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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1487
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Posté le: Dim Fév 28, 2016 3:19 pm Sujet du message: |
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Ceci étant j'ai l'impression qu'il n'y a plus cette "petite" troupe qui faisait les contemporains et le reste qui faisait les grands classiques. Les longues séries ont toujours existé même quand les danseurs ne se blessaient pas. Par contre il n'y avait pas deux spectacles en même temps à Noêl ! Et surtout tous les danseurs étoiles étaient sur le pont, la saison ne reposait pas sur quelques individualités aptes à tenir les grands rôles classiques et ayant l'envie légitime d'élargir leur répertoire.
L'Opéra se délocalisait alors au Palais des congrès ou au Palais des sports pour leur vingtaine de représentations données maintenant à Bastille. J'ai quand même le sentiment que c'est cette alternance "classique"- "contemporain" qui blesse les danseurs. Maintenant il faut dire aussi que certains (et ils sont nombreux) reviennent sur scène trop rapidement. Les "anciens" étaient moins blessés et s'ils se blessaient, c'était plutôt en fin de carrière. |
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haydn Site Admin
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Posté le: Lun Fév 29, 2016 8:19 pm Sujet du message: |
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Pour ceux qui l'auraient raté et si vous habitez la région de Nice : rediffusion au Cinéma des Variétés, 5 Boulevard Victor Hugo - 06000 Nice , de Casse-Noisette Compagnie de Jean-Christophe Maillot le jeudi 10 mars 2016. 2 séances à 14h00 et 19h00 :
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haydn Site Admin
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haydn Site Admin
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Posté le: Dim Mar 13, 2016 9:39 am Sujet du message: |
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Pour mémoire, avant d'aller voir ou revoir Spartacus au cinéma ce dimanche après-midi, notre petit dossier historique de 2013 :
Petit résumé de l'action de Spartacus :
Acte 1
Triomphe des légions romaines ramenant de leurs campagnes militaires trophées et esclaves, parmi lesquels Spartacus et sa femme Phrygie. Spartacus est envoyé à l'école des gladiateurs.
Acte 2
Spartacus organise la révolte des esclaves et prend la tête des premières grandes insurrections populaires. Les esclaves brisent leurs fers et fuient hors de la ville de Rome, pendant que les patriciens, dans leurs somptueuses villas, s'étourdissent de plaisirs charnels.
Acte 3
Spartacus fête avec ses compagnons la victoire, mais celle-ci ne peut être ni définitive ni durable. Les patriciens, par la ruse et la corruption, mettent à mort les combattants des libertés humaines. Spartacus périt.
Les idées qu'il incarnait lui survivent dans l'esprit du peuple qui glorifie et pleure un héros mort dans un combat inégal et prématuré, mais plein de promesses pour l'avenir des hommes.
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Découpage par scènes de la version Grigorovitch
ACTE 1
1er tableau : l'Invasion
La machine de guerre de l'Empire romain piétine impitoyablement les pays conquis. Son capitaine le plus terrible, le plus inhumai, est Crassus. Il ne laisse sur son passage que terres brûlées, après avoir emmené en captivité des milliers de prisonniers. Parmi eux, Spartacus.
Monologue de Spartacus : né libre, il veut vivre libre. Jamais il ne se laissera réduire en esclavage
2ème tableau : Rome
Sur les murs de la puissante capitale se tient le marché aux esclaves. On y trie ceux qui ont le plus de chances de plaire aux riches patriciens, peu importe si on défait les couples. C'est ainsi qu'on enlève Phrygie à Spartacus.
Monologue de Phrygie : sa douleur est immense ; son bien-aimé est captif, elle ignore même entre quelles mains il va tomber, qui l’emmèneront à jamais loin de lui.
3ème tableau : l'Orgie chez Crassus
Le pire est arrivé. Phrygie a été achetée par Crassus. Des mimes la portent sur la couche du général romain. Leurs mains sont rouges, impossible de dire si c'est de vin ou de sang. Egine, la concubine de Crassus, se moque des craintes de Phrygie qu'elle ne comprend pas. Elle n'aime que l'or, la puissance, le vin, le sang des esclaves, tout ce qui peut allumer son propre sang. On pousse deux gladiateurs, les yeux bandés, dans la salle. Ainsi aveuglés, ils devront se battre à mort. Seul le vainqueur aura la vie sauve ; le combat terminé, on lui arrache son masque : c'est Spartacus.
Monologue de Spartacus : il vient de tuer un prisonnier, son semblable. Que va-t-on l'obliger à faire encore? Et que peut-il? Que veut-il?
4ème tableau : la caserne des gladiateurs
Vivre dans son pays, pouvoir aimer sa femme, être libre, briser ses chaînes, refuser l'esclavage, voilà à quoi Spartacus appelle les gladiateurs, hommes de sa tribu. Ils lui jurent fidélité et s'enfuient de la caserne.
ACTE 2
1er tableau : la voie Appienne
Dans la nuit paisible, les bergers dansent et jouent pour tuer le temps. Les insurgés font irruption. Spartacus les convie à se joindre à eux : les bergers ne seront pas les seuls à le suivre, des centaines d'esclaves se joignent à la poignée d'hommes avec laquelle il était arrivé et le choisissent pour chef.
Monologue de Spartacus : Devenir leur chef? Oui, mais pas à la manière de Crassus. Il acceptera le pouvoir, mais pour rendre leur liberté à des milliers d'hommes et à Phrygie. Où est-elle? Il faut la retrouver, la délivrer.
2ème tableau : la villa de Crassus
Spartacus rejoint enfin Phrygie dans la villa que Crassus possède au sud de Rome. Leur joie est immense. Mais les patriciens, et Egine avec eux, viennent en foule festoyer chez le général romain. Les deux amants échappent à temps à leur compagnie.
Monologue d'Egine : Crassus veut soumettre le monde entier. Elle, c'est Crassus qu'elle veut courber devant sa loi. Il use de force et de cruauté, elle de ruse et de perfidie, mais leur but est le même : pouvoir, gloire, richesse.
3ème tableau : le triomphe de Crassus
Les patriciens chantent les louanges de Crassus, dieu terrestre siégeant sur un olympe de puissance et de victoires. Mais une terrible nouvelle interrompt leur dithyrambe : la villa est encerclée par les troupes de Spartacus. Les glorieux chefs de guerre, Crassus et Egine en tête, prennent la fuite.
Monologue de Spartacus : Victoire! La force de Rome ne repose que sur les armes de ses légionnaires et la docilité des vaincus. Les Romains eux-mêmes sont des couards. Il faut que tous les insurgés le sachent.
4ème tableau : la défaite de Crassus
Crassus a été capturé et conduit devant Spartacus en qui les patriciens reconnaissent le gladiateur de naguère. Les insurgés veulent tuer Crassus, mais leur chef détourne leur glaive : Crassus pourra racheter sa vie comme le faisaient jusque là, sur son ordre, les gladiateurs, mais il devra se battre à visage découvert. Les insurgés sont des guerriers, non des assassins. Crassus n'est pas de taille à se mesurer avec Spartacus, son adversaire, en combat singulier. Il implore sa grâce. Spartacus le chasse, il n'a pour lui que mépris. Que la lâcheté et l'insignifiance de l'orgueilleux patricien éclatent aux yeux de tous.
ACTE 3
1er tableau : la conjuration
Crassus, déshonoré, jure de faire chèrement payer son humiliation à ses anciens esclaves. Egine attise sa haine. Crassus rassemble les commandants de ses légions. Mort aux insurgés! Egine exprime ses vœux propitiatoires.
2ème tableau : le camp de Spartacus
Egine s'est glissée dans le camp des insurgés. Ce n'est pas pour rien que Phrygie craint un malheur, qu'elle pressent dans la nuit obscure. Spartacus tente de l'apaiser, mais ce n'est pas à elle-même que vont ses alarmes. Un messager annonce que les légions romaines sont en marche contre les révoltés. Spartacus propose un plan de bataille et demande à ses lieutenants de lui jurer fidélité. La hardiesse de sa décision épouvante les faibles.
Monologue de Spartacus : Si la discorde s'installe entre ses lieutenants, la bataille est perdue. Mais plutôt mourir au combat que vivre dans les chaînes.
Monologue d'Egine : prends garde, Spartacus! Ce que peut une femme au comble de la rage, personne d'autre ne le peut. Egine se vengera d'avoir craint pour sa place de première concubine du premier des soldats de Rome.
3ème tableau : la trahison
Les fidèles de Spartacus attendent son signal et, dès qu'il le donne, partent au combat. Encore un instant, et les hésitants le rejoindront aussi. Mais voici qu'Egine paraît, abandonnant le refuge de la nuit : le bon vin et les courtisanes transformeront les faibles en traîtres. Les légionnaires de Crassus s'emparent d'eux sans peine. Le Romain accorde un généreux salaire à Egine pour l'aide qu'elle lui a apporté.
Monologue de Crassus : Spartacus paiera de sa vie d'avoir épargné celle de Crassus, car jamais Crassus ne lui pardonnera son humiliation et le mépris de ses esclaves.
4ème tableau : le dernier combat
Les légionnaires ont entouré les troupes insurgées. La lutte est inégale, les fidèles de Spartacus tombent les uns après les autres. Impavide et seul, l'ancien esclave marche sus aux mercenaires romains. Les émissaires de Crassus l'encerclent par la ruse et le transpercent de leurs lances. Phrygie demeurera à tout jamais inconsolable. La liberté pleurera avec elle son premier héros.
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Quelques images du premier Spartacus du Bolchoï, en 1958, dans un style très "péplum", et dont la chorégraphie était signée Igor Moïsseïev :
(Acte 1)
(Acte 1)
(Acte 2 : triomphe de Spartacus)
Dimitri Begak (Spartacus) et Natalia Pimodéréva (Phrygia)
Version Leonid Jacobson, Bolchoï, reprise de 1962
Maïa Plissetskaïa (Phrygia)- Nikolaï Fadéïetchev (Spartacus)
Version Leonid Jacobson, Kirov, reprise de 1967
Askold Makarov (Spartacus)
Irina Zubkovskaïa (Phrygia) - Askold Makarov (Spartacus)
Askold Makarov (Spartacus)
--> http://www.forum-dansomanie.net/forum/viewtopic.php?t=4792&start=915 |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Dim Mar 13, 2016 9:48 am Sujet du message: |
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Et nos commentaires de l'époque :
haydn a écrit: |
Le Bolchoï commençait à me manquer sérieusement, et j'attendais ce Spartacus avec une impatience certaine...
Sur le plan technique, cette fois, nous avons eu droit à un son conforme aux standards actuels, avec même quelques raffinements tels qu'une spatialisation qui faisait entendre les applaudissements au fond et sur les côtés de la salle, et l'orchestre, au niveau de l'écran, à l'emplacement théorique de la fosse. Mais une telle retransmission, aussi soignée qu'elle ait été, ne donnera jamais les mêmes frissons qu'un spectacle vécu à l'intérieur même d'un théâtre, et ceci, en dépit des conditions de confort souvent meilleures offertes par le cinéma.
Par ailleurs, la réalisation du film était plutôt soignée, et on ne pourra déplorer que quelques petits retards de la caméra lors de certaines entrées de solistes. Les plans étaient suffisamment variés, et l'essentiel de l'action toujours visible.
L'un des attraits - et également, l'une des inconnues - de ce Spartacus, était l'apparition de Vladislav Lantratov, qui personnifie à la scène le sinistre Crassus depuis peu de temps seulement. M. Lantratov est un danseur dont les qualités premières sont davantage la finesse, la subtilité, que la veulerie et la brutalité, et l'on pouvait craindre un contre-emploi. Il n'en a rien été, et bien au contraire, l'artiste a su tirer le meilleur profit de ses dons naturels. Il incarné un général romain psychotique, avide de pouvoir, mais instable psychologiquement, incapable de décision et de courage. Les expressions faciales de Vladislav Lantratov étaient particulièrement étudiées et soignées, et tout le déroulé de l'histoire pouvait se lire sur son visage.
A l'opposé, Mikhail Loboukhine (Spartacus) s'inscrivait dans la tradition de la danse héroïque héritée de l'époque soviétique (mais chut... la sémillante Katia Novikova nous a expliqué à l'entracte que de parler de "ballet soviétique" à propos de cet ouvrage mettait Youri Grigorovitch en fureur), et la filiation avec Vladimir Vassiliev, interviewé à l'entracte, est évidente. M. Loboukhine s'est bâti une musculature impressionnante, et avec lui, les Kirk Douglas et autres hercules de superproductions made in Hollywood n'ont qu'à bien se tenir... Sa performance était impressionnante de bout en bout, avec des portés à une main particulièrement vigoureux et spectaculaires dans le pas de deux qui l'unit à Phrygie à l'acte III. Jamais son bras n'aura tremblé.
Petite déception en revanche en ce qui concerne les rôles féminins. La Phrygie d'Anna Nikulina est proprette, mais manque singulièrement de personnalité. Tout est joué sur le registre de la mater dolorosa, avec pour conséquence la dissolution de la souffrance vraie de la femme aimante dans un sentimentalisme un peu mièvre. Nina Kaptsova et Svetlana Lunkina y ont naguère fait montre d'une toute autre personnalité.
Quant à la Zakharova, reine des reines, c'était peut-être là son rôle de trop. Techniquement, il n'y a évidemment quasiment rien à redire, à ce niveau de perfection, on aurait mauvaise grâce à jouer les Beckmesser. Mais question interprétation, on a l'impression qu'elle est vraiment passée à côté de son personnage. Egine n'est pas une reine triomphante, mais une intrigante sans scrupules qui ne s'intéresse qu'aux avantages matériels et aux plaisirs charnels que lui procurent sa relation sulfureuse avec Crassus.
Le grand monologue du troisième acte a malheureusement sombré dans le contresens le plus total : la scène est censée nous montrer une courtisane dépravée, qui se fait du bien en fantasmant sur l'élimination prochaine de Spartacus, entrave à sa soif de pouvoir, d'argent et d'honneurs, mais ce que le spectateur voit réellement, c'est une démonstration de twirling-bâton assenée par une chef-majorette en parade. Certes, Zakharova reste Zakharova, son niveau de danse est exceptionnel, mais là, elle se fourvoie de manière si flagrante qu'on ne peut décemment pas le taire. Le brio est là, mais où sont passés sensualité, perversité, veulerie? Une Ekaterina Shipulina, une Maria Alexandrova, voire même une Maria Allash, ont été des Egine autrement explosives.
Quelque mots sur l'orchestre, excellent, placé sous la direction d'un Pavel Sorokine qui a servi au mieux la partition de Katchaturian, pas forcément des plus subtiles, mais parfaitement adaptée à la chorégraphie qu'elle doit soutenir (même si l'indispensable Katerina Novikova nous a appris que Guennady Rojdestvenski, le créateur de l'ouvrage, avait eu le plus grand mal à persuader le compositeur arménien de l'adéquation de sa musique avec le projet scénographique de Grigorovitch). |
Bernard45 a écrit: |
Il n’est pas facile d’intervenir après Haydn !
Je suis sorti bouleversé par tant de beautés auditive et visuelle. C’est un des plus grands ballets du Bolchoï qu’il m’ait été donné de voir au cinéma. Son côté narratif, linéaire, rend facile sa compréhension. Les pas de deux nous laissent béats d’admiration, notamment lors des 2ème et 3ème actes. Quant au style Khatchatourian, facilement reconnaissable même pour un profane, lorsqu’il est joué par l’orchestre du Bolchoï, c’est un vrai bonheur.
Ceci dit, si je suis globalement en accord avec Haydn, notamment pour les deux rôles masculins (Loboukhine fabuleux dans ses portés bien que parfois, la limite entre la danse et le cirque soit floue – le débat a déjà eu lieu ici même et je ne souhaite pas le raviver), je le trouve un peu sévère avec les prestations féminines. Anna Nikulina, dans la dernière scène, au comble du désespoir face à la mort de son compagnon, est sublime. Quant à Svetlana Zakharova, parler d’un concours de majorettes est, il me semble, un peu forcer le trait. Mais SZ, avec l’aura qui est la sienne, son physique aux jambes interminables, sa technique parfaite, peut-elle encore aujourd’hui se comporter autrement qu’en reine ou princesse ?
Un dernier mot : je reste consterné par le peu de spectateurs présents à Orléans. Nous n’étions guère plus de 150, peut-être moins dans une salle qui peut en accueillir quatre fois plus. Pourtant, les retransmissions sont aujourd’hui connues du grand public. Mais ça ne décolle pas. Il n’y a guère que Casse-Noisette qui, attirant nombre d’enfants, remplit la salle. C’est désolant ! |
sophia a écrit: |
Quelques mots sur la diffusion en direct de Spartacus.
J'ai assisté à la diffusion dans ce que j'imagine être une des plus grosses salles parisiennes du réseau Pathé Live, celle du Gaumont Capucines, et elle avait fait le plein. Si la moyenne d'âge reste relativement élevée, le public se montre assez chaleureux, applaudissant à l'occasion et à bon escient les protagonistes. Rien à voir de ce point de vue avec le Don Quichotte du Royal Ballet auquel j'assistais il y a quelques jours dans une salle de Vincennes, avec un public local, clairsemé et peu réactif. Je ne crois pas que ce soit une question de programmation, mais le réseau Pathé Live paraît actuellement mieux implanté et plus efficace que celui qui s'occupe des diffusions en France du Royal Ballet.
Spartacus perd beaucoup à être vu sur grand écran, même avec des moyens technologiques de pointe et une réalisation soignée. Qu'on me comprenne bien, j'adore ce ballet. C'est, avec Don Quichotte, LE ballet du Bolchoï par excellence, véritable chef d'oeuvre offert à la danse masculine et à une troupe larger-than-life. Il m'a fait, je l'avoue, pleurer et frémir comme aucun autre quand le Bolchoï, alors au faîte de sa gloire, l'a donné à Paris en 2007, avec Acosta et Matvienko en alternance sur le rôle-titre. Mais c'est une oeuvre hautement spectaculaire, pleine d'émotion aussi, ne l'oublions pas, dont le caractère saisissant doit être vécu en direct, dans la chaleur d'un théâtre. C'est vrai pour les solistes, mais plus encore peut-être pour les parties réservées au corps de ballet, qui portent la marque unique du style de Grigorovitch. Sale, épique, héroïque, lyrique, frénétique.
Je dois dire que je partage en grande partie les impressions de Haydn sur les interprètes principaux. Sur le papier, j'avoue que cette distribution ne me réjouissait que modérément, surtout quand on sait que la veille, le Bolchoï affichait Ivan Vassiliev dans le rôle-titre, Igor Zelensky dans celui de Crassus - deux invités, certes -, la jeune et belle Maria Vinogradova dans celui de Phrygia et la très expérimentée - et très grigorovitchienne - Maria Allash dans celui d'Aegina. Evidemment, c'est un ballet où, en raison des portés olympiens, on ne peut pas distribuer indifféremment les danseurs. Résultat des courses : si les interprètes masculins se révèlent enthousiasmants, a fortiori quand on sait que l'un et l'autre sont de "jeunes" interprètes de Spartacus et Crassus, les interprètes féminines s'avèrent pour moi particulièrement décevantes, tout au moins au regard de ce que le Bolchoï a pu et peut encore, je pense, nous proposer.
Mikhail Lobukhin est un ancien soliste du Mariinsky engagé par Youri Burlaka au Bolchoï spécialement pour travailler le répertoire de Grigorovitch et ce fameux rôle de Spartacus. On évoque - à juste titre - Léonide Sarafanov ou Evguénia Obraztsova, mais l'on oublie souvent de citer Mikhaïl Lobukhin parmi les pertes terribles subies par le Mariinsky ces dernières années. J'ai vu son Basilio au Mariinsky, juste avant son départ, et il était excellent, vraiment de tout premier plan. Il a été blessé pendant de longs mois il y a une ou deux saisons et je pense que sa prise de rôle en Spartacus est assez récente. S'il n'a pas tout à fait le charisme dévastateur d'un Vassiliev ou d'un Matvienko, il a su parfaitement se couler dans le style héroïque du ballet. Il évite aussi l'écueil du pur déballage de testostérone et de muscles saillants et son Spartacus conserve une belle humanité.
Vladislav Lantratov, de son côté, ne fait pas complètement oublier Alexandre Volchkov (actuellement blessé), qui reste à mes yeux un extraordinaire interprète du rôle de Crassus. Dans son cas, il s'agit aussi d'une prise de rôle récente et il semble qu'il ait tous les éléments en main pour devenir dans les prochaines années un très grand Crassus. Son physique juvénile et plutôt "gentil" aurait pu être un obstacle, mais il en joue fort intelligemment en faisant du personnage un espèce de tyran incertain et psychopathe, atteint par l'hybris. Ses sauts sont aisés et puissants, son interprétation s'affermit au fil des actes, au point qu'il en devient méconnaissable, et ses expressions, dont le cinéma permet de voir toute la variété, sont tout à fait frappantes.
Autant être honnête, je n'ai été convaincue ni par Anna Nikulina ni par Svetlana Zakharova dans les deux grands rôles féminins du ballet. Anna Nikulina reste un grand mystère pour moi, dans une compagnie qui nous a le plus souvent habitués à l'excellence, voire à des interprètes "hors du commun". Elle est peu distribuée dans l'absolu pour une soliste principale, mais c'est tout de même la deuxième fois consécutive, après Juliette, qu'on la voit au cinéma dans un premier rôle. J'imagine donc qu'elle est très appréciée de Grigorovitch. Sa Juliette était plutôt réussie, bien que la version Grigo ne me plaise guère. En Phrygia, elle semble malheureusement cantonnée dans un seul registre, celui du lamento. Avec elle, Phrygia ne nous apparaît que sous un jour, celui d'une pauvre victime. Un joli minois, une jolie ligne, un corps souple, un beau regard perdu, romantique à souhait... mais il lui manque un peu de grandeur et sa danse, si elle a la plastique adéquate, reste bien trop scolaire. Elle peine en tout cas à faire oublier ces immenses interprètes du rôle que furent - que sont - Nina Kaptsova et Svetlana Lunkina.
Comment a-t-on pu, sinon pour des raisons commerciales, distribuer dans le ballet le plus emblématique de la tradition héroïque du Bolchoï - et dans ce rôle-là précisément - la danseuse la moins emblématique du Bolchoï qui soit? Svetlana Zakharova ne manque, certes, ni de grandeur ni de charisme ni de la plastique qu'exige le rôle. L'opposition flagrante entre les deux héroïnes était même au départ assez intéressante. Mais Aegina est une putain magnifique, une héroïne orgiaque et "orientale", c'est un rôle sale, vulgaire, comme ce ballet est sale et vulgaire - et grandiose aussi -, fait pour des interprètes qui n'ont peur de rien ni de personne et surtout pas du "mauvais goût", et Zakharova ne nous montre qu'une héroïne belle, propre sur elle, dépourvue de tout piment et de tout venin. |
Ambrine a écrit: |
Dimanche je n’ai pas raté Spartacus que je découvrais pour la première fois.
Sans point de comparaison avec d’autres interprétations, je ne peux évidemment pas avoir l’approche de Sophia ou Haydn.
J’aime les péplums de cinéma. J’y allais donc dans cet esprit et j’ai été servie ou plutôt scotchée. Du grand spectacle jusque dans les saluts.
Tout au long de la diffusion, j’ai regretté de n’avoir pu faire cette découverte dans un théâtre même si je me demande si ce ballet n’est pas celui qui mérite le plus sa place au cinéma tant il fait penser aux grosses productions hollywoodiennes.
Il est d’ailleurs vrai que Zakharova campe plus une femme fatale à la Cyd Charisse qu’une intriguante.
Filmée au plus près dans l’acte 2 et 3, on ne peut qu’être abasourdie par l’étendue de son talent même si vous dites tous qu’elle est passée à côté du rôle.
Par contre j’ai remarqué aussi qu’Anna Nikulina garde le même masque de victime torturée du début à la fin. Elle n’a pour autant pas été moins applaudie que Zakharova.
Bref, pas une minute d’ennui, les scènes de groupe ou individuelles n’en laissent pas le temps. La troupe danse tout : le suspens, les batailles, le lyrisme, le romantisme (ah les violons …).
Du pur divertissement que personnellement je n’ai pas envie de bouder. |
--> http://www.forum-dansomanie.net/forum/viewtopic.php?t=4792&start=930 |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Florine
Inscrit le: 16 Juil 2006 Messages: 293 Localisation: Londres
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Posté le: Mer Mar 30, 2016 1:49 am Sujet du message: |
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chien en peluche a écrit: |
Je serais très heureuse de voir ce spectalce sur scène, mais je pense que ce sera difficile : The Taming of the Shrew n'est pas une des pièces de Shakespeare les plus connues ou appréciées chez nous, par conséquent, l'organisateur de la tournée du Bolshoï doit préférer les spectacles classiques. Il n'aime ni l'aventure ni la nouvelle expérience. |
Chien en peluche, le Bolchoi donnera 2 prestations de La Mégère apprivoisée a Londres en juillet ou aout.
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ElenaK
Inscrit le: 24 Avr 2013 Messages: 817
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 12:19 am Sujet du message: |
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Fin de l'intrigue. L'interprète du rôle de Matylda Krzesińska dans le film d'Alexeï Outchitel "Matylda" s'appelle Michalina Olszanska. La nouvelle a été annoncée dans le cadre de la présentation officielle du film à Cannes.
La filmographie de cette jeune actrice polonaise de 23 ans compte principalement des films érotiques. Elle est également violoniste et écrivain. Apparemment, la danse classique ne fait pas partie de ses talents, ce qui laisse se douter que le sujet du film sera concentré d'avantage sur la vie privée de la prima ballerina des Théâtres Imperiaux, connue d'avoir été la maîtresse d'un nombre de Grands Princes Romanov, dont le futur empereur Nicolas II.
Rappelons nous quand-même que parmi les candidates au rôle de Mathilde Kschessinska figuraient Diana Vichneva et Keira Knightley et que le scandal financier autour de ce film a été la cause officielle du départ volontaire de Svetlana Lounkina du Théâtre Bolchoï.
http://m.ria.ru/culture/20160403/1401873953.html
http://lifenews78.ru/mobile/news/180708
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 10:10 am Sujet du message: |
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Mais je ne comprends pas : le film n'est-il pas déjà tourné et près de sortir? Beaucoup d'images ont déjà circulé. Pourquoi cette annonce si tardive?
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 10:19 am Sujet du message: |
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Citation: |
La filmographie de cette jeune actrice polonaise de 23 ans compte principalement des films érotiques. Elle est également violoniste et écrivain. |
Au moins, quand elle va s'envoyer le Tsarevitch, les scènes seront réalistes... Et l'art n'est pas antinomique de la polissonnerie. Anna Moffo, la célèbre cantatrice italienne, avait à son actif une oeuvre pornographique (avec, pour producteur, son propre mari, en tout bien tout honneur) au moins aussi abondante que sa discographie lyrique... |
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ElenaK
Inscrit le: 24 Avr 2013 Messages: 817
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 12:43 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Au moins, quand elle va s'envoyer le Tsarevitch, les scènes seront réalistes... |
Vous pouvez comptez là-dessus, puisque l'acteur allemand Lars Eidinger, qui joue le rôle de Nicolas II, a été remarqué dans le rôle principal d'un film porno.
http://lifenews78.ru/mobile/news/180710
sophia a écrit: |
Mais je ne comprends pas : le film n'est-il pas déjà tourné et près de sortir? Beaucoup d'images ont déjà circulé. Pourquoi cette annonce si tardive? |
En principe oui, mais, peut-être, le travail n'est pas encore terminé. La date de la sortie n'est pas encore précisée. Dans le cadre de MIPDrama Screenings, à Cannes, ont été présentées les fragments de la version télévisée, qui contiendra quatre épisode. Sa première est attendu sur Pervyi kanal en automne 2017. Et pourquoi c'était gardé en secret ? Pour le coup de promo, je suppose, bien que les auteurs du film le nient.
http://izvestia.ru/news/608447
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Bernard45
Inscrit le: 06 Avr 2008 Messages: 498 Localisation: Orléans
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