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tuano
Inscrit le: 27 Mar 2008 Messages: 1127 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Avr 06, 2011 10:26 am Sujet du message: |
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Merci ! J'essaierai de repérer cela.
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Bloup
Inscrit le: 30 Mar 2011 Messages: 113
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Posté le: Mer Avr 06, 2011 12:26 pm Sujet du message: |
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Haydn, savez-vous à quelles représentations elles seront sur scène?
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26453
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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rothbart
Inscrit le: 09 Avr 2008 Messages: 406
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Posté le: Lun Avr 11, 2011 11:05 pm Sujet du message: |
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Je reviens enchanté de cette première à la distribution et à l'interprétation brillantissimes.
Mathieu Ganio est magnifique.
Laetitia Pujol ne dépareille pas.
A leurs cotés un Bullion noir, incandescent et un Heymann impétueux.
Un corps de ballet aux ensembles impeccables.
Je ne me rappelais plus à quel point la chorégraphie était aussi complexe. Cela m'a paru extrêmement compliqué à danser. Dieu merci, nos danseurs ont fait preuve d'une virtuosité totale.
En résumé : un casting irréprochable au service d'un spectacle magnifique.
Les décors de Frigério ont-ils été refaits? (j'avais le souvenir de toiles peintes au fond là où tout est en volume désormais, et de portants de coté plus sobres...). L'ensemble en tous cas est somptueux.
Pour une fois, tout me parait cohérent et homogène. Les petits pas si difficiles de Noureev sont parfaitement adaptés à la la musique complexe de Prokoviev, la production étouffante (au sens positif du terme) à la lourdeur de l'histoire.
Je pense que les autres distributions seront moins intéressantes.
Vous me direz.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26453
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Posté le: Lun Avr 11, 2011 11:30 pm Sujet du message: |
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Quelques mots sur la Première de Roméo et Juliette qui avait lieu ce soir, devant une salle comble. Il s'agit à mon sens de la meilleure chorégraphie réalisée par Rudolf Nouréev pour l'Opéra de Paris, même si elle doit assurément beaucoup à Kenneth MacMillan. La scénographie est par ailleurs somptueuse, et les décors d'Ezio Frigerio ne paraissent absolument pas datés.
Les Amants de Vérone étaient incarnés par Laëtitia Pujol et Mathieu Ganio, qui forment un couple crédible à défaut d'être totalement symbiotique. Laëtitia Pujol a été l'une des meilleures Juliette - avec évidemment Elisabeth Maurin - que l'Opéra de Paris ait pu aligner au cours de la dernière décennie, et seules les prises de rôle de Dorothée Gilbert et de Myriam Ould-Braham nous diront si notre jugement doit être révisé à l'aune des prestations de ces deux nouvelles arrivantes.
Laëtitia Pujol est farouche, pleine de candeur, et avec des emportements intenses, ainsi qu'en témoigne le grand solo du début de l'acte III, magnifiquement dansé.
Mathieu Ganio est un Roméo d'allure encore juvénile, à la danse toujours élégante et soignée, même si le pas de deux du premier acte - la grande scène d'amour - a révélé quelques réceptions "sur le fil" et de petites hésitations dans certains portés. Les choses se sont fort heureusement arrangées par la suite.
Au sourire lumineux de Mathieu Ganio répondait le regard noir, tourmenté de Stéphane Bullion, excellent Tybalt. M. Bullion trouve là un rôle qui convient parfaitement à son tempérament et à ses aptitudes artistiques.
Mathias Heymann était évidemment très attendu en Mercutio, rôle de virtuosité s'il en est. Ses sauts spectaculaires lui ont valu de chaleureux applaudissements ; il possède le tempérament du bretteur qu'est Mercutio, mais se montre plus embarrassé pour restituer les aspects comiques du personnage.
Christophe Duquenne est un Benvolio d'honnête facture, même si le rôle est plus ingrat que celui des deux autres comparses de Roméo, et offre moins de pas spectaculaires, qui permettent à l'interprète de se mettre en valeur.
Parmi les autres solistes, on relèvera la Rosaline pimpante de Myriam Ould-Braham, et le Pâris très énergique de Julien Meyzindi ; le danseur montpelliérain aura fait ici montre d'une présence scénique qui lui fait honneur.
Mention également pour la hiératique Lady Capulet de Delphine Moussin, dont la présence, même s'il s'agit ici d'un personnage secondaire, est toujours de nature à émouvoir les balletomanes.
Dernier événement de la soirée, le retour à la scène de Laura Hecquet. Si l'on excepte une brève apparition à Moscou, la danseuse, blessée, n'avait plus participé à un spectacle avec la troupe de l'Opéra de Paris depuis près de 18 mois. Elle devrait, dans les prochains jours, faire également ses débuts en Rosaline.
Dans le corps de ballet, on remarquait plus particulièrement Mlles Froustey et Giezendanner, ainsi que, chez les messieurs, Hugo Vigliotti, dont le talent et les qualités physiques sont de plus en plus évidentes. Espérons qu'un bel avenir s'offrira à lui, notamment en tant que danseur de demi-caractère.
Enfin, mention pour l'orchestre de l'Opéra, dont les cuivres brillaient de mille feux. Le public a d'ailleurs été sensible à la qualité de l'interprétation musicale - la partition de Prokofiev est, il est vrai, un morceau de choix - et a applaudi le chef, Vello Pähn, avec autant d'enthousiasme que les solistes du ballet.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22058
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Posté le: Mar Avr 12, 2011 12:04 am Sujet du message: |
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Ce Noureev, qui est un vrai (bon) Noureev jusque dans sa folle chorégraphie, est somptueux et vieillit étonnamment bien. Il y a là une véritable adéquation entre la tragédie shakespearienne, l'esthétique scénographique qui l'illustre, constamment inspirée de la peinture renaissante, la musique de Prokofiev, et la chorégraphie, inextricable et délibérément étouffante dans ses enchaînements complexes de pas.
Mathieu Ganio et Laetitia Pujol ne sont peut-être pas le couple de rêve que l'Opéra et le monde attendent, mais ils forment en tout cas une paire convaincante pour cette première. Chacun est excellent dans son rôle : Mathieu Ganio, Roméo idéal et solaire, déploie une danse superbe et surmonte avec beaucoup d'élégance les difficultés abyssales de la chorégraphie, Laetitia Pujol séduit par son énergie et son brio technique autant que par ses qualités dramatiques. J'aime beaucoup sa Juliette hors des sentiers (re)battus, pas très jeune fille en fleur, assez virile et même un brin hystérique, mais après tout, ce n'est pas un conte de fées que l'histoire des Montaigu et des Capulet. Le contraste des tempéraments des deux héros n'est d'ailleurs pas inintéressant à suivre. Stéphane Bullion trouve en Tybalt un de ces rôles noirs et puissants qui lui conviennent parfaitement. Mathias Heymann laisse en revanche davantage sur la réserve, bondissant et fougueux, il l'est comme à l'accoutumée, mais son Mercutio n'est au fond ni vraiment drôle ni vraiment triste. On retient encore plus particulièrement la présence de Delphine Moussin, d'une élégance à couper le souffle en Lady Capulet, et de Myriam Ould-Braham, délicieuse dans le rôle ingrat de Rosaline (qui n'a d'égal que celui de Pâris dans l'ingratitude, bien assumée toutefois pas Julien Meyzindi).
Il est tard, voilà donc pour le bref aperçu d'une belle soirée. Il y en aura sans doute quelques autres.
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 875
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Posté le: Mar Avr 12, 2011 7:54 am Sujet du message: |
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Effectivement, il vaut mieux être grand pour voir les pieds du premier rang. Pourtant j'étais affublé d'une voisine qui faisait une bonne tête de moins que moi et je ne sais pas exactement ce qu'elle voyait mais elle poussait pourtant un soupir horrifié chaque fois qu'une réception n'était pas absolument parfaite!
Pour ma part, j'ai trouvé que Mathieu Ganio était un Roméo aérien et, à vrai dire, assez irrésistible. Il me semble qu'il a donné pour cette première une des ses meilleures représentations "ever". La Juliette de Laetitia Pujol est, elle, presque étrange: sale gamine au début puis hallucinée quand le drame arrive. Mais elle m'a surpris par la vivacité et la précision de sa danse qui est proprement éblouissante.
Le partenariat de Mathieu Ganio et Laetitia Pujol ne paraît pas évident. Pourtant il fonctionne extrêmement bien et il est porteur de grandes potentialités...
Delphine Moussin magnifique par sa seule présence et l'élégance de chacun de ses gestes !
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22058
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Posté le: Mar Avr 12, 2011 10:58 am Sujet du message: |
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Des photos de la générale.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22058
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Posté le: Mar Avr 12, 2011 7:29 pm Sujet du message: |
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Des places remises en vente sur certaines dates sur le site de l'Opéra...
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3523
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Bloup
Inscrit le: 30 Mar 2011 Messages: 113
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Posté le: Mar Avr 12, 2011 10:37 pm Sujet du message: |
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Sarah Kora Dayanova sera Lady Capulet les 17 et 21 avril.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22058
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Posté le: Mer Avr 13, 2011 12:17 am Sujet du message: |
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Paco, à mon avis, on en verra ressurgir d'autres dans les jours prochains... A surveiller!
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22058
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26453
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Posté le: Jeu Avr 14, 2011 11:59 pm Sujet du message: |
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Petit retour sur la représentation de ce jeudi soir. Soit dit en passant, on doit pouvoir trouver des places de dernière minute, car au fond du premier balcon, il devait bien y avoir une cinquantaine de sièges vides, et ça devait être pareil à l'étage au-dessus...
Agnès Letestu et Florian Magnenet s'étaient glissés pour l'occasion dans les costumes des amants de Vérone. En dépit de qualités techniques solides chez les deux protagonistes et de l'indéniable sens de la tragédie dont on peut créditer Melle Letestu, le couple ne correspond pas forcément à ce que j'attendrais dans ce drame censé mettre aux prises deux adolescents. Il s'agit d'un avis tout personnel et j'espère que d'autres sauront en parler mieux que moi.
L'attrait principal de cette soirée était, un peu paradoxalement, le trio de seconds rôles masculins, avec une affiche de grand luxe : Stéphane Bullion en Tybalt, Emmanuel Thibault en Mercutio et Yann Saïz en Benvolio.
J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien qu'on pouvait penser de Stéphane Bullion, puisque c'est lui qui tenait le rôle lundi soir lors de la première. Il n'y a pas grand chose à ajouter, son physique et son tempérament correspondent idéalement au personnage qu'il incarne, et son engagement sur scène fait vraiment plaisir à voir.
Le Mercutio d'Emmanuel Thibault a, pour sa part, véritablement "cassé la baraque". Ses sauts et sa technique n'ont rien perdu de leur brio, et de plus, il parvient à caractériser parfaitement le fanfaron insouciant et inconscient de ses actes qu'est Mercutio. M. Thibault vient une fois de plus de faire l'éclatante démonstration qu'il est une étoile qui n'en a simplement pas le titre. A en juger par l'intensité des applaudissements, le public ne s'y est pas trompé.
Yann Saïz nous a réservé une très bonne surprise, avec un Benvolio formidable sur le plan théâtral. De ce rôle a priori un peu fade, il a su exploiter au mieux toutes les ressources dramatiques. Le jeu de M. Saïz est ici véritablement un modèle. Il ne sombre jamais dans le naturalisme, souligne avec une grande acuité les traits saillants de son personnage ; son interprétation est d'une lisibilité remarquable, d'une précision quasi-cinématographique. Du très très beau travail.
La Rosaline d'Eve Grinsztajn prenait le contre-pied de celle de Myriam Ould-Braham. Aux accents primesautiers de cette dernière, qui nous entraînait dans l'univers pictural de Botticelli, répondait la beauté plus hiératique de Mlle Grinsztajn, à la recherche d'une perfection formelle toute raphaélite.
Au nombre des comprimari, il convient encore de signaler la Nourrice de Danièle Doussard, "rappelée au service" pour l'occasion ; Danièle Doussard, qui possède une longue expérience du rôle, a eu le bon goût de ne pas s'abandonner à un burlesque excessif et déplacé.
Enfin, on signalera le choix assez étonnant mais pas inintéressant de Yannick Bittencourt pour personnifier Pâris. En effet, M. Bittencourt présente - au moins vu à distance, depuis la salle - une remarquable ressemblance physique avec Florian Magnenet, qui lui était Roméo, au point que l'on pouvait assez aisément les confondre. Ainsi, Pâris apparait comme une sorte de "double" du héros principal, faisant pendant au "double" de Juliette (Laure-Adélaïde Boucaud [?]). Sur le plan de la dramaturgie, ce parti-pris apparaît cohérent, mais seuls des artistes ayant participé à la création de l'ouvrage, en 1984, pourraient nous dire si telle avait été l'intention de Rudolf Nouréev.
[message édité et complété ce matin : je manquais quelque peu d'inspiration cette nuit, j'espère qu'on voudra bien me le pardonner compte-tenu de l'heure tardive.]
Dernière édition par haydn le Sam Avr 16, 2011 11:33 pm; édité 1 fois |
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