laurence
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Posté le: Mar Déc 07, 2010 12:51 am Sujet du message: "Les visages et les corps" - P. Chéreau au Louvre |
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Il est des titres singuliers qui vous emmènent comme « Le bateau ivre» dans des domaines ou l'imagination et le réel, sont la toile de fond de la créativité.
« Les visages et les corps » est le nom donné à l'invitation faite au Louvre par Patrice Chéreau à la demande de Henri Loyrette.
Quel rapport avec la danse me direz vous?
Et bien, Patrice Chéreau répond lui même, le corps est pour lui une pensée organisée, une obsession... une danse... avec tout ce qu'il peut y avoir d'inexpliqué, d'interrogateur et de «très modifiant».
Le Louvre est l'espace même ou le regard«... les yeux brillants d'Osiris dans son passage souterrain...» peut se poser sur chaque mouvement qu'il soit sculpté ou peint.
Le chorégraphe Thierry Thieû Niang « la voix légère et grave de l'improvisation » l'accompagne dans ce voyage, un voyage qui touche à tous les arts. La musique: l'histoire du soldat ou Patrice Chéreau est le récitant. L'opéra avec la déambulation de Waltraud Meier chantant les Wesedonck lieder à la fois Isolde et Mathilde Wesedonck (à qui Wagner avait dédicacé sa musique). Le roman de Pierre Guyotat: Coma traité comme une sorte de combat épique ou l'homme se bat avec son double Thanatos, le théâtre enfin avec Koltès et Fosse dans la salle Denon.
Ce soir, Thierry Thieû Niang qui aime explorer le « vivre ensemble » avec cette approche «sans parole» du mouvement qui aide le contact avec des enfants autistes ou le partage du lien entre des générations différentes, entre des professionnels et des amateurs, avec le milieu carcéral... parle de transmission.
« Un américain à Paris »de Mathilde Monnier est un hommage à Merce Cunningham, sa façon de danser, son inventivité et son humour .
" Boléro Two", écrit par Odile Duboc, disparue récemment, est dansé par Boris Charmatz et Emmanuelle Huynn.
Cette dernière pièce est étonnante une sorte de contre-point au Bolèro de Béjart : un couple, les yeux fermés, comme dans un demi sommeil, explore le mouvement dans la caresse des corps. C'est une sorte de longue respiration, de long abandon ou la confiance mène à des portés audacieux. On est hypnotisé par cette modulation douce et rassurante toujours asymétrique et en déséquilibre qui semble éternelle puisqu'elle se continue longtemps après la fin du Boléro et que la salle reste silencieuse et fascinée comme un dernier hommage à la chorégraphe...et aux danseurs.
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