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Gonfu
Inscrit le: 10 Juin 2011 Messages: 87
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Posté le: Sam Juin 25, 2011 3:08 pm Sujet du message: Les compagnies françaises (généralités) |
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Bonjour,
J'ai découvert récemment le monde de la danse classique (comme pour l'opéra : beaucoup de préjugés, une soirée par curiosité et le coup de foudre) et je me pose donc beaucoup de questions.
Je sais que l'univers de l'art dans lequel baigne la danse classique s'oppose à toute classification ou listing mais pourriez-vous quand même me faire la liste des compagnies françaises incontournables (sans vouloir faire de jugement de valeur ou ignorer les "petites" compagnies). J'entends par là les compagnies professionnelles pouvant réaliser une saison régulière dans leur propre théâtre. J'entends souvent parler des compagnies suivantes mais il doit y en avoir d'autres :
Ballet de l'Opéra National de Paris
Ballet du Capitole (Toulouse)
Ballet de Bordeaux
Ballet de Biarritz
Ballet de Marseille
Ballet de l'Opéra National du Rhin (Mulhouse)
Ballet de Lorraine (Nancy)
Mise à part le Ballet de l'Opéra National de Paris (env. 150 danseurs), j'ai l'impression que la majorité des compagnies françaises tournent autour de 30/35 danseurs, ce qui est peu pour monter un ballet comme le Lac des Cygnes. Quelles compagnies françaises ont un effectif suffisant pour danser un tel ballet ?
La France compte 19 CCN (Centre de Chorégraphie National). Est-ce que chaque CCN comporte sa propre compagnie ou est-ce seulement un lieu de formation ? Il y a un CCN à Grenoble mais je ne crois pas qu'il y ait de compagnies, inversement Toulouse à une compagnie et pas de CCN... exceptions ou généralités ?
Ces CCN forment des danseurs français alors pourquoi autant d'étrangers dans les compagnies françaises ? Le système français ne peut-il pas rivaliser avec des pays ou l'apprentissage commence très tôt et très intensivement ? Les étrangers sont attirés par la réputation historique du ballet français, plus que par leurs compagnies nationales ?
Quelle est l'importance du label National ? J'ai entendu dire que c'était (tout comme les CCN) une manière d'imposer le style et la suprématie parisienne mais j'ai aussi entendu dire que beaucoup de compagnies recherchent ce label (aides financières, notoriété,... ?).
Merci pour votre éclairage !
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Sam Juin 25, 2011 4:22 pm Sujet du message: |
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Il faudrait que quelqu'un très au fait des arcanes de l'administration puisse vous répondre, gonfu.
Pour les CCD, certains ont été créés ex-nihilo, d'autres sont d'anciennes compagnies classiques qui ont été transformées, souvent au cours des années 1970-1980, époque ou le ballet en tutu était perçu comme "ringard". Pour les élus locaux, cela avait un double avantage : faire "moderne", en flattant l'électorat du même coup, et d'autre part, permettre des économies budgétaires dans la mesure où une compagnie contemporaine d'une quinzaine de danseurs revient mois cher qu'une troupe classique qui doit en compter au minimum une trentaine pour être viable (sans parler du coût des décors, costumes, orchestre, etc, si l'on veut présenter un ballet romantique dans des conditions acceptables).
L'obtention du label "National" délivré par le Ministère de la Culture implique, en échange de subventions, un certain nombre de contraintes au niveau de la programmation (nombre minimal de spectacles à assurer par an, commandes d’œuvres nouvelles, etc...). Il me semble que le Ballet (et l'opéra d'ailleurs) du Capitole de Toulouse avait jusqu'à présent délibérément choisi de ne pas demander ce label afin de préserver sa "souveraineté".
Les CCN ont la plupart du temps une compagnie qui leur est associée, mais sont indépendants des théâtres, à l'exception notable du Ballet du Rhin, qui est intégré à la structure de l'Opéra National du Rhin. La création des CCN, outre les motivations politiques évoquées plus haut, obéissait aussi à une demande forte des chorégraphes et directeurs de troupes, qui ne voulaient plus être dépendants, en matière de programmation notamment, des directeurs de théâtres qui, de facto, étaient leurs supérieurs hiérarchiques. C'est d'ailleurs ce qui a motivé le récent rififi au Ballet Royal de Flandre, en Belgique, dont la structure était assez similaire à celle de nos CNN. Pour des raisons d'économies budgétaires, les autorités flamandes ont voulu réintégrer, sur le plan administratif, la compagnie de ballet au sein du Vlaamse Opera (Opéra Flamand, qui regroupe les théâtres d'Anvers et de Gand). Chose dont la directrice, Kathryn Bennetts, ne veut évidemment pas entendre parler, car elle se retrouverait placée sous l'autorité d'Aviel Cahn, l'administrateur du Vlaamse Opera.
En ce qui concerne les danseurs étrangers, il se passe la même chose que pour les orchestres : les règlements édictés par la Commission de Bruxelles et le parlement européen impose d'ouvrir les recrutements aux ressortissants de tous les états de la Communauté européenne, alors qu'auparavant, les troupes classiques se fournissaient principalement auprès des écoles municipales et/ou nationales de danse qui étaient généralement associées aux théâtres. |
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Sam Juin 25, 2011 5:05 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Il me semble que le Ballet (et l'opéra d'ailleurs) du Capitole de Toulouse avait jusqu'à présent délibérément choisi de ne pas demander ce label afin de préserver sa "souveraineté".
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Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'une volonté du côté de Toulouse.
Il est vrai que le financement est essentiellement municipal (je n'ai pas les chiffres sous la main mais je peux les retrouver au besoin). Cela n'empêche des créations chaque année, aussi bien côté lyrique que côté danse.
A noter aussi que le théâtre du Capitole avait une réputation quasi-internationale bien avant qu'on ne décerne des label "National". C'est peut-être une raison supplémentaire, outre le côté "frondeur" du peuple toulousain.
Sinon Bordeaux a le Lac à son répertoire, et fait appel à des danseurs surnuméraires en pareil cas.
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Sam Juin 25, 2011 5:09 pm Sujet du message: |
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Les recrutements sont ouverts à tous, sans distinction de nationalité.
Et il y a des danseurs français à l'étranger.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Sam Juin 25, 2011 11:14 pm Sujet du message: |
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Il y a aussi le Ballet de l'Opéra de Lyon et le Ballet Nice Méditerranée, distincts des CCN. Le Ballet Biarritz et le Ballet de Lorraine sont des CCN, le premier créé ex nihilo, le second issu d'une ancienne troupe classique.
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Dim Juin 26, 2011 12:53 am Sujet du message: |
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Le "peuple toulousain" n'a rien à voir dans l'histoire, du moins en ce qui concerne l'opéra (le "peuple", force agissante de l'histoire...) : c'est bien Nicolas Joel qui n'a jamais voulu demander le label, considérant que ce serait accepter des contraintes pour quelques sous, puisque l'Etat ne participe de toute façon qu'à la marge au financement des opéras nationaux.
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Jeu Juin 30, 2011 4:37 pm Sujet du message: |
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J'ai les chiffres toulousains publiés concernant le budget 2010:
Total (hors orchestre, qui lui est National): 21,868 millions d'euros
Financement:
Ville de Toulouse : 75,60 %
État : 6,12 %
Recettes propres : 18,28 %
Si quelqu'un a les mêmes chiffres pour un Théâtre National (hors ONP), ça m'intéresse.
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