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Pink Lady
Inscrit le: 18 Nov 2010 Messages: 307
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 10:53 am Sujet du message: |
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En fait de visu c'est facile, chez les verts les harpistes et le premier violon solo (dont on distingue à peine le son à force de trémolos) sont des femmes, chez les bleus ce sont des hommes.
De même, si vous voulez différencier de visu l'orchestre du ROH et celui de l'ONP, les premiers sont ceux qui jouent avec un grand sourire, les seconds sont ceux qui sourient seulement lorsque le spectacle est terminé.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 11:12 am Sujet du message: |
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Pour Florestiano, ainsi que je l'avais déjà écrit, auparavant, les deux formations avaient une "couleur" bien définie (je ne parle pas de leur "étiquette de repérage", bleue ou verte...). Et d'ailleurs, encore du temps de Hugues Gall, la direction semblait en tenir compte, dans une certaine mesure, lors de l'établissement de programmes. Les "verts" étaient davantage mis à contribution pour la musique française et la musique italienne du primo ottocento (Rossini, Donizetti etc...), tandis que les "bleus" se voyaient plutôt confier Wagner et Strauss. Aujourd'hui, cela n'a plus vraiment de sens, et il me semble qu'il y a de plus en plus de "panachages" entre les deux orchestres et de musiciens qui passent d'une formation à l'autre en fonction des besoins et des affinités. Mais les spécialistes corrigeront mes propos si je suis dans l'erreur
Pour Pink Lady, je sais qu'il est de bon ton de trouver l'herbe plus verte ailleurs... Pour l’orchestre du Roh, je ne saurais dire, mais en tout cas Vienne ou Berlin, quand il s'agit de musique de ballet, mieux vaut fuir... et pourtant, ils sont auréolés d'une réputation prestigieuse. En revanche, A Amsterdam, le Holland Symfonia, qui officie dans la fosse du Muziektheater pour accompagner le Het Nationale Ballet m'a plutôt agréablement surpris - même si tout n'était pas irréprochable -, alors qu'il s'agit d'un orchestre dépourvu de toute notoriété internationale. |
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 11:49 am Sujet du message: |
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Oui, c'est juste que l'approche consistant à dire "c'était les bleus, donc c'était meilleur" me semblait un peu rapide.
haydn a écrit: |
il me semble qu'il y a de plus en plus de "panachages" entre les deux orchestres et de musiciens qui passent d'une formation à l'autre en fonction des besoins et des affinités |
C'est aussi ce que confirme Christian Merlin dans son bouquin récent en la matière (souvent anecdotique, mais en soi passionnant), sans toutefois laisser entendre qu'il s'agisse d'une flexibilité totale, loin de là.
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cymbales
Inscrit le: 06 Nov 2011 Messages: 283
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 1:21 pm Sujet du message: |
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J'avoue pour ma part apprécier énormément ce ballet, et l'apprécier de plus en plus au fil des représentations. Certes, la scène du débarquement des prostituées reste datée et longuette, et la musique ne s'améliore pas, ne dépassant guère le niveau d'une médiocre bande originale de film hollywoodien, culminant avec le son délicat de ce triangle (?) qui n'est pas sans me rappeler la sonnerie d'appel en classe de la cour d'école au dessus de laquelle vivait ma grand-mère (malheureusement je ne pense pas qu'on puisse en tirer des conclusions sur les qualités proustiennes de la musique de Massenet).
Mais pour le reste : quel plaisir !
J'y suis allée au départ les mains dans les poches, sans avoir jamais lu le roman d'origine, et en me gardant bien de regarder au préalable les captations du Royal Ballet - j'avais trop peur de la comparaison, moins au niveau des couples principaux que du corps de ballet ; et il faut bien reconnaître que les premières représentations que j'ai vues les 23 et 24 avril ont confirmé un peu mes inquiétudes : plein de qualités chez les solistes, mais on ressortait avec l'impression, comme certains l'ont mentionné plus haut, d'un corps de ballet un peu trop lisse, trop propre sur lui pour la chorégraphie de MacMillan et pour un ballet qui porte sur la prostitution et la débauche en s'intéressant plus à la pourriture suintant sous les riches étoffes et les bijoux brillants qu'à ces derniers.
Et je trouve, dès la représentation que j'ai vue la semaine dernière, mais en particulier suite à celles de cette semaine que c'est sur ce point que l'amélioration du corps de ballet est la plus nette : les danseurs se sont visiblement détendues et emparés de leurs personnages avec une théâtralité bien plus affirmée, et l'ensemble fait plaisir à voir : j'ai beau avoir multiplié les représentations, j'ai pu remarquer à chaque fois des nouveaux détails et des petites saynètes auxquels je n'avais pas fait attention avant. Progression qui met en évidence un aspect essentiel de ces grands ballets à histoire de MacMillan : il ne suffit pas d'avoir un beau couple principal et des grands pas de deux, il faut aussi un corps de ballet capable de donner vie à une multitude de personnages et de créer un univers, même si le lien avec l'action principale semble ténu (oui, j'assume tout à fait le fait de tirer cette conclusion après une seule représentation de Romeo and Juliet au Royal Ballet et cette série de Manon).
Au petit jeu de ceux qui se sont ainsi faits remarquer très favorablement : en mendiants, Vigliotti et Alu, qui ont d'ailleurs succédé avec talent à Madin dans le rôle de chef (dans lequel lui-même était très bon, mais je radote en disant que j'aime beaucoup Madin et la personnalité qu'il dégage sur scène et que je souhaite le voir très vite dans des premiers rôles) ; en prostituées, Giezendanner et Bourdon dont le numéro à l'acte II lundi dernier a réussi à faire rire le public et a été chaleureusement applaudi ; enfin dans un plus petit rôle Galloni qui a fait preuve d'une belle attaque à l'acte III.
J'ai beaucoup apprécié Phavorin en GM, pervers absolument vicieux et méchant dès son entrée en scène, ainsi que Houette, notamment pour ce moment dans le pas de trois de l'acte II où Lescaut fait descendre Manon de ses épaules et qu'il caresse la jambe qui lui frôle le visage : Dupont, Bélingard et Houette ont fait cela suffisamment lentement pour que ce dernier semble jouir avec le pied de Manon sur le visage. C'était horriblement malsain et assez génial (Phavorin aussi a ce moment de jouissance, mais après que Manon soit redescendue de ses épaules, c'était un peu moins intense, et je ne l'ai malheureusement pas vu chez Monin).
Pour Lescaut et sa maîtresse, Bullion et Renavand semblent constituer un couple idéal, regroupant technique, performance, sens comique, charisme. Renavand et Bellet ont apporté une touche de vulgarité qui a cruellement manqué à Zusperreguy et Daniel. Le couple Bézard et Bellet de lundi dernier a d'ailleurs été une excellente surprise, lui était très sombre et manipulateur - par contraste celui constitué par Saïz et Daniel mardi soir m'a semblé trop rond, trop tendre et trop propre sur lui. Mais tout cela est un peu du détail par rapport à la performance de Bullion jeudi soir, dont l'acte II était, de bout en bout, sensationnel.
Je passerais vite sur Magnenet, qui est décidement un danseur auquel je n'accroche pas, même si les circonstances font qu'on ne peut pas lui reprocher un partenariat laborieux avec Ciaravola lundi soir, il est resté pour moi invisible dès lors qu'il n'était pas seul en scène.
Les trois autres couples m'ont beaucoup plu, Hoffalt avec son Des Grieux juvénile et impulsif, qui aurait certes pu être plus assuré à l'acte I, mais qui s'est bien rattrapé par la suite ; et je ne trouve pas que Dupont ne sache jouer que sur un seul registre, bien au contraire. Cependant les qualités de ces deux-là s'effacent un peu devant les deux couples formés par Ciaravola et Ganio et Osta et Le Riche (et comme je suis contente d'avoir rajouté les représentations de mardi et jeudi derniers à mon agenda !), qui, chacun dans un registre différent, touchent au sublime.
Je n'ai jamais autant apprécié Ciaravola que dans ce rôle, pas simplement parce que ses jambes y font merveille à l'acte II, mais aussi pour tous les petits détails, les sourires, les regards échangés avec les hommes qui l'entourent, la détresse lors de la scène du viol... Elle semble avoir tout compris du personnage, tant son côté romantique que son goût pour le luxe et la luxure. Et alors que leur Onéguine m'avait laissée froide, son partenariat avec Ganio était bouleversant mardi soir - on pouvait sentir le lien qui les unissait même lorsqu'ils étaient à l'opposé de la scène l'un par rapport à l'autre. La première variation de Des Grieux dansée par Ganio est la meilleure que j'ai vue, beauté des lignes, amplitude du mouvement, musicalité, c'était parfait.
Quant à Osta et Le Riche... je n'ai pas de mots. L'intensité de ce qui se passe entre eux est telle que même les moments de pause et de silence sont bouleversants. Je me sens privilégiée rien que de pouvoir y assister.
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Pink Lady
Inscrit le: 18 Nov 2010 Messages: 307
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 5:35 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Pour Pink Lady, je sais qu'il est de bon ton de trouver l'herbe plus verte ailleurs... Pour l’orchestre du Roh, je ne saurais dire, mais en tout cas Vienne ou Berlin, quand il s'agit de musique de ballet, mieux vaut fuir... et pourtant, ils sont auréolés d'une réputation prestigieuse. En revanche, A Amsterdam, le Holland Symfonia, qui officie dans la fosse du Muziektheater pour accompagner le Het Nationale Ballet m'a plutôt agréablement surpris - même si tout n'était pas irréprochable -, alors qu'il s'agit d'un orchestre dépourvu de toute notoriété internationale. |
Je ne me préoccupe pas ici d'être de bon ton ou pas, j'aurais au contraire été ravie que l'orchestre de l'ONP soit à la hauteur. Je n'ai jamais été à Vienne, ni Berlin, ni Amsterdam, en revanche la première fois que j'ai entendu Manon c'était à Londres, et c'était sans commune mesure avec ce à quoi on a droit depuis le début de la série ici. Je n'ose pas penser que l'orchestre soit mauvais, il semble simplement avoir une bien piètre opinion de cette musique pour ne même pas essayer de l'interpréter autrement. Mardi j'étais en face de la violon soliste, et quel que soit l'orchestre, ballet ou concert, je n'avais jamais vu un soliste jouer avec si peu d'engagement.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 5:45 pm Sujet du message: |
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Pink Lady a écrit: |
haydn a écrit: |
Pour Pink Lady, je sais qu'il est de bon ton de trouver l'herbe plus verte ailleurs... Pour l’orchestre du Roh, je ne saurais dire, mais en tout cas Vienne ou Berlin, quand il s'agit de musique de ballet, mieux vaut fuir... et pourtant, ils sont auréolés d'une réputation prestigieuse. En revanche, A Amsterdam, le Holland Symfonia, qui officie dans la fosse du Muziektheater pour accompagner le Het Nationale Ballet m'a plutôt agréablement surpris - même si tout n'était pas irréprochable -, alors qu'il s'agit d'un orchestre dépourvu de toute notoriété internationale. |
Je ne me préoccupe pas ici d'être de bon ton ou pas, j'aurais au contraire été ravie que l'orchestre de l'ONP soit à la hauteur. Je n'ai jamais été à Vienne, ni Berlin, ni Amsterdam, en revanche la première fois que j'ai entendu Manon c'était à Londres, et c'était sans commune mesure avec ce à quoi on a droit depuis le début de la série ici. Je n'ose pas penser que l'orchestre soit mauvais, il semble simplement avoir une bien piètre opinion de cette musique pour ne même pas essayer de l'interpréter autrement. Mardi j'étais en face de la violon soliste, et quel que soit l'orchestre, ballet ou concert, je n'avais jamais vu un soliste jouer avec si peu d'engagement. |
je n'ai pas trouvé l'orchestre de l'ONP mauvais à l'occasion des 2 représentations de Manon auxquelles j'ai assisté, mais je plussoie sur le fait que celui du Royal Ballet est régulièrement de bonne tenue, et cette année il m'a surpris par les progrès incontestables des cuivres, qui étaient le point faible de cet orchestre depuis quelques années (quasiment aucun couac depuis le début de la saison, chez eux c'est un record)
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frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
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Posté le: Dim Mai 13, 2012 12:47 am Sujet du message: |
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Je livrerai mes impressions à l'issue de la dernière représentation demain mais ce que j'ai vu jusque là m'a agréablement surpris. Quant à la musique, au risque de choquer certains, j'apprécie à la fois la partition qui donne à entendre Massenet. Les nouvelles orchestrations, produites j'imagine pour le Royal Ballet, la font redécouvrir. C'est tellement mieux que la Bayadère....
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Dim Mai 13, 2012 9:01 pm Sujet du message: |
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Des adieux très émouvants - et pailletés d'or - cet après-midi pour Clairemarie Osta, qu'on devrait toutefois encore revoir sur scène pour quelques représentations, à l'occasion de la tournée américaine en juin-juillet. Difficile de parler comme ça, à chaud, de cette matinée bien particulière, mais moi qui n'avais guère été emportée par la première (et qui n'ai guère fréquenté Manon par ailleurs cette année), je dois dire que j'ai trouvé cette dernière somptueuse, notamment pour les deux interprètes principaux, qui nous ont offert des duos intenses et enflammés. Clairemarie Osta n'est pas tout à fait la première soliste que j'ai vue à l'Opéra, mais elle est très certainement l'une des - sinon la - première(s) interprète(s) qui m'ait immédiatement et durablement marquée - elle n'était alors que sujet. Autant dire que j'ai un peu l'impression de vivre là la fin d'un cycle. Pourtant, quand on la voit danser et saluer, timide, presque étonnée d'être ovationnée et remerciée de la sorte par le public et par ses pairs, on a vraiment beaucoup de mal à croire qu'elle a atteint l'âge de la retraite.
Dernière édition par sophia le Dim Mai 13, 2012 11:18 pm; édité 1 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Dim Mai 13, 2012 9:09 pm Sujet du message: |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Dim Mai 13, 2012 9:15 pm Sujet du message: |
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Si l'on en croit le compte twitter de l'Opéra, il y a eu 22 minutes d'applaudissements pour Clairemarie Osta. J'avoue ne m'être pas amusé à vérifier, mais les rappels ont en effet été très nombreux, tout comme les étoiles présentes sur scène pour saluer leur collègue sur le départ :
Isabelle Ciaravola, Aurélie Dupont, Marie-Agnès Gillot, Laetitia Pujol, Laurent Hilaire, Jérémie Bélingard et surtout ses partenaires habituels à la scène, Mathieu Ganio et Benjamin Pech. Et évidemment aussi Laurent Hilaire et Brigitte Lefèvre.
Journalistes et VIP se pressaient dans la salle où l'on a pu voir Ségolène Royal et Thomas Hollande. |
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Ingrid
Inscrit le: 18 Fév 2006 Messages: 195
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Posté le: Dim Mai 13, 2012 9:56 pm Sujet du message: |
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J'ai vu aussi Pierre Lacotte, Ghislaine Thesmar, Wilfried Romoli, Elisabeth Platel, Jean Guillaume Bart et Mathilde Froustey..... en effet un adieu très émouvant avec quelques larmes pour Clairemarie Osta, mais surtout de la retenue.
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cymbales
Inscrit le: 06 Nov 2011 Messages: 283
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Posté le: Dim Mai 13, 2012 10:03 pm Sujet du message: |
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Moi je n'ai vu personne d'autre qu'Osta (bon d'accord, un peu Le Riche et Bullion aussi), et maintenant je suis toute tristesse...
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Dim Mai 13, 2012 11:25 pm Sujet du message: |
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Non je pense que c'était probablement la TV Japonaise qui faisait un reportage. Ils font ça régulièrement lors de galas ou d'événements un peu particuliers. |
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Pink Lady
Inscrit le: 18 Nov 2010 Messages: 307
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