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La danse au cinéma : Sorties de films
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haydn
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MessagePosté le: Dim Mai 12, 2013 9:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques mots après le Roméo et Juliette retransmis cet après-midi en direct du Bolchoï, et qui concluait la saison choréo-cinématographique concoctée par Pathé Live et la compagnie de ballet moscovite.

A ce spectacle de bonne facture manquait toutefois cet indicible "supplément d'âme" qui a fait le prix de précédentes diffusions, telles Le Corsaire, Esmeralda, Le Clair ruisseau ou Giselle, et provoquait chez le balletomane ce délicieux frisson, cette irrépressible exaltation.

La faute en vient sans doute d'abord à la chorégraphie, qui, en dépit d'une refonte massive en 2010 - au point que Youri Grigorovitch déclara qu'il s'agissait quasiment d'une production nouvelle - a vieilli et ne tient plus vraiment la route, aussi bien face à la version de référence de Lavrovski (Mariinsky) qu'aux lectures plus "occidentales" de MacMillan ou de Noureev.

Malheureusement, ce Roméo et Juliette, créé à... l'Opéra de Paris en 1978 (dans le cadre d'une opération de réchauffement des relations diplomatiques franco-russes, initiée par le président de la république d'alors, Valéry Giscard d'Estaing, et qui s'était déjà traduite deux ans plus tôt par l'arrivée d'Ivan le Terrible sur la scène du Palais Garnier), est difficilement amendable, et les coupes importantes qu'il a subi (près de 45 minutes en moins) ne suffisent pas à le sauver. D'ailleurs le faut-il? La scénographie à la modernité toute bréjnevienne signée de Simon Virsaladzé fait, qu'on l'aime ou non, partie de l'histoire du ballet et est représentative d'un style qui a marqué la danse russe dans la seconde moitié du XXème siècle. Une modernisation trop radicale serait une dénaturation, mais en l'état, la production ne correspond plus forcément non plus aux attentes du public actuel. Bref, une équation insoluble pour le Bolchoï.

Côté interprétation, la représentation de ce dimanche après-midi était à mon sens dominé par le Pâris remarquable de Vladislav Lantratov, dont on se dit qu'il aurait sûrement fait aussi un Roméo de premier ordre, même si, dans ce rôle, la prestation d'Alexander Volchkov n'avait rien d'indigne. Volchkov est un ancien de la troupe, mais son allure juvénile et son excellente condition physique lui permettent de rester crédible. La Juliette d'Anna Nikulina est, elle, caractéristique des danseuses qu'affectionne Youri Grigorovitch, hanté par le souvenir de Natalia Bessmertnova. Elle est primesautière, enjouée, mais il manque cette petite flamme qui anime une Nina Kaptsova ou une Evguenia Obraztsova, qu'on rêve de voir débuter en demoiselle Capulet...

Cette même inspiration faisait défaut au Mercutio par ailleurs correct d'Andrei Bolotin - qui remplaçait il est vrai Vyacheslav Lopatin initialement prévu. En revanche, le Tybalt de Mikhail Lobukhin était impressionnant de virilité et de veulerie.

Dans les rôles de caractère, on saluera une fois de plus la performance théâtrale de l'immense (au sens propre comme au sens figuré) Alexei Loparevich (qui cumulait patriarche Montague et Frère Laurent) et de Kristina Karasyova, Lady Capulet écumant de haine.

L'orchestre, placé sous la baguette d'Andrei Anikhanov, était assez inégal. Le chef, énergique, a su créer une réelle tension dramatique, mais son travail était parfois gâché par des cordes à la justesse douteuse, comme dans la scène liminaire du second acte, réunissant les Amants de Vérone et Frère Laurent.

La retransmission elle-même n'a été perturbée par aucune interruption perceptible pour les spectateurs. En revanche, dans le cinéma ou je me trouvais (MK2 Nation), la netteté de l'image n'était pas toujours parfaite, mais j'ignore s'il s'agissait d'un souci lié à l'équipement spécifique à cette salle, ou si le problème était d'ordre plus général.

Sur le plan cinématographique, la réalisation signée Vincent Bataillon était efficace. Si le premier acte ne réservait pas de grande surprise, le second a été l'occasion d'apprécier des plans d'ensemble pris en hauteur, de 3/4, et d'un assez bel effet.


NB : Contrairement a ce qu'indiquait, dans son laïus d'entracte, la par ailleurs toujours splendide et indispensable Katerina Novikova, c'était Rolf Liebermann et non Hugues Gall qui dirigeait l'Opéra de Paris en 1978. Les habitués auront évidemment rectifié d'eux-mêmes.



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Dernière édition par haydn le Dim Mai 12, 2013 10:18 pm; édité 1 fois
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sophia



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MessagePosté le: Dim Mai 12, 2013 10:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La retransmission en direct du Roméo et Juliette de Grigorovitch achevait aujourd'hui la saison du Bolchoï au cinéma.

Cette version, créée au Bolchoï en 1979, y a été remontée en 2010. En reprenant cette version du ballet, oubliée sous l'ère Ratmansky et sans doute déjà un peu avant, le Bolchoï semblait vouloir renouer fermement avec l'héritage Grigorovitch et ses productions, esthétiquement très marquées, scénographiées par Simon Virsaladze. Au début des années 2000, une version modernisée - moderne même - signée Radu Poklitaru, avait fait son entrée au répertoire - un échec au demeurant.

On est bien loin ici, non seulement des fastueuses versions occidentales - à la MacMillan ou à la Noureev -, mais aussi de la version princeps de Léonide Lavrovsky, toujours dansée au Mariinsky, aux somptueux tableaux inspirés de la Renaissance italienne. Grigorovitch a éliminé tout le pittoresque du ballet, stylisé à l'extrême le cadre et l'action, au point qu'on a parfois l'impression d'assister à un ballet sans décor, un ballet où évoluent des forces plutôt que des caractères au sens traditionnel du terme. Un rideau de théâtre monumental au fond de la scène, une estrade à l'occasion, quelques accessoires - un lit, des chandeliers - et c'est à peu près tout ce que l'on a à se mettre sous les yeux durant le spectacle. Les costumes, dont le style et les coloris caractéristiques apparaissent comme un ultime avatar du constructivisme, ne cherchent guère à séduire l'oeil eux non plus. Où sont les couleurs et la pompe de l'Italie revue par le baroque élisabéthain? A vrai dire, cette modernité brejnevo-virsaladzienne fait un peu figure d'anachronisme dans un Bolchoï qui nous a offert ces dernières années des productions aussi fraîches et rutilantes que Le Corsaire ou Le Clair Ruisseau. Sur le plan chorégraphique, elle n'en fait pas moins parfaitement corps avec le style traditionnel - tout en énergie et en théâtralité - des danseurs moscovites. Ils sont sur cette scène, immense et dépourvue de raffinement scénographique, comme le torero, laissé à ses seules forces, dans l'arène. Ce sont eux et eux seuls qui, par leur dynamisme et leur présence, font vivre le ballet et parviennent à lui donner une consistance dramatique, plus spectaculaire que proprement narrative du reste. Les scènes collectives, très "viriles" - les hommes sont ici à la fête - et comme toujours très bien construites chez Grigorovitch, savent exploiter leur fougue et leur puissance d'exécution. Le personnage de Tybalt, en "parrain" ombrageux, se teinte, quant à lui, d'une couleur de bravoure héroïque qui rappellerait presque Spartacus. Le couple Juliette/Roméo est traité en revanche de manière plus traditionnelle. Leurs costumes - robes fluides et jolis tutus romantiques de différents coloris pour elle - les distinguent d'ailleurs nettement des autres personnages. A propos de romantisme, la mort feinte de Juliette, à la toute fin du ballet, introduit une scène rêvée, dont les créatures vêtues de longs voiles et affublées de deux lys (des sortes de wilis néo-classiques), cherchent à l'évidence à ranimer le souvenir de Giselle. Il n'empêche, Grigorovitch est bien plus à l'aise dans l'épique que dans la tragédie lyrique et les duos des amants de Vérone, assez conventionnels, ont de quoi frustrer qui connaît ceux de Lavrovsky ou de MacMillan. Le petit arrangement avec la mort traditionnelle des amants - ils se revoient vivants dans leur agonie avant de sombrer tous deux dans la mort - n'ajoute rien à mon sens au tragique du dénouement.

Anna Nikulina et Alexander Volchkov étaient le couple de la recréation du ballet en 2010 et ce sont eux qui ont été logiquement choisis pour cette retransmission en direct. Anna Nikulina, souvent réduite à des seconds rôles d'ingénue ou de parade dans les grands ballets classiques (elle danse aussi Odette-Odile, précisons-le), ne m'avait jamais particulièrement convaincue jusque-là. Je dirais même que je la trouvais un peu en-deçà de toutes les (plus ou moins) jeunes vedettes actuelles de la compagnie qui, il est vrai, se font une rude concurrence dans le talent artistique et la virtuosité. Bien qu'elle n'ait pas la fluidité, dans les bras et le haut du corps, d'une Vichneva ou d'une Obraztsova, elle m'a très très agréablement surprise en Juliette. Elle a certes le physique du rôle - un visage juvénile, doux et angélique, une plastique incroyable - et un certain naturel indispensable aussi, mais elle se révèle surtout une interprète remarquable, dont la transformation physique et psychologique est impressionnante tout au long du ballet. L'on succombe sans peine au charme naïf et rebelle de son partenaire, Alexander Volchkov, très "jeune homme" de cinéma avec ses cheveux courts. En Mercutio, le très souriant Andrei Bolotin peine, malgré toutes ses qualités de danseur de demi-caractère, à faire oublier l'absence de Viacheslav Lopatin, toujours blessé, à qui ce rôle semblait naturellement destiné. Grosse mention enfin à l'extraordinaire performance - car c'en était une - de Mikhaïl Lobukhin, implacable Tybalt, et au suprêmement élégant Vladislav Lantratov, Pâris en ce jour, mais - déjà - Roméo rêvé.


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Bernard45



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MessagePosté le: Lun Mai 13, 2013 8:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

C’est une des meilleures chorégraphies que nous a offert le Bolchoï, avec Roméo et Juliette.
Point de star féminine, mais la présence en Juliette d’Anna Nikulina, pas encore « principal solist », qui nous a éblouis et fait oublier les Alexandrova ou Zakharova.
Bolotin et Lobukin, respectivement en Mercutio et Tybalt, ce dernier plein de noirceur, ont aussi crevé l’écran. Il m’a semblé que Volchkov, en Roméo, était un ton en dessous, assez effacé : peut-être est-ce le rôle qui veut cela…
La mort de Tybalt a, de mon point de vue, atteint un sommet de la tragédie. Il fallait oser comparer ce combat à la mise à mort du taureau dans l’arène.
Rien à dire sur l’orchestre qui a magnifiquement interprété la musique de Prokofiev.

Quelques mots sur Katerina Novikova. Je ne parlerai pas de sa robe, d’autres le feront pour moi ! Le russe ayant rejoint l’anglais et le français, cela donne une bouillie assez déplorable. Sans doute faudra-t-il à l’avenir recourir à la traduction sous-titrée. Et tans pis pour l’accent français de la belle Kati.


J'ai beaucoup hésité avant de donner mes impressions après Haydn et Sophia, qui tous deux semblent un peu réticents devant la chorégraphie de Grigo, mais puisqu'il n'y a ici ni "experts", ni "critiques professionnels", je me lance.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Mai 13, 2013 9:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ben oui Bernard, des avis contradictoires sont les bienvenus, ce n'est pas parce que Sophia ou moi-même avons émis des réserves sur cette chorégraphie qu'il est interdit de voir les choses autrement... Pour Katia Novikova, c'est vrai que jongler avec trois langues, ça devient un peu acrobatique. On la sentait tendue car la régie devait lui rappeler en permanence le chronomètre et qu'elle devait absolument caser son laïus trilingue dans le temps imparti. Et pour autant que je me souvienne, elle travaille sans prompteur et elle doit donc traduire "à la volée" en essayant de ne rien oublier...



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sophia



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MessagePosté le: Lun Mai 13, 2013 11:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Katya Novikova a précisé que c'était la première fois qu'un spectacle du Bolchoï était retransmis dans des cinémas russes. Mais c'est vrai, au-delà de la prouesse (caser le maximum d'informations en un minimum de temps et en trois langues et sans aucune pause - ouch!), on perd un peu en naturel et en clarté. En revanche, j'ai trouvé que l'interview d'Alexander Vetrov, qui fut jadis un interprète du rôle de Tybalt, s'étirait un peu trop (le portable qui sonne + le micro qui ne marche pas, ça a dû perturber tout le monde...). On aurait peut-être pu caser deux invités.


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MikeNeko



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MessagePosté le: Lun Mai 13, 2013 9:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour illustrer le propos de Sophia, la robe de ce soir (et de belles lunettes de chantier).


(c) Bel Air Media - The State Academic Bolshoi Theatre of Russia - France 2013


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MikeNeko



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Localisation: IDF

MessagePosté le: Mar Mai 14, 2013 7:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et pour illustrer le "ballet sans décors"


(c) Bel Air Media - The State Academic Bolshoi Theatre of Russia - France 2013


(c) Bel Air Media - The State Academic Bolshoi Theatre of Russia - France 2013


(c) Bel Air Media - The State Academic Bolshoi Theatre of Russia - France 2013


(c) Bel Air Media - The State Academic Bolshoi Theatre of Russia - France 2013

et le plus fouillé (dernière scène du premier acte)

(c) Bel Air Media - The State Academic Bolshoi Theatre of Russia - France 2013


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yvette



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MessagePosté le: Ven Mai 17, 2013 10:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

Pour celles et ceux qui ont des enfants ou qui en ont gardé l'âme, je viens de regarder un dessin animé russe datant de 2010, "le vilain petit canard"!! Je le trouve idéal pour initier les enfants à la merveilleuse musique de tchaikovsky et peut-être à la danse : les 32 fouettés du petit canard, le ballet des cygnes sur le lac et les pas des petits cygnes et bien sûr l'envol de la fin........ trop beau!! Les enfants qui vont le passer en boucle ne pourront jamais oublier cette merveilleuse musique. A VOIR SANS MODERATION. Razz


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sophia



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MessagePosté le: Sam Mai 18, 2013 8:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Le 6 juin, le monde entier (ou presque) pourra voir au cinéma Le Lac des cygnes, filmé en 3D au Mariinsky, avec Ekaterina Kondaurova dans le rôle d'Odette-Odile.

http://www.mariinskycinema.com/participate-and-download.html

Malheureusement, la France ne figure pas, cette fois encore (je ne crois pas que la Giselle avec Ossipova et Sarafanov et le Casse-noisette avec Somova et Shklyarov aient jamais été diffusés en France) dans la liste des (pourtant nombreux) pays concernés.

Si la 3D m'indiffère absolument et me semble un pur gadget de technophile, j'avoue que je m'interroge tout de même sur cette espèce de résistance (organisée?) des distributeurs français, comme si l'ONP et le Bolchoï devaient seuls avoir droit de cité dans notre beau pays (le Royal Ballet est de son côté très mal distribué aussi).


Non, la France n'est pas apparue miraculeusement dans la liste des pays où l'on pourra voir cette retransmission... mais je signale toutefois la distribution publiée tout récemment sur le site du Mariinsky. C'est finalement Timour Askerov qui accompagnera Ekaterina Kondaurova, il me semble qu'Evguény Ivanchenko était prévu initialement.

Odette-Odile : Ekaterina Kondaurova
Siegfried : Timour Askerov
Von Rothbart : Andrei Yermakov
Les Amis du Prince : Maria Shirinkina, Nadezhda Batoeva, Xander Parish
Le Bouffon : Vassily Tkachenko

Direction musicale : Valery Gergiev


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Mai 23, 2013 9:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Rosita Boisseau s'intéresse au succès grandissant des retransmissions du Bolchoï :

Le Monde : Sur 550 écrans, le Bolchoï fait son cinéma

J'avoue avoir été surprise de voir sur internet des cinémas parisiens qui affichaient déjà complet la veille, a fortiori pour ce Roméo et Juliette, qui n'est quand même pas la production la plus courue de la troupe. Le cinéma de quartier où je l'ai vu était lui-même plein ou quasiment.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Mai 27, 2013 11:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Jeudi soir, dernier direct Pathé Live / NDT depuis La Haye :





Programme



MAYBE TWO | ALEXANDER EKMAN - Nouvelle création


Le chorégraphe suédois âgé de 28 ans, Alexander Ekman, est un artiste aux multiples facettes. Chorégraphe associé au Nederlands Dans Theater 2, Ekman est aussi une star montante dans le monde de la danse de par ses talents de danseur, chorégraphe, réalisateur de films et créateur de décors. Si ses ballets sont drôles et déclenchent souvent des éclats de rire parmi le public, il faut noter qu’ Ekman est d'abord et avant tout un phénomène du rythme. Ici, avec les talentueux et énergiques danseurs du NDT 2, il réussit à créer des chorégraphies débordantes de créativité, de danse, de théâtre, de musicalité et de vitalité.




SARA | SHARON EYAL & GAI BEHAR - Nouvelle création


Née en 1971 à Jérusalem, Sharon Eyal a travaillé au sein de la Batsheva Dance Company de 1990 à 2008 en tant que danseuse puis en tant que chorégraphe. Son talent très rapidement reconnu, elle en devint également chorégraphe résident. Parallèlement, depuis 2005, elle travaille en collaboration avec Gai Behar (1977), lequel puise son inspiration dans la musique israélienne moderne. Cette nouvelle création est la première pièce qu’ Eyal et Behar réalisent pour le NDT.


STUDIO 2 | SOL LEÓN & PAUL LIGHTFOOT


Sol León et Paul Lightfoot ont créé Studio 2 pour marquer le 50ème anniversaire du NDT en 2009.
Cette création rend hommage à la salle de répétition où les deux chorégraphes ont travaillé pendant vingt ans ; leur répertoire comptant actuellement plus de quarante ballets. D’après León et Lightfoot, l’âme du NDT est imprégnée dans le sol, les murs et les miroirs de la salle de répétition Studio 2.
La musique de cette pièce fait aussi référence à Tabula Rasa, la première grande chorégraphie d’Ohad Naharin. En ce sens, le ballet Studio 2 peut également être considéré comme une ode à cet héritage si significatif.


DREAM PLAY | JOHAN INGER


Dream Play (2000), basé sur Le Sacre du Printemps de Stravinsky, est un ballet abstrait et pourtant puissamment évocateur, chorégraphié par Johan Inger. Celui-ci donne une vision nouvelle du sacrifice rituel en réduisant l’histoire intense à une rêverie dans laquelle six danseurs jouent, tantôt brutalement, tantôt érotiquement, avec les décors.
En 2001, Johan Inger a reçu le prix de production Lucas Hoving pour Dream Play.


Jeudi 30 mai à 20h00 au cinéma


Liste des cinémas participants : http://www.pathelive.com/fr/sp/spectacles/soiree-avec-ekman-eyal-behar


A suivre avec un intérêt tout particulier, la création d'Alexandre Ekman, danseur au NDT très créatif et original.



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sophia



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MessagePosté le: Mer Mai 29, 2013 7:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Philippe Noisette a vu ce programme en avant-première à La Haye : Le Nederlands Dans Theater crève l'écran

On ira! Smile


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haydn
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MessagePosté le: Ven Mai 31, 2013 12:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques mots sur cette dernière soirée en direct du NDT, retransmise dans les cinémas du monde entier.

D'abord, il s'agit malheureusement d'une vraie "dernière", car le contrat entre Pathé Live et le Nederlands Dans Theater n'a pas été reconduit, faute d'avoir pu assurer une rentabilité financière minimale au projet. C'est dommage, car les spectacles proposés étaient de grande qualité, et par ailleurs, un effort important avait été fait pour renouveler la manière de filmer la danse, avec un vrai travail de réalisation cinématographique.

Ensuite, espérons que l'avenir du NDT - qui avait déjà été menacé de restrictions budgétaires - ne soit pas trop plombé par la décision brutale et incompréhensible (les explications officielles ne sont guère crédibles) de Jiří Kylián de retirer à la troupe le droit de monter ses chorégraphies au cours des cinq prochaines années. Certes, il ne serait pas sain de se contenter de tirer une rente des acquis passés, mais justement, le duo Sol León / Paul Lightfoot a fait de louables efforts pour diversifier le répertoire. Et Jiří Kylián a malgré tout construit la compagnie autour de ses créations, avec des interprètes recrutés et formés en fonction de ses exigences spécifiques. Priver ainsi le NDT de la majeure partie de son patrimoine artistique - que les danseurs ont, au même titre que le directeur-chorégraphe, contribué à constituer, c'est indiscutablement lui porter un coup sévère. Espérons au moins qu'il ne sera pas fatal.

Mais revenons au programme d'aujourd'hui. Studio 2, qui ouvrait le bal, est une gentille bluette, bien menée, mais sans relief particulier, et surtout, dégoulinante de bons sentiments, signée Sol León et Paul Lightfoot. La musiquette soporifique d'Arvo Pärt - on se demande ce que les chorégraphes, et non des moindres, peuvent lui trouver comme attrait - n'a rien arrangé.

Heureusement, le premier choc de la soirée est arrivé juste après. Dream Play, de Johan Inger, suscitait quelques inquiétudes, dans la mesure où l'ouvrage se base (partiellement) sur la musique... du Sacre du printemps. Encore un, se disait on, en ces temps où l'on frise l'overdose stravinskienne... Mais les préventions auront été vite dissipées. Inger ne cherche jamais a faire du Nijinsky, du Bausch ou du Béjart - bis. Il s'exprime dans un langage qui lui est propre, et qui rend parfaitement justice à l'extrême brutalité de la partition. Par l'esprit, une telle chorégraphie se rapproche sans doute davantage de l’œuvre qui causa le scandale historique du 29 mai 1913 que des reconstitutions présumées authentiques. Le propos de Johan Inger a été remarquablement servi par les "jeunes" (ils ont tout de même entre 20 et 25 ans et possèdent une expérience déjà solide) artistes du NDT II, et notamment par Jianhui Wang, Chinois bâti comme un bûcheron, et doué d'une présence scénique impressionnante. La chorégraphie, particulièrement athlétique, sollicite d'ailleurs durement les capacités physiques des danseurs.

Après l'entracte, place à Sara, une création sans prétention, et beaucoup plus légère, de Sharon Eyal et Gai Behar. Sara est une pochade qui embaume agréablement les "seventies", brève mais bien troussée. C'est leste, les danseurs - enfin surtout les danseuses, car ce sont elles qui tiennent la vedette - s'y amusent beaucoup, et le public aussi.

Mais l'apothéose de la soirée était encore à venir, avec le formidable Maybe Two d'Alexander Ekman. L’œuvre était présentée à l'écran par son géniteur comme "une histoire d'amour entre des gens", ce qui comme pour Dream Play de Johan Inger, nous rendait un peu dubitatif, tant les mots "love" (et son incontournable corollaire "freedom") ont été galvaudés à outrance par les thuriféraires d'une société ultra-matérialiste, où le Code du commerce s'est substitué au jus canonicum pour structurer les rapports humains.

Ekman nous aura bien mystifiés. Maybe Two est tout le contraire d'une niaiserie, et on y rit jaune du début à la fin. La charge est violente, le propos est acerbe : le "consumérisme amoureux" y est exhibé dans toute sa vanité, sa cruauté. Ekman est un directeur d'acteurs hors-pair, qui sait exactement ce qu'il veut obtenir des danseurs, et qui ne laisse jamais partir ses interprètes à la dérive. La gestuelle, le mime, l'action théâtrale sont maîtrisés de manière époustouflante. Et les interprètes suivent, à la perfection. Du haut de ses 29 ans, Alexander Ekman est déjà un chorégraphe chevronné, régulièrement invité aux Ballets de Monte-Carlo. Il faut souhaiter que dans un avenir proche, les plus grandes compagnies s'intéressent à lui, car son talent le mérite.

Saluons aussi, dans Maybe Two, l'impressionnant travail du régisseur de plateau, qui a du avoir fort à faire avec un dispositif scénique aussi complexe, où chaque entrée d'un danseur, chaque mouvement d'un accessoire ou d'un élément de décor doit être réglé avec une précision millimétrique, et où la plus petite erreur peut entraîner une catastrophe.

Chapeau bas, M. Ekman.






(vidéos officielles)



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sophia



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MessagePosté le: Ven Mai 31, 2013 7:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

Si le mot n'était pas aussi galvaudé, employé à propos de tout et de rien, on aurait vraiment envie de parler de "chef d'oeuvre" pour ce Maybe Two. Pour ma part, je me creuse la tête pour essayer de me souvenir d'une création qui m'ait autant remuée. Je dirai quelques mots de ce programme plus tard.

Réjouissons-nous, le NDT sera de retour l'an prochain à Paris (saison de Chaillot). Sinon, cette brève saison cinéma avec le NDT aura au moins eu cette cette vertu, celle de nous donner envie d'aller les voir sur place. Het Nationale Ballet (Amsterdam) + NDT (La Haye), ça peut être une bonne idée de week-end balletomane.


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marc



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MessagePosté le: Ven Mai 31, 2013 11:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'approuve totalement le message de Haydn. J'ai été épaté par la technique et la vitalité de ces jeunes artistes formés à l'"hyper tonicité" de la danse "Kylianesque". J'ai presque tout aimé avec deux palmes à "Dream day" et le formidable "Maybe two". Seul "Studio 2" a failli m'endormir avec l'insipide soupe musicale sirupeuse d'Arvo Pärt qui n'en finissait pas de finir. Très bons moments et je suis bien déçu d'apprendre qu'ils ne se reproduiront pas. Crying or Very sad


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