origine non pas dans le folklore russe, mais dans une fable mauresque tirée des Contes de l’Alhambra, publiés par Washington Irving, diplomate et écrivain américain, en 1832, alors qu’il était en poste à l’ambassade des Etats-Unis à Madrid. Le texte d’Irving fut «russifié» et publié sous forme d’un récit en vers intitulé Сказка о золотом петушке (La Légende du Coq d’or) par l’inévitable Pouchkine en 1835. Sous la plume de Pouchkine, Le Coq d’or prend une tonalité politique : un astrologue fourbe offre à un Tsar crédule et imbu de lui-même un coq doué de pouvoirs magiques, et censé l’avertir de tous les dangers qui menacerait son royaume. Le dessein caché de l’astrologue est évidemment de s’accaparer le pouvoir. Lorsqu’en 1907, Rimski-Korsakov choisit Le Coq d’or pour livret de son nouvel opéra, on peut penser qu’il cherche à établir un parallèle avec la situation politique de son temps, et notamment l’influence grandissante – et néfaste – de Raspoutine à la cour impériale de Russie. Les motivations de Rimski-Korsakov sont d’autant plus claires que le compositeur, ancien officier de marine, était en conflit ouvert avec la famille impériale, en raison de son soutien à la révolution avortée de 1905, épisode historique qu’Eisenstein immortalisera au cinéma avec Le Cuirassé Potemkine.

Les organisateurs des Saisons russes du XXIème siècle ont malheureusement pris l’habitude de modifier intempestivement les distributions annoncées, et Le Coq d’or n’a pas échappé à ce qui est devenu une règle. Pis, le public n’a même pas été informé des changements intervenus, et le remplacement d’Ilze Liepa par Anna Markova a été passé sous silence. Mlle Markova, qui est soliste dans la troupe du Théâtre Musical Natalya Sats de Moscou n’a certes pas la notoriété internationale d’Ilze Liepa, mais c’est une artiste de valeur – le public lui a d’ailleurs réservé une ovation largement méritée – qui a montré de remarquables aptitudes à la saltation. On peut regretter aussi qu’Andris Liepa et son équipe n’aient pas fait œuvre de pédagogie au sujet du Théâtre Musical Natalya Stats, méconnu en Occident, mais qui, à Moscou, est une institution de grand renom. On nous permettra donc de suppléer aux lacunes de la plaquette de présentation, par ailleurs luxueuse et joliment illustré. L’établissement tire son nom de la scénographe Natalya Sats (ou Saz), qui en fut la directrice emblématique. Sats se fit connaître dans les années 1920 à Berlin, où elle réalisa quelques mises en scènes à la Krolloper, théâtre d’avant-garde dont le directeur musical était Otto Klemperer ; la programmation de la Krolloper, volontairement provocatrice, se voulait une «riposte» aux saisons de la Staatsoper, l’Opéra National, alors sous la houlette de Wilhelm Furtwängler, et considéré comme un repère de «bourgeois réactionnaires». Le Théâtre Natalya Sats fut lui ouvert en 1921, à l’initiative de l’épouse de Lénine, sous le nom de «Théâtre pour enfants de Moscou». Son heure de gloire sonna en 1936, lorsqu’on y créa Pierre et le loup, de Prokofiev, ouvrage qui allait connaître une célébrité mondiale. Natalya Sats, placée à la tête de l’établissement alors qu’elle n’était âgée que de quinze ans (!), tomba en disgrâce l’année suivante ; Staline l’expédia au Goulag et fit fusiller son amant, le maréchal Toukhatchevski. Ce n’est qu’en 1965 qu’elle put rouvrir le théâtre qui porte aujourd’hui son nom. Les productions qui y sont présentées ont toujours une vocation pédagogique, et visent en premier lieu le jeune public. Le Théâtre Natalya Sats remplit également un rôle de tremplin pour des artistes – musiciens et danseurs - en début de carrière, et qui iront ensuite se produire au Stanislawski ou au Bolchoï. C’est ainsi tout un pan de la culture russe du XXème siècle que les spectateurs du Théâtre des Champs Elysées étaient appelés à découvrir – probablement sans le savoir, pour bon nombre d’entre eux – à l’occasion de ces représentations du Coq d’or.

Pavel Okunev, qui incarnait l’animal maléfique, a lui aussi eu les faveurs d’un public sensible à son énergie et à son ballon impressionnant. La réputation de cet artiste formé à Novossibirsk a d’ailleurs déjà franchi les frontières de la Russie. Le troisième soliste principal, Oleg Fomine, personnifiait le Tsar Dodon ; il s’agit ici davantage d’un rôle de caractère, qui exige de solides qualités d’acteur. M. Fomine a bien souligné les traits grotesques du potentat, également dépeints par la partition volontairement ampoulée et dissonante de Rimsky-Korsakov.

Le plateau vocal était, lui, dominé par Olesya Titenko (La reine de Chemakha), soprano colorature aux moyens imposants, très agile et douée d’aigus claironnants à la justesse parfaite. Le Coq d’or de Zarina Samadova (soprano) a aussi été accueilli favorablement, tout comme la Gouvernante de Nathalie Eliséeva, contralto aux graves puissants et bien timbrés. Du côté masculin, c’est Alexandre Tsilinko, belle basse dans la tradition russe, qui a été le plus applaudi ; l’astrologue / Diaghilev de Rouslan Yudine mérite également une mention, tout comme Denis Boldov (le tsarévitch Afron).

L’orchestre, placé sous la direction d’Alevtina Ioffé, était correct. Si les cordes manquaient parfois un peu d’homogénéité, on aura en revanche pu apprécier les sonorités limpides d’une très belle section de bois. Ce Coq d’or s’affirme ainsi comme une production de qualité, qui aura permis aux mélomanes et aux balletomanes de découvrir une version peu connue – et pourtant créée à Paris - de l’œuvre de Rimski-Korsakov. Sa «résurrection» est la bienvenue, dans le contexte des diverses manifestations dédiées aux Ballets russes et l’on regrettera seulement la relative désinvolture des promoteurs du spectacle envers le public et les interprètes : une feuille de distribution à jour aurait été un minimum exigible .

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CHANTEURS

TSAR DODON : ALEXANDRE TSILINKO
TSAREVITCH GVIDON : SERGUEY PETRISCHEV
TSAREVITCH AFRON : DENIS BOLDOV
GOUVERNEUR POLKAN : PYOTR SOKOLOV
ASTROLOGUE : ROUSLAN YUDINE
REINE CHEMAKHA : OLESYA TITENKO
ECONOME AMELFA : NATHALIE ELISEEVA
COQ D’OR : ZARINA SAMADOVA


DANSEURS

TSAR DODON : OLEG FOMINE
REINE CHEMAKHA : ANNA MARKOVA
COQ D’OR : PAVEL OKOUNEV


Chorégraphie : Gali Abaidulov
Décors et costumes : Vyacheslav Okunev,
d’après les maquettes originales de Natalia Gontcharova
Direction Musicale : Alevtina Ioffe
Orchestre, choeur et le corps de Ballet du Théâtre National d’Opéra et de Ballet de Moscou « Natalya Sats ».

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[Aurélie]

Hier soir, le remplacement d'Ilse Liepa a été annoncé sur scène par Maris Liepa.

[haydn]

Ce soir il y aura une feuille de distribution alors? Et comment avez-vous trouvé le spectacle Aurélie?

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[paco]

j'avais complètement oublié ce spectacle et les affiches ne sont apparues que très très récemment, trop tard pour m'organiser par rapport à la dernière qui est demain soir. Zut, je rate quelque chose qui a l'air très bien, c'est dommage

[haydn]

Page de présentation (en français!) du Théâtre musical Natalya Sats sur le site officiel de la ville de Moscou : http://moscow.ru/fr/guide/entertainment/moscow_children/theatre/index.php?id4=418

Site du théâtre : http://www.teatr-sats.ru (mais là, c'est uniquement en russe)

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[haydn]

La critique est maintenant sur le site de Dansomanie, avec les photos ad-hoc :




09 juillet 2013 : Le Coq d'Or (Abaidulov - Fokine) au Théâtre des Champs-Élysées

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[ElenaK]