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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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Posté le: Dim Jan 23, 2011 8:05 pm Sujet du message: |
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Je reviens également sur le documentaire "Après Béjart" - assassiné par Télérama et à propos duquel on m'a même dit "n'y vas pas, c'est une arnaque !" J'y suis allée quand même . A part certains effets de dramatisation dignes d'une émission de téléréalité et donc tout à fait superflus, j'en garde plutôt une bonne impression. Certes, il faut savoir ce que l'on va voir : ce n'est pas un "documentaire-hommage" sur Maurice Béjart (même si le réalisateur a fait le choix - discutable - dans certaines séquences, d'aligner les témoignages des uns et des autres qui, quelle coïncidence, disent tous la même chose), c'est un documentaire sur une troupe de ballet et ce qu'elle devient quand son créateur n'est plus. Il se trouve que ce créateur était Maurice Béjart et que, forcément, ça donne au sujet une dimension très particulière. De ce point de vue, le contrat est respecté. Si Gil Roman est évidemment mis très en valeur (en tant que spectatrice je ne vais pas m'en plaindre ), je dirais que l'ensemble de la compagnie l'est tout autant. Ce documentaire pourrait constituer un "bonus" utile au futur DVD d'Aria, la création de Gil Roman. Cela m'a donné très envie de voir ce ballet et j'espère qu'il sera montré à Paris
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CarolinaM
Inscrit le: 19 Jan 2007 Messages: 252 Localisation: Barcelona
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Dim Jan 23, 2011 11:44 pm Sujet du message: |
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Il n'est pas mentionné sur la distribution de Giselle donnée par le Bolchoï, mais c'est Vladislav Lantratov qui interprétait le rôle de Wilfried dans ce ballet, après s'être montré particulièrement éblouissant dans Class Concert, dont il était l'un des (nombreux) solistes. Un ballet inattendu et enthousiasmant, avec beaucoup de jeunes danseurs de la troupe en prime (et les élèves de l'Ecole de danse du Bolchoï - pour qui il fut originellement créé), qui n'était finalement pas de trop dans cette soirée illuminée par l'art de Lunkina (une scène de folie comme vous n'en avez jamais vue...). On a (re)parlé très récemment d'Etudes de Lander, dont il est ouvertement inspiré, mais musicalement, c'est quand même autrement plus supportable que Czerny revu par Knudage Riisager (et autrement mieux dansé par le Bolchoï que par le Mariinsky, il faut bien l'avouer aussi)...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Jan 24, 2011 1:04 am Sujet du message: |
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Je me suis laissé entraîner à la diffusion en direct de la représentation du Bolchoï au cinéma en ce dimanche après-midi, même si je répugne, depuis un certain temps, à fréquenter les salles obscures...
Tout d'abord, une inquiétude : si ce type de diffusion peut permettre de voir des représentations de ballet ou d'opéra qui se déroulent en un lieu éloigné, cela peut aussi présenter le risque d'inciter les directeurs de théâtres, et les responsables financiers auxquels ils sont de plus en plus soumis, à pratiquer des politiques tarifaires prohibitives, réservant le spectacle vivant à une élite - élite au niveau du portefeuille, s'entend - en toute bonne conscience, puisque le vulgum pecus aura toujours la solution d'aller au cinéma (même si 22 € pour la séance, c'est déjà plus du double du tarif normal). Et du même coup, on commercialise au prix fort un service qui relevait naguère des chaînes de télévision publiques.
Car cela reste, même s'il s'agit de direct, une représentation "en conserve", à l'instar du visionnage d'un dvd, sauf que l'écran est plus grand, ce qui ne remplace en rien l'expérience du spectacle vivant.
Sur le plan technique, il y avait par ailleurs pas mal à redire, et, particulièrement dans Class concert, qui ouvrait les festivités, la qualité de l'image était très médiocre : manque flagrant de netteté, écho, traînées de rémanence au moindre mouvement un peu rapide. Les choses se sont un peu arrangées pour Giselle, tandis que le son, lui, était heureusement correct.
Le programme était présenté par Katerina Novikova, l'attachée de presse du Ballet du Bolchoï, qui s'exprimait avec l'aisance d'une journaliste chevronnée, et dont on aura au passage pu apprécier les talents polyglottes.
Class concert est une sorte de version russe d'Etudes, créée en 1962 par Assaf Messerer. Son neveu, Mikhaïl Messerer, interviewé durant la retransmission, et qui a été en charge de la restauration de la chorégraphie, n'a d'ailleurs pas caché la source d'inspiration de l'œuvre : l'idée en est venue à la suite d'une tournée en URSS du Ballet de l'Opéra de Paris, à l'occasion de laquelle notre compagnie nationale avait justement présenté Etudes (H. Lander) au public moscovite.
Le pastiche, qui fait appel à des musiques d'Alexandre Glazunov, d'Anton Rubinstein, d'Anatoli Liadov et de Dimitri Chostakovitch, est plutôt réjouissant. Adaptée au goût russe, la chorégraphie d'Assaf Messerer est plus virtuose, plus théâtrale, plus démonstrative que celle d'Harald Lander. Si les élèves de l'école du Bolchoï étaient conviés au feu d'artifice - avec, de manière inattendue, des garçons plus impressionnants de technique et de discipline que les filles - ce sont les "stars" de la troupe qui, en guise de bouquet final, se sont livrées à une hallucinante compétition de virtuosité : manèges de grands jetés, déboulés et fouettés d'une rapidité incroyable avec, aux commandes, une Maria Alexandrova impériale.
Après le 1er entracte suivait Giselle. On y retrouvait avec plaisir la meilleure spécialiste du rôle que possède le Bolchoï, Svetlana Lunkina. Son allure relativement "française" contribue d'ailleurs à la rendre crédible dans le rôle de la jeune paysanne. Agée d'à peine 18 ans, elle avait enregistré ce ballet emblématique du répertoire romantique, mais la vidéo venue trop tôt pour elle, et peu satisfaisante sur le plan artistique, hormis la superbe Myrtha de Maria Alexandrova, avait été promptement retirée du commerce. Il est probable que cette nouvelle captation fasse l'objet d'une parution en DVD, et ce serait heureux, car on pourrait cette fois disposer d'un témoignage de Svetlana Lunkina au sommet de son art.
A ses côtés, Dimitri Gudanov est un Albrecht solide, mais qui prend le parti de caractériser - au premier acte du moins - le prince-paysan en lâche, qui fuit ses responsabilités et subit les événements sans esquisser un geste de défense. Paradoxalement, Hans, le garde-chasse (Hilarion, dans les versions françaises), apparaît comme plus noble que son maître.
Dans le pas-de-deux des paysans, on aura surtout admiré la virtuosité époustouflante de Chinara Alizadé, dont le travail de pointes n'a rien à rien à envier aux stars parisiennes du chausson. Son partenaire, Andreï Bolotin, plein d'enthousiasme et de bonne volonté, paraissait toutefois encore un peu "vert", et sa technique était manifestement moins assurée.
Contrairement aux habitudes de l'Opéra de Paris, où Bathilde est souvent distribuée à une danseuse en fin de carrière, le Bolchoï est allé dénicher dans ses rangs Ekaterina Barykina, sorte de "Miss Russie" qui ferait verdir de jalousie n'importe quel top model. Même si, question danse, son intervention est limitée au strict minimum, sa présence n'en était donc pas moins remarquable et remarquée, au point qu'on se demandait quel pouvait bien être l'intérêt, pour Albrecht, d'aller, tout un acte durant, risquer sa peau pour récupérer Giselle au royaume des rombières trépassées, alors qu'il aurait pu convoler tranquillement avec le canon qui lui était promis en mariage...
Le second acte marquait l'entrée en scène de la Myrtha glaciale de Maria Allash, l'une des grandes titulaires du rôle au Bolchoï. Hiératique, autoritaire, elle s'est montrée convaincante de bout en bout, tout comme Svetlana Lunkina, d'un lyrisme sans excès, et d'un sens poétique très touchant. Seuls quelques tremblements dans les arabesques pouvaient prêter à critique. Sur le plan technique, seules, à l'Opéra de Paris, Aurélie Dupont ou Dorothée Gilbert peuvent rivaliser avec elle, et l'on peut, sans exagération, considérer qu'avec les deux ballerines susnommées et surtout Alina Cojocaru, Mlle Lunkina fait aujourd'hui partie des toutes meilleures Giselles au monde.
Ce brillant tableau est complété heureusement par la bonne prestation de l'orchestre, placé sous la direction de Pavel Klinichev, un habitué de la musique de ballet en Russie.
Enfin, pour l'anecdote, signalons que quelques incidents "techniques" inhérents au spectacle vivant ont émaillé la représentation. Lorsque Maria Allash a voulu menacer Albrecht et Giselle de sa branche de myrte, celle-ci s'est accidentellement brisée, interrompant net la Reine des Wilis dans son élan de fureur, tandis que l'infortuné prince, lui, a fini avec un collant troué au niveau du genou droit, prix à payer sans doute pour une réception un peu trop fougueuse...
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Azulynn
Inscrit le: 13 Nov 2004 Messages: 659
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Posté le: Lun Jan 24, 2011 2:23 am Sujet du message: |
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La branche de myrte qui se brise est simplement l'un des éléments de la production de Grigorovitch - pas de problème technique sur ce point, c'était déjà le cas dans toutes les représentations londoniennes cet été. Une représentation du pouvoir de Myrtha qui faiblit devant Giselle et Albrecht... Très beau compte-rendu en tout cas !
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Jan 24, 2011 9:19 am Sujet du message: |
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Une autre petite précision concernant Andreï Bolotin, le soliste du Pas de deux des Paysans, présenté par Haydn comme un peu "vert" : on pourrait en effet s'y tromper (d'autant que le Bolchoï avait distribué beaucoup de jeunes, voire très jeunes, danseurs sur cette soirée, notamment dans Class Concert - école de danse mise à part), mais en réalité ce danseur est entré au Bolchoï... en 1996! Cela étant dit, il faut reconnaître qu'il était plutôt en-deçà et de sa partenaire, Chinara Alizadé, brillantissime il est vrai, et de ce que le Bolchoï a l'habitude de nous servir dans ce genre de numéros (on aura en particulier pu regretter ici les sauts et la petite batterie du merveilleux Lopatin, absent pour cause d'Amérique).
Un compte-rendu un peu plus détaillé à suivre, dès que possible, de cette première expérience "ballet au cinéma" (où l'on aura pu constater de visu que la moyenne d'âge du public du Bolchoï est considérablement plus jeune que celle d'un Gaumont parisien... ).
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Jan 24, 2011 11:44 am Sujet du message: |
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Je recopie ici le message d'Ambrine pour permettre un suivi de la discussion sur la diffusion de Giselle / Class Concert dans les cinémas.
Ambrine a écrit: |
Après cette Gisèle russe, je réalise finalement que Gisèle est mon ballet préféré.
J’ai été personnellement bouleversée par l’interprétation de Svetlana Lunkina
Le cinéma ayant des avantages que le théâtre n’a pas et vice versa, elle était filmée de très près lors de la scène de folie et fixer ainsi ses yeux pleins de larmes (jamais vu dans un ballet même au premier rang !) était assez troublant. Troublante également dans l’acte 2 : fantôme blafard, morne, résigné, regard sans larmes mais incontestablement vide, spectre fatalement opposé à la paysanne terrienne et enjouée du premier acte. Difficile de mieux jouer une morte-vivante. Grande danseuse. Grande comédienne.
Idem pour l’implacable Myrtha froide et sans pitié. Idem pour l’excellent garde-chasse sacrifié que j’ai personnellement préféré au prince.
Le cinéma a le mérite de mettre en valeur le jeu des acteurs qui étaient tous bons ici alors que la danse n’est pas forcément bien filmée, ce qui n’était pas le cas ici d’où une Gisèle cinématographique d’exception.
Quant à Class Concert, le seul mot qui me vient à l’esprit est SPECTACULAIRE.
Sophia n’aurait pas tort de souligner que je ne me foule pas en usant de ce superlatif sans argumenter mais hélas n’est pas critique de danse qui veut !
Une leçon de danse, c’est le mot : un festival de pas (je dirais naïvement n’y étaient-ils pas tous ?) brillamment exécutés par les plus expérimentés : en veux-tu en voilà, pas le temps de dire ouf ! J’adore … |
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Ambrine
Inscrit le: 10 Déc 2008 Messages: 297
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Jan 24, 2011 1:58 pm Sujet du message: |
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Heu on ne peut pas tout voir... et puis moi, j'ai vu la branche brisée, certes, mais j'ai pris ça pour un accident, alors que c'était volontaire...
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Monica
Inscrit le: 17 Jan 2006 Messages: 327 Localisation: Madrid
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Posté le: Lun Jan 24, 2011 2:36 pm Sujet du message: |
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et moi je n'ai rien vu car la transmission a été annulée à Madrid au dernier moment, grrrrrrrrrr J'espere qu'il y aura un dvd car j'avais très envie de voir Lunkina en Giselle...
Et Class Concert, d'après ce que j'ai vu sur internet, c'est vraiment quelque chose de spectaculaire! Quel dommage! ne vous plaignez pas Haydn, certes, il n'y a comme le direct au théâtre, mais...quel merveille de pouvoir assiter au cinéma, Moscou étant un peu loin...
En tout cas en ce qui concerne la branche de Myrtha, Sophia a raison, cela forme partie de la version Grigo,au moment de la perte de pouvoir de la reine des Willis devant le face à la force de l'amour de Giselle...
Helas, encore un fois... (le responsable du cinéma nous a dit qu'il y avait de problèmes techniques... )
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Jan 24, 2011 5:56 pm Sujet du message: |
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Monica a écrit: |
En tout cas en ce qui concerne la branche de Myrtha, Sophia a raison, |
Euh non, pas Sophia, mais Azulynn... Pour ma part, je n'avais jamais vu la version de Grigo en live (pas très différente des versions familières, la version cubaine restant peut-être à cet égard la plus atypique...), qui alterne avec celle de Vassiliev au Bolchoï (je ne sais pas trop sur quelle base d'ailleurs). La version filmée précédemment avec Lunkina (en 98, si je ne m'abuse) était d'ailleurs celle de Vassiliev (où il n'y a pas de pas de deux des Paysans, mais un pas de huit), qui sera incidemment celle dansée à Lausanne le mois prochain.
Ambrine, "spectaculaire" pour définir Class Concert, je ne vois pas comment on pourrait mieux dire, les motivations dramatiques ou psychologiques du ballet étant assez minces! C'est peut-être un peu moins stylé et élégant qu'Etudes - plus Bolchoï que Mariinsky ou ONP ou RDB - mais en même temps, l'ensemble est sacrément plus joyeux.
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Michel
Inscrit le: 06 Avr 2004 Messages: 23 Localisation: Moscou
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Posté le: Mar Jan 25, 2011 6:32 pm Sujet du message: |
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Dear colleagues,
Myrtha’s wand is broken because the sacred power of the Cross is stronger than hers. The very idea belongs to Théophile Gautier as it follows from the book of "Giselle" printed for the premiere in 1841. I reproduce a fragment from a reprint: Théophile Gautier. Théâtre. Mystère. Comédies et ballets. Paris, Charpentier, 1872, p. 339.
Citation: |
Albert reste un instant frappé de terreur à l'idée de partager le sort affreux du garde-chasse. Giselle profite de ce moment d'indécision pour s'emparer de la main d'Albert; ils glissent tous deux par la force d'un pouvoir magique vers la croix de marbre; elle lui indique ce signe sacré comme son égide, comme son seul salut!
La reine et toutes les Wilis le poursuivent jusqu'au tombeau; mais Albert, toujours protégé pair Giselle, arrive ainsi jusqu'à la croix, qu'il saisit; et au moment où Myrtha va le toucher de son sceptre, la branche enchantée se brise entre les mains de la reine, qui s'arrête, ainsi que toutes les Wilis, frappées de surprise et d'épouvante. |
Then Willis’ fuga followed which disappeared now from almost all productions.
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Florine
Inscrit le: 16 Juil 2006 Messages: 293 Localisation: Londres
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Sarra
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 263
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Posté le: Mer Jan 26, 2011 5:01 am Sujet du message: |
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Florine se demande :
Citation: |
toutes les Wilis détournent leur tete (c'est bien au singulier en français, n'est-ce pas? - ça me semble un peu étrange) |
Extrait du Bon Usage, Grammaire française, Maurice Grevisse, Onzième édition revue, 2ème tirage, Duculot, 1980
Pages 469 et 470 de cette édition (la dernière du vivant de l'auteur).
Point n° 925. "Leur, notre, votre, et les noms qu'ils accompagnent, prennent, selon le sens, la forme du singulier ou la forme du pluriel :
(...)
(...)
3°Lorsque chacun des possesseurs ne possède qu'un seul objet*, on emploie :
a) le singulier si, dans l'ensemble des possesseurs, on envisage l'individu en général, le type, plutôt que la collection :
Ils restaient debout, sans bouger, ne pensant même pas à ôter leur chapeau (Romain Rolland, Jean-Christophe, t. VI, p.77) (...)
b) le pluriel si on envisage la pluralité ou la variété du détail :
Les deux lords parrains ôtèrent leurs chapeaux (Victor Hugo, L'Homme qui rit, II, 8, 1) (...)
Remarque. -On a disputé si, dans des phrases comme Ils sont allés se promener avec leur(s) femme(s), il fallait écrire leur femme, au singulier, ou bien leurs femmes, au pluriel. Le singulier ne signifierait-il pas qu'ils n'en ont qu'une pour tous ? Mais le pluriel ne donnerait-il pas à penser que chacun en a plusieurs ? La dispute est vaine** : les auteurs, dans de telles phrases, mettent, à leur choix, le pluriel ou le singulier : Ils aimaient leurs femmes, et ils en étaient chéris (Montesquieu, Lettres persanes, 12) - Sur cinq hommes mariés (...) trois avaient déjà retrouvé leur femme (A. Chamson, Adeline Vénician, p. 165)"
De cette règle pourrait se déduire que vous êtes en droit, Florine, d'employer indifféremment le singulier ou le pluriel, selon que vous considérez les Wilis dans leur type, ou dans leur pluralité.
Mais !
Point n° 915 (page 465)
"a) On remplace l'adjectif possessif par l'article défini quand le rapport de possession est assez nettement indiqué par le sens de la phrase, notamment devant les noms désignant les parties du corps (...)"
À cet égard il aurait peut-être été préférable d'écrire : "toutes les Wilis détournent la tête" ...
Mais !
Point n° 916 "Remarque. -Cette règle n'a rien d'absolu. L'adjectif possessif est parfois employé, alors que l'idée de possession serait assez marquée sans lui (usage assez fréquent à l'époque classique) (...) : Je voudrais bien savoir (...) si le grand Cyrus et le grand Attila / Se sont graissé leurs peaux avec cet onguent-là (Victor Hugo, La Légende des Siècles, t. II, p. 301) (...)"
Vous pouviez donc utiliser le possessif, comme vous l'avez fait, et non l'article défini -essentiellement si vous aviez dans l'esprit l'idée d'une personnalisation des Wilis (par opposition à Giselle et Albrecht), en tant qu'êtres d'un outre-monde quelque peu païen, et, lors, craintives devant la croix -alors que ne le sont ni Giselle (rebelle à Myrtha) ni Albrecht (être terrestre). Et choisir le singulier, ou le pluriel, selon que (voir ci-dessus)...
Cependant !
Si d'aventure vous aviez accompagné le nom "tête" d'une épithète (par exemple : "livide"), l'emploi du possessif (comme vous l'avez fait) était -dans ce cas- obligé ! En vertu du point n° 917 (page 465, toujours).
"toutes les Wilis détournent leur(s) tête(s) livide(s)"...
Isn't it simple?
Désolé d'une aussi longue parenthèse sans rapport avec la danse, mais puisque question il semblait y avoir...
*L'on ne peut savoir si passer d'un monde à l'autre donne plus -ou moins- de cervelle, mais il doit être tenu pour acquis que l'on a dans l'au-delà le même nombre de tête qu'ici-bas : sauf cas mythologique, une seule.
**Vaine aussi parce que la nature n'est pas avare de l'un et l'autre cas. (NDR)
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Monica
Inscrit le: 17 Jan 2006 Messages: 327 Localisation: Madrid
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