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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Gracian2
Inscrit le: 25 Nov 2009 Messages: 147 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 12:48 pm Sujet du message: |
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Mais ... et le programme du jeudi 16 ? Vous ne le mentionnez pas. C'est le jour de prise de rôle de Laetitia Pujol dans le LAC.
Ne me dites pas qu'elle débute à une matinée de samedi ! ! !
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 358
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 1:01 pm Sujet du message: |
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J'aviais vu cette version à Bastille avec Patrick Dupond et Pietragalla. Il y avait Romoli et Le Riche, tout jeunes! C'était magnifique, Dupond était électrisant, une vraie STAR et je ne vous dis pas les rappels, mes mains s'en souviennent encore...J'étais étudiante et j'avais cassé ma tirelire...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Gracian2
Inscrit le: 25 Nov 2009 Messages: 147 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 2:39 pm Sujet du message: |
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Merci Haydn.
Ayant des places pour le 16, j'ai eu peur !
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 7:37 pm Sujet du message: |
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Personnellement, je pense aussi que la version de Nureyev est exceptionnelle. Elle l’est pas sa scénographie mais aussi sa chorégraphie et aussi par sa relecture de l'histoire. Je pense que ma perception des psychologies va évoluer au fur et à mesure de ces représentations (et des interprètes) car je ne l’avais vu qu’une fois de passage à Paris en 2005 et bien sûr le DVD mais, pour différentes raisons, je ne le trouve pas une grande réussite interprétative, ou alors le réalisateur n’a pas réussi à capturer la magie que j’ai vue hier, malgré les petits calages nécessaires au trio de choc, que l’on peut quand même saluer pour cette représentation inédite et incertaine jusqu’au dernier moment, à ce que j’ai cru comprendre.
Contrairement à Haydn, j’aborde les chorégraphies de Nureyev avec toujours autant de plaisir et c’est ce côté réflexif et complexe qui m’attire. Nureyev a voulu moderniser les histoires en tendant des passerelles qui les relient à la vraie vie et c’est fantastique d’avoir pu faire ça avec ces ballets d’une autre époque, car les compromis stylistiques ou narratifs sont finalement quand même ancrés dans un style très classique et en même temps, on s’éloigne des visions désuètes. Toute version d’une œuvre porte la marque de son temps mais celle-ci me paraît pour l’instant du moins encore plutôt intemporelle.
Il me semble justement que la force de cette version est de camper le personnage de Siegfried dans cette danse féminine de la première variation mais aussi qui est reprise constamment dans le premier acte. Cela peut permettre aux danseurs qui ne sont pas des acteurs très percutants (je pense à José Martinez par exemple) de camper toute l’ambigüité du personnage face à l’histoire, mais donner aussi un intérêt à ce personnage qui est quasi constamment en scène sans grande contenance dans certaines versions. Car il faut le dire, le Lac de Nureyev, encore plus que celui de Derek Deane à l’ENB, c’est l’histoire de Siegfried. Je comprends que cela puisse déstabiliser ceux qui se nourrissent de DVD russes à la gloire de la ballerine, car ici il faut adhérer à la psychologie de Siegfried pour jouir pleinement de cette fable magique et d’abord faire un travail personnel de sensibilisation. Alors cette variation, c’est vraiment un coup de génie. Elle est excessivement difficile, le prince est seul en scène avec ses doutes, son désespoir, son corps. Il fallait donner un ton spécial à Siegfried pour mettre en valeur tous les ressorts de l’histoire. Pourquoi il ne regarde pas les filles rameutées par Wolfgang, pourquoi il ne veut aucune de ces princesses superbes présentées par sa mère, pourquoi il est séduit par une femme animale, quelque chose d’autre qui n’est pas femme ? Et pourquoi il se résigne avec Odile qui est ce qui s’en rapproche le plus ? Pourquoi il va en mourir ? Car, oui, Tchaïkovski s’est donné dans le livret du lac et Nureyev s’est engouffré dans la brèche. Subtilité ou non? Et bien je ne trouve pas que ces regards qui se perdent, qui se croisent, ce pas de deux entre Siegfried et Rothbart soient du plus mauvais goût.
J’ai trouvé une homogénéité parfaite entre les trois danseurs. Le sombre Stéphane Bullion, provocateur/catalyseur des rêves du prince, le solaire Karl Paquette perdu plus que rêveur, et la superbe Odette/Odile d’Emilie Cozette, une majestueuse princesse/cygne perdue comme Siegfried mais pas éplorée, une Odile séductrice et jamais méchante ou vulgaire, très proche d’Odette en somme et qui permet de comprendre la méprise de Siegfried.
Alors c’est vrai qu’avec ce duo tout en nuance, à la danse très proche, le Wolfgang/Rothbart de Stéphane Bullion domine la scène. D’abord par sa présence, l’emprise magnétique de son regard charbonneux au premier acte, un Wolfgang très calculateur, qui, un peu comme son Abderam dans Raymonda, occupe l’espace avec une maestria qui fait qu’on a envie de ne regarder que lui, car chaque geste, chaque regard est significatif, lorsqu’il se contente de conduire les filles de manière provocatrice vers Siegfried, ne dissimulant pas quelquefois son sourire maléfique, ses apartés avec le prince, son regard épiant chacun de ses mouvements… Il dresse une toile dans lequel le jeune Siegfried s’englue… Et puis aussi, une variation forte au troisième acte, un peu surprenante pour le profane, mais qui gicle comme l’or noir d’un puits de pétrole. Je crois que la force de ce Wolfgang très implacable est de relier clairement le personnage avec la violence de Rothbart et par là-même dresser un pont entre les actes.
Psychologie bon marché selon Haydn ? Je ne crois pas. Tout n’est que questions dans ce lac,… Est-ce que Siegfried a rêvé tout cela et que finalement, il dort encore ? Pourquoi Wolfgang provoque-t-il Siegfried, est-ce que la véhémence de Rothbart est une interprétation de son refoulement ou la frustration de Wolfgang ? C’est passionnant … et j’imagine que selon les interprètes, cela diffère… J’ai personnellement hâte de voir Nicolas Le Riche s’affronter à Stéphane Bullion.
Sinon, j’ai trouvé, comme d’habitude si j’ose dire, le pas de trois inutile et bavard, tout comme les danses de caractère, moins longues mais qui cassent un peu l’histoire. J’aimerais un lac qui déroule une poésie crescendo de bout en bout… Enfin…
En revanche, les ensembles du premier acte sont vraiment superbes, comme d’habitude, Nureyev sait stimuler les garçons… mais aussi les cygnes, beaux ensembles, belle géométrie, attitudes superbes dans le deuxième acte, ces déroulés de cygnes pénétrés de leur triste sort, les corps martyrisés… tout cela fait un bel écrin pour les trois solistes.
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Ambrine
Inscrit le: 10 Déc 2008 Messages: 297
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 10:24 pm Sujet du message: |
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Après Agnès Letestu sur Radio Classique vendredi, José Martinez était l'invité du rendez-vous de France Culture à 19 h ce soir. Malheureusement, j'ai loupé le début de l'émission. Il a précisé que sa blessure n'était pas grave et il devrait pouvoir reprendre le Lac à la prochaine date prévue. Surtout, il a fait une analyse de la version du Lac des Cygnes de Noureev très intéressante. L'émission est ré-écoutable sur le site de France Culture.
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 11:56 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
S'en suit le face-à-face avec Rothbart, qui n'est rien d'autre qu'un rite d'initiation à peine dissimulé. Peut-être Rudolf Nouréev a-t-il voulu évoquer ici l'homosexualité non assumée de Tchaïkovsky - le célèbre compositeur, qui souffrait de cette situation psychologique difficile, et s'était cependant toujours gardé de la laisser transparaître dans son œuvre artistique, aux élans, a contrario, extrêmement virils -, mais il le fait malheureusement sans grande finesse. |
A quel moment Noureev a-t-il ajouté ce "pas de deux" masculin de la fin du 1er acte ? Il n'apparaît pas sur le DVD de la version Noureev-Fonteyn, pourtant il me semble que déjà à l'époque la chorégraphie est bien "signée" Noureev ?
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Mer Déc 01, 2010 12:33 am Sujet du message: |
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C'est le pas de deux qui suit immédiatement cette variation, me semble-t-il. Je pense que c'est pour l'Opéra de Paris que Nouréev l'a ajouté.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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Posté le: Mer Déc 01, 2010 1:24 am Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Je pense que c'est pour l'Opéra de Paris que Nouréev l'a ajouté. |
C'est curieux tout de même... J'aimerais bien savoir qui est le premier danseur à qui a été confié le rôle de Rothbart agrémenté de ce nouveau duo... à moins que Noureev se le soit ajouté à lui-même, ayant atteint un âge où il ne parvenait plus à danser le rôle du prince mais où il dansait encore celui du précepteur ?
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 358
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Posté le: Mer Déc 01, 2010 10:19 am Sujet du message: |
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Merci Maxaran, pour cettte analyse du Lac à la quelle je souscris jusqu'au moindre accent!
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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