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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Mar Mai 24, 2011 8:48 pm Sujet du message: Théâtre de la Ville 2011-2012 |
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Je viens de recevoir le programme de la saison prochaine et je vais faire une tentative d'abonnement ....
Mais pour pouvoir espérer accéder à Cunningham ou Pina Bausch il faut prendre au moins cinq autres spectacles....
A part Robyn Orlin, Keersmaeker ou Israel Galvan, les autres spectacles me laissent assez perplexes !!!!
Quelques avis éclairés ???
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Gracian2
Inscrit le: 25 Nov 2009 Messages: 147 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Juin 07, 2011 2:06 pm Sujet du message: |
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Eclairé ........ je n'aurais pas cette prétention, mais d'après vos précédents commentaires, nous paraissons avoir une orientation commune. Je vous présente donc ma sélection.
James Thierrée dans "Raoul" en janvier. Ce n'est pas un danseur, mais il en a la virtuosité, la grâce, la légèreté, son spectacle est un enchantement. Si vous ne l'avez pas vu (créé l'année dernière) cela vaut la peine.
François Verret n'est pas, strictement parlant, danseur non plus, mais je me risque à suivre cet assemblage très à la mode des multiples media, lui ayant trouvé des qualités dans le passé.
Israel Galvan, un vrai Gitan dont les excès sont authentiques. Même s'il est bien loin de la sobriété voulue par Escudero qu'il invoque, il est sincère avec lui-même.
Christian Rizzo aussi est intéressant pour moi, avec une stylisation très personnelle.
Hofesh Shechter, qui reprend "Uprising" qui nous avait donné un choc il y deux ans, suivi d'un très décevant "Political mother", complètement à côté. Je veux revoir l'excellent "Uprising" et une création.
Cela me permet d'avoir accès aux 3 grands que personne évidemment ne veut rater.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Ven Juin 17, 2011 1:52 pm Sujet du message: |
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La nouvelle saison est (enfin) en ligne - sous forme d'une brochure téléchargeable. Je ne sais pas pourquoi ils attendent aussi longtemps pour la publier, alors qu'elle est connue depuis plus d'un mois peut-être.
http://theatredelaville-paris.com/Publish/media/1078/ThVille_broch_11_12.pdf
Pour les abonnements, voilà ce que le site indique :
Citation: |
ouverture des abonnements le 1er juillet 2011
Les abonnements sont traités par date d’arrivée et dans la limite des places disponibles
SOUSCRIPTION PRIORITAIRE DU 30 MAI AU 30 JUIN
→ pour les abonnés et les titulaires de cartes places à 2 ou place aux jeunes de la saison 2010/2011 ;
→ pour les jeunes de moins de 30 ans.
ATTENTION! La souscription prioritaire se fait UNIQUEMENT par correspondance. |
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Ven Juin 17, 2011 3:57 pm Sujet du message: |
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Cela fait longtemps que la saison est en ligne sous forme de PDF, j'y avais recouru pour préparer mon propre abonnement (envoyé le jour d'ouverture des réabonnements...).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
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Posté le: Sam Juin 18, 2011 1:56 am Sujet du message: |
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Il est aussi possible de réserver certains spectacles via le festival d'automne, notamment le programme Cunningham avec l'assurance d'avoir en général de meilleures places, ou encore Robyn Orlin ou Boris Charmatz. Idem pour les 3 programmes Forsythe à Chaillot.
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Lun Juin 20, 2011 6:43 pm Sujet du message: Re: Théâtre de la Ville 2011-2012 |
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serge1 paris a écrit: |
Je viens de recevoir le programme de la saison prochaine et je vais faire une tentative d'abonnement ....
Mais pour pouvoir espérer accéder à Cunningham ou Pina Bausch il faut prendre au moins cinq autres spectacles....
A part Robyn Orlin, Keersmaeker ou Israel Galvan, les autres spectacles me laissent assez perplexes !!!!
Quelques avis éclairés ??? |
Je serais intrigué de voir le Ponifasio. J'ai vu Tempest l'année dernière à Toulouse. C'est unique, très dérangeant, parfois à la limite du supportable, mais très réussi finalement.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Dim Oct 02, 2011 9:55 am Sujet du message: |
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serge1 paris a écrit: |
D V 8 - Can We Talk About This ? Théâtre de la Ville
Ce spectacle m'a vraiment épaté car ici la danse parvient à donner une force incroyable à des sujets sociaux et politiques extraordinairement difficiles à aborder ...
Non seulement Lloyd Newson et ses danseurs phénoménaux ont énormément de talent, mais ils ont surtout une grande acuité et un grand courage dans la manière d'aborder leur sujet !
Un spectacle court mais qui en dit plus que tous les discours... |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Ven Oct 07, 2011 10:43 am Sujet du message: |
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Ce que fait Lloyd Newson ne ressemble à rien d'autre .
On pourrait dire que c'est du théâtre, mais en définitive c'est surtout de la danse même si c'est un style de danse qui nous paraît bien étrange.
J'aurais bien aimé voir ses productions antérieures. L'art engagé, c'est quand même devenu assez rare...
Mais sur Dansomanie s'intéresserait-on surtout à l'ONP ? Rien sur Trisha Brown à Chaillot par exemple...alors que quand elle est à Garnier, c'est toujours très commenté !
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Dim Oct 09, 2011 12:43 pm Sujet du message: |
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DV8
Can We Talk About This?
Paris, Théâtre de la Ville
6 octobre 2011
Habitué du Théâtre de la Ville, DV8, compagnie fondée en 1986 par Lloyd Newson, revenait y présenter il y a quelques jours, dans le cadre du Festival d'Automne, son nouveau spectacle,Can we talk about this?.
En anglais, DV8 se lit deviate. Très bien, mais qui aujourd'hui dans le monde de l'art ne souhaite pas dévier, autrement dit sortir des sentiers battus? Quoi qu'il en soit, démarche inédite ou pas, DV8 développe son credo radical dans des pièces qui manifestent un double refus réitéré : celui de la séparation traditionnelle entre les genres et celui d'un formalisme chorégraphique qui ne viserait que le plaisir esthétique ou le divertissement du spectateur. Contre l'art pour l'art, DV8 offre un théâtre engagé, contre l'abstraction, DV8 opte pour un théâtre physique – physical theatre, c'est d'ailleurs le petit nom qu'il s'est donné.
Can we talk about this? illustre une nouvelle fois ce parti-pris du réel. Sous forme de petites saynètes – solos, duos ou ensembles – enchaînées de manière ininterrompue, la pièce décline une suite d'épisodes marquants qui ont rythmé l'actualité de ces dernières années : des faits divers locaux aux événements à résonance internationale, comme la fatwa lancée contre Salman Rushdie, l'assassinat du réalisateur Theo Van Gogh ou l'affaire des caricatures de Mahomet. Pour raconter cette "histoire", Lloyd Newson a collecté des témoignages de personnalités politiques, d'imams, de professeurs, de simples gens... et même des films d'archives. A travers eux, il se charge de dénoncer l'échec éclatant du multiculturalisme en Angleterre, lequel a conduit les autorités à accepter, sous couvert de tolérance et de respect d'autrui, l'inacceptable.
Qui se sent moralement supérieur aux talibans? Levez la main!, demande le premier protagoniste à la salle. Quelques mains se lèvent – timidement. Pas un succès. A partir de là, tout se passe comme si la pièce cherchait à opposer à ce silence gêné sa propre logorrhée verbale et physique : mettre des mots, eux-mêmes mis en gestes, sur un silence, celui vers lequel se réfugient prudemment les Occidentaux dès lors qu'il est question de l'Islam. De fait, Can we talk about this? nous saoule de mots de discours, jusqu'à l'étourdissement, superposant les voix et les accents, sans effet ni lyrisme aucun, de manière brute et linéaire – la bande-son de notre temps. La vraie musique du spectacle, elle, est mise en sourdine à l'arrière-plan, décorative, superfétatoire - rien de plus que de la musique lounge. Dans Can we talk about this?, ce sont aussi, tout autant que les êtres, les corps qui parlent, des corps aux couleurs d'une société multiculturelle, partageant la même élégante sobriété dans le vêtement. Leur gestuelle est un couperet, comme réduite à l'essentiel : précipitée, anguleuse, saccadée, mécanique, à l'image de ces morceaux de réel qu'ils miment, différents et pourtant toujours désespérément identiques.
Il y a peut-être un peu de Michael Moore dans Lloyd Newson. On retrouve chez lui le même engagement forcené, le même goût pour une ironie très légèrement grinçante, le même désir politique de toucher le plus grand nombre, quitte à sombrer dans une démonstration qui, à vrai dire, ne fait parfois qu'inverser le manichéisme ordinaire. Le didactisme est ici tellement peu dissimulé que la pièce a l'air de se dérouler dans une salle de classe, lieu symbolique d'émergence de tous les conflits. Comme les talibans, Lloyd Newson prêche à sa manière - réactionnaire - pour nous faire sortir de la torpeur du politiquement correct. Et face à ce qu'il nous propose, il n'y a pas vraiment de choix ni de liberté d'interprétation. Donneur de leçons sans doute, son prêche frappe juste, infiniment, implacable par sa concentration et sa densité conjuguées, solidement charpenté, magnifiquement ponctué. Grâces en soient rendues à lui et à ses onze interprètes, qui réalisent l'exploit de se faire simultanément acteurs et danseurs. Si Can we talk about this? ne cède rien dans son réquisitoire, il ne renonce pourtant jamais à être un spectacle.
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Gracian2
Inscrit le: 25 Nov 2009 Messages: 147 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Oct 10, 2011 11:04 am Sujet du message: |
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Il y a longtemps que je n'ai pas lu, que ce soit dans journal ou revue, une critique aussi lucide et intelligente.
Merci Sophia.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Dim Oct 16, 2011 11:31 pm Sujet du message: |
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Boris Charmatz, Enfant, Théâtre de la Ville
laurence a écrit: |
«Un objet inerte n'est pas nécessairement immobile», cette phrase de Boris Charmatz est mise en exergue sur le programme du Théâtre de la Ville où se donne sa chorégraphie «Enfant».
Boris Charmatz se considère comme le chef de file de la nouvelle vague française, après avoir été un élève de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris. Il a pris la direction du Centre Chorégraphique de Rennes auquel il a donné le nom de «Musée de la danse»…
La vacuité du spectacle répond à la bêtise de la phrase et vice et versa.
Dans un prologue d'une implacable longueur, une grue se libère de ses liens, qui claquent sur les parois noires de la scène, tandis qu'un crochet soulève et repose les corps inertes de trois danseurs.
En fond de scène, un énorme tapis roulant (qui semble être un pilier des différentes oeuvres de Charmatz) désarticule un corps abandonné. Les vibrations de plus en plus puissantes d'un plateau sont transmises aux corps des trois danseurs qui mécaniquement reprennent vie. Rentrent enfin sur scène des adultes portant des enfants inertes, qui vont être déposés ça et là sur la scène, manipulés et caressés comme des objets. On pense aux «Belles endormies» de Kawabata sous le regard voyeur du spectateur. La blancheur de la peau des enfants, de plus en plus mise en évidence par les projecteurs et par le fait qu'au son d'une cornemuse ils vont se mettre à courir électriquement, jetant pulls et chaussettes à travers la scène, fait naitre un malaise et une interrogation : ce style de spectacle est il nécessairement indispensable?
Porteur d'une sensation désagréable d'emphatisme et de perversité, on a envie de conseiller à ce monsieur d'éviter de nous livrer le brouillon d'une ébullition sans queue ni tête. La liberté du créateur ne l'oblige pas forcément à dévider le tournebroche... au Théâtre de la Ville. |
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1324 Localisation: Paris
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