Théâtre des Champs-Elysées 2010-2011

[sophia]

Serge1, dans l'Oiseau de feu présenté par les Saisons russes du XXIème siècle, c'était Kristina Kretova qui dansait et et elle est, je crois, soliste au Ballet du Kremlin. Ekaterina Krysanova est une soliste du Bolchoï (première soliste pour être précis), de même que son partenaire Andreï Merkuriev, qui était auparavant au Mariinsky. Quels que soient les mérites de Kristina Kretova, ce n'est pas du tout le même niveau... Krysanova n'est certes pas encore étoile, mais elle joue dans la même catégorie qu'Ossipova, Alexandrova, Lunkina and co. Si l'on met de côté les deux abonnés de service, Lacarra et Simkin, qui personnellement ne me feront pas courir à ce spectacle, le couple Krysanova/Merkuriev est clairement conçu comme la tête d'affiche du gala de cette année (et pour moi, comme je l'ai écrit à propos des spectacles londoniens, l'antidote à Ossipova/Vassiliev...).
Cela étant dit, je suis d'accord avec vous tous pour déplorer en général l'absence des danseurs cubains des scènes parisiennes et, au-delà, des grandes scènes tout court (Viengsay Valdès étant un peu l'exception qui confirme la règle). Ils en valent largement un bon paquet de ce côté-ci de l'Atlantique...

[serge1 paris]

Merci Sophia de me remettre dans le droit chemin, je m'étais un peu égaré !!!

Kretova ayant remplacé Alexandrova dans l'Oiseau de Feu, j'avais imaginé qu'elles faisaient partie de la même maison.... d'où la confusion et mon étonnement devant votre enthousiasme pour son Don Quichotte à Londres qui était en réalité celui de.... Krysanova que je suis donc heureux de découvrir bientôt avec Merkuriev!

[sophia]

[sophia]

Le Gala des Etoiles du XXIème siècle, c'est à partir de demain soir au TCE et ça dure tout le week-end, comme nous le rappelle fort à propos Ariane Bavelier dans Le Figaro... Prêts?

http://www.lefigaro.fr/musique/2010/09/13/03006-20100913ARTFIG00763-quart-d-heure-de-celebrite.php

[frederic]

Bof....cette année, je sèche...trop toujours les mêmes, trop toujours la même chose...Mais racontez moi comment sera la divine Lacarra...

[paco]

[serge1 paris]

No comments sur la première soirée de la "Guerre des Etoiles" ?

[sophia]

L'aventure, c'est pour dimanche aprèm'!

[marc]

J'y suis allé et j'ai aimé. J'ai trouvé que cette édition était meilleure que la précédente car moins tournée vers "l'esbrouffe" (si je puis me permettre de m'exprimer ainsi). On a assisté à de vrais pas-de-deux, qui racontaient de vraies histoires porteuses de vrais sentiments. Cette année, je dirais qu'il y avait plus d'émotion. Même Daniil Simkin a dansé  plus franchement dans ce registre malgré l'inévitable démonstration de technique virtuose et légère dont il nous a gratifié. Il faut dire qu'il a fait un triomphe, comme l'année dernière, et l'on pourrait croire que le public parisien est vraiment tombé amoureux de ce garçon : En descendant l'escalier, j'entendais autour de moi des gens répéter son nom comme pour le graver dans leurs mémoires pour ne pas l'oublier. 

Je ne commenterais pas ce spectacle sur le plan technique (comment s'y aventurer avant Sophia ? ), je dirais simplement que j'ai été particulièrement séduit par les couples Ilja Louwen / Leo Mujic et Lucia Lacarra / Cyril Pierre (et je n'étais pas le seul car le public, touché par leurs variations, leur a réservé un franc succès). Paradoxalement, j'ai trouvé Ekaterina Krysanova & Andrei Merkuriev un peu décalés dans cette soirée car plus dans le registre "gala" que ne l'exigeait la tonalité générale. Mais quelle démonstration ils ont donnée !, même si Andrei Merkuriev n'a pas semblé parfaitement à l'aise dans "Esmeralda" où il a failli chuter. A cet égard, il semble que la scène a posé quelques problèmes aux danseurs, si j'en crois les bribes de conversation que j'ai entendues entre deux danseurs qui étaient venus se restaurer après le spectacle dans la même brasserie que moi et qui occupaient la table voisine...

Voilà, ce fut une belle soirée pour moi qui fut aussi la première de la nouvelle saison. Et rien que ça, après la disette de l'été, ça fait du bien !

        

[serge1 paris]

La première soirée a probablement plus ou moins servi de répétition générale et les incidents provoqués par l'étroitesse du plateau ne se sont pas reproduits ce soir.

Comme souvent dans ce genre de gala, ça commence comme un concours de danse.

Se jeter à l'eau avec la Belle au Bois Dormant , ce n'est pas vraiment un cadeau et les danseurs chinois ont eu bien du mérite. Il me semble que ce sont les mêmes que j'avais aimé dans Sylvia à Garnier avec le Ballet de Chine.

On a du mal ensuite à sortir de l'ambiance concours et on se surprend à distribuer les bons et les mauvais points jusqu'à l'arrivée de Lucia Lacarra.

Et là, d'emblée on est ailleurs, cela devient magique, poétique, poignant. Une chorégraphie sur l'Adagio de Barber qu'elle transcende avec ses extraordinaires moyens physiques et expressifs. Je ne sais pas si je fantasme, mais je trouve chez elle un peu du meilleur de Sylvie Guillem...

A défaut d'être vraiment une étoile, la coqueluche de la soirée est Daniil Simkin. Ses sauts en apesanteur et ses pirouettes rendent le public hystérique!

Je le trouve plutôt en progrès dans son premier solo. Quand au Pas de Deux Tchaikovski de Balanchine il le danse avec beaucoup de panache mais un style assez relâché et peu d'attention aux détails. Surtout quand on pense à la miraculeuse interprétation de Leonid Sarafanov et Olessia Novikova que l'on a pu voir il y a peu de temps dans la même oeuvre.

En définitive, la révélation de la soirée aura été pour moi Ekaterina Krysanova et Andrei Merkuriev qui sont, eux, de vraies solides et authentiques étoiles.

Je trouve absolument tout parfait chez Krysanova . L'école Bolchoï est indéniable. Certains détails font penser à Alexandrova et d'autres à Ossipova. Elle me parait promise à une brillante carrière et j'espère qu'on va la voir avec Merkuriev dans Don Quichotte pour la tournée du Bolchoï à Paris.

[Perle]

Il est toujours étonnant de voir comment chacun peut apprécier de façon différente la même soirée .
Hier je me suis globalement bien ennuyée et après le gala des étoiles du mois de juillet, la chute fut lourde.
La musique enregistrée du théâtre des Champs est une pure catastrophe ...
Quant aux étoiles ... Je peux vous rejoindre sur L Laccara toujours superbe et je suis d'accord avec ce petit côté S Guillem, mais ses deux prestations dans la même tonalité ne permettaient pas de l'apprécier à sa juste valeur.
J'ai eu un petit coup de coeur pour nos amis polonais Melle Liaszenko et M Menshikov plutôt intéressants et un gros coup de coeur pour Melle Yana Salenko partenaire de Danil Simkin. Sa virtuosité est parfaitement assortie à celle de son partenaire.
Le solo de D Simkin "Fallen Ange" est absolument sans intérêt au plan chorégraphique. même s'il est superbement exécuté.
Et pour finir totale déception avec les danseurs du Bolchoï. Ils ont fort mal représenté cette institution; Ils furent tout simplement mauvais , très mauvais. Technique défaillante (surtout chez lui) , aucun style , aucune interprétation (surtout chez elle).
Désolée, j'aurais voulu être positive et globalement je suis bon public mais là j'ai eu le sentiment que l'on s'était moqué de moi !

[sophia]

Enfin on parle d'une partenaire de Daniil Simkin!...

[sophia]

En quelques mots, car je dois faire un compte-rendu plus détaillé - et surtout mis en forme - de ce gala, vu, en ce qui me concerne, cet après-midi...

Je crains d'être assez globalement d'accord avec Perle sur la qualité générale du Gala des Etoiles de cette année, même si ce n'est pas forcément pour les mêmes raisons (à vrai dire, cela faisait quelques années que je n'y allais plus, mais je garde de très bons souvenirs de certaines prestations auxquelles j'ai assisté par le passé). Je mettrais d'ailleurs moins directement en cause les danseurs invités (pas forcément des superstars dans la lignée de celles du gala des Etés de la danse, mais bon, on peut se donner la possibilité de découvrir autre chose...) que la médiocrité générale des chorégraphies qu'ils nous ont offert, en gros, un concentré de "eurotrash" néo-forsythien, où un développé à 195° succède à un développé à 195°, exécuté dans toutes les positions humainement envisageables (voire au-delà), et c'est à peu près tout. Côté musique, tous les poncifs du genre étaient au rendez-vous, de l'adagio de Barber à l'insupportable petite musique d'Arvo Pärt, entendue mille fois, en passant par..... Linda Lemay!!!... Bref, après l'horreur économique, l'horreur chorégraphique.. et un nouvel académisme en marche - bien plus redoutable à mon avis que les Corsaire et autres Donquichotteries usés et abusés!

Concernant précisément les danseurs, la découverte a également été celle de Yana Salenko, qui n'est apparue qu'une seule fois, aux côtés de Daniil Simkin, dans le Tchaïkovsky Pas de deux : elle n'a pas tout à fait la qualité de danse ni l'élégance d'une Tereshkina ou d'une Novikova - du moins dans une approche russe de ce pas -, mais elle possède une vélocité et une virtuosité appréciables, tout en dégageant beaucoup de charme et de style. J'ai hâte de la voir danser un des ces jours à Berlin! Quant à Daniil Simkin qui, dès la lecture de son nom au-dessus du cadre de scène, a fait soupirer d'aise tous mes voisins, sa prestation me laisse un sentiment mitigé. Dans le chaos ambiant, il m'a presque paru sobre (alors qu'au fond, on ne vient pas le voir pour ça), mais si ça saute et si ça tourne merveilleusement, ça manque un peu de contrôle dans le haut du corps, pas toujours très soigné, et son partenariat se révèle parfois... délicat.

Le couple du Bolchoï, en revanche, je ne le découvrais pas, mais comme Marc, je les ai trouvés un brin décalés dans cette débauche de physicalité/virtuosité pseudo-contemporaine ultime et d'adages larmoyants à peu près identiques les uns aux autres (idem pour le pdd de La Belle, un choix peu judicieux de toute façon dans un gala, dur dur pour les deux solistes chinois qui débutaient le spectacle). Krysanova m'a tout de même paru merveilleuse de style et de technique, mais c'est certain, ça sentait son pilotage automatique et un investissement modéré dans le spectacle. Rien à voir avec les qualités que l'on connaît par ailleurs chez cette danseuse, d'ordinaire très enjouée, appréciées notamment à l'occasion du Don Quichotte donné à Londres, déjà aux côtés d'Andreï Merkuriev. Concernant ce dernier, j'ai envie de dire qu'il ne suffit pas d'adopter la crinière (magnifique) de cheveux à la Alexandre Godounov pour être Alexandre Godounov! Il faut l'assumer aussi, et s'il n'y a rien à dire ici sur le partenariat (impeccable dans le pas de deux héroïco-soviétique des Eaux du Printemps, qui sonnait tellement désuet dans le contexte "virtuoso-pornographique" ambiant), il y avait trop d'approximations techniques - ou tout au moins, une pénible sensation d'effort - dans la variation ultra-virtuose d'Esmeralda, un choix qui ne laisse certainement pas le droit à l'erreur. Pour moi, ce danseur est extrêmement attachant et charismatique, mais en même temps, en le voyant aujourd'hui, j'ai un peu compris pourquoi après avoir quitté en soliste le Mariinsky, il n'était toujours pas étoile au Bolchoï... Il est très bon dans les rôles de caractère ou "néo-classiques", mais dans la pure virtuosité et l'acrobatisme - ce qui reste (peu ou prou) le principal objet d'un gala de ce type -, il me semble un peu en-deçà de ce que le Bolchoï a l'habitude de nous offrir en termes de spectacle, même sans avoir le seul Ivan Vassiliev en tête.

[Perle]

En fait Sophia je crois que nous sommes parfaitement en phase et vous avez d'ailleurs réussir à décrire parfaitement tout ce qui ne m'a pas plu
je vous recite pour le plaisir tant l'analyse est pertinente
un concentré de "eurotrash" néo-forsythien, où un développé à 195° succède à un développé à 195°, exécuté dans toutes les positions humainement envisageables (voire au-delà), et c'est à peu près tout. Côté musique, tous les poncifs du genre étaient au rendez-vous, de l'adagio de Barber à l'insupportable petite musique d'Arvo Pärt, entendue mille fois, en passant par..... Linda Lemay!!!... Bref, après l'horreur économique, l'horreur chorégraphique.. et un nouvel académisme en marche - bien plus redoutable à mon avis que les Corsaire et autres Donquichotteries usés et abusés!

[Aurélie]

Tout à fait d'accord avec ce qui a été dit, sauf qu'en plus, moi, je n'ai pas accroché à Yana Salenko. J'ajouterais qu'il est urgent de mettre en prison le papa de Daniil Simkin ainsi qu'Arvo Pärt.

Seul élément de satisfaction de ce gala: le beau tutu vert de Krysanova.