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La danse au cinéma : Sorties de films
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Cantalabute



Inscrit le: 29 Jan 2013
Messages: 180
Localisation: Valence - France

MessagePosté le: Dim Jan 25, 2015 11:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne peux qu'aller dans votre sens en ce qui concerne la prestation de Svetlana Zakharova : les lignes, la technique, l'interprétation, tout était parfait (... mais je ne suis pas vraiment impartial avec elle Wink ...). J'ai été en particulier époustouflé par son Cygne noir !
Denis Rodkin m'a pour ma part très favorablement impressionné et il fait preuve tout de même d'une belle élévation. Quant à Igor Tzvirko c'est un bouffon comme on en rêve !
Un spectacle de très haut niveau, de plus fort bien filmé, ce qui n'est pas négligeable (merci Monsieur Vincent Bataillon !).


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Aurélie



Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 1317
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Jan 25, 2015 11:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Au risque de commettre un hérésie moi aussi Laughing, je dois reconnaitre qu'en dépit de sa beauté et de son élégance, Zakharova n'a jamais suscité en moi quoique ce soit.

La compagnie se distingue par une incroyable vélocité du bas de jambe, alliée à des tempi rapides... Ca décoiffe ! En revanche, les ports de bras et de tête des cygnes sont simplifiés à l'extrême, quel dommage ! On croirait voir l'opéra de Paris dans ce qu'il a de pire. Par exemple, le joli mouvement des cygnes à la toute fin de l'adage du cygne blanc se résume à une rotation de la tête sans aucun accompagnement des bras, ça fait bizarre ! Et les bras des 3 et 4 cygnes dans la coda de "l'acte blanc" : direct à l'horizontale, sans effet de développement. Shocked


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3557

MessagePosté le: Dim Jan 25, 2015 11:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Il a bien servi la Prima Ballerina, mais sans vraiment profiter des opportunités que laisse la chorégraphie de Youri Grigorovitch au principal rôle masculin de se mettre en valeur (de ce point de vue Noureev n'était forcément pas le précurseur que l'on croit).


??? Je suis très surpris. Je n'ai pas vu cette retransmission, mais de ce que j'ai vu de la version Grigorovitch lors de la tournée londonienne, c'est bien que le rôle du Prince est réduit à néant : en dehors d'un solo d'une grande fadeur, ne permettant même pas de briller, tout le reste n'est que faire-valoir pour la ballerine. Pour moi on est vraiment très loin de la version de l'ONP (et même de celle de l'ENB que je viens de découvrir et où le rôle du Prince est aussi lourd que celui du Cygne)


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fandorine



Inscrit le: 29 Avr 2012
Messages: 375

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 12:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ma part, Siegfried m'est apparu comme le rôle central du ballet. Le ballet démarre avec son entrée spectaculaire et se clôt sur le jeune homme prostré. D'un point de vue athlétique, le 2ème acte semble plutôt exigeant pour le danseur. Si Denis Rodkin était souffrant, il l'a bien caché car l'élévation des sauts était assez impressionnante. J'ai également trouvé qu'il vivait à fond son personnage sur scène.
Pour le coup, Svetlana Zakharova semblait un peu glaciale dans le 1er acte face à ce jeune homme passionné. C'est sur le Pas de Deux du Cygne Noir que je les ai vraiment trouvés au diapason. Autant la perfection technique de Svetlana Zakharova sert remarquablement le calcul et la duplicité d'Odile, autant son Odette n'a pas suscité d'émotion chez moi: cela manque un peu de douceur et de vulnérabilité. D'ailleurs, sur les gros plans au cinéma, son visage était tendu.
Igor Tsvirko était ébouriffant comme d'habitude, et, comme je découvrais cette version, j'ai trouvé très intéressante l'idée du Mauvais Génie, face obscure du Prince, superbement interprété par Artemy Belyakov.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 1:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

De retour de la retransmission du Lac des cygnes en direct du Bolchoï...

On l'aura compris, cette saison 2014-2015 de Pathé Live est clairement placée sous le signe de Yuri Grigorovitch. Après La Légende d'amour et Casse-noisette et avant Ivan le Terrible (et, en passant, une rediffusion de Roméo et Juliette), c'est Le Lac des cygnes, le blockbuster par excellence de toute compagnie russe qui se respecte, déjà filmé en 2010 (avec Maria Alexandrova et Rouslan Skvortsov dans les rôles principaux), qui a cette fois les honneurs du direct. Si le chorégraphe a indéniablement marqué l'identité et le style de la compagnie, si, par ailleurs, ce sont ses versions des classiques qui continuent d'y faire foi - envers et contre tout -, on se permettra de suggérer que cette insistance, en l'espace de quelques mois, paraît quelque peu démesurée au regard du répertoire du Bolchoï actuel et de ses évolutions récentes. Autant le dire, on espère que la saison prochaine nous réservera davantage de surprises et/ou de nouveautés.

Le Lac des cygnes de Grigorovitch, discuté, discutable comme tous les autres (à des degrés divers tout de même), fait toujours couler beaucoup d'encre auprès des aficionados à chaque tournée du Bolchoï. S'il reste attaché dans ma mémoire à la découverte d'un Lac dansé par de vrais Cygnes - et non par une armée en ordre de bataille -, il faut bien dire que cette version n'est pas pleinement satisfaisante. La mise en scène de Virsaladze, avec ses couleurs ocres et automnales au I, métalliques et hivernales au III, tente le pari impossible de concilier abstraction moderniste et gothique troubadour. Elle nous emmène loin, très loin et du kitsch des versions à l'anglo-saxonne et du charme pittoresque néo-renaissant du Lac pétersbourgeois - dans une espèce de monumentalité de quasi science-fiction qui peine tout de même aujourd'hui à séduire. Par ailleurs, comme c'est souvent le cas chez Grigorovitch, la narration passe à l'as au profit de la seule danse, et les contours du Prince (dont le chorégraphe a indéniablement développé la "partition" en en faisant autre chose qu'un cavalier, mais est-elle pour autant lisible et d'intérêt?) et du Mauvais Génie (rôle qui s'avère presque plus intéressant, rien d'étonnant, Grigo paraît toujours plus à l'aise avec les personnages sombres) restent assez opaques. On sait que le chorégraphe avait réintroduit la fin tragique qu'il souhaitait au départ - mais qui n'avait pas l'heur de plaire au Ministère de la Culture en 1969 - lorsqu'il avait remonté son ballet en 2001. Pour autant, ce dénouement, plus en cohérence avec la partition de Tchaïkovsky, mais peu soigné dans l'écriture, laisse sur sa faim. Alors il reste évidemment le Cygne - et les Cygnes -, pas seulement "bien alignés", mais d'une qualité de danse exceptionnelle, et les danses de caractère de l'acte III, résolument uniques, qui font que ce Lac ne peut pas vraiment décevoir... mais c'est peu de dire que l'on attend le jour où un Vikharev - ou un autre - nous rénovera tout ça.

Ce n'est certes pas une distribution très originale que nous avons eue pour cette retransmission, mais l'on ne voit pas bien qui, au Bolchoï, peut actuellement concurrencer Svetlana Zakharova dans le rôle d'Odette-Odile (oui, bien sûr, on rêve d'y voir la sublime Olga Smirnova, mais elle est l'avenir, quand Zakharova est la maturité et l'expérience). On sent chez elle une intimité avec le personnage, un approfondissement de chaque détail - cela même que l'on ne verra jamais à Paris - qui ne laissent pas d'impressionner. La dualité de l'héroïne est totalement maîtrisée, la technique absolument souveraine (malgré l'abus pénible de poignets cassés et les six o'clock en rafale - au fond bien vaines)... pour autant, si Zakharova séduit - et comment! -, elle ne touche pas (ou plus) à l'instar d'une Lopatkina, d'une poésie et d'une fluidité musicale à nulle autre pareille.

Après La Légende d'amour en début de saison, Denis Rodkin apparaît comme la nouvelle vedette, sinon du Bolchoï, du moins des retransmissions de Pathé Live. A vrai dire, la troupe ne possède pas un réservoir immense de partenaires possibles pour la Zakh en l'absence de David Hallberg. Le répertoire Grigorovitch, qui est au coeur de la présente saison, lui va en tout cas comme un gant. Puissant, doté d'une silhouette sculpturale d'une superbe élévation, il a la parfaite noblesse grigorovitchienne - académique et fougueuse à la fois. Néanmoins, il est difficile de percevoir une authentique alchimie entre les deux héros du ballet. Cela ne choque pas vraiment, car tout est parfaitement assuré sur les plans dramatique et technique, mais à aucun moment, on ne ressent ce petit plus émotionnel que quelques couples - certes rares - peuvent encore nous procurer. Pas sûr non plus que les deux soient au même niveau et respirent tout à fait au même rythme... Rodkin a toute l'autorité requise, il est excellent (sans être exceptionnel) et très pro dans son genre, mais Zakharova est, disons-le, d'une présence écrasante, presque glaçante à certains moments de l'acte d'Ivanov, et d'une vivacité - et d'une vélocité - étourdissantes (voir la coda déchaînée de l'acte II). Outre Rodkin, les hommes ont tous su être à la hauteur de la réputation du Bolchoï - fief de la danse de bravoure - avec Artemy Beliakov en Mauvais Génie et Igor Tsvirko, exceptionnel en Bouffon virevoltant et plein d'humour.

Dans le pas de trois, dont la chorégraphie poussive et redondante fait vraiment regretter la version plus académique du Mariinsky, Kristina Kretova, pleine de charme, se montre particulièrement incisive et brillante. On trouve heureusement bien plus de satisfaction dans les danses de caractère - la spécialité traditionnelle de Grigorovitch, avec les ensembles - soignées et néanmoins pimentées. Contrairement à ce qu'on voit dans d'autres versions, celles-ci sont dansées sur pointes, par des solistes féminines, incarnant chacune une Fiancée, d'une "nationalité" spécifique. Angelina Karpova, rayonnante, fait montre d'un style magnifique en Fiancée Hongroise, de même que Daria Khoklova en Napolitaine - voilà un heureux remplacement de dernière minute (mais Daria peut-elle être autre chose que merveilleuse?). Anna Tikhomirova a toutes les qualités pour briller en Espagnole, mais disons que la sidération n'est pas tout à fait celle provoquée par Alexandrova ou Ossipova en leur temps. La seule relative déception est sans doute venue de la Fiancée Russe (Anna Rebetskaya, qui remplaçait Maria Vinogradova), curieusement assez plate et sans grande magie, qu'on ne voit pourtant que dans cette version.

Bien sûr, un Lac, un vrai, c'est au moins autant qu'une Odette-Odile un corps de ballet, et celui du Bolchoï est exceptionnel de propreté, d'harmonie, de dynamisme et de poésie conjugués (malgré une terrible chute, aussi soudaine qu'inattendue, d'un Cygne lors de leurs évolutions serpentines). Là est au fond la véritable émotion de ce Lac. Si rien n'est languissant, le lyrisme n'est pour autant jamais sacrifié. Tout cela est très intelligemment filmé, avec des plans pris en hauteur qui subliment le corps de ballet et très peu de plans rapprochés racoleurs (en revanche, j'ai peut-être été gênée par la généralisation des plans larges durant les scènes de palais, qui donnent une sensation d'écrasement - mais on va dire que c'est la faute au décor plutôt qu'au réalisateur...).

A noter tout de même l'insoutenable litanie de saluts, applaudissements, claque et re-claque et re-re-claque avant, pendant et après chaque variation, même quand ça n'en méritait peut-être pas tant (la variation de Rodkin au III). Dieu sait que je n'aime pas la froideur de chez nous et cet espèce de refus du spectacle pour le spectacle typiquement parisien (un ballet, ce n'est pas la messe...), mais là, c'était vraiment l'excès inverse - le Bolchoï tel que les Occidentaux aiment à le décrier. Etait-ce dû à la présence de Zakharova et des caméras? Je sais bien qu'il y a toujours beaucoup de saluts en Russie (et j'adore ce moment unique des applaudissements du public devant la fosse), mais je ne me souviens pas en tout cas de telles démonstrations de force avec Lopatkina ou d'autres primas.


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Ambrine



Inscrit le: 10 Déc 2008
Messages: 297

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 1:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Peut-on se lasser du Lac des Cygnes ?
Je le demande à tous ceux qui ont suffisamment de bouteille car forte de mon minable recul je crains de rester attachée au Lac de façon indécrottable.
Salle de cinéma comble hier et quittée par tous que quand le logo PATHE a pris place sur l’écran, comme souvent avec le Bolchoï.
Hormis le final très décevant comparé aux autres versions, ce Lac se laisse toujours voir avec délectation grâce à une musique qui ne peut mieux coller au ballet et ici, surtout grâce à ses interprètes.
On finit par être habitué à une Zakharova magistrale.
La surprise est donc venue en ce qui me concerne des danseurs masculins.
Je n’ai pas trouvé le prince « écrasé » par Zakharova qui effectivement ne semblait pas très éprise si tant est qu’un volatile puisse l’être ... Rolling Eyes
Denis Rodkin est à la hauteur (au propre et au figuré) tout à fait crédible et méconnaissable en blond romantique pour qui l’a vu dans Légende d’Amour (a priori il incarnera Ivan le Terrible d’après la bande annonce sauf changement de distribution).
Le génie est … GEANT (au propre et au figuré). Sans blague, il paraissait immense aux côtés de la présentatrice à l’entracte.
Et l’on sourit, et l’on frissonne avec un bouffon made in Bolchoï, virtuose de sauts, bonds, tours en tous genres.
Tout a été dit quant au reste puisque j’écris à retardement.
Toujours pas blasée, j’assisterai à une représentation du Lac à Paris en mars avec une de ces distributions pour le moins … étranges.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 1:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ambrine a écrit:
(a priori il incarnera Ivan le Terrible d’après la bande annonce sauf changement de distribution).


Je n'ai pas fait attention, mais s'il est distribué dans ce ballet pour la représentation filmée, ce sera plutôt dans le rôle du Prince Kourbsky, non dans celui d'Ivan.


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Florestiano



Inscrit le: 28 Mai 2010
Messages: 1802

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 4:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

paco a écrit:
haydn a écrit:
Il a bien servi la Prima Ballerina, mais sans vraiment profiter des opportunités que laisse la chorégraphie de Youri Grigorovitch au principal rôle masculin de se mettre en valeur (de ce point de vue Noureev n'était forcément pas le précurseur que l'on croit).


??? Je suis très surpris. Je n'ai pas vu cette retransmission, mais de ce que j'ai vu de la version Grigorovitch lors de la tournée londonienne, c'est bien que le rôle du Prince est réduit à néant : en dehors d'un solo d'une grande fadeur, ne permettant même pas de briller, tout le reste n'est que faire-valoir pour la ballerine. Pour moi on est vraiment très loin de la version de l'ONP (et même de celle de l'ENB que je viens de découvrir et où le rôle du Prince est aussi lourd que celui du Cygne)

Tout à fait d'accord, paco. Au point que j'en étais venu à me dire "mouais, ce danseur ou un autre pour Siegfried, peu importe, vu ce qu'il a à danser" !


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paco



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Messages: 3557

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 4:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Concernant la Zakharova, c'est vraiment une artiste insolite sur un point : à chaque fois que je la vois, en salle ou en retransmission, je trouve ça magnifique, et pas seulement magnifique au sens technique ou plastique, mais également du point de vue de la sensibilité artistique et du charisme. A chaque fois je me dis "finalement ce n'est pas vrai qu'elle est froide, il y a une vraie dimension dramatique dans ce qu'elle fait".
A chaque fois je ressors en me disant "allons paco, révise tes a priori, Zakharova c'est vraiment une très grande".

Et pourtant, à chaque fois, passées 2 ou 3 semaines, j'ai oublié quasiment tout de sa prestation... Pour aucun personnage je n'arrive à la citer comme je le fais en disant "aaaah la Giselle d'Osipova", "aaaah la Kitri de Guillem", "aaaah la Tatiana de Ciaravola", "aaaaah la Gamzatti de Nunez", "aaaaah la Juliette de Cojocaru", "aaaaah la Odile/Odette de Lopatkina", etc.
Je ne lui trouve aucun rôle où je puisse dire qu'elle ait marqué mon coeur et mes souvenirs indélébiles. Et pourtant, instantanément, quand je la vois, je lui donne 20/20...

Mystère...


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 5:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Florestiano a écrit:
Tout à fait d'accord, paco. Au point que j'en étais venu à me dire "mouais, ce danseur ou un autre pour Siegfried, peu importe, vu ce qu'il a à danser" !


Pourtant, le Siegfried de Grigorovitch n'est pas un simple cavalier, dans la tradition romantique, comme il le reste dans la version du Mariinsky (que je préfère mille fois!). Fandorine a raison de souligner que c'est lui qui ouvre le ballet, et de manière spectaculaire. En-dehors des parties traditionnelles, il danse le pas de trois, qui n'est pas un pas de trois détaché de l'action, mais un trio du Prince avec deux "Amies".
Cela étant dit, il n'y a pas dans cette version de grande variation réflexive à la Noureev, alors que le Prince est censé être le point focal de l'action. Le tout reste assez insipide et convenu. On sent bien de toute façon que le truc de Grigorovitch, ce qu'il a vraiment travaillé, ce sont les personnages noirs, pas les Princes, cantonnés dans un certain stéréotype dramatique et chorégraphique (on retrouve la même chose avec Abderrahman, qui est une figure formidable, et Jean de Brienne dans sa Raymonda). Comme je l'ai écrit, le rôle du Mauvais Génie est presque plus intéressant dans cette version du ballet. Il a du reste toujours été donné à des vedettes (Tsiskaridze n'a jamais dansé Siegfried et le Mauvais Génie était l'un de ses meilleurs rôles, Lantratov, jeune étoile brillante, vient seulement de faire ses débuts en Siegfried, jusque là il était le Mauvais Génie "en chef"...).
Maintenant, je crois qu'il y a aussi la déformation parisienne, je veux dire par là qu'il n'y a bien qu'à Paris qu'on va voir Le Lac pour le Prince (le Prince et Rothbart Arrow) plutôt que pour le Cygne (et où les Princes sont peut-être aussi plus mémorables que les Cygnes!). Laughing


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3557

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 5:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Comme je l'ai écrit, le rôle du Mauvais Génie est presque plus intéressant dans cette version du ballet. Il a du reste toujours été donné à des vedettes (Tsiskaridze n'a jamais dansé Siegfried et le Mauvais Génie était l'un de ses meilleurs rôles, Lantratov, jeune étoile brillante, vient seulement de faire ses débuts en Siegfried, jusque là il était le Mauvais Génie "en chef"...).


je me souviens d'ailleurs que lors de la tournée à Londres c'est ce rôle qui raflait la mise aux saluts


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Ambrine



Inscrit le: 10 Déc 2008
Messages: 297

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 5:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Non Sophia. Il n'y a qu'au Bolchoï que les princes sont plus mémorables que les cygnes ... Wink


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frederic



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Messages: 976

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 6:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis d'accord avec vous Paco , même si je dois dire que je n'ai pas vu Svetlana Zakharova depuis longtemps. Mais entre 2002 et 2007, j'ai assisté à un grand nombre de ses représentations et de ses prises de rôles au Bolchoï. J'imagine qu'elle n'est plus la même danseuse aujourd'hui.
Sa technique n'était pas aussi affûtée, notamment dans les pirouettes. Elle était déjà à cette époque selon moi l'artiste la plus convaincante au Bolchoï dans "Le Lac des Cygnes" et c'est bien parce que le théâtre n'avait pas ce profil d'étoile qu'il l'a débauchée du Mariinsky où Lopatkina et Vishneva régnaient à elles 2 et où Zakharova était sous exploitée. Son physique est parfait et la voir entrer sur scène est toujours une joie. Puis cela se dissout peu à peu. Sa danse pour moi manque toujours de lâcher-prise, elle tente peu de choses et reste en permanence dans sa zone de sécurité qui est élevée et où elle fait évidemment des choses superbes. Mais quand il s'agit de raconter une histoire, elle me perd: sa Giselle me laisse froid, sa Raymonda (qu'elle ne danse plus je crois) est très appliquée. Ce qui à l'époque lui faisait défaut, c'est avant tout la musicalité, qui n'est pas de savoir danser sur la musique, mais avec la musique, une alchimie subtile. Là encore, elle peut avoir évolué. Et puis ce qui constamment m'agaçait, c'est ce regard indulgent et narcissique qu'elle porte sur son art, l'air de dire: "regardez comme je danse bien". Et une manière très "internationale" d'aborder sa carrière, ce qui n'est pas gênant en soi, d'autres le font mais au risque pour ce qui est de Svetlana Zakharova de perdre cette forte spécificité russe pour se fondre dans toutes les compagnies prestigieuses du Monde. Enfin, je regrette qu'elle n'ait pas élargi son répertoire: je l'ai vue au meilleure dans des pièces contemporaines mais elle s'est très vite écartée de ce chemin.
Désolé Haydn! Ne le prenez pas personnellement, mais Lopatkina emporte tout pour moi sur son passage. Cela dit, cet avis très personnel s'est forgé dans un contexte particulier, celui de la Russie. Quand je suis rentré à Paris en 2008, j'ai commencé à regretter Svetlana Zakharova!


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3557

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 8:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

frederic a écrit:
Quand je suis rentré à Paris en 2008, j'ai commencé à regretter Svetlana Zakharova!


Laughing C'est certain qu'à Paris je veux bien qu'elle danse tous les soirs !


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26512

MessagePosté le: Lun Jan 26, 2015 9:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Frederic, ne vous méprenez pas : je ne suis pas un contempteur de Lopatkina, bien au contraire, et je suis même admiratif de son engagement sans faille pour défendre la culture russe (pas seulement dans le domaine de la danse). Ce qui me gêne, c'est son interprétation du Lac des cygnes, où, en raison de sa morphologie particulière, elle impose des tempi absurdes (il n'y a qu'à comparer, pour s'en convaincre, l'enregistrement vidéo et l'enregistrement audio réalisés quasiment en même temps - avec Gergiev au pupitre...) qui, à mon sens, déforment la musique. Et clairement, je préfère le Lac de Makhalina (pour ce qui est du Mariinsky).

Par ailleurs, comme vous, je n'aime pas la Giselle de Zakharova, trop triomphante, trop clinquante techniquement. Elle m'avait exaspérée quand elle l'avait dansé à l'Opéra de Paris en 2004, et j'avais cent fois préféré Cojocaru, qui était invitée lors de la même série de représentations. En revanche, dans le Lac des cygnes, Zakharova m'enchante toujours (et à l'inverse, je l'avait vraiment préférée à Lopatkina quand les deux stars de la danse russe avaient été invitées à Bastille pour le danser avec notre compagnie nationale). Zakharova aborde le Lac sans chichis, sans sentimentalisme, avec de l’énergie, mais pas de "gras" inutile. C'est nerveux, vif, et c'est comme cela que j'aime ce ballet. La façon dont Zakharova le danse correspond aussi à l'idée que je me fais de l'interprétation de la musique de Tchaïkovski, ce qui compte énormément pour moi.



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