Gracian2
Inscrit le: 25 Nov 2009 Messages: 147 Localisation: Paris
|
Posté le: Mar Nov 02, 2010 9:34 am Sujet du message: Le Petit Cheval Bossu au Chatelet |
|
|
J'ai passé une délicieuse soirée hier au Châtelet où le théâtre Mariinsky donnait une unique représentation du “Petit cheval bossu” de Chtchedrine, chorégraphie de Ratmanski.
C'est un ballet populaire et sans prétention. On raconte une belle histoire, c'est frais, léger, charmant. On sent qu'il doit être dansé souvent, car malgré le déplacement àu Chatelet, tout était en place et s'enchaînait avec fluidité. C'est vraiment un beau cadeau que nous a fait le Mariinski en déplaçant pour une seule soirée l'ensemble de son ballet.
Chaque danseur assume parfaitement le personnage pittoresque qu'il incarne et il est intéressant de voir combien les danseurs français n'arrivent pas à donner à la pantomime l'ingénuité, la sincérité, la spontanéité des danseurs russes. Andrei Ivanov joue et danse le ridicule Tsar, par exemple, avec la conviction d'un enfant capricieux.
Somova et Sarafanov forment un couple de légende.
Sarafanov a non seulement un ballon extraordinaire, enchaînant les doubles tours, brisés, pirouettes avec désinvolture, s'élançant dans des jetés où il rejoint son cheval bossu dans la même allégresse, mais incarne aussi un personnage typé, naïf, touchant mais retors avec une grande finesse.
Somova est fine, élégante, avec une légèreté particulière, un style taqueté que l'on ne retrouve plus en France. Sa technique est remarquable, elle semble s'amuser de toutes les difficultés et comme son partenaire arrive a restituer le côté taquin et débonnaire de cette demoiselle fée.
Grigori Popov est un cheval bossu qui piaffe et saute avec la légèreté que l'on voit dans les rêves.
La musique fait souvent penser au Stravinsky de “Petrouchka”, riche en thème populaire avec une brillante orchestration. La chorégraphie est, disons post-classique parce que neo, elle ne l'est vraiment pas, mais elle cherche surtout à raconter une histoire illustrée de très beaux pas de deux, de variations brillantes et cocasses, comme celle à répétition précédant le final.
J'ai reconnu au premier rang de Corbeille, à côté de Pierre Lacotte, Maîa Plissetskaya – qui a dansé « Le petit cheval » dans sa version précédente. Personne ne l'a reconnue.
|
|