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Ailey
Inscrit le: 24 Aoû 2008 Messages: 70
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Posté le: Jeu Jan 06, 2011 2:32 am Sujet du message: |
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J'ai trouvé qu'Emilie Cozette et Stéphane Bullion étaient d'excellents partenaires, dans ce ballet comme dans les précédents. Leur danse était très fluide et leur accord toujours perceptible.
_________________ Ailey
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petitflo
Inscrit le: 30 Sep 2009 Messages: 33
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Posté le: Jeu Jan 06, 2011 3:02 am Sujet du message: |
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Je pense également que l'homosexualité suggérée d'un Siegfried n'est pas et ne doit pas être la clé unique dans cette relecture par Noureev du Lac. Oui, certaines danses masculines (la fin du 1er acte surtout) sont vraiment saisissantes. D'une part parce qu'elles apportent une modernité inédite à ce classique, dans le fond (renforcement du rôle du prince ; rapport ambigü prince/précepteur ; ... ) comme dans la forme (polonaise d'hommes ; duos prince/précepteur ; ... ) ; d'autre part, parce qu'elles dégagent de la sensualité là où on ne l'attend pas forcément et parce qu'elles sont très très belles (j'adore la variation du prince seul ; sous le regard de Wolfgang...)
Néanmoins, la portée universelle du mythe reste là, je crois !! Et ce qui me fascine dans la version de Petitpa/Ivanov/Noureev, c'est la manière avec laquelle Noureev parvient à transformer un paysage peuplé d'amertume et de douleur, ce lac romantique, en un lac intérieur, un lieu purement imaginaire. On est en quelque sorte invité non plus à visiter un site naturel (certes très spécial), mais à pénétrer la conscience d'un jeune adolescent, et à partager ses fantasmes, espoirs, luttes intérieures. On peut se rendre compte que les deux grands thèmes musicaux (le prologue et le thème des cygnes) n'en sont en réalité qu'un unique : version descendante d'une phrase musicale dans le prologue (exposé de la tragédie, d'une fatalité, d'un fatum) et version ascendante pour les cygnes (espoirs, désirs de s'échapper de cette trame, de s'envoler du lac). Intérioriser cette lutte, l'approprier à un adolescent ennuyé de son quotidien et qui souhaiterait pourtant trouver l'amour : voilà l'idée forte de cette version. Qu'il soit homosexuel ou pas, l'affaire ne se résume pas à ça. C'est ce blocage (amour homosexuel impossible) qui permet de déclencher la frustration, le fantasme, le lac imaginaire, de faire apparaître les cygnes, etc etc etc...
Sinon, une mention spéciale pour Emilie Cozette, qui a "assuré" en effet, dans tous les sens, la représentation de ce soir, ainsi que pour tout le corps de ballet ! Celui-ci s'en est donné à coeur joie pour faire les zouaves dans le 3eme acte : danse espagnole animée par des "olé!" de la part de la compagnie, piaillement lors de l'entrée des fiancées, qui s'étaient couvertes les dents de rouge à lèvres pour faire de beaaaaux sourires à Siegfried - qui, de tte façon, s'en fiche d'elles......!!
Et un quatrième acte toujours aussi somptueux....
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 358
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Posté le: Jeu Jan 06, 2011 10:56 am Sujet du message: |
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Entièrement d'accord avec cette excellente analyse!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Jan 10, 2011 11:45 am Sujet du message: |
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Cela fait un bout de temps que je n'investis plus les 1,20 euros que requiert l'acquisition de l'hebdomadaire satirique paraissant le mercredi, vu la défiance et le mépris qu'il affiche systématiquement pour tout ce qui touche au web, mais cette fois, je n'ai pas résisté, et j'ai versé mon obole au Canard enchaîné pour lire la critique de Pierre Combescot, dit Luc Décygnes - le bien nommé, en la circonstance - concernant les performances des volatiles parisiens à l'Opéra Bastille.
Tout d'abord, c'est l'Orchestre Colonne qui en prend pour son grade :
Citation: |
Autant dire que cette belle formation avec [sic, lisez : avait] une grâce exceptionnelle entre les fausses notes. On se frottait les yeux pour ne pas se boucher les oreilles. |
Puis, c'est autour de l'administration de l'Opéra de trinquer, coupable d'avoir séché la première représentation d'Ulyana Lopatkina. La danseuse russe a manifestement ensorcelé P. Combescot, qui l'encense :
Citation: |
La Lopatkina est unique. Elle ne danse pas, elle dessine. Et c'est inouï de beauté. |
Stéphane Phavorin, Myriam Ould-Braham et Emmanuel Thibault reçoivent eux aussi leur part d'éloges, mais là ou l'affaire se corse, c'est quand on en arrive à Siegfried :
Citation: |
Les princes furent nombreux : Bullio, toujours excellent, et Nicolas Le Riche [sic!], parfait. |
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Là c'est nous qui nous frottons les yeux... Finalement, ils devraient lire plus souvent le web, au Canard. On leur fait une confidence : le grand blond (sans chaussures noires), c'est Karl Paquette. Nico, c'est un vrai brun.
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doudou
Inscrit le: 03 Mai 2005 Messages: 1128 Localisation: PARIS
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alila
Inscrit le: 31 Déc 2009 Messages: 287 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Jan 10, 2011 3:41 pm Sujet du message: |
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D'autant plus PAN que ce monsieur aurait pu lire la petite feuille de distributions que, sauf erreur, on a dû lui donner sur place, s'il avait pas envie de regarder sur internet! (Mais je commence à douter qu'il était présent à la mare de la bastille)
J'ai depuis longtemps abandonné les critiques de danse sur la presse, la plupart du temps les journalistes ne savent pas vraiment de quoi ils parlent. C'est en partie pour cela que j'adore les excellentes critiques des participants de Dansomanie (d'ailleurs, merci à tous!).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Jan 10, 2011 4:13 pm Sujet du message: |
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En fait, l'article évoque - et mélange - plusieurs distributions, même s'il y est beaucoup question de Lopatkina (ce qui ne justifie pas pour autant la bourde - des fêtes de fin d'année mal digérées?...). Maintenant, il y a dans sa critique quelques jolies formules, gracieuses ou pimentées, et je crois que c'est pour ça qu'on lit encore Luc Décygnes, plutôt que pour la rigueur de l'analyse en soi. Honnêtement, je préfère ce systématisme-là (avec ses parti-pris pour certains, gagnants ou perdants à tous les coups) à d'autres critiques réputées sérieuses de la presse institutionnelle, où c'est juste "brosse à reluire et cie".
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Perle
Inscrit le: 20 Juil 2010 Messages: 156
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Mer Jan 12, 2011 11:45 pm Sujet du message: |
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Gérard Mannoni, sur Altamusica, éreinte Pujol, salue Bullion, porte aux nues Heymann ("un des plus accomplis, des plus passionnants, des plus émouvants que l’ont ait vus depuis fort longtemps") et le corps de ballet.
Si je n'ai pas pu voir Heymann, il m'aurait été impossible de rater Bullion (oui, je fais partie du fan club ), et après le Siegfried magistralement interprété, quoique techniquement perfectible, que celui-ci nous a servi, je suis étonné qu'on le considère comme "moins complexe psychologiquement" que le Prince de Heymann.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Jeu Jan 13, 2011 12:43 am Sujet du message: |
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Je ne voudrais pas faire semblant de défendre Laetitia Pujol, que je n'ai pas du tout aimée en Odette (quant à Odile, elle n'est pas non plus qu'un tour de force technique...), mais enfin, il me semble que le problème est peut-être ailleurs que dans le seul argument morphologique (le "Sugarplumgate" de Macauley a lui au moins le mérite d'avoir de l'esprit...) vs. Guillem, Guérin, Platel... Tamara Rojo, bien loin des canons classiques (et néanmoins actuels) du Cygne, me semble à cet égard une Odette-Odile plus que notable, et apte à trouver sa place aux côtés des grands Cygnes d'aujourd'hui.
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Jeu Jan 13, 2011 12:35 pm Sujet du message: |
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Pour Tamara Rojo, je confirme, ô combien !
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