LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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LucyOnTheMoon
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Posté le: Sam Mar 27, 2010 12:43 am Sujet du message: |
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Je ne sais pas si certains parmi vous ont pu admirer la performance-marathon des danseurs du CCN de Roubaix et du Junior Ballet du conservatoire ce soir... Je dis "marathon" car sur au moins la moitié des chorégraphies proposées, les danseurs ont appliqué à la lettre le concept de "mouvement perpétuel" de Carlson et semblent avoir livré une performance de deux heures non stop (je suis obligée d'écrire "semblent" car n'ayant pas le don d'ubiquité je pouvais me trouver dans deux salles à la fois, mais enfin, quand on voit revenir, au bout d'une vingtaine de minutes, la chorégraphies du début, ou qu'on entend les mêmes mots, on peut raisonnablement conclure que les danseurs n'ont pas l'intention de quitter la "scène" avant la fin du show). Certaines pièces étaient un peu plus difficiles à appréhender que d'autres, mais globalement l'univers carlsonien est tout de même très accessible. J'ai personnellement choisi de prendre le programme à rebours et de commencer par un duo que j'avais déjà vu à l'oeuvre par le passé, deux complices de Carolyn, Sara Orselli (qui faisait partie de la distribution de "Eau" la semaine dernière à Chaillot) et Juha Marsalo. Leur prestation qui associait danse, parole et mime offrait un parti pris à la fois ludique et poétique, Juha Marsalo interpelant le public en plusieurs occasions - en anglais. Un exemple de ce qu'ils ont donné à voir : Juha soulève Sara, toute droite, au-dessus de sa tête, et la plaque ainsi contre un mur, en s'y prenant de telle façon qu'on croirait qu'il ne la tient que d'une seule main. Ils restent dans cette position quelques secondes puis il la repose délicatement au sol avant de s'exclamer, désignant le mur et nous prenant à témoin : "regardez, elle est toujours sur le mur, et elle y sera pour des milliers d'années, comme ces pierres" (n'oubliez pas qu'on est au Louvre), et il recommence en traçant des figures imaginaires que Sara reproduit dans l'espace après lui, et sur lesquelles il feint d'écrire son nom... "et demain, si vous revenez, elles seront toujours là !"
Les pièces des salles suivantes sont plus "orientalisantes", dans l'esprit du lieu sans doute. Le solo de Wu Zheng évoque les arts martiaux. Le duo de Jacky Berger et Céline Maufroid ne m'évoque pas grand chose au début - je suis gênée par leurs costumes, de lourds tissus colorés et encombrants - mais très vite je retrouve cette gestuelle caractéristique, avec des accélérations et des ralentis superbes. Dernier tableau Cour Marly, six danseuses et deux danseurs, là encore, question chorégraphie, on est en terrain très connu, mais du fait du lieu, du contexte, de la musique dont on croit sans cesse qu'elle arrive à la coda, tout est finalement très nouveau, avec une qualité rare, et on se laisse complètement happer. J'ai eu la chance de pouvoir "épingler" Carlson au vol entre deux escaliers, juste quelques secondes bien sûr, mais tout de même ça m'aurait ennuyée de devoir partir sans avoir pu dire "merci et bravo" 
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