Dansomanie Index du Forum
Connexion S'enregistrer FAQ Liste des Membres Rechercher Dansomanie Index du Forum

Etés de la Danse 2011 : Miami City Ballet / M. Barychnikov
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 5, 6, 7 ... 9, 10, 11  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dansomanie Index du Forum -> Tout sur la danse
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Buddy



Inscrit le: 04 Juil 2008
Messages: 468
Localisation: Etats Unis et La Suisse

MessagePosté le: Dim Juil 10, 2011 12:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:

Sinon, voilà un compte-rendu un peu plus étoffé de la soirée du 7 :

Square Dance / La Valse / In The Upper Room
7 juillet 2011


Une soirée qui laisse davantage admirer l'ensemble de la troupe, sa jeunesse et sa générosité collectives, que des solistes en particulier.



J'ai lu, sophia, votre beau compte-rendu deux fois. Merci beaucoup.

Ces artistes donnent aussi, pour moi, une "générosité" et en plus un grand sourire. Avec eux je songe un peu -- Amélie Poulain.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26513

MessagePosté le: Dim Juil 10, 2011 2:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai découvert le Miami City Ballet hier soir ; peu de touristes, plutôt des amateurs de ballet, des Américains résidant en France et venus applaudir leurs compatriotes, et quelques VIP du monde de la danse, tels Noëlla Pontois et Frederick Wiseman...


L'entrée en matière a été un peu laborieuse, avec un Square Dance décevant : corps de ballet discipliné, de jolies lignes bien droites (même si l'amie Sophia les a trouvées moins parfaites que lors de la précédente représentation), mais danse assez atone, manquant singulièrement d'énergie. On reproche souvent aux danseurs américains des excès sportifs et gymniques : ce n'était ici absolument pas le cas, et l'on aurait justement aimé un peu plus de "peps".

Chez les solistes, seule Jeanette Delgado tirait réellement son épingle du jeu. Renan Cerdeiro, sans doute encore trop inexpérimenté, et paralysé par l'enjeu, n'avait qu'une préoccupation, faire les pas sans commettre de faute rédhibitoire. Tout était soigné, propre, appliqué, beaucoup trop appliqué : un spectacle n'est pas une finale de concours, où l'on veille d'abord à ne pas perdre de points. L'adage surtout, était dansé beaucoup trop "petit", sans l'ampleur de mouvement indispensable pour éviter l'ennui.

Les danseurs n'ont, il faut le dire, pas été aidés par la prestation médiocre de l'Orchestre Prométhée : clairement, le syndrome du "ça roule tout seul, on se débrouillera le jour du concert" avait frappé : Vivaldi, Corelli, c'est du baroque, c'est facile, on relègue ça dans le dernier quart d'heure du service de répétition et... et.... ce n'est pas du tout aussi facile, et on se retrouve avec de graves problèmes de justesse et d'intonation, et pour limiter les dégâts, on "plante des clous", sans nuances, sans phrasé, sans articulations...

Les choses ont heureusement pris une toute autre tournure après le premier entracte. Dans Les Quatre Tempéraments, les danseurs du Miami City Ballet ont pu donner la pleine mesure de leur talent : ici tout y était, énergie, précision, musicalité, sens du swing, déhanchés impeccables, tous ensemble. J'ai eu l'occasion de voir souvent cet ouvrage célèbre, qui figure depuis longtemps au répertoire de l'Opéra de Paris. Eh bien, je ne l'ai jamais vu aussi bien exécuté que par le Miami City Ballet, qui, ici, a semblé toucher à la perfection.

Si tous les solistes étaient d'excellent niveau, on louera particulièrement la magnifique prestation de Kleber Rebello dans "Mélancolique". L'artiste brésilien à fait montre d'un très beau lyrisme, d'une grande musicalité , et a, justement, su danser "grand", en donnant toute l'ampleur voulue aux évolutions du corps.

De même, Patricia Delgado et Renato Penteado ont formé un duo enthousiasmant, débordant de vitalité et d'énergie, le tout sans jamais sacrifier la précision au "show off".

Enfin, l'orchestre, après avoir saccagé Vivaldi et Corelli, s'est montré beaucoup plus déférent envers la musique de Paul Hindemith, en théorie d'une difficulté d'exécution bien supérieure. Là, on pouvait apprécier un vrai travail d'interprétation, avec notamment une fort belle section de cordes, homogènes et d'un lyrisme de bon aloi.

La soirée s'achevait sur une autre page célèbre de la danse américaine du XXème siècle, In The Upper Room, de Twyla Tharp. Si la détestable musique (enregistrée) de Philip Glass (pourtant "chouchou" de nombreux chorégraphes actuels) me semble toujours relever du "gimmick" commercial plus que de l'art, la chorégraphie de Twyla Tharp se situe, elle, dans la meilleure tradition de la côte Est des Etats-Unis, spectaculaire, dynamique et drôle. Pour résumer brièvement, c'est un peu une partie fine qui débute clandestinement dans les geôles d'Alcatraz, pour finir en "show" débridé sous les sunlights d'un théâtre de Broadway.

Là aussi, le Miami City Ballet s'est avéré à la hauteur de la tâche, et n'avait pas à rougir face à certaines compagnies autrement prestigieuses, tels l'American Ballet Theatre, qui avait présenté le même ouvrage, également au Châtelet, lors d'une tournée en février 2007.



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Lun Juil 11, 2011 5:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

France 24 version française reçoit Valéry Colin (à 5'28 environ) :
http://www.france24.com/fr/20110709-fr-culture-miami-city-ballet-valery-colin-%C3%A9t%C3%A9s-danse-chatelet

et France 24 version anglaise reçoit Edward Villella (à 5'23 environ) :
http://www.france24.com/en/20110709-en-culture-edward-villella-miami-city-ballet-chatelet-etes-danse


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Buddy



Inscrit le: 04 Juil 2008
Messages: 468
Localisation: Etats Unis et La Suisse

MessagePosté le: Lun Juil 11, 2011 10:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup sophia et haydn pour vos compte-rendus les plus récents.

De Rebecca King -- Danseuse, Miami City Ballet

(traduction 'à grande vitesse' par moi et Google)

"Nous sommes tout d'accord qu'il y a un aspect très spécifique de cette tournée qui va nous apporter de l'énergie: le public parisien. Autant que j'aime danser tous ces ballets, chaque jour j'attends joyeusement quand le rideau tombe sur chaque ballet et le public réagit à ce qu'il vient de voir. Même si je ne suis pas sur scène, je cours de ma chambre ["dressing room"] seulement pour entendre les applaudissements. Ils envoient une telle appréciation chaleureuse grâce à leurs applaudissements et des acclamations qu'il amène souvent les larmes aux nos yeux. Jamais je n'ai été une partie d'un spectacle où le rideau doit être repris pour plus de révérences, car le public tout simplement ne s'arrêtera pas applaudir.


"Alors, Paris, si vous lisez ceci, nous adorons danser pour vous."

http://tendusunderapalmtree.com/2011/07/paris-week-one.html


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Mar Juil 12, 2011 11:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

La Cinémathèque de la danse proposait hier toute la journée, en collaboration avec les Etés de la danse, une programmation de films en relation avec la venue à Paris du Miami City Ballet. Au total, six séances, programmées de 12h à 23h30.

On trouvait là du déjà bien connu, souvent diffusé ou aisément accessible en DVD, comme Baryshnikov by Tharp (avec le fameux Push Comes to Shove) ou Dancing for Mr B., Six Balanchine Ballerinas, mais aussi de l'inédit et quelques raretés intéressantes.

J'ai seulement pu assister à la première séance du soir, en présence d'Edward Villella, directeur du Miami City Ballet, et de Robert Gottlieb, célèbre critique new-yorkais et auteur de la récente anthologie Reading dance. Le coeur de cette séance, c'était en effet la diffusion du documentaire, tourné en 1968, de Robert Drew et Mike Jackson, Man Who Dances : Edward Villela, merveilleux portrait d'un danseur qui était alors l'une des stars du New York City Ballet. Je ne le connaissais pour ma part que par bribes youtubesques momentanément échappées à la vigilance du Balanchine Trust.

La séance débutait par cinq minutes d'interview - en français - de Balanchine et d'un montage, assez amusant mais finalement un brin lassant, de kitscheries chorégraphiées par ce dernier pour Hollywood dans les années 30-40 (parce qu'il faut bien vivre...), avec Vera Zorina en héroïne des différentes séquences. L'interview de Balanchine, réalisée en 1977, laisse voir à bien des égards un homme d'un autre temps, assumant parfaitement son côté intempestif face à la caméra de la télévision française. En tout cas, dans une époque qui crève sous le poids d'un politiquement correct - ou un conformisme de pensée - qui n'en était alors qu'à ses balbutiements, il y a comme un vent de fraîcheur à entendre les propos sans gant et presque agacés du chorégraphe - pas un mec sympa - oui, et alors? "George Balanchine, qu'est-ce que la danse? La danse, c'est la danse, il n'y a pas d'autres mots... Et l'émotion? Dans émotion, j'entends motion... La danse, c'est d'abord une mécanique, une technique, et puis, c'est du visuel... Etes-vous classique ou moderne? Qu'est-ce que ça veut dire moderne? Martha Graham, les pieds nus, des danseurs qui ne portent pas de vêtements?... Alors, je crois que je suis classique. Je ne connais que la danse sur les pointes, la danse pour les dames, parce que la danse, c'est la femme, c'est comme ça et ça a toujours été ainsi (la preuve par le plafond du Palais Garnier)... Il y a bien eu quelques danseurs, Vestris, Perrot..., des acrobates..." La suite de la soirée, avec la diffusion du documentaire sur Villella, forgé par Balanchine lui-même, viendra ironiquement infirmer le propos.

Man Who Dances s'ouvre sur une scène de cinéma proprement extraordinaire - sauf que ce n'est pas du cinéma : Edward Villela interprète Tarantella, créé pour lui par Balanchine, aux côtés de Patricia McBride. La caméra le montre successivement bondissant, virevoltant et cabotinant sur scène et puis, aussitôt après, dans les coulisses, aux limites de l'épuisement, désespérément seul face à sa douleur. On le verra même dans la coda tout près de tomber, le genou tâché de sang. Fin du pas de deux, sourires éclatants devant le rideau et ovations de la foule.

Man Who Dances n'est ni une biographie ni une hagiographie d'Edward Villella. Il ne filme pas tant une "star", le seul danseur américain jamais invité au Bolchoï du temps des Soviets, qu'un danseur au talent exceptionnel pris dans une lutte perpétuelle avec un corps fatigué qui n'obéit pas, qui n'obéit plus, ni à son intelligence ni à sa volonté. Lui-même le dit, avec beaucoup de lucidité, il n'a jamais été souple, il a dû, de lui-même, reprendre, toutes les bases pour essayer d'améliorer petit à petit, morceau par morceau, tel ou tel aspect de sa danse, tout en atténuant une douleur physique développée à la suite de ce qu'il considère comme un mauvais travail. Edward Villella, né à New York dans le Queens en 1936, a une gueule d'acteur américain des années 60-70. Au cinéma, il aurait pu faire carrière dans des rôles d'intello un peu dépressif à la Dustin Hoffmann ou de flic désabusé à la Al Pacino. L'histoire dit qu'il a été champion de boxe et de base-ball. Il est petit, compact, doté d'un ballon et d'une batterie proprement extraordinaires, il est le danseur virtuose par excellence, celui qui a toujours enthousiasmé les foules, bien plus que tous les princes de la terre. C'est pour lui que Balanchine crée Rubis, Tarantella, le rôle d'Obéron dans A Midsummer night's dream... Etrangement - ou symboliquement -, Balanchine, qui l'a formé, n'est pas une seule fois filmé dans le documentaire (à un moment, le commentateur précise que c'est à la demande même du chorégraphe), et pourtant, l'on sent à plusieurs reprises la filiation entre le maître et l'élève : la musique, chez Balanchine comme chez Villella, apparaît bien comme le point de départ et le point d'arrivée de toute inspiration, celle du chorégraphe ou celle de l'interprète. Il y a une scène bouleversante où l'on voit Villella, filmé dans sa maison new-yorkaise, écouter et commenter, à la manière d'un chorégraphe plus encore que d'un danseur, une pièce de Prokofiev. Un peu plus loin, le danseur fait répéter le pas de deux de Casse-noisette à des danseurs du New York City Ballet : c'est un peu comme s'il leur dessinait pour la première fois les pas sous la dictée de la musique de Tchaïkovsky. Le danseur, alors au sommet de son art - il a la trentaine - est évidemment mis à l'honneur. On le voit ainsi filmé dans la pas de deux de Glinkiana ou encore dans Rubis. Rien à voir pour ce dernier ballet avec les interprétations actuelles, strictement démonstratives et techniques, moins d'en-dehors extrême et de propreté des pieds certes, mais quelque chose de beaucoup plus incarné, qui tient davantage de l'elfe, du feu-follet ou du garçon des rues... "Il faut que j'aille leur faire le cabri", assène, mi-goguenard mi-désabusé, le danseur à l'entracte. Pas la moindre trace de sentimentalisme dans les propos du danseur : la danse semble une espèce de fatalité, une évidence autant qu'une obsession, une quête de perfection - de légèreté, de naturel et de liberté aussi - jamais assouvie. "C'est quand on fait les choses avec la plus grande facilité qu'on se rend compte qu'on aurait pu être encore meilleur."

On est très loin de la HD, mais l'on aimerait voir ce documentaire essentiel, dans le fond comme dans la forme, republié quelque part. Un grand merci à Patrick Bensard pour cette programmation exceptionnelle.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
serge1 paris



Inscrit le: 06 Jan 2008
Messages: 877

MessagePosté le: Mar Juil 12, 2011 7:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis d'accord avec vous Haydn, Vivaldi et Corelli ne sont pas sortis grandis de cette soirée !

Toutefois, à l'époque où Balanchine a écrit ce ballet tous les orchestres produisaient ce genre de salmigondis dans ce répertoire et cela ne m'a pas vraiment empêcher de trouver Square Dance absolument exquis avec une brillante Jeanette Delgado et un jeune partenaire prometteur qui a dansé dans les trois ballets de la soirée!


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26513

MessagePosté le: Mer Juil 13, 2011 12:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques impressions sur la représentation de ce soir au Châtelet.


Tout d'abord, une confirmation, l'excellence du Miami City Ballet dans Les Quatre Tempéraments, une nouvelle fois admirablement bien interprété, tant par les solistes que par le corps de ballet.

Le Brésilien Kleber Rebello est toujours aussi remarquable dans "Mélancolique", tandis que dans "Flegmatique", Yann Trividic cédait la place au Cubain Isanusi Garcia-Rodriguez, qui nous a également gratifiés d'une prestation de toute beauté.

Ce qu'il faut, par-dessus tout, souligner, c'est la très grande musicalité des danseurs du Miami City Ballet. Chaque mouvement suit avec la plus grande précision les accents, le phrasé, les rythmes de la partition de Paul Hindemith. On conçoit aisément que derrière cette réussite se cache un travail intensif, pour lequel les maîtres de ballet de la compagnie doivent également êtres loués.

En seconde partie de soirée venait Promethean Fire une pièce assez atypique dans l'œuvre de Paul Taylor (lui-même ancien danseur de Balanchine). Créé après les terribles attentats qui ont secoué New York le 11 septembre 2001, le ballet pêche par un étalage sans nuances de bon sentiments. Cela dit, on peut difficilement jeter la pierre aux Américains d'avoir voulu présenter, lors d'une tournée à l'étranger, ce Promethean Fire inspiré par l'un des épisodes les plus tragiques de leur histoire.

Promethean Fire est également plombé par la musique plus que pompeuse qui lui sert de support : la célébrissime Toccata et fugue en ré mineur, le prélude en mi mineur tiré du Clavier bien tempéré et le prélude du choral "Wir glauben all' an einen Gott", de Jean-Sébastien Bach, mais malheureusement dans l'orchestration calamiteuse de Leopold Stokowski. Le chef d'orchestre britannique - mais qui effectua la quasi-totalité de sa carrière aux USA - s'était fait connaître du grand public en enregistrant, en 1940, la bande-son du film d'animation Fantasia, produit par Walt Disney. Chez les mélomanes, sa "notoriété" est surtout liée aux "arrangements" éléphantesques d'ouvrages fameux de Bach, Mozart ou Beethoven. Homme d'affaire avisé et imposteur avéré, il aura, par son habileté à user des médias modernes, quelque peu éclipsé les authentiques artistes que furent, aux Etats-Unis, dans les années 1930-1960, les Fritz Reiner, Serge Koussevitzky et autre George Szell... Passons.

Le Miami City Ballet, lui, n'aura en tout cas rien à se reprocher, au vu de la qualité de l'exécution et de la ferveur avec laquelle ce "Feu prométhéen" aura été entretenu. Les soli étaient assurés par Tricia Albertson et Yann Trividic, mais la pièce est avant tout destinée au corps de ballet, qui s'est avéré ici très vif et mobile sur la scène.

La soirée se concluait par Thème et variations, à nouveau de Balanchine, sur la musique de la Suite op. 55 de Tchaïkovsky. La fête a été un peu gâchée par une chute commise d'entrée de jeu par Jeannette Delgado, qui a dû se rattraper tant bien que mal en posant une main à terre. Les choses se sont heureusement arrangées ensuite, et elle a été vite remise en confiance par son partenaire, Renato Penteado. Si celui ci manque peut être un tout petit peu de ballon, il n'en est pas moins un danseur très stylé, et possède, lui aussi, une musicalité irréprochable. Le corps de ballet était impeccable, et s'est avéré supérieur à celui du New York City Ballet - à la renommée bien plus grande pourtant - , qui s'était produit dans le même ouvrage à l'Opéra Bastille en septembre 2008. Seule petite ombre au tableau, l'orchestre, dirigé d'une baguette tonitruante par Gary Sheldon : seul le fortissimo semblait avoir droit de cité dans la fosse du Théâtre du Châtelet.



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Gracian2



Inscrit le: 25 Nov 2009
Messages: 147
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Juil 13, 2011 11:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai une place d'orchestre à vendre pour la soirée du mardi 19.

Nine Sinatra Songs (Tharp-Arlen/Mercer/Cahn)
Afternoon of a Faun (Robbins-Debussy)
Liturgy (Wheeldon-Pärt)
Ballet Imperial (Balanchine-Tchaikovski)

C'est, me semble-t-il, un des meilleurs programmes de leur saison, avec la première à Paris du ballet de Wheeldon qui apparemment a été supprimé samedi.

Je laisse la place à 40 €.

SI cela vous intéresse contactez-moi sur mon pm. Merci.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Mer Juil 13, 2011 11:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Non, le ballet de Wheeldon a bien été dansé lors de la matinée, je n'y étais pas, mais j'en ai entendu parler... C'est un pas de deux en fait.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Mer Juil 13, 2011 2:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les Quatre Tempéraments / Promethean Fire / Thème et Variations
12 juillet 2011


Les programmes du Miami City Ballet se suivent et se ressemblent - un peu - avec la reprise, hier soir, des Quatre Tempéraments, couplé à deux nouveautés, Promethean Fire, de Paul Taylor, et Thème et Variations - Balanchine forever. Succès renouvelé pour la troupe du MCB et le festival des Etés de la danse : un public très enthousiaste, des spectateurs déjà "habitués" qui sont présents chaque soir ou presque, et une salle honnêtement bien remplie (si tant est que le Châtelet, avec ses aberrations, puisse être plein). Personnellement, j'apprécie énormément la variété de la programmation et l'alternance des affiches. Nostalgie d'un théâtre de répertoire...

On ne se lasse pas des Quatre Tempéraments interprété de cette manière. La troupe offre là une leçon de style et de musicalité, et même l'émotion - ce quelque chose de pas très balanchinien - n'en est pas absente. Tout le monde en fait, des solistes au corps de ballet, semble avoir quelque chose d'intéressant à dire ici et semble savoir également pourquoi il le dit. Ce n'est pas une leçon bien apprise, récitée de manière satisfaisante, présentant de belles lignes et des alignements propres, mais une pièce avec laquelle les danseurs paraissent vivre dans une véritable intimité stylistique et musicale, comme le Mariinsky de son côté avec un ballet comme le Lac des Cygnes. Bien loin d'être un pensum dépourvu de chair, la pièce prend vie grâce aux différents interprètes des "tempéraments", tous en adéquation avec l'humeur qu'ils sont censés représenter. Les solistes comme le corps de ballet possèdent à la fois la technique sèche et acérée, tout en angles, et la souplesse, le moelleux, la musicalité, qui conviennent à la pièce et la rendent excitante. Les déhanchés sont à l'unisson, jamais vulgaires, dans le trop ou le pas assez, les jambes se lèvent facilement, très haut, et dans une unité parfaite, comme le montrent les différents tableaux et surtout le final, superbe, qui réunit tous les danseurs. Kleber Rebello - stagiaire en 2010 et soliste en 2011, nous dit le programme -, est l'interprète à ne pas manquer dans "Mélancolique", peut-être la partie la plus intéressante du ballet. De près, il a vraiment l'air de sortir de l'école, mais pour le coup, sa danse, tout en gardant quelque chose de cette jeunesse chère à Balanchine, ne ressemble pas du tout à celle d'un élève sage et appliqué. Il est léger, d'une grande souplesse, possède un ballon et une petite batterie du feu de dieu, ses réceptions sont incroyablement nettes et précises, en plus d'être silencieuses... - un digne héritier d'Edward Villella en somme. Mais si les qualités proprement virtuoses, déjà déployées lors du gala d'ouverture dans Tarantella, contribuent à la réussite du solo, elles ne seraient rien s'il en usait simplement pour se contenter de briller. Or, elles sont vraiment mises au service du texte, tempérées ou équilibrées par un lyrisme des bras magnifique, un art consommé du déséquilibre et de la chute, et un sens abouti des poses, alanguies ou nerveuses, que dessine la chorégraphie. Je ne me souviens pas avoir jamais vu ce solo aussi magnifiquement interprété, et avec autant de nuances. Même si c'est lui qui sort du lot, par la maturité et la force de son incarnation, les autres solistes ne sont pas en reste, entourés par un corps de ballet parfaitement à l'unisson : Patricia Delgado et Renan Cerdeiro forment un duo véloce et harmonieux dans "Sanguin", Isanusi Garcia-Rodriguez, plus souple et délié que Yann Trividic, utilise à merveille ses talents dans "Phlegmatique", peut-être la partie la plus ingrate du ballet, et Adrienne Carter a ce qu'il faut, en termes d'attaque et de précision musicale, pour convaincre, essentiellement par la puissance de son style, dans "Colérique". Bref, s'il fallait faire une sélection des ballets de cette tournée façon Guide Michelin, j'apposerais la mention "incontournable", en plus des trois étoiles réglementaires, à ces Quatre Tempéraments-là.

Je serai moins prolixe sur Promethean Fire, de Paul Taylor, qui me laisse assez sceptique. Du point de vue de la danse pure, la pièce se regarde sans déplaisir : c'est de la modern dance à l'américaine, dont le style peut nous paraître, vu d'ici, un peu daté -, qui permet d'admirer une nouvelle fois toute la cohérence de la troupe, dans des ensembles d'une magnifique architecture. Mais le propos politique, très circonstanciel et très premier degré, qui en a motivé l'écriture et lui sert d'argument, fait qu'on ne peut pas recevoir la pièce de manière détachée, comme un pur objet esthétique. On peut évidemment ne pas savoir, ou faire comme si l'on ne savait pas qu'elle s'inspirait de la catastrophe du 11 septembre, mais les académiques noirs, les portés et la gestuelle "avion", l'accumulation d'effets visuels qui évoquent l'idée d'un cataclysme, tels ces corps qui se croisent, éperdus, ou s'entassent, forment un faisceau de signes en soi bien lourdingues... que souligne à gros traits l'orchestration pompière et pompeuse de Bach qui l'accompagne, dont Haydn a dit tout ce qu'il fallait en dire (mais je doute fort qu'un orgue apocalyptique eût été de meilleur goût...). En bref, ce "feu promothéen" est au mieux une curiosité d'Outre-Atlantique, au pire, une pièce dispensable.

Thème et Variations est donné par le Miami City Ballet dans la production de Nicolas Benois (fils d'Alexandre Benois), qui est à peu près identique à celle du New York City Ballet, vue lors de la tournée de 2008 (le NYCB avait en fait donné Tchaïkovsky Suite n°3, dont Thème et Variations constitue le quatrième mouvement). Ce n'est pas exactement la production d'origine du ballet (Alicia Alonso en 1947!), mais une production attachée à une nouvelle version du ballet, recréé par Balanchine pour Barychnikov et Kirkland en 1970). Evidemment, d'un point de vue visuel, il vaut mieux être préparé à l'avance à recevoir le kitsch dégoulinant de sucre des décors et des costumes, en forme de pastiche gourmand de l'imaginaire impérial (peut-être plus près de susciter des ah? que des oh! chez les Parisiens...). Personnellement, j'aime bien ce genre de production historique, sans complexe, pleine de fantaisie théâtrale (d'autant que les costumes sont très, très joliment réalisés), même si j'apprécie aussi la version que danse régulièrement le Mariinsky - cycloroma bleu et tutus dans le style de Diamants pour des danseurs qui n'ont pas à prouver leurs quartiers de noblesse - d'une élégance sobre, sans doute plus en phase avec le goût actuel. Bref, on pardonnera volontiers à Jeannette Delgado la regrettable main posée à terre, impromptue et imprévisible, à la toute fin de l'adage, car pour le reste, elle s'est montrée brillante dans les pas de virtuosité comme à son habitude, le sourire rayonnant inclus, parfaitement secondée dans l'exercice par Renato Penteado qui, s'il n'a pas le charisme d'un Joaquin de Luz, est tout de même un excellent danseur. A vrai dire, je craignais un peu le côté terre-à-terre des troupes américaines dans cette pièce-hommage à la vieille Russie et aux ballets de Petipa, encore sensible dans le Ballet impérial de l'autre jour - pourtant pas sans qualités -, mais franchement, mes craintes ont été effacées bien au-delà de mes attentes. Le corps de ballet se révèle extrêmement soigné et bien éduqué, jusque dans l'adage, filles et garçons ne sont pas seulement jeunes, sympathiques et enthousiastes (ils le sont certes, mais bon, ça ne fait pas un Balanchine de cette eau...), ils ont aussi fort belle allure, tout cela saute et épaule joliment, en musique s'il vous plaît, et à vrai dire, les ensembles sont bien plus harmonieux et disciplinés que ceux que nous avait présentés le NYCB il y a trois ans. En résumé, mérite le détour, vaut le voyage et peut même contenter les palais les plus exigeants (les estomacs délicats préféreront toutefois s'abstenir).


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
serge1 paris



Inscrit le: 06 Jan 2008
Messages: 877

MessagePosté le: Mer Juil 13, 2011 4:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bien d'accord avec vous Sophia, chaque soirée de cette série offre sa part de plaisir et les doublons difficiles à éviter se revoient sans ennui !!!

Je ne pense pas que les danseurs soient meilleurs que ceux du NYCB, mais il est incontestable que je prends plus de plaisir avec cette série du Miami qu'avec la série du NYCB à Bastille.

Peut-être un côté moins officiel, moins formel et sans aucun doute une joie de danser beaucoup plus communicative mais probablement aussi que je trouve Balanchine plus délectable aujourd'hui qu'il y a trois ans où j'avais trouvé tout ça assez froid...


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Mer Juil 13, 2011 7:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Châtelet, avec tous ses défauts, est quand même un lieu beaucoup, beaucoup plus agréable que Bastille!

Moins de têtes d'affiche et de danseurs "stars" qu'au NYCB, c'est évident, pour le corps de ballet, je ne sais pas.

Le gros plus du MCB 2011 par rapport au NYCB 2008 : une programmation plus variée, plus intéressante (même si peu d'inédit pour les balletomanes), et surtout, surtout, pas de Peter Martins! Mr. Green


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
serge1 paris



Inscrit le: 06 Jan 2008
Messages: 877

MessagePosté le: Jeu Juil 14, 2011 12:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

La fête continue et Western Symphony est une surprise de taille : Balanchine pouvait aussi avoir beaucoup d'humour !

Ce ballet exubérant "starring the Delgado sisters" est véritablement jubilatoire et les danseurs (tous excellents) s'amusent autant que le public.

Ca devient une vraie drogue et je suis en train de devenir "addict" à cette série Balanchine du Miami Ballet...


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Sarra



Inscrit le: 29 Sep 2009
Messages: 263

MessagePosté le: Jeu Juil 14, 2011 2:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
...façon Guide Michelin, j'apposerais la mention "incontournable", en plus des trois étoiles réglementaires, à ces Quatre Tempéraments-là. (...) En résumé, mérite le détour, vaut le voyage et peut même contenter les palais les plus exigeants.

serge1 paris a écrit:
Je suis en train de devenir "addict"...

C'était plutôt fatal, Serge... D'abord le moment du Guide Michelin, à la fin celui de l'addiction...

Hmm ♪♫♪♪♫ Embarassed (jeu de mots un peu usagé -mais tellement appelé... Sera -heureusement !- couvert par le feu d'artifice et les cuivres du bal...)


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Jeu Juil 14, 2011 11:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

serge1paris a écrit:
La fête continue et Western Symphony est une surprise de taille : Balanchine pouvait aussi avoir beaucoup d'humour !


Edward Villella talks about Western Symphony : http://youtu.be/8VOq8_gWFR0

J'ai hâte de le voir... Very Happy


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dansomanie Index du Forum -> Tout sur la danse Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 5, 6, 7 ... 9, 10, 11  Suivante
Page 6 sur 11

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous pouvez voter dans les sondages de ce forum


Nous Contacter
Powered by phpBB © phpBB Group
Theme created by Vjacheslav Trushkin
Traduction par : phpBB-fr.com