La danse au cinéma : Sorties de films

[Gimi]

[Katharine Kanter]

Katsu a écrit

"Edit : une critique négative en lien avec l'éthique animale peut être formulée. Un cheval, en chair et en os, a traversé la scène. C'est un détail qui ne dure que quelques secondes, mais ce n'était pas absolument nécessaire de le restaurer. On aurait pu construire un cheval à roulette (à l'image de l'éléphant à roulette dans la Bayadère de Noureev)."

Neigh heigh! as the horse would say.

I had found it MOST worrying that no-one seem to have noticed the TWO I repeat TWO horses on stage.

Bathilde - riding SIDESADDLE! - and the Duke of Courlande arrive on horseback.

As it happens, certain horses enjoy appearing on stage : like most domestic animals, they thrive on attracting the attention of human beings. Some actually listen for applause, and will Act Up when not forthcoming.

Not to speak of the snacks, treats and attention they get backstage ...

[sophia]

Les animaux en carton-pâte ne conviendraient pas du tout à l'esthétique de Giselle.

Il y a aussi des productions, comme celle de Nikita Dolgushin, avec de beaux chiens de chasse.

[rail45]

Bonsoir.
Je viens de prendre deux places pour Le Lac des Cygnes au cinéma d'Orléans le 23 février.
Je fais plaisir à mon ex-épouse qui est ravie (parfois il faut savoir entretenir de bonnes relations !😂).
Au moins je ne pense pas qu'il y ait une grève du côté du Bolchoi.
Attention j'ai pu voir en choisissant mes places que la salle se remplit bien.
Donc si vous voulez y aller je crois qu'il ne faudra pas tarder pour réserver, Le Lac étant visiblement un best-seller en ce qui concerne les ballets.
Au fait : a-t-on déjà une idée de la distribution ?
Bonne soirée
Pierre

[sophia]

Les distributions ne sont pas encore publiées.

[serge1 paris]

La Giselle du Bolshoi avec Smirnova doit elle faire l'objet d'un DVD ?

[Katsu]

Aucune idée serge, mais si vous souhaitez simplement la (re)voir, j'indique, à titre d'information, que la captation était déjà disponible sur le web 48h après sa diffusion au cinéma. Au cas où ce support ne correspondrait à vos attentes, vous devrez attendre une éventuelle commercialisation sur support dvd.

[sophia]

Il faudrait souhaiter qu'elle soit publiée en DVD même si tout finit par se trouver aujourd'hui sur les internets. Cette production est extraordinaire et n'est pas destinée à mon sens à rester une curiosité.

[sophia]

C'est Artem Ovtcharenko qui sera le Prince Siegfried le 23 février.

[Katsu]

[sophia]

Il est rare que les danseurs fassent ces annonces avant le site du Bolchoï.

[sophia]

Un long extrait de l'acte II de Giselle : https://www.facebook.com/irina.potapova.7965/videos/2442091219376527/

[Katharine Kanter]

J'ai enfin pu regarder deux distributions - celle de la première avec Mlle Smirnova, et celle avec Mlle Krysanova.

Si le principal souhait que l'on puisse formuler, est que les jeunes étudient suffisamment en profondeur le vocabulaire de la danse CLASSIQUE je répète CLASSIQUE, pour que nous ayons de nouveaux ballets dans ce langage, cependant, le travail de Ratmansky est fort méritoire et balaie les clichés.

Il faudra regarder cette version à plusieurs reprises pour en saisir tous les détails, mais en un mot, Ratmansky a restauré maintes difficultés dans les variations et ensembles - difficultés des pas eux-mêmes, de coordination des bras, des regards ... qui font qu'il s'agit d'une version exigeante. M. Ovtcharenko s'en tire d'ailleurs très bien de variations qui en théorie, conviendraient mieux à quelqu'un faisant 6 à 10 centimètres de moins.

Le décor du premier Acte avec le Château anachronique de Neuschwanstein est tout sauf une heureuse trouvaille - cet horrible édifice de Ludwig est hors-sol, littéralement, ici. De même, les costumes plutôt ridicules du 1er Acte pour le Duc de Courlande et Bathilde, coupés dans des tissus dont les couleurs criardes ne pouvaient exister avant les teintures chimiques modernes.

Mlle. Krysanova déploie de si nombreuses qualités dans le rôle titre, qu'il serait otiose d'en rajouter aux lignes écrites par Katya Anapolskaya dans la rubrique "Critiques" de ce forum. Danseuse de demi-caractère (et c'est un rôle de demi-caractère!), elle possède la technique, l'intelligence scénique et surtout l'abandon, le NATUREL. Par moments elle rappelle en cela notre Lis Jeppesen adorée. Krysanova danse, et ne se regarde pas danser - nous sommes face à une personnalité artistique qui a quelque chose à nous DIRE.

Je suis moins convaincue par Mlle Smirnova, "danseur noble", d'une part, ce qui rend la tache ardue, et trop dans le paraître, d'autre part. Attention à la position de la tête, trop en avant et très tendue (faiblesse musculaire dans le haut du dos en raison de sa grande taille?).

Les deux ballerines ont un défaut à corriger, devenu caractéristique de l'école russe actuelle: les mains. Dès que l'on se retrouve à observer une PARTIE du corps il y a quelque chose qui ne va pas. Il ne faudrait voir que le mouvement. Les poignets sont souvent cassés, les doigts trop écartés - alors que la main prolonge le bras, qui lui-même ne fait que prolonger du dos.

Cela a sans doute avoir avec le parti-pris esthétique, plutôt Balanchinien, de cette Ecole: une ligne de bras prise le plus long possible avec le coude presqu'en hyper-extension. Or, les ports de bras dans la danse académique sont par définition des cercles ou des ellipses courts, susceptibles d'être légèrement relâchés pour allonger la ligne, mais pas au point d'atteindre l'hyper-extension du coude.

Excellent portrait de Hilarion (Hans) par Savin et Dorokho les deux jours - avec un mime exact, conteur, qui vivifie leurs apparitions.

Sur la fugue des Willis dans l'Acte II, il est permis d'entretenir des doutes quoique le passage soit, dans les mots de Dickens "Mercifully Short". Il s'agit d'une forme musicale qui ne convient pas, de par sa complexité, à la danse et tendrait à la trivialiser: dans une fugue, les idées musicales se déplacent à une vitesse que le danseur, entravé par la force de la gravité, ne peut suivre.

[céline]

Merci pour cet extrait, Sophia et merci Katharine pour votre commentaire en français. Les versions se nourrissent, pour ma part, celle-ci me donne envie d'en découvrir d'autres, et apprécier l'interprétation des "classiques" incontournables.

[sophia]

Les artistes se nourrissent, oui, et aucune interprétation n'est "définitive". Pour ce qui est des versions, disons que celle de Ratmanski éclaire rétrospectivement, sans tomber dans un archéologisme un peu vain, un certain nombre d'évolutions, pas forcément synonyme d'enrichissement. Et de fait, cette Giselle "vieille-nouvelle" s'avère incroyablement riche et complète, tant pour le mime - peu présent dans les versions russes, sauf exceptions (la version de Tatiana Legat au Stanislavski, récemment remplacée) - que pour la danse.