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La Source [J.G. Bart, ONP, 22/10 - 12/11/2011]
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Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1786

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 9:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mathias Heymann est blessé, il est remplacé par Alessio Carbone.

http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/Saison_2011_2012/Ballets/decouvrir.php?lang=fr&CNSACTION=SELECT_CONTENT&content_id=2259&content_type=text&event_id=2127


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22085

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 10:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il a également disparu des distributions d'Onéguine. Il est remplacé par Josua Hoffalt sur la première.


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3547

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 11:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce soir je suis retourné voir une deuxième fois la 2e distribution (Ould-Braham, Zusperreguy, Hoffalt, avec Allister Madin au lieu d'Alessio Carbone). Pour ceux qui étaient à la première de cette distribution (le 25 octobre), retournez-y (si toutefois cette distribution est encore programmée d’ici la fin de la série), ça a beaucoup évolué ! Déjà le 25 c'était incomparablement meilleur que la distribution de la création du 22/10, mais ce soir c'était carrément une autre dimension.

Ce n'est pas tellement du côté de Myriam Ould-Braham qu'est venue la surprise, elle maîtrisait déjà très bien son rôle le 25/10 et elle reste en parfaite adéquation avec le personnage de Naïla, qu'elle respire avec beaucoup de naturel.

La surprise, et de taille, est venue des deux autres interprètes principaux. Muriel Zusperreguy a maintenant dépassé la tension de la prise de rôle, réussissant désormais à camper un personnage d’une présence indéniable. De son côté, Josua Hoffalt est l’énorme surprise de la soirée : le 25/10 on sentait bien çà et là des velléités de faire quelque chose de ce rôle impossible de Djemil, ce soir il a carrément atteint la sphère d’une véritable interprétation, rayonnant, charismatique, et très convaincant, faisant de Djemil un personnage d’une épaisseur insoupçonnée. Bien entendu je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un grand rôle, mais ce soir Mr Hoffalt a réussi à démontrer que Djemil était autre chose qu’un simple jouvenceau, affirmant çà et là un caractère très volontaire dans sa quête de conquérir Nourreda.

La progression de ces deux interprètes a enfin permis au Pas de Deux Nourreda-Djemil du dernier tableau de révéler sa force dramatique, que l’on ne faisait que deviner les soirées précédentes, ce qui provoquait une certaine frustration. Et, pour la première fois, la fin du ballet était émouvante, révélant qu’en soi le sacrifice de Naïla, même merveilleusement interprété par Myriam Ould-Braham, ne peut suffire à émouvoir s’il ne se passe rien du côté des deux autres personnages. Ce soir leurs visages embués, plus résignés qu’heureux de leur sort, les abandons amers de Nourreda dans des bras d’un Djemil la soutenant à peine, le regard hésitant tourné vers Naïla, a constitué une dimension inattendue à la conclusion de ce ballet, lui conférant enfin un certain poids émotionnel.

Nombreux rappels et ovations de la part d’une salle très pleine (avec gros succès personnel pour Allister Madin), cela fait plaisir pour un ballet qui le mérite réellement !

Festival de couacs dans la fosse d’orchestre – d’abord les cors, puis les trompettes, puis les unissons des cordes-, mais comme le public redouble d’ovations quand le chef fait lever l’orchestre pour saluer, j’en conclus que les gens sont contents comme ça et que les musiciens ont bien raison de ne pas chercher à corriger ces problèmes déjà présents en octobre.


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petitflo



Inscrit le: 30 Sep 2009
Messages: 33

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 11:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je souscris à 200% au message de Paco !

L'interprétation des rôles principaux a en effet beaucoup gagné en assurance, en caractère, et ce soir le spectacle était grandiose devant une salle extrêmement réceptive. Troisième fois pour moi que je voyais cette distribution, et ce soir on a pu observer avec joie des retours des solistes sur le devant de la scène, après des variations solos, pour remercier le public enthousiaste. Ceci peut-être est-il le signe qu'on a à faire à un grand ballet qui a plus que sa place dans le répertoire de l'Opéra de Paris ?

J'ai, comme Paco, eu l'impression d'observer plus de liberté et plus d'expressivité que dans les premières représentations, en particulier chez Nourreda/Muriel et Djémil/Josua. Ceux-ci semblent se familiariser avec leur rôle et l'incarner avec plus de confiance. Il faut dire que pour ces jeunes danseurs, la tâche n'était pas simple d'avoir à construire et à forger ces rôles, puisqu'ils n'ont pu s'appuyer sur aucun repère de la part de danseurs qui auraient pu les précéder. Les 2 derniers tableaux du 2nd acte étaient en effet très fort, et grand merci à Josua Hoffalt et Muriel Zusperreguy qui ont admirablement interprété cette intense dispute amoureuse. Il faut une nouvelle fois, je pense, saluer le travail merveilleux de JG Bart : c'est grâce à la solidité, à la finesse et à l'intelligence de sa chorégraphie que cette émergence de personnages, et d'émotions est rendue possible. Quelle belle musicalité (exceptés les cuivres et vents défaillants de l'orchestre, on ne peut pas tout avoir...) dans cette partition surtout dans le 2e acte et dans les derniers tableaux ! Quelle belle musicalité également dans la chorégraphie qui semble (excuez-moi par avance...) en couler de source !

Alister/Zaël a été très applaudi, tout comme Fabien Revillion, Pierre-arthur Raveau, Adrien Bodet, et le sensationnel Hugo Vigliotti (déjà superbe en soliste dans la Rencontre ou dans ses nombreuses interventions dans l'Anatomie de la Sensation), les quatre elfes. Bravo à eux pour leur virtuosité !

Naïla/Myriam est selon moi toujours aussi bouleversante de précision et de grâce. Bref : je suis emballé, voire un peu amoureux... Smile




Dernière édition par petitflo le Mer Nov 09, 2011 8:36 am; édité 4 fois
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Gagar



Inscrit le: 05 Mai 2011
Messages: 94

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 11:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sans moi malheureusement Sad Sad Sad (merci le "droit" de retrait du RER B reconduit demain...)


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22085

MessagePosté le: Mer Nov 09, 2011 12:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ils redansent pour la dernière, le 12! Même si, pour ma part, je vais peut-être tenter la distribution avec Magnenet et Hecquet, pas encore vue.


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Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1786

MessagePosté le: Mer Nov 09, 2011 12:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ben oui, Sophia, il faut voir tous les danseurs !!


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cymbales



Inscrit le: 05 Nov 2011
Messages: 283

MessagePosté le: Mer Nov 09, 2011 12:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je vais ajouter mes louanges concernant la représentation de ce soir. Ce n'était pas ma première représentation et j'aime beaucoup ce ballet qui m'émerveille (y compris ses décors), mais les danseurs ce soir nous ont vraiment offert des interprétations exceptionnelles. Par rapport à la représentation malheureusement filmée du 4, on a l'impression d'un autre ballet, cela n'a rien à voir.

Là où le 4 novembre nous avons eu droit à des danseurs plus ou moins en forme, mais chacun dans leur bulle, ce soir la communication entre tous les personnages était parfaite, à ce niveau, le Zael d'Allister Madin était très en verve. Josua Hoffalt a réussi à rendre supportable l'égoïsme cruel de Djémil, ce qui n'est effectivement pas un mince exploit.


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danse-0pera



Inscrit le: 29 Nov 2006
Messages: 406

MessagePosté le: Ven Nov 11, 2011 12:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'Opéra détient avec La Source un beau ballet classique, empreint de magie et de poésie. Cela est dû tout d'abord aux costumes, absolument fantastiques, de C. Lacroix. Les couleurs, les tissus, les strass étincelants confinent au Rêve ! J'ai apprécié également le "décor" qui participe à créer l'ambiance du ballet, et les musiques de Minkus et Delibes.
J'ai trouvé la chorégraphie plus intéressante pour les garçons que pour les filles, avec notamment des ensembles pour les Caucasiens tout à fait exaltants.

Après 2h d'attente (!) j'ai donc pu obtenir une place et assister à la représentation de mercredi soir, 9 novembre. Le théâtre était bondé et il ne restait plus que quelques places sans visibilité.
Tous les solistes ont été remarquables, avec une mention particulière pour Alessio Carbone qui campe un Zaël bondissant, vif et mutin à souhait. Il emporte les rires et sourires du public avec beaucoup de facilité. Ce rôle semble lui convenir à merveille ! Les 4 elfes qui l'accompagnaient (Fabien Révillon, Adrien Bodet, Pierre-Arthur Raveau et Hugo Vigliotti) ont tous les 4 étaient aussi bons les uns que les autres. Leur costume empêche de les distinguer, mais les 4 danseurs étaient parfaitement ensemble et ont démontré de belles qualités de saut et de légèreté. Stéphane Phavorin fut un Mozdock convaincant et sur, avec de très beaux et nombreux doubles tours en l'air en 6ème position. Aurélia Bellet était une Dadjé superbe dans son costume doré. Elle a su montrer un jeu éloquent, expressif, au service de l'histoire du ballet. Florian Magnenet (Djémil) et Laura Hecquet (Nouredda) m'ont agréablement surprise tant ils forment un joli couple. Leur Pas de deux final était très émouvant et a constitué - je crois - le plus joli moment de cette soirée. Enfin, Myriam Ould Braham a interprété une belle Naïla, tour à tour douce et éthérée puis vive et charmante. Cependant, les "fans" sont très exigeants ! Ayant été nourrie à chacune de ses représentations aux frissons et à l'émotion, mes exigences à chaque fois sont plus affermies. Et mercredi soir, je n'ai pas eu cette petite étincelle supplémentaire qui fait passer la soirée de très bonne à excellente, voire mémorable. Cela ne retire évidemment rien à ses qualités de danseuse et d'interprète qui sont bien présentes et qui, je l'espère, seront bientôt reconnues par un titre suprême !
Pour finir je félicite le corps de ballet, de belle tenue ce mercredi, malgré une fatigue certaine due au concours de promotion, mais qui ne s'est pas ressentie. Il doit pourtant être bien difficile pour les non-promues d'étouffer leur déception pour se donner sans retenue sur scène le soir même. Toutefois, j'ai remarqué que le groupe des 12 nymphes n'était pas toujours parfaitement en ligne (contrairement aux 8 nymphes, toujours en place).

Les danseurs ont été chaleureusement applaudis, et tout particulièrement Alessio Carbone et Myriam Ould Braham. Mes voisins, touristes indiens qui découvraient Garnier et le ballet par cette soirée, ont conclu avec un "It is a dream" !


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3547

MessagePosté le: Ven Nov 11, 2011 2:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

danse-0pera a écrit:
Florian Magnenet (Djémil) et Laura Hecquet (Nouredda) m'ont agréablement surprise tant ils forment un joli couple. Leur Pas de deux final était très émouvant et a constitué - je crois - le plus joli moment de cette soirée.


depuis le début de la série j'ai le sentiment que c'est ce passage là qui est le sommet de ce ballet, que si on rate ce "climax" alors l'ensemble de la Source manque de sens dramatique et d'émotion. Je n'ai pas vu le tandem Magnenet-Hecquet, mais mardi Josua Hoffalt et Muriel Zusperreguy ont eux aussi bien fait ressortir ce moment capital, ce qui n'avait pas été le cas lors de leurs premières prestations, et encore moins le cas de la première distribution, qui est passée complètement à côté.

Votre remarque, ainsi que ce qui s'est passé mardi, me fait dire qu'en réalité La Source nécessite surtout une distribution très exigeante des rôles de Nourreda et Djemil, davantage peut-être que Naïla (contrairement à l'idée qu'on pouvait en avoir à la lecture du synopsis)


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jigara



Inscrit le: 11 Nov 2011
Messages: 62
Localisation: France

MessagePosté le: Ven Nov 11, 2011 4:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai assisté à la première et à la représentation du 8 novembre (Hoffalt - Ould Braham - Zusperreguy - Madin - Duquenne) et j'ai globalement trouvé la deuxième distribution meilleure. Pour moi, la première manquait "d'alchimie", d'une cohésion que j'ai plus trouvée dans la seconde.

Les interprètes se valent. J'ai beaucoup apprécié V. Chaillet (dommage qu'il se soit blessé) et A. Madin (c'était compliqué de passer après M. Heymann mais il s'en est sorti avec brio). J'ai préféré la Naïla de M. Ould-Braham, plus lunaire, plus éthérée, plus adaptée au personnage que L. Pagliero selon moi.

J'ai bien aimé ce ballet, le côté orientaliste (surtout dans la première partie du deuxième acte) m'a beaucoup plu, les costumes étaient à couper le souffle (sauf celui de Djémil, j'avoue ne pas comprendre ce qui s'est passé pour celui-là, on dirait qu'il a enfilé une veste par-dessus un pyjama). La chorégraphie était très belle (bon après je ne suis vraiment pas une spécialiste), avec des beaux moments techniques. Un ballet très plaisant, que je serai heureuse de revoir (il parait que la reprise est déjà prévue).


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Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1786

MessagePosté le: Dim Nov 13, 2011 5:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, une reprise est prévue mais on ne sait pas précisément pour quand, mais sans doute pas dès la saison prochaine. Brigitte Lefèvre l'a dit lors de la rencontre Cendrillon de samedi. Elle a précisé que Laetitia Pujol reprendrait son rôle.

Puisque cette Source se termine voici quelques suggestions pour la reprise :
- modifier les éclairages pour que l'on voie enfin les danseurs du CDB et plus ces ombres affreuses sur la scène.
- changer la chorégraphie de la 2e variation de Djémil (fin du 1er acte), je n'y ai vu aucun danseur à l'aise et ce n'est pas très beau à regarder, trop alambiqué.
- introduire de la pantomime. Je sais que JGB y était opposé sous prétexte que le public ne la comprend pas... N'empêche que, public averti ou non, si on n'a pas lu le livret on ne peut guère se douter avant la toute fin que Naila va se sacrifier et que c'est sa vie qu'elle donne en échange de l'amour sanctifié de Djémil et Nouredda...


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Florestiano



Inscrit le: 28 Mai 2010
Messages: 1802

MessagePosté le: Dim Nov 13, 2011 8:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il m'aura fallu attendre la dernière représentation de la série (la 18ème, tout de même !!) pour voir ma première Source, riche de tous les commentaires contrastés que j'avais pu lire ici. Merci donc à tous Very Happy

Pas de point de comparaison pour moi, mais je dois dire que cela faisait très longtemps que je n'avais pas assisté à une aussi belle soirée de danse avec le ballet de l'Opéra de Paris. Le trio Myriam-Hoffalt-Zusperreguy y est certainement pour beaucoup, tous les trois parvenant à donner une vraie consistance à leurs personnages et à rendre lisible l'histoire - si le premier acte est assez clair, comprendre ce qui se passe (sans lecture préalable) relève de l'exploit dans un second acte au livret beaucoup plus abscons et moins rythmé que le I.

Myriam Ould-Braham fut sensationnelle et sa gestuelle d'une délicatesse incomparable m'a beaucoup rappelé la Sylphide à la Dupond (qu'on peut revoir en DVD d'ailleurs). Pas de nomination à l'issue de la représentation, mais Dieu qu'elle nous irradiait de son talent - une fois de plus !
Hoffalt quant à lui a livré des variations très enlevées. Au-delà de sa belle technique, je suis d'accord avec paco qui remarquait que son jeu apporte une vraie épaisseur à Djémil, personnage dont j'imagine qu'il peut paraître un peu transparent s'il n'est pas porté par un interprète à la hauteur (déjà, il souffre d'un handicap de départ : un costume moins rutilant que le reste Wink).

Alessio Carbonne et ses comparses se taillent un gros succès. Il faut dire qu'ils sont gâtés par la chorégraphie - faite pour déclencher l'enthousiasme du public - et leurs personnages, irrésistiblement rigolos et attendrissants.

Plus généralement, les commentaires mitigés sur la forme ou la préparation du corps de ballet m'ont semblé un peu sévères. Peut-être qu'au bout de la 18ème représentation, les choses se sont améliorées par rapport à la première sans que la fatigue (le concours est tout de même passé par là) n'affecte trop l'enthousiasme des danseuses.

J'ai par ailleurs adoré les costumes tape-à-l’œil de Lacroix. L'orchestre était en forme, et les cuivres nous ont à peu près épargné les approximations je-m'en-foutistes dont ils peuvent être coutumiers pour les représentations de danse.

Si j'avais deux petites réserves à formuler, ce serait :
(i) un décor et des éclairages décevants, en tout cas en décalage avec la coloration générale du spectacle. Un faste plus figuratif et assumé m'aurait semblé plus approprié que cette fausse simplicité ;
(ii) un livret du II très peu lisible, et qui fait perdre à la fin une partie de sa charge émotionnelle.

Depuis mai dernier et la série de Roméo et Juliette, le Ballet de l'Opéra de Paris ne m'avait guère enthousiasmé, avec cette fin d'année rongée par le cancer des annulations - pour des programmes peu affriolants - et un début de saison dont le principal mérite est de nous avoir donné du grain à moudre sur les errements du répertoire...

Cette dernière, triomphalement accueillie (public de l'Opéra en délire - oui oui ; ovations tonitruantes - Alessio Carbone, le couple star et surtout Jean-Guillaume Bart se taillant la part du lion ; rappels interminables - merci aux régisseurs qui pour une fois ne nous ont pas frustrés !), m'a pleinement réconcilié avec la Compagnie ; quel bonheur que cette création, dont Paris peut à mon sens être fier et qui pourrait être montrée à l'étranger - singulièrement en Russie - en suscitant moins de moqueries ou de scepticisme que d'autres productions de chorégraphes français à la mode.


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Swann



Inscrit le: 23 Mar 2007
Messages: 193

MessagePosté le: Lun Nov 14, 2011 2:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il faut aussi que j'attende que le spectacle soit fini pour ajouter moi aussi mes commentaires... J'ai pu voir début Novembre la 2ème partie du ballet avec M Ould-Braham and co, et quelques jours plus tard la totalité avec LPagliero and co.
Ballet très enthousiasmant pour moi aussi. J'ai apprécié les décors en cordes lorsque la richesse des costumes et la profusion du corps de ballet contrebalançaient leur rigueur. En revanche, à la fin, j'ai trouvé la scène bien vide, malgré les nombreuses cordes rajoutées en l'air. Un complément de décor au niveau du sol n'aurait pas été de trop.
Belle chorégraphie, notamment pour les danses de caractères très réussies. Mais heureusement que moi aussi j'avais lu le synopsis avant, sinon j'aurais été un peu perdue....J'ai aimé l'opposition particulièrement marquée entre les elfes délicates et gracieuses et les ensembles d'hommes beaucoup plus structurés et puissants, menés par un excellent C Duquenne.
En ce qui concerne l'interprétation, j'ai été séduite par beaucoup : la grâce de M Ould-Braham, bien sûr (je ne sais pas si j'oserai un jour dire l'inverse sur ce site tant j'aurais la certitude de m'attirer les foudres générales !) mais aussi l'interprétation de L Pagliero, qui passé la 1ère mauvaise impression qu'elle donne m'a convaincue par sa technique et son engagement interprétatif. Il faut dire qu'elle réussit à rendre intéressant un visage qui la dessert franchement de prime abord.
J'ai également beaucoup aimé J Hoffalt, belle technique sûre et sans esbrouffe inutile, des nuances dans son jeu. Je suis moins fan de K Paquette mais bon. Les 2 prestations d'A Carbonne m'ont beaucoup plu, et cela ne vient pas que du rôle. En Noureeda, j'ai trouvé M Zusperreguy très convaincante, un sans-faute technique et émotionnel, là où I Ciaravola semblait plus en difficulté pour la technique, mais bien sûr pas pour l'émotionnel.. Enfin, je ne peux pas dire que j'ai adoré les Dadje de N Daniel et de C Giezendanner. De là à dire pourquoi...je ne sais pas !


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Lun Nov 14, 2011 5:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je rebondis sur votre dernière remarque : je n'ai pas réussi non plus à m'intéresser beaucoup à ce rôle, et je crois pour le coup que la chorégraphie, mais aussi les vilains costumes de Christian Lacroix, y sont pour beaucoup.
Pour le reste, j'ai vu la dernière représentation, qui comme l'écrit Florestiano a reçu un triomphe public comme on en voit rarement dans cette maison, avec plus d'une dizaine de minutes d'applaudissements nourris. Après deux représentations avec la première distribution, j'ai ressenti ce spectacle avec la seconde comme une véritable libération, tant tout le monde y est incomparablement supérieur aux interprètes de la première - à une exception près, à savoir Mathias Heymann et Alessio Carbone : le rôle taillé pour le premier, bel exercice de virtuosité pure, ne met pas en évidence les qualités du second, qui paraît du coup presque à la peine.
Myriam Ould-Braham, elle, est magnifique de bout en bout, parce que contrairement à Ludmila Pagliero elle sait faire qu'un enchaînement de pas soit une phrase et pas un alignement arbitraire. Je ne vais pas écrire des tartines mais tous les qualificatifs qu'on lui attribue, en matière de lyrisme, d'expressivité, etc., on les retrouverait aussi dans mes tartines.
Pour Josuah Hoffalt, le mot que j'utiliserais le plus volontiers serait sans doute "engagement": là où Karl Paquette semblait simplement faire son travail a minima, Hoffalt se donne pleinement, avec une technique plutôt plus assurée et surtout une volonté de faire quelque chose de ce rôle.
En Nouredda, le fossé est pour moi plutôt encore plus grand : on pourrait presque dire que Muriel Zusperreguy en fait trop, avec une danse qui n'est pas loin de devenir un peu anguleuse parfois, mais c'est infiniment préférable à l'inertie d'Isabelle Ciaravola, que je renverrais volontiers dos à dos avec Ludmila Pagliero.
On comprend les ovations qu'ont récolté les trois danseurs principaux, et on comprend toujours moins comment l'Opéra de Paris tient à ce point à se tirer une balle dans le pied en filmant une distribution aussi nettement inférieure...


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