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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Sep 26, 2011 12:14 pm Sujet du message: |
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La Comédie française n'a jamais été - est-ce d'ailleurs son rôle? - franchement un théâtre d'avant-garde.
Tout comme l'Opéra, c'est une institution dont la fonction première est d'être une "vitrine" de la culture française, et de programmer des artistes qui ont fait leurs preuves, plutôt que des débutants, si talentueux soient-ils. |
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Lun Sep 26, 2011 12:39 pm Sujet du message: |
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Mais Mme Mayette au début de son 1er mandat avait eu quelques audaces très réussies avec La Mégère apprivoisée (Oskaras Korsunovas) et L'illusion comique par Galin Stoev (qui revient cela dit pour Marivaux, l'espoir est permis)... Je ne suis cela dit pas du tout d'accord sur le principe de cette "vitrine de la culture française", qui me paraît étouffante. Que la culture française se préoccupe déjà d'exister, le reste viendra tout seul.
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rothbart
Inscrit le: 09 Avr 2008 Messages: 412
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Posté le: Lun Sep 26, 2011 8:49 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
La Comédie française n'a jamais été - est-ce d'ailleurs son rôle? - franchement un théâtre d'avant-garde. |
Je ne suis pas d'accord avec vous, ça fait plus de 30 ans que j'y vais et j'en ai vu des horreurs avant gardistes. Il y a finalement assez rarement des présentations scéniques classiques de classiques. C'est vraiment une fausse réputation héritée d'un temps qui remonte probablement à Pierre Dux et au delà. Et là encore on ne saurait comparer l'Opéra, qui est resté une vitrine, à la Comédie française, qui, depuis l'administration Vincent, a perdu beaucoup de son aura. En tout cas, c'est mon avis.
Ces digressions sur le Français ne sont pertinentes ici que dans la mesure où le pedigree d'Eric Ruf est d'en être un comédien plus que d'être un décorateur patenté. Vu les maquettes, encore une fois, je m'interroge et je me demande pourquoi on n'est pas allé chercher un spécialiste chevronné (il y en a tout de même un certain nombre). Aujourd'hui, les gens prétendent tout pouvoir faire... Mais bon, puisqu'il s'agit de sa première scénographie pour un ouvrage chorégraphique, je crois qu'il faudra juger sur pièces, je ne voudrais pas transformer des craintes en procès d'intention non plus...
Dernière édition par rothbart le Mar Sep 27, 2011 10:33 am; édité 1 fois |
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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rothbart
Inscrit le: 09 Avr 2008 Messages: 412
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Posté le: Mar Sep 27, 2011 10:35 am Sujet du message: |
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Effectivement, je vois qu'il a fait l'école des arts appliqués, quatre déco/scénographies pour le Français (Cyrano, Fantasio, Don Quichotte...) et deux hors Français.
Pour le ballet, c'est une première et le ballet du XIXe, c'est un certain état esprit.
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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rothbart
Inscrit le: 09 Avr 2008 Messages: 412
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frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
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Posté le: Mar Sep 27, 2011 2:26 pm Sujet du message: |
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non, être avant gardiste n'est pas une fin en soi mais tout de même, tenter, au risque d'échouer, des voies nouvelles, c'est ce qui fait se perpétuer le spectacle vivant car par nature, il n'a pas de fin muséale. Bien sur, on peut - on doit même - accepter le "divertissement", et c'est ce qui fait que je ne me lasse pas de "Don Quichotte" (bien interprété évidemment...). D'une certaine manière, Ratmansky a fort bien compris cela : il n'est en rien un chorégraphe novateur ou en recherche, mais il sait construire du bel ouvrage qui plait (et parfois déplait....) de Moscou à New York. Psyche n'échappe pas à ce schéma. C'est plaisant, c'est déjà fort bien, mais il faut aussi Forsythe, Bausch et d'autres....
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mar Sep 27, 2011 2:39 pm Sujet du message: |
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rothbart a écrit: |
nabucco a écrit: |
rothbart a écrit: |
des horreurs avant gardistes. |
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Pourquoi, c'est bien en soi d'être avant gardiste? |
Non, mais ce n'est pas mal. Par contre, des mises en scène à périr d'ennui comme l'Andromaque actuelle, 100 % ultra-classique, ça c'est mal...
L'avant-garde, au fond, ça n'existe que dans le regard de ses détracteurs : je vous garantis que Galin Stoev, Oskaras Korsunovas, Mathias Langhoff (pour un sublime Léonce et Léna de Büchner il y a près de 10 ans) ou [regard vers l'Odéon] Krzysztof Warlikowski n'ont pas d'autre but que de présenter les œuvres dans toute leur richesse, en se moquant bien de savoir s'ils sont d'avant-garde ou pas (qui se revendique aujourd'hui de l'avant-garde? Karen Kilimnik ?). Mais ils y voient un peu plus que la surface des oeuvres, la couleur locale et les costumes d'époque...
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rothbart
Inscrit le: 09 Avr 2008 Messages: 412
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Posté le: Mar Sep 27, 2011 7:08 pm Sujet du message: |
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La forme, c'est le fond... et la surface peut être aussi intéressante que l'interprétation, surtout quand on a une formation en arts graphiques comme moi. L'un ne va pas sans l'autre.
A cet égard, les maquettes même anciennes de "la source" sont un régal pour moi, summum du dessin, quand bien même académique.
Le ballet offre une conjugaison d'arts multiples qui parlent de l'oeuvre et tous les aspects, choré, interprétation, musique, livret, costumes, décors méritent intérêt.
Voilà pour la réponse de "ceux qui s'intéressent à la surface des oeuvres" comme vous dites si facilement avec un mépris bien arbitraire.
Sinon, merci pour votre conseil au sujet d'Andromaque, j'avais bien envie d'acheter une place, je vais y aller encore plus rapidement.
Dernière édition par rothbart le Mar Sep 27, 2011 9:44 pm; édité 1 fois |
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rothbart
Inscrit le: 09 Avr 2008 Messages: 412
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Posté le: Mar Sep 27, 2011 7:17 pm Sujet du message: |
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frederic a écrit: |
non, être avant gardiste n'est pas une fin en soi mais tout de même, tenter, au risque d'échouer, des voies nouvelles, c'est ce qui fait se perpétuer le spectacle vivant car par nature, il n'a pas de fin muséale. Bien sur, on peut - on doit même - accepter le "divertissement", et c'est ce qui fait que je ne me lasse pas de "Don Quichotte" (bien interprété évidemment...). D'une certaine manière, Ratmansky a fort bien compris cela : il n'est en rien un chorégraphe novateur ou en recherche, mais il sait construire du bel ouvrage qui plait (et parfois déplait....) de Moscou à New York. Psyche n'échappe pas à ce schéma. C'est plaisant, c'est déjà fort bien, mais il faut aussi Forsythe, Bausch et d'autres.... |
Entièrement d'accord avec vous mais je suis plus vigilant concernant le répertoire ancien qu'on doit pour moi restaurer avec une idée un peu archéologique, surtout lorsqu'il s'agit d'un déterrement. J'ai déjà entendu ce terme de "muséal" comme vous dites lors de la représentation du "Corsaire" par mon voisin qui s'exclamait "encore heureux qu'il y a la danse car sinon ça sent vraiment le musée poussiéreux". Moi de la poussière comme ça, je veux bien en respirer tous les jours...
Je me demande souvent si ce genre d'opinions n'est pas plus encore convenu que ces reconstitutions d'ouvrages que nous n'avons pas connus et qui livrent un parfum bien plus exotique que bien des "nouvelles productions". Mais après tout ce débat entre anciens et modernes me semble tout à fait stérile. Il faut être pertinent, c'est surtout ça l'important à mes yeux.Encore une fois, on jugera sur pièces.
Je suis en revanche à 100% d'accord avec l'idée qu'il faut aussi de nouveaux ballets avec des musiques, des chorégraphies, des plasticiens d'aujourd'hui.
(même si mon plaisir ne se trouve pas là...)
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frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
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Posté le: Mer Sep 28, 2011 8:58 pm Sujet du message: |
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On évoque là plusieurs questions dont on a déjà longuement parlé ici même : LE CORSAIRE version Ratmansky fait partie de ces tentatives de reconstruction qui ont l'intérêt de revivifier - parfois - un ballet. CORSAIRE, qui n'est pas le plus passionnant des ballets, nous a permis de redécouvrir l'acte du jardin animé. Mais ne nous y trompons pas : c'est sans doute très éloigné de ce que fut ce ballet à l'origine. Je répète à l'envi ce mot de Maïa Plissetskaya lorsqu'on lui rapporta que Pierre Lacotte recréait "La Fille du Pharaon" de Petipa au Bolchoï : "parce qu'il y était ?" rétorqua, vacharde, Plissetskaya. Mais au-delà du bon mot, toute reconstruction est en soi vaine. Que sait-on du spectacle d'origine? Peu de choses, des notations, quelques photos parfois. Pour autant, c'est un exercice qui peut se révéler passionnant. J'ai aimé voir les versions de la BELLE et de BAYADERE de Vikhariev ou du REVEIL DE PLORE par Vikhariev. Pour autant, il m'a semblé évident que l'esthétique de notre époque a évidemment changé et, par exemple, les costumes de LA BELLE, recréés d'après les esquisses de la création ne sont plus "regardables" aujourd'hui. Mais encore une fois, ce sont des tentatives passionnantes, si tant est que cela ne devienne pas une religion : comme les "baroqueux" par exemple qui ne jurent que par l'interprétation sur instruments anciens. Cela fonctionne pour LULLY ou RAMEAU. Quand il s'agit de MOZART, c'est plus discutable : j'imagine que ce génie aurait aimé utiliser les instruments du 19ème siècle. Et pour ma part, je préfère entendre son oeuvre par les orchestres classiques, même si de temps à autre, un son baroque peut être séduisant.
Mais revenons au ballet : la question de la transmission se posera désormais autrement grâce à la video. Au risque déjà de voir la danse et le ballet classique s'uniformiser et chaque école perdre sa spécificité. Tout le monde voit tout désormais et le style pourrait s'en ressentir. C'est aussi pourquoi je pense qu'il faut être mesuré dans les invitations. Le Mariinsky a trouvé je crois la bonne formule avec son festival annuel. C'est plus contestable au Bolchoï. Grâce à Natalia Ossipova, il y a désormais dans cette compagnie une " star" typiquement moscovite, tout comme Maria Alexandrova ou avant elles, Stepanenko et Gratcheva. Mais l'arrivée de Svetlana Zakharova en 2003, débauchée du Mariinsky et propulsée superstar de la compagnie, ne m'a pas semblé adéquat même si l'on comprend que le Bolchoï avait besoin d'une danseuse de cette ampleur. Au bout du compte, voila que la réouverture du Bolchoï se fera avec un BELLE dans des décors/costumes Frigerio/Squarciapino, avec probablement le couple Svetlana Zakharova/David Hallberg. C'est à mon sens une bien curieuse affiche : un DON QUICHOTTE, le seul ballet de Petipa créé au Bolchoï avec Natalia Ossipova et Ivan Vassiliev m'aurait paru plus approprié. Ce n'est pas si grave, bien sûr, car le Bolchoî peut résister à cette tentative de " faire chic" à tout prix. Mais attention! Je suis contre une approche "muséale" et le répertoire pour seule politique artistique. Alexeï Ratmansky fut à mon sens un remarquable directeur, en fondant un juste équilibre et en utilisant les forces du Bolchoï en ancrant la troupe dans le répertoire tout en y instillant d'autres chorégraphes, néo classiques ou contemporains. Mais regardons ce qui se passe au Royal Ballet : à force d'engager des danseurs étrangers, l'école anglaise s'est délitée. On y voit des stars de grand calibre : Acosta, Cojocaru, Kobborg, Rojo, Soares, aucun n'ayant été formée à la Royal Ballet School. Dans un autre genre, l'ABT ne fonctionne quasiment qu'avec des étoiles invitées plus ou moins permanents. J'apprécie de ce point de vue que l'Opéra de Paris ait une une politique d'"étoiles invitées" parcimonieuse : que l'on accueille Lopatkina dans LE LAC, Cojocaru dans GISELLE, Lacarra pour danser Roland PETIT, Ossipova parce qu'elle est aujourd'hui nécessaire (bien que je regrette que ce soit pour LA FILLE MAL GARDEE), tout cela me parait juste. Un ami russe me demandait pourquoi on ne pourrait pas aussi inviter Vassiliev pour danser avec Ossipova :"Quel intérêt?" lui ai-je répondu. Conjuguer 2 styles, 2 écoles pour un soir, me semble bien plus excitant et enrichissant.
Bref, je me laisse porter, je digresse, loin de LA SOURCE, mais au fond, Jean Guillaume Bart se lance aussi à sa manière dans la reconstruction.
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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Posté le: Mer Sep 28, 2011 9:44 pm Sujet du message: |
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frederic a écrit: |
Jean Guillaume Bart se lance aussi à sa manière dans la reconstruction. |
Je ne crois pas qu'on puisse parler d'une réelle reconstitution pour la Source. Il semblerait que la chorégraphie et la mise en scène n'aient absolument rien à voir avec l'original. C'est une nouvelle création qui suit la musique de l'argument initial, mais dans une toute autre version chorégraphique.
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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Sarra
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 263
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Posté le: Jeu Sep 29, 2011 5:10 pm Sujet du message: |
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Juste une petite objection (ou deux) à des mots de Frederic...
Citation: |
toute reconstruction est en soi vaine. |
En plus de tout ce que l'on pourrait dire -dubitativement- de la "reconstitution" d'un ballet, œuvre par nature non fixée, ou jamais vraiment fixée dans une version-princeps (vous évoquez à juste titre les discussions tenues ici, à ce sujet, au moment du Corsaire donné par le Bolchoï), si -comme vous le déclarez- "toute reconstruction est a priori vaine", ce n'est pas du tout -me semble-t-il- parce qu'on sait peu de l'œuvre telle qu'elle a été donnée à l'origine*, ainsi que vous le posez en argument essentiel...
Le bon mot de Maïa Plissetskaïa n'est... qu'un bon mot, et -sauf le grand respect- pour le reste n'a guère de sens...
Car Pierre Lacotte eût-il été témoin, cela n'aurait rien garanti du "vrai" de son travail : après tout, Fabrice "y était" -où l'on sait...-, tout comme Napoléon, tout comme Wellington, tout comme le colonel-baron Pontmercy : aucun n'a observé la même chose...
Et que Pierre Lacotte n'ait rien vu de la Fille du Pharaon dans son neuvage n'appelle pas a priori sur son travail le sceau : "illusoire"... Car on ne reconstruit jamais -par définition- à partir d'absolument rien : certes les sources peuvent être minces, mais à la plus ou moins grande richesse des documents sur quoi est basé l'effort des "reconstructeurs à l'identique" correspond sans doute (encore que je ne le sache pas...) la plus ou moins grande part de supposition, d'estimation, de possible plus que de certain, d'imaginé plus que d'authentique, concédée par eux dans un Avertissement au public...
Vous percevez bien d'ailleurs, Frederic, que votre affirmation catégorique, en ce qu'elle fonde un principe ("toute reconstruction est vaine") sur une contingence (plus ou moins de documents sûrs) achoppe un peu, puisque vous concédez vous-même qu'aujourd'hui les enregistrements vidéos vont changer la donne...
En fait, je crois plutôt que si toute reconstruction est vaine -du moins s'affichant sous le slogan du "Comme si vous y étiez !" et seulement dans ce cas-, ce n'est pas du côté du reconstructeur qu'il faut chercher un impossible fondamental (ce n'est pas parce qu'il "n'y était pas", ce n'est pas parce que ses documents sont ténus).
C'est de notre côté, nous spectateurs, qu'est l'impossible : à l'évidence, nous ne pouvons avoir d'yeux que les nôtres, totalement déterminés par le présent où nous sommes, non seulement pour ce que vous notez de l'"esthétique" à propos des costumes (il faudrait ajouter : à propos des corps, différents -et eux difficiles à "reconstituer"...), mais par essence même : détaché le feuillet d'un temps, tout de lui devient étranger et demande interprète (aussi réfutable que cela nous paraisse, car pour nous qui avons tous traversé plusieurs époques -même les plus jeunes d'entre nous : l'Histoire, la main qui ôte le feuillet, commence presque avec le journal d'hier...-, nous sommes sans cesse le traducteur de nous-mêmes)... Le sentiment d'identification justifie notre croyance à une possible "identicité" du regard (sinon de l'appréciation), et de la mémoire que nous avons de nos propres regards vient notre impression de voir comme nos pareils des générations antérieures (en tout cas comme ceux ressentis non pas vraiment tout près de nous mais dans la même voiture du temps compartimenté, et dont nous pensons pouvoir aller facilement jusqu'à eux, nous asseoir un moment à côté d'eux) : c'est une illusion absolue : l'impossibilité est -là- radicale... (En gros, c'est connu depuis Héraclite )
L'œuvre serait-elle sur scène, au-delà "de la rampe", une réplique parfaite dans ses moindres détails, elle ne pourrait l'être en-deçà : même semblable dans ses moindres détails, nous ne la verrions pas telle qu'elle a été vue...
Si la Fille du Pharaon, si La Sylphide, etc., ne sont définitivement plus ce qu'elles étaient, ne peuvent plus être ce qu'elles étaient même présentées à nous n'ayant pas changé d'un seul fil, c'est que nous-mêmes, étant leurs arrière-petits-enfants, ne pouvons être leurs fiancés de la première fois...
Rien n'interdit a priori -rien n'interdit par principe- de savoir exactement ce que les spectateurs du temps passé ont eu devant les yeux -et de le rebâtir à l'identique. Il est très possible de savoir ce que ces yeux en ont vu (comptes rendus, lettres, journaux intimes, souvenirs, mémoires, etc. ). Il nous est absolument impossible de voir comme eux : le Temps a passé... La vanité de toute reconstruction est de ce côté-là, pas de l'autre...
* Réserves faites -pour le redire- quant à la première (ou aux premières représentations) comme donnant la version "originale", autrement dit quant à la superposition non vraiment justifiée, pour une œuvre que son auteur lui-même pouvait modifier au gré de circonstances, entre "première dans le temps" et "originale"...
***
Citation: |
Quand il s'agit de MOZART, c'est plus discutable : j'imagine que ce génie aurait aimé utiliser les instruments du 19ème siècle |
Sans doute aussi le Steinway du XXème siècle, voire du XXIème !...
Et qui sait ? peut-être même aurait-il préféré par-dessus tout le Clavinova : c'est la réponse faite par Jos van Immerseel à J-M Damian qui lui exposait la même hypothèse que vous... ( (Jos est par ailleurs certain que Franck -un peu d'actualité ici- aurait effectivement aimé les instruments du XIXème : c'est pourquoi -comme vous savez- il ne le joue jamais que sur un Erard de 1896* -lui ou sa chère Claire Chevallier)...
Mais pourquoi pensez-vous donc que Rameau n'aurait pas forcément aimé -lui- le piano 1950 de Marcelle Meyer ? Il vous l'a dit ? Vous étiez avec lui chez La Pouplinière ? Vous y étiez ?... lol (bien entendu)
*P.-S. du 1/10. Il semblerait -la mention figurant sur un disque paraissant l'attester en effet- que ce soit plutôt un Erard de 1897... D'où rectification. (Elle s'imposait -autant que s'imposait l'ensemble de ce petit mot ! mdr)
Dernière édition par Sarra le Sam Oct 01, 2011 1:50 pm; édité 1 fois |
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