Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
doudou
Inscrit le: 03 Mai 2005 Messages: 1128 Localisation: PARIS
|
Posté le: Mar Avr 24, 2012 12:24 pm Sujet du message: |
|
|
Vu hier soir.
Belle soirée en effet. Sur Aurélie Dupont je serai un peu moins sévère. J'ai trouvé sa prestation plus engagée que dans la Bayadère, même si je n'ai pas retrouvé l'urgence de danser qu'elle avait avec Jean-Guillaume Bart. Je les avais vus tous les deux pas encore étoiles à la fin des année 90 et c'était très prenant. Mais cela était quand même très bien dans sa manière un peu distanciée mais qui apporte quelque chose au rôle. J'ai eu un peu peur pour Josua Hoffalt au début, mais après il a été très bien et a bien interprété son personnage. Bélingard et Zusperreguy étaient aussi bien dans leur partie. J'attends de voir d'autres distributions de ce ballet qui est une bien belle chose.
|
|
Revenir en haut |
|
loo
Inscrit le: 20 Avr 2012 Messages: 2
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Mar Avr 24, 2012 4:56 pm Sujet du message: |
|
|
Il n'y a pas de mal loo, et c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai pas édité votre message. |
|
Revenir en haut |
|
Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1796
|
Posté le: Mar Avr 24, 2012 7:46 pm Sujet du message: |
|
|
Finalement Florian Magnenet dansera aux côtés de Ludmila Pagliero les 3 et 7 mai.
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Mar Avr 24, 2012 8:34 pm Sujet du message: |
|
|
Merci pour l'information Jonquille. Je ne sais pas s'il est arrivé quelque chose à Agnès Letestu, mais j'avoue qu'au vu de certains portés particulièrement acrobatiques et dangereux que l'on trouve dans la chorégraphie de Manon, j'avais quelques appréhensions quant à la manière dont Florian Magnenet allait se tirer d'affaire. Avec Ludmila Pagliero, ça sera évidemment plus aisé pour lui. |
|
Revenir en haut |
|
jigara
Inscrit le: 11 Nov 2011 Messages: 62 Localisation: France
|
|
Revenir en haut |
|
nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
|
Posté le: Jeu Avr 26, 2012 11:36 am Sujet du message: |
|
|
9 ans après, retour à Manon... J'avais découvert Manon en 2003, à l'occasion de deux représentations où avaient brillé, chacune à sa façon et pas l'une plus que l'autre, Aurélie Dupont (de retour de blessure) et Sylvie Guillem. Depuis, j'avais simplement vu le DVD londonien, brillantissime.
Le hasard fait bien les choses, puisque c'est Aurélie Dupont que je retrouve 9 ans plus tard, avec un partenaire qui venait à peine d'être engagé dans le ballet en 2003.
J'aime bien ce ballet, et le fait que j'ai vu cette soirée avec plaisir en est le témoignage étant donné l'humeur massacrante qui m'avait accompagné tout au long de la journée d'hier (eh oui, ça arrive à tout le monde). J'aime bien ce ballet pour sa chorégraphie, à vrai dire, moins pour ce qui l'entoure : les décors poussiéreux, kitsch et mal fichus de Nicholas Georgiadis ; et surtout l'épouvantable musique de Massenet, qui pousse le maniérisme et le sentimentalisme à un paroxysme de vulgarité rarement atteint. Je vais faire plaisir au grand admirateur de Minkus qu'est Haydn : à côté de cette sucrerie écoeurante, la musique de La Bayadère est une admirable épure, pleine d'idées musicales neuves, avec un enthousiasmant sens du théâtre.
Bref, pour en venir aux danseurs, de façon collective d'abord. On est heureusement loin de la débâcle du corps de ballet que chacun a pu constater lors des dernières Bayadères, et le niveau d'ensemble est tout à fait honorable. Pour autant, ce qui ne me ravit pas dans tout cela, c'est que les danseurs ne parviennent pas à sortir de leurs gonds ; tout ceci est fait dans une élégance de bon ton qui est ici hors jeu, parce que, face aux exigences d'expressivité du ballet de McMillan, elle conduit à une fadeur généralisée qui donne une impression globale de manque de rythme. Prenez Muriel Zusperreguy : c'est une danseuse que j'aime beaucoup, que je me réjouis de voir depuis quelque temps un peu plus souvent distribuée - mais ici, dans un rôle "bigger than life", exubérant, c'est trop timoré. Très joli, très solide, mais pas suffisant ici...
Jérémie Bélingard, lui, ne me convainc pas plus que d'habitude : il affiche comme d'habitude une espèce d'engagement jusqu’au-boutiste, tendance artiste maudit qui se brûle dans son art, mais ce n'est que de l'affichage, et il n'y a guère d'idée derrière tout ça, guère de construction du personnage, guère de style. J'attends avec impatience les autres titulaires du rôle.
Du côté des solistes principaux, j'ai beaucoup aimé - avec les réserves ci-dessus pas entièrement abolies pour autant - Josua Hoffalt, qui après tout souligne bien la caractère timoré et inadapté du bon garçon sorti du droit chemin. Danse solide, présence en scène très honorable, du beau boulot. Aurélie Dupont, elle, est un peu plus problématique : pour une danseuse à un an de l'âge de la retraite, toute sévérité excessive serait à proscrire, et on pourrait citer bien des danseuses qui n'en étaient plus là, et depuis longtemps, à ce stade de leur carrière (et même aujourd'hui, les deux autres prochaines retraitées n'ont plus cette plénitude radieuse). Ceci étant dit, il faut bien avouer que, dès le premier pas de deux, elle semble puiser désespérément dans ses réserves pour compenser le souffle qui vient à lui manquer ; d'où l'impression d'un partenariat déficient, marqué par de nombreux micro-incidents (jamais plus que micro, c'est déjà ça), qui est en réalité une manière de compenser les limites physiques de la danseuse.
On a vu, j'en suis conscient, comptes-rendus plus enthousiastes, mais après tout ce n'est pas si mal...
|
|
Revenir en haut |
|
anne-so
Inscrit le: 13 Nov 2010 Messages: 15
|
Posté le: Jeu Avr 26, 2012 6:18 pm Sujet du message: |
|
|
haydn a écrit: |
Merci pour l'information Jonquille. Je ne sais pas s'il est arrivé quelque chose à Agnès Letestu, mais j'avoue qu'au vu de certains portés particulièrement acrobatiques et dangereux que l'on trouve dans la chorégraphie de Manon, j'avais quelques appréhensions quant à la manière dont Florian Magnenet allait se tirer d'affaire. Avec Ludmila Pagliero, ça sera évidemment plus aisé pour lui. |
Vous avez malheureusement raison Haydn, Agnès Letestu s'est blessée au cours d'une répétition lors d'un porté. Quel dommage, j'aurais bien aimé la voir dans ce rôle!
|
|
Revenir en haut |
|
Pink Lady
Inscrit le: 18 Nov 2010 Messages: 307
|
Posté le: Ven Avr 27, 2012 1:11 am Sujet du message: |
|
|
nabucco a écrit: |
les décors poussiéreux, kitsch et mal fichus de Nicholas Georgiadis ; et surtout l'épouvantable musique de Massenet, qui pousse le maniérisme et le sentimentalisme à un paroxysme de vulgarité rarement atteint. Je vais faire plaisir au grand admirateur de Minkus qu'est Haydn : à côté de cette sucrerie écoeurante, la musique de La Bayadère est une admirable épure, pleine d'idées musicales neuves, avec un enthousiasmant sens du théâtre. |
Autant je comprends ce qu'on peut reprocher à Minkus, autant j'avoue être un peu dépassée par cette analyse... je ne vois guère le mal pour une musique d'être "sentimentale" ? Quant à la vulgarité, elle me semble plutôt de circonstance...
Maintenant il est vrai que si un orchestre est en mesure de nous faire ressortir tous les défauts de Massenet, c'est bien celui qui officie dans la fosse de l'Opéra de Paris en ce moment. J'ai bien failli ne pas reconnaître la musique que j'avais tant aimée au ROH quand je l'ai entendue pour la première fois ici.
|
|
Revenir en haut |
|
Pink Lady
Inscrit le: 18 Nov 2010 Messages: 307
|
|
Revenir en haut |
|
nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
|
Posté le: Ven Avr 27, 2012 9:13 am Sujet du message: |
|
|
Pink Lady a écrit: |
nabucco a écrit: |
les décors poussiéreux, kitsch et mal fichus de Nicholas Georgiadis ; et surtout l'épouvantable musique de Massenet, qui pousse le maniérisme et le sentimentalisme à un paroxysme de vulgarité rarement atteint. Je vais faire plaisir au grand admirateur de Minkus qu'est Haydn : à côté de cette sucrerie écoeurante, la musique de La Bayadère est une admirable épure, pleine d'idées musicales neuves, avec un enthousiasmant sens du théâtre. |
Autant je comprends ce qu'on peut reprocher à Minkus, autant j'avoue être un peu dépassée par cette analyse... je ne vois guère le mal pour une musique d'être "sentimentale" ? Quant à la vulgarité, elle me semble plutôt de circonstance... |
Il y a une différence entre sentiment et sentimentalité, ou sentimentalisme. L'expression d'un sentiment n'est pas contradictoire avec la pudeur; le sentimentalisme, à l'inverse, c'est l'exhibitionnisme du sentiment, et c'est le créneau de Massenet. Quant à la vulgarité, Massenet ne nous la montre pas (ce qui serait, en effet, parfaitement légitime ici), ce sont ses moyens musicaux qui sont vulgaires.
Citation: |
Maintenant il est vrai que si un orchestre est en mesure de nous faire ressortir tous les défauts de Massenet, c'est bien celui qui officie dans la fosse de l'Opéra de Paris en ce moment. |
Je sais que vous le savez, mais ce n'est pas forcément le cas de tous les Dansomaniaques : il y a deux orchestres en alternance dans la fosse ; vous êtes visiblement tombée à chaque fois sur le mauvais, alors que c'était le meilleur des deux mercredi soir. Ce qui ne rend pas la musique de Massenet plus supportable pour autant, d'ailleurs, je dirais presque que c'est le contraire.
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Ven Avr 27, 2012 10:19 am Sujet du message: |
|
|
L'Orchestre de l'Opéra n'est pas forcément responsable de la mauvaise qualité de la musique qu'on lui fait jouer. Le soir de la première, en tout cas, hormis quelques soucis aux trombones, sa prestation était correcte.
La distinction entre les deux formations qui officient dans les fosses d'ONP n'est plus aussi pertinente que par le passé dans la mesure où il y a de plus en plus de "panachages" d'effectifs entre les "bleus" et les "verts", avec des musiciens qui passent d'un groupe à l'autre.
Avant, il y avait une nette différence de sonorité entre les verts (plus "français", plus clairs, avec des cordes un peu plus acides, des cuivres au timbre plus blanc) et les bleus, plus ronds, plus "germaniques". Rien qu'à l'oreille, on pouvait savoir à laquelle des deux formations on avait affaire, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
Comme nabucco, je déteste la musique de Massenet, complaisante et sucrée jusqu'à l'écoeurement. Mais à la décharge du compositeur, il faut rappeler qu'il s'agit la d'orchestrations récentes - avec, en bonus, quelques interpolations incongrues - réalisées de manière très maladroite. On se retrouve face à un problème similaire avec "Mayerling", du même MacMillan, avec des arrangements épouvantables de pièces de Liszt, que l'on pourrait difficilement suspecter d'avoir écrit de la mauvaise musique. La principale "vertu" de ces bricolages est néanmoins de pouvoir percevoir des droits sur des oeuvres qui seraient autrement tombées dans le domaine public (l'arrangeur étant protégé comme s'il était l'auteur principal)... |
|
Revenir en haut |
|
serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
|
Posté le: Ven Avr 27, 2012 12:00 pm Sujet du message: |
|
|
On peut trouver chez Lizst également une bonne part de musique médiocrement inspirée !
La caractéristique principale de la musique de Massenet ne me paraît pas être la vulgarité mais plutôt une grande banalité harmonique.
Massenet peut être capable parfois de moments de grande inspiration mais il semble qu'il était surtout un bon commerçant et qu'il servait la soupe dont raffolait son public.
La vulgarité était surtout inhérente à l'opéra français du 19° siècle et il n'est pas d'exemple où l'on ne trouve pas au moins quelques moments de grande vulgarité...
Pour en revenir au ballet de Macmillan, je trouve au contraire que la partition est assez bien bricolée avec pour chaque pas de deux un beau crescendo paroxysmique ...
|
|
Revenir en haut |
|
pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
|
Posté le: Ven Avr 27, 2012 4:14 pm Sujet du message: |
|
|
Quelle sévérité, Haydn et Serge 1 envers l'opéra français et en plus pour Liszt! Vulgaires, Berlioz, Gounod, Bizet et Delibes? Je ne vous suis pas.
Quant à Massenet, s'il a cédé à la demande et à la facilité, je tiens Werther et Manon, oeuvres du début, pour des chef-d'oeuvres. La Manon de MacMillan est un ramassis de fonds de tiroirs car il s'agissait d' éviter la vraie Manon ainsi que les airs archi-connus, qui sont comme par hasard ce qu'il y a de meilleur. La réorchestration sirupeuse finit de faire tourner la sauce.
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Ven Avr 27, 2012 4:34 pm Sujet du message: |
|
|
Pedro, mon opinion sur la musique française du XIXeme n'est pas aussi radicale que celle de serge1 paris. Je me garderai bien de mettre Berlioz, Gounod ou Delibes - que je trouve personnellement souvent très intéressant - ou encore Edouard Lalo, dont j'ai eu la chance de jouer, à l'orchestre, le Roi d'Ys, dans le même sac que Massenet, dont les mélodies nappées de sirop de jujube m'horripilent.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse y avoir aussi des passages vulgaires ou ratés dans Les Troyens. Mais Berlioz a constamment cherché à innover, à trouver des formes et des sonorités nouvelles, souvent en avance sur son époque. Massenet, lui, a, comme le dit serge1 paris, surtout écrit ce que son public voulait entendre... |
|
Revenir en haut |
|
|