Gala de l'Entente Cordiale

[haydn]

Dernier état du programme et des distributions du Gala de l'Entente Cordiale, le 29 septembre prochain (prix des places, s'il en reste à vendre, de 40 € à 300 €, robe de soirée pour les dames, costume et cravate noire pour les messieurs...).

Etudes (Lander) : Agnès Letestu, José Martinez, Jean-Guillaume Bart

The dream (Ashton, pas de deux) : Alina Cojocaru, Johan Kobborg

Thaïs (Ashton, pas de deux) : Mara Galeazzi, Manuel Legris

Monotones (Ashton, pas de trois) : Marie-Agnès Gillot Federico Bonelli, Edward Watson

Cinq valses de Brahms à la manière d'Isadora Duncan (Ashton) : Zenaïda Yanowsky

Les Deux pigeons (Ashton) : non déterminé (une jolie surprise n'est pas à exclure...)

Cendrillon (Ashton, pas de deux, acte II) : Aurélie Dupont, Jonathan Cope

La Belle au bois dormant (Ashton, pas de deux) : Darcey Bussel, Laurent Hilaire

Voices of spring (Ashton) : Leanne Benjamin, Carlos Acosta

Marguerite et Armand( Ashton) : Sylvie Guillem, Nicolas Le Riche, Anthony Dowell

L'orchestre Colonne devait être dirigé par Paul Connelly, mais il semblerait qu'un chef du Covent Garden vienne finalement pour diriger la musique des pas de deux... A confirmer.

[haydn]

Les Deux Pigeons seront finalement dansés par Roberta Marquez et Ivan Putrov.


En cliquant ICI, vous trouverez un article élogieux de The Independant, où Ivan Putrov est présenté de manière un peu leste :

[haydn]

Petit changement dans la distribution, par ailleurs, avec une interversion de rôles :

Leanne Benjamin remplacera Mara Galeazzi dans Thaïs (le partenaire masculin restant Manuel Legris), et inversement, Mara Galeazzi dansera Voices of Spring en lieu et place de Leanne Benjamin, toujours avec Carlos Acosta.

Enfin, Tamara Rojo se substituera à Zenaïda Yanowsky dans les Cinq valses de Brahms.

[haydn]

Petite (?) modification encore, annoncée ailleurs hier soir, mais je voulais vérifier par moi même l'information, Mathieu Ganio remplacera Jean-Guillaume Bart dans Etudes. On a souvent présenté la nomination de M. Ganio en tant qu'étoile comme un "coup" dû à la volonté de Hugues Gall, mais vu la façon dont il continue à être mis en avant dans les distributions, il semble bien que Brigitte Lefèvre l'ait aussi à la bonne...

[Petite Etoile]

J'espère que Jean-Guillaume Bart n'est pas à nouveau blessé. Il a déjà été absent une bonne partie de la saison dernière......

[haydn]

A priori il semble maintenu sur les autres représentations d'Etudes où il était programmé. Wait and see. Mais ce serait effectivement dommage s'il ne s'était pas totalement remis de sa blessure, qui nous avait déjà privé de son Albrecht dans la Giselle du printemps 2004

[haydn]

Premières impressions du spectacle de ce soir, avec un public où outre Mme Chirac et le Prince Charles, l'on trouvait réunie à peu près toute la jet-set parisienne et londonnienne, avec tapis rouge et garde républicaine en grand uniforme pour accueillir tout ce beau monde...


C'est à nouveau Dorothée Gilbert qui a eu le redoutable honneur d'exécuter le plié qui ouvre Etudes. Et José Martinez fut une fois de plus le héros de la représentation, impérial, brillantissime, même si, sans doute en raison de la solennité de l'événement, il a pris un peu moins de risques que lors des spectacles précédents. Les jambes n'étaient quelques fois plus tendues avec la même perfection, mais ce n'est que vétilles, et sa prestation d'ensemble à été splendide, et chaleureusement applaudie. Sa partenaire, Agnès Letestu, possède toujours autant de chic et de présence scénique, même si techniquement, elle n'égale pas tout à fait Marie-Agnès Gillot, vraiment intouchable. Mathieu Ganio, qui avait assuré la soirée de la veille, a sans doute accusé un peu la fatigue, et une réception malheureuse a failli se terminer en catastrophe. Espérons que tout cela sera vite oublié.

Dans le corps de ballet, chez les messieurs, Stéphane Phavorin a été étincellant, sans doute le meilleur de tous ce soir. Emmanuel Thibault semble avoir récupéré de son petit accident de samedi, et il est intéressant de le voir danser aux côtés de Simon Valastro, qui l'a manifestement pris pour modèle ; la petite batterie et la saltation de M. Valastro progressent de spectacle en spectacle, et il ne devrait pas tarder à faire parler de lui.

Le trio des Sylphides était officiellement composé de Maud Rivière, Laura Hecquet et Sabrina Mallem, mais il m'a semblé que cette dernière était remplacée par Christine Peltzer. Je n'en suis cependant pas tout à fait sûr, et mes excuses à Mlle Mallem si c'était bien elle qui dansait ce soir. Je vous promets de vérifier. En tout cas, les trois ballerines ont fait de l'excellent travail. Idem pour Mlles Aubin, Legassy, Laffont et Bellet. Je reparlerai de Dorothée Gilbert après la représentation du 9, où elle sera soliste. Depuis le début de la série d'Etudes, elle s'est montrée d'une remarquable discrétion, ce qui n'est pas dans ses habitudes ; c'est ici fort louable, car il échoit aux danseurs du corps de ballet la tâche ingrate de se fondre dans la masse, pour ne pas nuire à l'esthétique d'ensemble de l'ouvrage.

Après le premier entracte, les petits fours et le champagne, venait la série de soli, pas de deux et pas de trois de Frederick Ashton, réunis sous le titre factice de Divertissements.

Comme chacun le sait ici, je suis loin d'être un admirateur passioné d'Ashton, dont je trouve les chorégraphies surannées et dégoulinantes de guimauve.

Les Cinq valses de Brahms à la manière d'Isadora Duncan ont néanmoins été pour moi un grand moment d'émotion, d'autant qu'elles ont été interprêtées de manière magistrale par Tamara Rojo, qui n'a manifestement pas usurpé la réputation flatteuse qu'on lui fait.

Le Songe a été fort bien dansé par Alina Cojocaru et surtout son partenaire, Johan Kobborg, mais la pièce elle-même est d'un intérêt qui me semble des plus faibles, et ne présenta pas de réelle difficulté technique. Le pas de deux de Cendrillon est de la même eau ; il faut cependant louer le sens musical, la beauté du geste d'Aurélie Dupont et Jonathan Cope, qui ont servi au mieux cet ouvrage pourtant fort vieilli.

Grande beauté plastique également pour le pas de deux de Thaïs, où Leanne Benjamin et Manuel Legris, fort bien accordés, ont accompli une prestation irréprochable. On n'attendait pas moins de leur part dans cette pièce qui ne requiert pas non plus une très grande virtuosité.

L'accord était en revanche loin d'être parfait entre Laurent Hilaire et Darcey Bussel dans le pas de deux de la Belle au bois dormant. Si M. Hilaire possède toujours la noblesse, les ports de bras et de tête altiers qui conviennent à un prince, sa partenaire, Darcey Bussel, semblait faire assez peu de cas de lui et exécutait sa partie sans vraiment se soucier du résultat d'ensemble. Dommage.

Déséquilibre aussi entre un Carlos Acosta toujours bondissant, aux ressources physiques époustouflantes, à côté duquel Mara Galeazzi semblait un peu terne dans Voices of spring.

On passera sur Les deux pigeons sans grand relief de Roberta Marquez et Ivan Putrov.

Enfin, Monotones II, sur une musique d'Erik Satie, a réuni Frederico Bonelli, Edward Watson et Marie-Agnès Gillot. D'une beauté plastique et d'une perfection technique à couper le souffle, l'étoile de l'Opéra de Paris a une fois de plus démontré à quel point sa récente nomination était méritée.

La troisième partie du spectacle était entièrement occupée par Marguerite et Armand. Cette chorégraphie, totalement anachronique pour une oeuvre qui date de 1963 (à côté de cela, Balanchine est un dangeureux révolutionnaire), accumule les clichés et les niaiseries, et s'apparente à un mauvais mélo. Alexandre Dumas méritait mieux que cela. Néanmoins, la pièce a été très vaillament défendue par Sylvie Guillem et Nicolas Le Riche, qui n'ont jamais ménagé leur engagement physique, au point que M. Le Riche a même failli faire les frais d'une sortie de scène un peu trop fougueuse... De par leur physique et leur style de danse, Sylvie Guillem et Nicolas Le Riche sont parfaitement en harmonie et constituent sans doute le couple idéal pour interprêter ce Marguerite et Armand que je persiste à trouver contestable en tant qu'oeuvre chorégraphique. A noter toutefois la présence remarquée d'Anthony Dowell dans le rôle du père d'Armand.

L'orchestre Colonne s'est assez bien comporté ce soir, même si pour un gala de prestige, on eût apprécié que ce soit l'orchestre de l'Opéra qui occupât la fosse... A noter que les soli de la seconde partie ont été dirigés par Alan Barker, chef d'orchestre à Covent Garden, tandis que le reste du programme était placé sous la baguette de Paul Connelly.

[haydn]

Souvenirs en images :

[suzy]

quel bonheur pour vous haydn de pouvoir participer a ce genre de gala. J'en suis jalouse, mais aussi un grand merci de nous faire partager ces moments en nous decrivant le spectacle. merci

[haydn]

Précision, comme promis, j'ai vérifié et je n'ai donc pas halluciné. C'était bien Christine Peltzer qui faisait la troisième Sylphide (tout à fait délicieuse d'ailleurs) et non Sabrina Mallem, comme indiqué par erreur sur la feuille de distribution. Christine Peltzer avait déjà été distribuée sur la Sylphide de P. Lacotte en juin dernier, et c'est fort heureux qu'on lui permette de danser aussi un peu autre chose que le seul répertoire contemporain, où elle avait tendence à être un peu confinée ces derniers temps.

[Pierre]

Le grand foyer a-t-il été ouvert aux promeneurs pour cette soirée ?
L'ambiance était-elle digne de celle du gala Bessy ?
Etait-ce comble ?

Bref, a-t-on perdu quelque chose à ne pas y être ?

En tous les cas merci de ce "direct live" Mr Haydn...

[haydn]

C'était effectivement à peu près comble (mais combient avaient réellement payé leur billet? Ironie du sort, ce sont généralement les plus fortunés qui bénéficient de places de faveur...), et le grand foyer n'était pas accessible au commun des mortels, puisque des tables y avaient été dressées pour le dîner de gala qui suivait la représentation. Et comme votre serviteur ne fait pas partie des intimes du Prince de Galles ou de Bernadette Chirac, il ne pourra pas vous raconter ce qui s'y est passé

Et comme toujours dans ces soirées de prestige, un certain nombre de places sont attribuées à l'Ecole Polytechnique, dont les élèves sont priés de se pointer en grand uniforme. Mais ça, ce sont des traditions un peu vieille France que je trouve plutôt sympathiques.

[Pierre]

Le statut de Première Dame n'apparaît nulle part dans la Constitution de la République française, je pense donc que c'est en tant que Conseillère Générale de Corrèze que la République à déployé ses fastes et sa pompe... Le Président aurait quand même pu faire honneur aux deux troupes de danseurs... Mr Mortier aurait certainement glissé une bière mexicaine sur la table

[elise]

c'est la première fois que je participe à un forum , et à un forum sur la Danse

un grand MERCI à ceux qui l'ont conçu et qui l'anime
C'est une belle réussite



Alors oui , j' y étais hier , et j'ai effectivement payé cette place

en synthèse:

1 / une chance pour le public de pouvoir encore et toujours admirer Sylvie GUILLEM
son interprétation, son engagement dans le le propos va au delà de ce
qui m' été donné de voir en France et ailleurs
Elle nous parle en dansant, elle nous dit l'Histoire certes qu'elle interprète mais elle ajoute de façon peut être contestable sa propre vsion du personnage .
Son jeu " modern" est parfaitement crédible et elle sait par là m^me se rendre unique
D'évidence, ses gestes ne sont pas ceux de Dame Margot
Ellea l'intelligence et le privilège d elui succéder en en faisant autre chose
Quelle pure don de soi
Quel regard,
Quelle humilité dans ses saluts

Nous ne la remercirons jamais assez

J 'avais acheté un bouquet de roses rouges ( je voulais le bouquet court , pas des longues roses d'amoureux)
La danseuse du Ballet Peggy D. a eu la gentillesse de les lui apporter d ema part en coulisse ,

Si je ne parle pas de son partenaire N Le Riche c'est parce que je considère que depuis la fin de la saison dernière , il a forci, épaissi, sa technique n'est plus sure comme elle était, ses pointes de pied hier soir étaient loin d'être tendues, sa prestation n' a pas nui au résultat
mais il est dépassé et il force son jeu

Qui l' a vu dans ETUDES !!!!


2 / les Danseurs Francais

au top du top : MARTINEZ
il avait le rôle principal des 2 danseurs d'ETUDES
à lui aussi , j'avais apporté des roses ( blanches)

sur le même plan : HILAIRE et LEGRIS
à l'évidence, les ballets présentés ne présentaient pour moi que peu d'interet au plan chorégraphique, costumes et interprétaion musicale
alors ils ont tous deux fait ce qu'ils pouvaient
HILAIRE m' a semblé encore plus fatigué qu'une des dernières fois où je l'ai vu, il avait franchement du mal à soulver sa partenaire
Je suis tout à fait d'accord pour dire que sa partenaire ne prenait pas la mesure de l'harmonie nécessaire avec son partenaire


Je ne'en rajoute pas sur Ganio: ce que j'ai lu sur ce forum reprend mon point de vue

Aurélie DUPONT s'est , je dirais , intelligemment économisée
je crois qu'elle sait quand cela en vaut la peine
elle a, néanmoins , une belle capacité à se rendre complice de son partenaire , quel que soit celui ci

De plus en plus belle et sereine

Gillot fidèle à elle même: humble, technicienne, majestueuse, courageuse dans le choix de ce ballet ( je doute qu'il ce soit s'agit d'un choix mais bon)

J'oubliais Lestetu: précise, se donnant beaucoup de mal et y arrivant, tendue, parfois crispée mais se reprenant très vite
Elle joue le jeu du partage du succès avec intelligence
Son jeu de mains bien voulu par la chorégraphie n'est pas heureux
Bien sur, nettement au dessus de Melle Pujol( erreur de casting fondamental en terme de nomination )


3 / les Danseurs Anglais

je souhaitais revoir Tamara Rojo et Melle Cojocaru
je n'avais jamais vu Melle Bussel ( j'écorche son nommais mon programme est loin de ma mon micro ).

En tant que Danseuses, elles possèdent , chacune , des capacités technques, une belle musicalité mais le phyqiue reste ingrat dans chacun des cas, et surtout les chorégraphies présentées ne leur donne rpas une chance de se faire apprécier ( par moi)
Le solo ( Isadora Duncan ) était ennuyeux au possible


4 / Sinon, au plan de la soirée elle même:
je suis arrivée au moment ou Me CHIRAC montait les marches et c'est là que j'ai découvert le carctère tout à fait particulier d e la soirée
fort peu de danseurs , Melle Platel , Cyril Atanasoff beau et souriant, Patrice Bart seul et pour une fois élégant, bien sur flanqué de Melle Vayer ( chignon ridicule ), Pech radieux , Lacotte sans Thesmar, Yves Saint Laurent [édité par la modération]

Je pensais que le nouveau Directeur prendrait la parole mais non , il avait juste eu le temps de faire changer la tarification de la soirée sur intenet :
les places ( les moins chères) ont été proposées à 50 euros et non pas à 40 comme aux guichets et comme c'est indiqué sur la brochure annuelle

pour mémoire, les prix sur intenet ne sont plus majorés cette année par rapport aux prix guichets

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elise

[haydn]

Merci de ce long commentaire, Lise. Si sur un certain nombre de points je partages vos propos, je ne suis pas de votre avis pour d'autres prestations, à commencer par celle de Nicolas Le Riche.

Chose importante. Je me suis permis d'éditer les trois mots que vous prêtiez à Yves Saint-Laurent. Il n'y avait évidemment aucune malice de votre part, mais il s'agit là d'une question de principe : s'il s'agit de propos privés qu'on a pu surprendre ici ou là, ils ne peuvent être repris sur un forum accessible à tous. En revanche, s'il s'agit de prises de positions officielles, publiques, rien n'interdit de les rapporter. J'espère que vous comprendrez cette position.


Revenons à Nicolas Le Riche, effectivement très athlétique. Mais je l'ai vraiment apprécié, et pour tout dire, son engagement physique important, et l'absence de mièvrerie, de fadeur dans son jeu, ont contribué a donner une certaine tenue au rôle d'Armand, qui peut très vite sombrer dans le pire mauvais goût si l'interprète n'est pas à la hauteur.

Et Laurent Hilaire est toujours en pleine possession de ses moyens, mais là, il était vraiment desservi par une chorégraphie médiocre et une partenaire qui ne se préoccupait absolument pas de lui. D'habitude, c'est un défaut qui touche plutôt les messieurs, mais là, les rôles étaient inversés...