Le Bolchoï à l'Opéra de Paris [5-15 mai 2011]

[marc]

[sophia]

Mais dans l'article du Monde, on a l'impression qu'elle n'a retenu que l'histoire de Jérôme et Adeline, qui passe alors pour l'histoire principale.

[haydn]

Pour info : la répétition générale de Don Quichotte prévue cet après-midi ne sera pas publique.

[paco]

Actuellement sur le site de l'ONP, des places remises en vente pour Flammes de Paris et Don Quichotte (y compris pour vendredi 13 avec Osi-Vasi)

[Jonquille]

Combien de temps dure ce Don Quichotte ?

[sophia]

D'après un ancien programme, ça donne :

Acte I : 40 min.
Acte II : 45 min.
Acte III : 30 min.

[haydn]

Le site de l'Opéra de Paris indique une durée de 2h35 avec 2 entractes, ce qui met la fin du spectacle vers 22h05.

[Jonquille]

Merci !

[marc]

[rothbart]

Courez-y, ce fut une soirée exceptionnelle : Vassiliev et Osipova sont magnifiques, mais rien ne dépareille : seconds rôles, corps de ballet et même l'orchestre Colonne, tout était excellent.
La version est limpide, magnifique, c'est vraiment le plaisir de la danse classique à son summum...
...et vu qu'il est minuit, je n'ai pas la volonté de détailler davantage pour le moment.

[haydn]

Quelle soirée au Palais Garnier, avec ce premier Don Quichotte du Bolchoï!

On n'avait pas vu pareil triomphe depuis le tabac que Carlos Acosta avait fait dans Spartacus il y a trois ans avec la même compagnie.

Même les musiciens de l'Orchestre Colonne, médusés, sont restés dans la fosse jusqu'au dernier rappel...

On peut, et c'est mon cas, ne pas aimer la chorégraphie du Bolchoï, signée Alexeï Fadeïechev, d'après Gorsky et Petipa (dont il ne reste pas grand chose dans l'affaire) : recherche de la performance athlétique à tout prix, interpolations musicales discutables au début du second acte (danses de caractères bricolées par Reinhold Glière, grand ami de Staline et barde en titre du réalisme socialiste) et du troisième (là c'est du Delibes, déjà nettement plus supportable, tout chauvinisme mis de côté) et occultation des aspects pittoresques (sauf peut-être à l'acte 1) de l'ouvrage, si bien mis en valeur au Mariinsky.

On peut, c'est mon cas également, demeurer critique vis a vis des excès commis par Natalia Ossipova et Ivan Vassiliev, qui font de ce ballet une pure démonstration de virtuosité.

Force est pourtant de reconnaître que ce soir, la mayonnaise a pris. On passera sur les fameux portés à une main et... un pied en arabesque, qui sont devenus la "marque de fabrique" d'Ivan Vassiliev. Mais ceci mis à part, on ne peut qu'être confondu d'admiration devant la performance quasi-miraculeuse réalisée par les deux stars de la danse russe. Un engagement de tous les instants, des sauts incroyables et, ô paradoxe, un travail des jambes notamment, faisant montre d'une grande finesse et d'une grande légèreté. Chez Natalia Ossipova, les diagonales de jetés sont exécutées avec une énergie phénoménale, et pourtant, l'effort n'est jamais perceptible, et les réceptions sont nettes et douces, quasi inaudibles.

Le plus beau moment de la soirée aura sans nul doute été la scène des Dryades, au second acte, où, contre toute attente, Natalia Ossipova a su faire preuve d'une réelle sensibilité poétique. Sa Dulcinée aérienne mais jamais minaudante ou édulcorée est un modèle difficilement surpassable. Il faut dire par ailleurs qu'elle était très bien entourée, avec une magnifique reine des Dryades, Ekaterina Shipulina, à l'élévation tout aussi spectaculaire, et un Cupidon à croquer, incarné par une Nina Kaptsova à la technique superlative (quels beaux piétinés!).

La réussite de cette représentation tient aussi au fait que la distribution, jusque dans les rôles les plus insignifiants, ne comportait aucune faiblesse. Andreï Merkuriev était un Espada splendide, d'une dextérité rare dans le maniement de la véronique du torero. Abattage, élégance, tout y était et on ne peut que regretter de ne pas avoir l'occasion de le découvrir en Basilio au cours de cette tournée.

Pour être juste, il faudrait citer quasiment tous les noms de l'affiche : Anna Antropova, flamboyante Gitane, Anna Bakulova, aux cambrés incroyables dans le Boléro, Anna Leonova, danseuse des rues douée d'une présence scénique à faire pâlir n'importe quelle étoile.

Et, divine surprise, l'Orchestre Colonne, dont les prestations dans les fosses de l'Opéra de Paris n'ont pas toujours fait l'unanimité, s'est montré sous son meilleur jour. En lieu et place du "dzim-boum-boum" tonitruant que l'on pouvait craindre, les instrumentistes de cette phalange au passé prestigieux nous ont livré un Minkus léger, débarrassé de toute emphase inutile. Le mérite en revient également au chef, Pavel Sorokin, qui a su obtenir des musiciens qu'ils se donnent au maximum de leurs capacités.

[serge1 paris]

Il est certain que Natalia Ossipova et Ivan Vassiliev sont engagés dans un engrenage où ils se dépassent eux mêmes à chaque soirée...

Mais pour ma part, je n'y ai pas vu d'excès.

J'ai seulement vu une très authentique et exubérante joie de danser qu'ils parviennent parfaitement à communiquer à leur public.

Ces deux artistes ont une classe extraordinaire et me semblent aujourd'hui à leur apogée.

Au rideau, Vassiliev n'avait même pas l'air fatigué et il aurait presque pu bisser sans problème le Grand Pas final !!!

Sans vouloir en rajouter, ces soirées vont longtemps rester dans les mémoires...

[frederic]

Qu'est ce que "Don Quichotte" sinon le ballet moscovite par essence, créé au Bolchoï, divertissement génial qui ne doit pas grand chose à Cervantes mais qui permet aux danseurs toutes les prouesses techniques dont ils sont capables: Natalia Ossipova et Ivan Vassiliev ont excellé dans ce registre, prenant tous les risques et délivrant un premier acte brillant, certes parfois un peu "too much" au risque de faire cirque mais s'il y a un ballet où tout ou presque est permis, c'est bien "Don Quichotte". Evidemment, pour cette première, la distribution dans son ensemble avait été soignée: Merkuriev, Shipulina, Kaptsova. ( ce n'est pas tous les soirs comme cela au Bolchoï...). Après les sommets pyrotechniques du 1er acte, la vision de Dulcinée calmait quelque peu le jeu, avec une Ossipova royale et Shipulina impeccable en reine des Dryades. Je reste plus réservé sur le Grand pas, le moment du ballet où il faut introduire de la nuance: ce n'est pas le point fort-pas encore- de Vassiliev et tout cela manquait un peu de musicalité. Mais ils sont vite pardonnés tant la fougue de la jeunesse dont ils font preuve du début à la fin sur un tempo d'enfer nous emporte. Triomphe à Garnier comme on n'en n'a pas vu depuis longtemps....

[haydn]

[sophia]

Le corps de ballet, néanmoins, reste le même, et même si, comme Haydn, je préfère l'élégance raffinée de la version du Mariinsky, même si je crois qu'il ne faut pas être complètement dupe du "show" d'Ossipova et Vassiliev, qui sont des stars avant tout, des "performers" exceptionnels, comme il y en a eu quelques autres avant eux, on ne peut pas dire grand-chose sur ce qu'ils nous offrent avec tant de générosité et de talent... Rien, absolument rien, ne dépareille, comme dit Rothbart, dans cet ensemble, ils ont joué le jeu à fond, du dernier corps de ballet à l'étoile en passant par les nombreux solistes, et moi aussi - et ce n'était même pas la première fois que je les voyais dans ce ballet -, j'ai reçu ce choc avec bonheur et ai été emportée par leur folie à tous... Alors bravo, mille fois bravo!