L’Histoire de Manon [ONP 21 04 2012 - 13 05 2012]

[Pink Lady]

Les distributions ont été mises à jour :

lundi 7 mai : Ciaravola / Magnenet / Bézard / Bellet

mardi 8 mai : Ciaravola / Ganio / Saïz / Daniel

mercredi 9 mai : Osta / Le Riche / Carbone / Daniel

jeudi 10 mai : Osta / Le Riche / Bullion / Renavand

vendredi 11 mai : Ciaravola / Magnenet / Carbone / Daniel

dimanche 13 mai : Osta / Le Riche / Bullion / Renavand

Ludmila Pagliero et Christophe Duquenne sont donc retirés des distributions, ce qui est bien dommage car j'aurais bien aimé découvrir l'un et l'autre.
(N'hésitez pas à commenter parce que je commence à me sentir un peu seule ici...)

[Celi]

Dommage....J'étais vraiment dans l'attente de voir Mlle Pagliero....

[sophia]

Moi aussi. Il faut tout de même même penser qu'il y avait six Manon sur la ligne de départ (et je ne compte même pas Laetitia Pujol, ni Myriam Ould Ould-Braham qui n'a jamais été titularisée) et que l'on termine à deux couples et demi en alternance.

[Pink Lady]

Ce que je comprends mal surtout, c'est pourquoi priver Christophe Duquenne de ses dates, alors qu'il n'est pas blessé ?

[Lanou]

Un petit mot pour la représentation vraiment très belle hier soir 7 mai. Avec Ciaravola et Magnenet; pour moi, la distribution la plus équilibrée finalement. C'est typiquement le genre de rôle qu'il faut pour Ciaravola: pas trop technique (elle n'en est plus vraiment à démontrer quelque chose là dedans), un lyrisme exacerbé, et un personnage assez "rebelle", en tout cas pas uniquement passif. Magnenet, avec une certaine candeur, et une certaine fièvre tend vers une passion bien romantique, bien dansée.
Simplicité de A. Bezard, qui s'est pas mal amélioré ces derniers temps, et n'a pas la lourdeur d'autres titulaires dans ce rôle (notamment dans la scène d'ivresse).
Mention à A. Bellet, vraiment excellente dans un rôle pas si mince que ça finalement, et chef des mendiants d'A. Madin très convaincant.
A la limite, c'est plutôt au niveau des décibels que c'était trop fort;)...

[sophsoph]

Je me lance pour la première fois pour vous donner mes impressions de la soirée d’hier soir.

C’était pour moi une découverte de ce ballet (que j’ai décidé d’aller voir la semaine dernière ! Merci à la bourse d’échange de l’opéra !) et je dois dire que j’ai passé une soirée formidable !

Ciaravola était tout simplement sublime et le couple qu’elle formait avec Magnenet fonctionnait parfaitement. On était pris dans leur histoire d’amour. Ciaravola faisait très bien passer le questionnement de Manon entre son amour pour Des Grieux et sa peur de la pauvreté.

Mention spéciale à Mlle Bellet ! J’ai été particulièrement enthousiasmée par son interprétation de la maîtresse de Lescaut.

En conclusion, une soirée magnifique (malgré un petit problème entre les deux tableaux de l’acte I) !

[Florine]

Heureusement que Mlle Osta ne soit pas encore partie à la retraite!

[haydn]

Oui, mais c'est un peu triste pour Christophe Duquenne, dont les deux représentations ont été supprimées, et qui avait pourtant - au moins sur le papier - tout ce qu'il fallait pour faire un excellent Des Grieux. Pour Ludmila Pagliero, c'est certes ennuyeux, mais elle est étoile, et elle aura certainement encore l'opportunité de danser Manon au cours de sa carrière.

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[Florestiano]

Bouleversé et ébloui. Isabelle Ciaravola n'en finit pas de nous ravir. Elle porte son rôle à un tel degré d'appropriation qu'elle fait oublier que Manon est une adolescente. Il faut dire qu'elle n'a plus vraiment le physique idoine et qu'elle fait très dame du monde sophistiquée dans ses riche fourrures. Pour autant, c'est une actrice d'exception et elle sait comment faire croire à ses relations avec ses Lescaut et ses des Grieux.
Ses jambes sont merveilleuses, ses minauderies jubilatoires, ses jeux de bras et de main extrêmement démonstratifs. Je partage sans réserve les louanges qui ont pu être rapportées ici. C'est un pur bonheur.
Grande Dame, immense Tatiana (et, pour moi, Giselle inoubliable) ; sublime Manon désormais.

Et quand elle danse avec un Mathieu Ganio avec lequel elle est en totale symbiose (représentation du 8 mai), on est traversé d'émotion de bout en bout - du troisième rang, à quelques mètres, l'expérience est fascinante. Mathieu Ganio, qui ajoute désormais à ses qualités techniques connues et ses lignes toujours aussi belles de réels efforts d'acting. Ce n'est probablement pas dans ce type de rôles qu'il me convainquait le plus jusqu'à présent, mais on sent qu'il entre petit à petit dans une maturité qui laisse présager du meilleur.

Moins de fusionnel avec Florian Magnenet (représentation du 7 mai) ; peut-être le temps de répétition n'a-t-il pas été aussi important, mais Isabelle tire ses partenaires vers le haut. Florian a été un des Grieux tout à fait acceptable. On attend de voir ce que cela donnera vendredi, avec un peu plus de répétitions.

Audric Bézard (7 mai) déçoit beaucoup en Lescaut, singulièrement dans le II, où l'ivresse se résume à la claudication - des variations beaucoup trop altières (en particulier dans ses expressions de visage) pour être crédibles et un jeu périphérique bien peu convaincant, là où Bullion ne se départissait jamais de son ivresse, même lorsqu'il n'était pas sur le devant de la scène.
Yann Saïz (8 mai) en revanche campe un Lescaut très équilibré ; moins d'excès dans le jeu que Bullion mais une présence de tous les instants.

Bon, le chef et l'orchestre font bien peu d'efforts pour alléger la partition de Massenet. Je n'aime cette musique que dans les pas de deux, où elle est plus transparente et où la chorégraphie est vraiment en phase.

[édité par la modération]

[Florestiano]

haydn a édité des propos certes un peu virulents (désolé de m'être emporté) !

Mais enfin, j'ajouterais tout de même qu'il est un peu énervant de se retrouver à voir sur la semaine Ciaravola-Ciaravola-Ciaravola-Osta quand on devait initialement voir Lestestu-Ciaravola-Pagliero-Osta.

Cela pose de sérieuses questions quant à la gestion de la compagnie.

[fandorine]

Encore une belle représentation ce 10 mai avec Clairemarie Osta et Nicolas LeRiche. Dans l'acte 1, leur joie de danser ensemble éclate sur la scène.
Personnellement, je les trouve plus attendrissants que le couple Isabelle Ciavarola / Mathieu Ganio, vus le 27 avril, qui étaient plus dans la tragédie.
Quelques photos du couple vedette, de Lescaut (S Bullion), de la troupe.

[Florestiano]

Puisque le sort et la valse des distributions en ont décidé ainsi, je me dois d'encore vous infliger une ode à Ciaravola, que j'ai trouvée ce soir d'une noirceur plus marquée ; ce n'est qu'au III que son personnage, compte tenu de la situation, devient plus attachant. Le sommet, outre le pas de deux final qui, sans atteindre les pics d'incandescence de mardi soir avec Ganio, prenait à la gorge, a été pour le deuxième acte, avec un solo du bal étourdissant de magnétisme (notamment au début, lorsque tous les protagonistes sont figés sur scène). Étonnante à voir, cette artiste, qui se fait tour à tour enjôleuse, amoureuse sincère, manipulatrice, âme perdue, soeur aimante, qui nous offre mille nuances. Trois fois en quelques jours, même si c'est un plaisir de la voir à chaque fois, c'est un peu frustant dans une optique purement balletomane - heureusement que c'est une danseuse dont je me lasse peu (mais ce n'est pas moi qui ai lancé des applaudissements à son entrée sur scène, comme le font les russes pour saluer leurs stars ).

Ce soir, j'ai trouvé Magnenet plus détendu que lundi, mais le partenariat restait un brin distant, un tantinet tendu ; en particulier certains portés, même s'ils étaient toujours globalement réussis, laissaient paraître les efforts et la concentration du danseur sur ses gestes, privant certains passages du naturel confondant, de l'évidence qu'il y avait entre Ciaravola et Ganio. Le jeu s'est fait plus convaincant aussi ; mais diable, pourquoi cet indécrottable sourire bêta tout au long du I ? C'est à partir du pas de deux avant la scène de cartes que Florian donne plus de consistance et de personnalité à son Des Grieux et commence à tenir tête à Manon tout en lui témoignant des élans passionnés. Il lui aurait peut-être fallu une troisième soirée pour totalement trouver sa voie.

Ils sortent essorés de la représentation, l'esprit encore ancrés dans leurs personnages. Même ces premiers saluts sont très émouvants à voir.

Si Alessio Carbone m'a assez plu en Lescaut, j'ai trouvé qu'il était tout de même très mal assorti à Des Grieux - le contraste physique (en termes de taille) déséquilibre totalement les scènes où ils dansent tous les deux.

Sinon, les mendiants sont tous irrésistibles de drôlerie - et bien sûr Madin fait un chef aussi génial que son Fakir ! J'ai oublié de signaler la chose dans mes précédents posts, mais les gentilhommes Bittencourt-Raveau-Rateau sont tous les trois délicieux. Il serait tout de même temps de confier à Bittencourt des rôles un peu plus consistants.

Je ne déplore qu'un orchestre incroyablement mollasson ce soir. Gros coup de mou de Koen Kessels, qui par moment laissait totalement filer l'orchestre sans maîtriser des cuivres qui dictaient - peu avantageusement d'ailleurs - leur loi. Il nous avait habitué à mieux sur cette série...

[haydn]

A priori, hier soir, c'était l'orchestre "bleu", qui, sur cette série, aux dires de ceux qui sont allés voir plusieurs représentations, était plutôt meilleur que le "vert"...

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[Florestiano]

A priori, peut-être. A posteriori, la direction était bien moins performante hier soir, avec des décalages étonnamment nombreux et des déséquilibres sonores jusqu'à présent inouï.

Après, qu'au plan instrumental les bleus soient meilleurs que les verts, c'est bien possible - mon calendrier a fait que, en plus de la première, je ne pouvais assister qu'aux représentations de cette semaine, je ne peux donc pas avoir d'avis sur l'ensemble de la série.
Je n'ai aucune idée de qui jouait lundi et mardi derniers et franchement, compte tenu du niveau général de l'orchestre de l'Opéra de Paris, je mettrais quiconque au défi de faire la différence entre les deux orchestres dans une écoute à l'aveugle - querelle plutôt musicale que balletomane...

[Pink Lady]

En effet, les solistes sont meilleurs, mais l'ensemble est beaucoup plus mou. J'avais déjà eu cette impression en l'entendant mardi 22 avril, et j'avais alors accusé les baignoires de la mauvaise sonorité, mais l'excuse ne tient plus lorsqu'on est au dessus de l'orchestre. (De fait, on distingue très bien les deux...)