La rentrée en magazines : revue de presse!

[haydn]

Parution simultanée de Danse Light et Danse en ce 31 août!

Honneur à Danse Light, puisque le magazine fait sa une avec Mathilde Foustey, triomphatrice au concours de Varna.





A l'interieur, évidemment, un long compte-rendu du concours signé Vincent Le Baron, le palmarès complet et la liste intégrale des membres du jury officiel, ainsi que du jury de la Presse, au nombre desquels figurait la redactrice en chef de Danse Light, Nine Flis. Mathilde Froustey, en plus de sa médaille d'or, rafle aussi le second prix du jury de la presse, derrière l'Ukrainienne Anastasia Matvienko.

Dommage que dans le reportage consacré aux exploits français à Varna, Vincent Le Baron n'ait pas jugé bon d'évoquer ne serait-ce qu'une seule fois le nom de Sara Kora Dayanova, qui, si elle n'a pas obtenu de récompense, a néanmoins réalisé une prestation tout à fait méritoire, si j'en crois les échos qui m'ont été rapportés . En revanche, un paragraphe est consacré à Medhi Angot, ancien élève de l'école de danse de l'Opéra de Paris, qui concourrait sous les couleurs britanniques.

[Pardon à Vincent Le Baron, j'ai lu trop vite, il y a bien une petite phrase fort sibylline sur la prestation "à la fois intéressante et décevante de Sara Kora Dayanova", comprenne qui pourra...]

Au reportage viennent s'ajouter trois interviews, celles d'Emil Dimitrov, directeur du concours, de Youri Grigorovitch, Président du jury, et de Natalia Makarova, également membre du jury.

Un numéro à conserver donc, même si, en revanche, on peut fort bien se passer des aphorismes sur les Sylphides du Palais Garnier, dûs à une plume qu'Antoine d'Alarson avait manifestement trempée dans un encrier empli d'eau de rose... Mais bon, l'homme a ses faiblesses, et Delphine, Mélanie, Isabelle, Agnès et Aurélie peuvent faire tourner bien des têtes. Ah j'oubliais, Pierre Lacotte figure aussi sur la liste déclarative...


Dans le cahier central, deux gravures de ballerines romantiques, les traditionnels "fiches-cuisine", et deux posters de danse sportive.

Danse sportive toujours, avec un reportage sur le Grand Prix de la ville de Rouen 2004, accompagné d'un petit papier sur Benedetto Ferrugia et Alessia Manfredini.

Album photo au goût amer, avec un cliché du Gala 2004 de l'institut Janine Stanlowa, mais le bouclage de Danse Light devait être achevé avant que la nouvelle du décès de la fondatrice de l'école éponyme ne soit connue.

Pour le reste, Danse Light de septembre propose un article historique consacré à Marie Taglioni, une page sur Don Quichotte à Sint Niklaas, en Belgique, et une série de critique sur les festivals de l'été : Europa Danse (Mandelieu-La Napoule), Danse à Aix, le Gala International de Danse de Cannes, le Festival du Pays Chauvinois (si, si, une pleine page, même, c'est tout près de chez Raffarin, à La Chapelle-Vivier) et celui de Vaison-la-Romaine (bizarre, là, Sylvie Guillem n'a droit qu'à une demi page )

Enfin, le dernier cahier est destiné aux amateurs de comédie musicale, avec un long texte (plutôt bien écrit et documenté) de Marc Martin, illustré de photos de la glamoureuse Cid heu, non! Cyd Charisse.

[sophia]

Ou plutôt Cyd Charisse, à ne pas confondre avec El Cid Campeador...
Pas de rapport a priori entre la comédie musicale et le héros de la lutte contre les Maures.

[haydn]

Je corrige illico (pardon à Corneille) ; c'est de bonne guerre, l'amie Sophia, grande passionnée de comédie musicale, n'a pas résisté au plaisir de se payer la tête de votre serviteur

[haydn]

Danse de Septembre est fidèle à une tradition maintenant solidement établie, avec un poster en double-page centrale montrant Marie-Agnès Gillot et Stéphane Bullion dans Andréauria (sic) d'E. Loock (resic). Pauvre Denise, elle va finir par pointer aux ASSEDIC...



Enfin, dans l'interview du beau Stéphane qui suit, au moins, ils n'ont pas mis une photo de Karl Paquette en illustration. Y a du progrès! Interview un peu courte, mais pas initéressante, avec quelques reflexions sur le rôle d'Ivan, qu'il a interprété à l'Opéra Bastille en janvier 2004.

Evidemment, pas un mot sur le concours de Varna, ce qui est normal, puisque c'est la rédac'chef du journal concurrent qui représentait la France au jury de la Presse. Rancuniers, avec ça!

En revanche, Danse fait preuve de plus de déférence envers Sylvie Guillem, qui a droit à trois pleines pages avec de belles photos pour ses prestations à Vaison-la-Romaine et à Perpignan, là ou Danse Light se contente d'un service moins que minimum...

Allez, n'accablons pas Danse, il y a dans ce numéro, assez soigné quand même, quelques articles de bonne qualité sur les festivals étrangers (Vérone, Gênes Festival Hongrois de la Danse) et une jolie monographie sur la Compagnie David Campos à Barcelone - qui fait la couverture - , le tout illustré de superbes clichés en couleurs.

Parmi les comptes-rendus divers, on note pêle-mêle le 1er concours de la Jeune Danse de Carcassonne, le Festival International de Danse au Pays Basque, une critique de la Giselle interprêtée par l'Ecole de Danse de l'Opéra de Graz (Autriche), et le palmarès du Concours International de Danse Eugène Polyakov à Florence.

N'oublions pas un papier sur le Ballet du Capitole de Toulouse, un article de fond sur Dinna Bjørn et le Ballet National de Finlande ainsi que la présentation de la nouvelle Ecole de Danse du Bolchoï à Joinville (Brésil, si, si, juré, c'est pas un truc qu'ils avaient oublié de passer dans le numéro d'avril. Pour en savoir plus, allez voir le site de l'Escola do Teatro Bolshoi no Brasil.

[sophia]

Dans le dossier que "Danse Light" consacre ce mois-ci au concours de Varna figurent, comme il a déjà été signalé, de courts entretiens avec Emil Dimitrov, fondateur et directeur du concours, le chorégraphe Youri Grigorovitch, président du jury et la très illustre ballerine Natalia Makarova, membre du jury (il y a tout de même pire comme référence dans un jury qui a couronné Mathilde Froustey!) . Au milieu des propos convenus et de la langue de bois obligée dans ce genre d'interview ressortent les propos de Makarova qui, pour le coup, n'y va pas avec le dos de la cuillère:

"J'ai bien aimé les interprétations des artistes asiatiques (elle explique par ailleurs que "les traditions du ballet russe se sont acclimatées et sont bien respectées en Asie") mais la représentation cubaine de "Lac des Cygnes" m'a paru vulgaire."

"A l'heure actuelle il y a une tendance à la confusion dans la chorégraphie classique: il est difficile de comprendre ce qui appartient à Petipa, ce qui relève du chorégraphe actuel ou des interprètes."

"Maintenant la technique des danseurs est fabuleuse mais parfois ces fouettés extraordinaires me semblent trop acrobatiques et manquent de sens artistique."

Alors, Makarova réactionnaire et tournée vers le passé? En tout cas, voilà des propos que certains prétendus connaisseurs devraient méditer.

[haydn]

Les propos de Mme Makarova sont confondants de justesse, et de nature a me faire réviser le jugement que je portais sur cette danseuse (ou plutôt sur son oeuvre chorégraphique, que j'appréciais assez moyennement).

[haydn]

Après le numéro de juin presque entièrement consacré au Festival Montpellier Danse, la livraison de septembre de Danser n'accorde pas moins de 40 pages à la Biennale de la Danse de Lyon. Certes, l'événement est d'importance, mais à la rédaction de Danse, on semble avoir une préférence assez nette pour les manifestations organisées par des municipalités socialistes. Couverture rose le mois prochain?

La Biennale de Lyon est en tout cas prétexte a une présentation fouillée de la situation de la danse dans les pays d'Europe de l'Est, dont les troupes seront présentes en force dans la Capitale des Gaules.

Si la République Tchèque et la Roumanie sont fort bien traitées, la Hongrie est expédiée en deux lignes, au motif que chez ces indécrottables réactionnaires de Magyars, on a le malheur de préférer le ballet classique aux élucubrations de certains thurérifaires de la danse d'avant-garde. Selon Danser, l'Attaché culturel de l'Ambassade de France à Budapest s'affole : "Je n'ai jamais vu un danseur de l'Opéra [de Budapest] à un spectacle contemporain!". Si les alarmes de l'Attaché culturel n'empêcheront pas les Hongrois de dormir, elles sont en revanche peut-être révélatrices de l'état d'esprit qui règne chez les caciques du Ministère français de la Culture, où le tutu blanc ne paraît pas avoir trop la cote...

A noter également un bon article sur la situation du Flamenco dans les pays de culture hispanique, après le décès d'Antonio Gadès, et un autre sur "Le paradis des ballets permanents en déclin", en... Allemagne, où les coupes sombres dans les budgets sont en passe de provoquer des dégâts considérables.

Une longue et intéressante interview de William Forsythe mérite à elle seule qu'on achète Danser de ce moi-ci, d'autant que le grand chorégraphe donne un coup de chapeau à un artiste de l'Opéra de Paris, malheureusement absent de la scène jusqu'en décembre prochain pour raisons de santé, Jéremie Bélingard :

[haydn]

Notre amie Katharine Kanter me signale un article interessant dans Dancing Times de septembre, au sujet de la reconstitution du Jardin enchanté de Petipa / Delibes par Doug Fullington. Il y a aussi un papier sur la Sylphide de juin-juillet 2004 à Paris. Dès que j'aurai reçu le journal je vous en parlerai plus en détail.

[haydn]

J'ai enfin reçu Dancing Times de septembre, et cette nouvelle livraison est effectivement des plus intéressante. Il faut bien reconnaître que même si, en ce qui concerne Dancing Times en particulier, il y ait un peu trop de pages publicitaires, le niveau des articles publiés par la presse anglo-saxonne est bien meilleur que ce que l'on trouve généralement dans les magazines spécialisés d'expression française...


Quelques petites annonces pour commencer, avec la venue des solistes du Royal Ballet pour le gala du centenaire de l'Entente cordiale, à Paris. Au Sadler's Wells, à Londres, ce sera le Ballet National de Hongrie qui fera une tournée, avec au programme le Château de Barbe-Bleue et le Mandarin Merveilleux de Bartok. Et comme en Hongrie, la musique est une affaire sérieuse, y compris la musique de ballet, la compagnie emporte dans ses valises le musicologue Peter Laki, qui gratifiera les spectateurs d'une conférence sur l'oeuvre du célèbre compositeur Magyar.

Les veinards de la Rambert Dance Company auront droit à des locaux entièrement neufs, sur la rive Sud de la Tamise, dont la construction coûtera la bagatelle de 8 millions de Livres sterling. Idem pour le Ballet Royal du Danemark, où il y aura en plus un nouveau bâtiment pour l'école de danse, ainsi qu'un musée et une bibliothèque spécialisée. Va y avoir des jaloux...

Au fil de la lecture du Dancing Times, l'on découvre un long papier sur les célébrations du centenaire Frederick Ashton à... New-York, avec un commentaire mi-figue mi-raisin sur la prestation du Joffrey Ballet au Lincoln Center.

Vient ensuile l'article passionnant sur la reconstitution du Jardin animé, de Marius Petipa, sur une musique de Léo Delibes. La chorégraphie originale de l'oeuvre était signée de Joseph Mazilier, et Petipa l'avait remaniée pour l'inclure dans le cycle des représentations du Corsaire à Saint-Pétersbourg. Cette chorégraphie a fort heureusement été préservée sous la forme d'un cahier en notation Stepanov, et Douglas Fullington - qui signe lui-même le papier - a ainsi pu la reconstituer pour la Pacific Northwest Ballet School.

Pour le reste, et en vrac, un reportage sur Michael Nunn et William Trevitt, fondateurs de la compagnie George Piper Dances, une critique élogieuse sur le Houston Ballet, qui a présenté Apollo, de Balanchine, le compte-rendu de la cérémonie de remise des diplômes de l'école Vaganova, à Saint-Pétersbourg tout comme un long texte consacré au Ballet National du Canada.

Retour en France, avec la citique de La Sylphide, au Palais Garnier, signée Freda Pitt. La journaliste anglaise a vu la distribution qui comprenait Aurélie Dupont, Mathieu Ganio et Mélanie Hurel, et est plutôt ciconspecte dans son analyse. Si elle loue la technique de Mlle Dupont, elle lui reproche un manque de subtilité dans les nuances, et une relative froideur. Idem pour Mathieu Ganio, qui, s'il a fait preuve d'une propreté remarquable dans la petite batterie, manquait d'expressivité.

L'Effie de Mélanie Hurel est jugée très bonne ("fine"), mais Freda Pitt lui reproche le large sourire qu'elle arborait paraît-il en permanence.

En revanche, la sorcière de Jean-Marie Didière et le Gurn d'Emmanuel Hoff ont droit à des éloges sans réserves. Curieusement, pas un mot sur les interprètes du pas-de-deux écossais. Mme Pitt s'assoupissait-elle à ce moment?

Sans doute, car elle apprécie moyennement la chorégraphie de Pierre Lacotte, jugée trop dense, surtout au second acte. Ah, la perfide Albion, c'est par un Coup de Trafalgar qu'elle commémore l'Entente Cordiale!

Le cahier central de Dancing Times est entièrement dévolu à la tournée du Bolchoï à Londres, cet été. Mary Clarke a adoré Don Quichotte, même si elle reproche à Maria Alexandrova un certain manque de variété dans l'expression, tout en reconnaissant sa souvernaineté technique.

En revanche, le commentaire est extrêmement sévère au sujet de Romeo et Juliette, en raison non d'une mauvaise prestation des danseurs, mais de la chorégraphie de Declan Donnellan et Radu Poklikartu ; selon Mary Clarke, ce serait une sorte de "West-Side Story au rabais", qui n'aurait "jamais du sortir de Russie"...

Mme Clarke s'est apparemment consolée avec le Lac des cygnes version Grigorovitchn où elle encense Anna Antonitcheva (Odile/Odette), Dimitri Goudanov (Siegfried) et Irina [?] Yatsenko (danse espagnole).

La chorégraphie de la Fille du Pharaon est pour sa part démolie au bazooka par Mary Clarke, un "abysse de banalité" selon elle, mais, charitablement, elle accorde tout de même "cinq étoiles" au ballet du Bolchoï pour son engagement à défendre l'oeuvre, et Svetlana Zakharova et Sergeï Filin sont jugés sans égaux.

On finira - c'est notre destin à tous - par une série de nécrologies assez développées, qui rendent hommage à Sulamith Messerer, Denis Aplvor et Betty Oliphant.