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Aurélie Dupont par Cédric Klapisch - France 3
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laurence



Inscrit le: 16 Juin 2006
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Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Mar 03, 2010 10:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et bien je suis assez déçue de ce documentaire.
Il ne me semble pas qu'il apporte un oeil nouveau ni sur la danse, ni sur Aurélie Dupont.
J 'en attendais une vision particulière, il ne m'en laissera pas; le travail plus ancien de Dominique Delouche avec Violette Verdy en tout cas était plus vivant, plus intéréssant; la vision de Francoise Ha Van a le mérite de montrer le cheminement de la pensée de Sylvie Guillem, de ses espaces de danse jusqu'à la réalisation d'un désir...
Bref j'ai à nouveau l'impression de me retrouver comme au 19e siècle un peu "voyeuse" d'une danseuse belle, sans aucun doute mais...dans un monde "sans fond"...Peut être je me rapproche là d'Absalon dont je comprens l'émoi...
Pourquoi ne pas avoir essayé de déterminer ce qui fait le plus d'Aurélie Dupont c a d sa musicalité parfaite. Les répétitions sont tristes à pleurer et Preljocaj n'est certainement pas quelqu'un à filmer...le pas de deux assez beau d'ailleurs en perd toute sa saveur, et franchement poser des questions sans intèrêt sur la plus belle enfilade de Paris, c'est un peu manquer de subtilité...alors ou bien c'est une commande un peu baclée ou bien il faut partir dans les pays anglosaxons pour apprendre ce qu'est un documentaire percutant...


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Norah



Inscrit le: 10 Fév 2008
Messages: 86
Localisation: Caen

MessagePosté le: Mer Mar 03, 2010 10:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce qui me frappe quand je regarde ce genre de reportage, c'est l'impression de désordre. La danse classique apparaît tellement comme un art épuré, discipliné que l'on s'attend toujours à ce que les répétitions soient à cette image mais pas du tout. C'est un aspect qui m'a beaucoup étonnée !



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petitflo



Inscrit le: 30 Sep 2009
Messages: 33

MessagePosté le: Mer Mar 03, 2010 10:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A mon tour d'exprimer ma déception quant à la réalisation de ce portrait... J'étais content de passer 52min en compagnie d'Aurélie Dupont. Mais je crois que je partage surtout l'avis de Sophia, et je regrette beaucoup qu'en ayant voulu démystifier la figure d'Aurélie Dupont, danseuse étoile, Cédric Klapisch ait oublié (sic) de nous la montrer, de nous la montrer tout simplement, belle et rayonnante, comme elle l'est toujours quand elle est sur scène, et qu'il n'ait pas vraiment tenté de nous présenter ce qu'elle peut avoir de singulier.

Il nous la montre enceinte, fumeuse, à la barre, copine avec Marie-Agnès, appelant la nounou, etc... Pourquoi pas, mais il aurait également fallu, dans un souci d'équilibre, qu'il la filme davantage en scène, qu'il nous laisse entrevoir sa capacité à émouvoir, avec ses regards, ses sourires, sa fraîcheur... avec son aisance technique incroyable, son équilibre, sa précision, la façon qu'elle a de capter la lumière, sa légereté, et ainsi de suite... Pourquoi ne pas avoir essayé d'exposer cette splendeur douce qui émane constamment de cette si belle danseuse ? Pourquoi si peu de plans longs sur elle, en train de danser ? On pourrait croire qu'il filme une sportive professionnelle, par moments... Cf. les séries de fouettés ou les répétitions du baiser du Parc. Seulement dans le générique de fin apparaissent (enfin) des images où elle rayonne... Dommage !

J'ai également été assez agacé par la manière qu'il a de filmer la danse, qui se veut originale et atypique. Filmer la danseuse qui quitte la coulisse et entre en scène, il le fait, et c'est en effet passionnant de tenter de capter ce court instant, cette transition, cette entrée dans la lumière, dans le personnage, le passage à la scène. Mais hormis cela, la filmer si souvent de si près, la filmer avec Manuel Legris de derrière, de biais, d'en haut, alors que toute la technique de la danse, les figures, l'épaulement, les mouvements sur scène, des uns par rapport aux autres, la mise en espace, l'éclairage, les costumes, le décor... alors que tout est conçu, pensé et travaillé pour paraître beau, équilibré et harmonieux en vision frontale, depuis la salle, et avec une certaine distance... A quoi bon ? La beauté d'un spectacle recquiert, je crois, cette distance que force une scène, et c'est dommage de ne pas vouloir préserver cette distance. Et quelle malheureuse idée également que de cadrer des danseurs en leur coupant les pieds ! (ce que Wiseman, lui, dans un film 3 fois plus long, n'a jamais fait Wink ) Dommage encore...

D'autres faiblesses, quant aux commentaires, et au discours en général, que je ne développe pas...

Je dois paraîte très très ronchon, et je m'en excuse... Pourtant j'adore Aurélie Dupont, et j'aime beaucoup les films de Klapisch (d'ailleurs il parait que je ressemble un peu à Romain Duris Wink ), mais filmer la danse, tout comme composer un documentaire, assurément, cela ne s'improvise pas....


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Alain



Inscrit le: 25 Déc 2008
Messages: 161

MessagePosté le: Mer Mar 03, 2010 11:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sans vouloir défendre à tout prix ce documentaire non exempt de défauts bien sûr (ce qu'évoque petitflo précédemment me semble très juste) je pense que la magie de la scène reste propre à cet instant et vouloir rendre cette alchimie unique danseurs-spectateurs peut sembler vain au réalisateur de ce document.

Par choix ou non montrer Mlle Dupont sans le vernis de la scène mais bien l'à-côté parait vous troubler alors que decouvrir toute la finesse et les qualités de la danseuse que vous évoquez fort bien doivent, à mon sens, rester du domaine du spectacle et tout le reste est travail...
Comme le dit si bien Haydn, la générale est encore une séance de travail non sujette à critique, d'autant plus lorsqu'il s'agit de premières répétitions d'une oeuvre...

Pour ma part filmer les petites faiblesses des danseurs(euses) ne m'attriste pas mais rend compte de leur humanité. Vous devriez il me semble apprécier d'autant plus que la transformation ultime s'effectue sous vos yeux mais bien entendu sans avoir vu les étapes antérieures : c'est là toute la magie quand on connaît de l'intérieur le labeur et le plaisir de ces séances de travail. Apparaître neuf de toutes ces heures de travail.

Le très lisible changement dans l'approche de la scène du baiser du ballet de Preljocaj ainsi que du porté, apporté par les indications si "simples" d'intention et de sensation (le poids de la danseuse...) du chorégraphe, montre à quel point il n'est pas inutile de reclarifier le fondement d'un geste. En cela ce film m'apparait fort utile à visionner pour des élèves danseurs et ceci bien au-delà de la danseuse étoile et du décorum que certains veulent y trouver qui me semble relever du social et non de l'artistique...



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petitflo



Inscrit le: 30 Sep 2009
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MessagePosté le: Jeu Mar 04, 2010 5:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vous avez raison de tempérer mon jugement, Alain... J'attendais certainement bcp de cette rencontre entre un grand cinéaste et une grande danseuse (même si elle est petite..) !

En effet, elle est instructive, la scène du baiser, ce petit peu d'indication de Preljocaj et qui pourtant change tout. J'admire bcp ce chorégraphe, tjrs très à l'écoute, et qui sait désigner avec précision les rectifications qu'il souhaite, afin d'obtenir ou de se diriger vers ce qu'il imagine... et en plus, il a toujours l'air extrêmement sympathique... (mais je m'écarte du sujet Wink )

Cependant, je ne suis pas d'accord sur votre conception, exprimée implicitement, d'une oeuvre que l'on pourrait dire secondaire : une oeuvre sur une oeuvre.
En effet, il s'agit d'un film documentaire sur une danseuse et donc aussi sur la danse ; et il s'agit d'une oeuvre à part entière. Or, celle-ci peut (aurait pu) aussi laisser place à de le beauté et à de l'émotion, même si cela ne peut aucunement concurrencer la magie à l'oeuvre lors des représentations. Je suis bcp intervenu sur le film de Wiseman, qui m'a profondément marqué. Dans ce film, certaines scènes filmées, en tant que scène filmées, peuvent porter en elles une intense beauté, contenue dans le sujet filmé et dans la manière dont celui-ci est filmé (la lumière, le cadrage, le choix des plans, le montage, bref toute la réalisation) Je pense, en vrac à une courte variation de Nicolas le Riche répétant Casse-noisette, une brève apparition de Matthias Heymann dans Paquita, Aurélie Dupont et Hervé Moreau je crois dans Romeo et Juliette, et bien évidemment le Songe de Médée, la Maison de Bernarda, Genus, admirablement filmés... Egalement de la poésie qui apparaît dans les scènes sur les coulisses et l'administration de la maison... Je trouve qu'il y a de la magie dans ses séquences, mais je ne pourrais malheureusement pas en dire autant des images de Klapisch ! Choix délibéré, pudeur, timidité de Klapisch : je ne sais pas... Mais le film aurait gagné en valeur s'il avait intégré des images de spectacles...

Pareillement, existent d'innombrables adaptations cinématographiques ou créations chorégraphiques basées sur des oeuvres littéraires. Pourtant, cette dénaturation de l'oeuvre première, ou ce déplacement opéré n'implique pas de renoncer automatiquement à sa beauté... Cela peut, cela devrait être l'inverse, même : sinon quel intérêt à ce réemploi ? Ainsi, en faisant danser Armand et Marguerite sur la première ballade de Chopin, Neumeier a-t-il retiré la beauté de cette partition et du roman de Dumas, qui ni l'un ni l'autre ne sont destinés à être dansés ? Wink


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
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MessagePosté le: Jeu Mar 04, 2010 11:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ma part, je ne reproche pas au réalisateur d'avoir voulu démythifier l'étoile Aurélie Dupont, d'avoir voulu lui donner une certaine humanité "moderne", et de l'avoir filmée ainsi dans un hors-scène laissant transparaître l'effort, la difficulté, le doute, l'erreur, la souffrance physique et morale, auxquels tout danseur, aussi extraordinaire soit-il (ou nous semble-t-il du dehors), peut s'identifier. Cet intérêt naturaliste, qui participe de la fascination contemporaine pour le corps, ses possibles et ses limites (ne soyons pas non plus naïfs quant aux choix esthétiques d'un réalisateur), en contrepoint (et en réaction) de la magie et de la "perfection" produites par la scène, me semble devenu, au demeurant, un lieu commun du discours - filmé ou non - sur la danse. Qu'y a-t-il aujourd'hui de plus photogénique qu'une paire de chaussons déchirés, sinon un justaucorps troué sur un corps en sueur (je me souviens ainsi d'un film qui nous montrait - avec une certaine complaisance - les pieds en sang et couverts d'ampoules d'Eleonora Abbagnato)?... C'est un autre "mythe" (évidemment pas au sens de mensonge, mais au sens d'une construction imaginaire) de la danse, un mythe réaliste si vous voulez, en marge de celui écrit depuis près de deux siècles autour du rêve, de l'illusion et de la féerie produite par le spectacle. Pour ne prendre qu'un exemple, Wiseman l'exploite lui aussi à sa manière - avec un tout autre talent de réalisation -, à un niveau collectif et même institutionnel, conjugué à son refus délibéré de l'idéologie romantique du "star-system"...

Dans le film de Klapisch, le problème est qu'on en reste là, à une vision lisse, et bien souvent – excusez-moi -... de télé-réalité... Parfois on se dit que certains plans, juxtaposés les uns aux autres dans la narration filmique, sont choisis uniquement pour leur valeur démonstrative : le film commence et Aurélie attaque une série de fouettés - ça impressionne toujours -, Aurélie a mal aux pieds, Aurélie s'écroule à terre, Clotilde, aussitôt, rassure, Aurélie attend, seule, dans les coulisses, c'est la séquence-émotion bien sûr, qui au fond ressemble à un compte-à-rebours de coulisses de plateau-télé.... Alors certes, il y a le vernis social et culturel du ballet classique, de l'Opéra de Paris, l'héroïne s'appelle Aurélie Dupont, pas Jennifer Durand, et la musique, c'est du Glazounov... Mais au final, on a comme l'impression que Klapisch ne peut pas se départir de ce côté "sympa", copain - et de tous les "trucs" générationnels qui vont avec - qui fonctionnait et nous touchait dans ses films de fiction, mais qui, hélas, dans un documentaire, se résout en stéréotypes pénibles - en stéréotypes de télé - jusque dans l'exacerbation permanente d'une complicité avec le sujet, le parler relâché généralisé, les questions superficielles avec l'air de pas y toucher, l'abus de légendes explicatives... Il n'y a rien de gênant (ni d'ailleurs d'original) à montrer une danseuse étoile dans la rue, en jeans, prenant le métro, ou téléphonant à une nounou qui s'appelle Djamila... Cette insistance est d'ailleurs telle qu'on se dit que Klapisch est surtout préoccupé de nous convaincre que la danseuse est exactement comme tout le monde - ou tout du moins comme les jeunes femmes lectrices de Elle sont ou rêvent d'être (là encore, Wiseman sait filmer de manière véritablement poétique, avec distance, cette banalité du quotidien de la danse) -, mais il y a quand même un moment où il faut dépasser ce qui n'est rien d'autre qu'un nouveau cliché et montrer ce qui peut faire la spécificité de cette danseuse-là, en tant que danseuse, et/ou en tant qu'étoile, dont le métier a pour finalité la scène... Passer de la danseuse lambda à la danseuse principale (si le mot "étoile" est trop chargé) d'une grande compagnie et à l'art qu'elle pratique...

A ce propos, il y a bien quelques images de spectacles, mais la scène, supposée être le lieu de toutes les métamorphoses, est appréhendée exactement comme la répétition (et de manière aussi plate et terre-à-terre), presque encore comme un lieu de recherche, où il faut assurer, seule, le spectacle, le beau costume et le maquillage en plus. Dans Ballerina, Bertrand Normand filmait aussi des danseuses au travail, dans l'effort et la souffrance (Zakharova qui voulait tout arrêter, Lopatkina, surtout, qui revenait d'une longue blessure), mais lorsqu'on passait à la scène, c'était tout de suite une autre dimension, la beauté à l'état pur, la disparition de la familiarité, un autre monde... Ici, il n'y a jamais cette idée d'une offrande, tout au moins d'une projection de la danse vers le spectateur, d'une émotion, d'un sentiment propre à la scène qui soit autre chose que celui de la discipline et du devoir accompli. On entend - de très loin - le public applaudir une variation, mais on a l'impression que c'est un élément accessoire du décor. De même, on aperçoit vaguement Laura Hecquet (Henriette) et Marie-Solène Boulet (Clémence) dans le pas de trois du deuxième acte de Raymonda (sur la musique de la "claque"), mais la troupe est absente, invisible, inutile... Je comprends bien le parti-pris, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que tout ceci offre une vision très narcissique, très auto-centrée de la danse. Oui, on aurait aimé, dans les prises de parole, en savoir plus sur ce qu'il y au-delà des pas et de la technique que la danseuse cherche tant à dominer (comme un défi pour elle-même?), au point qu'on se dit qu'il n'y a plus que cela qui importe (et à cet égard, oui, je comprends qu'on puisse passer imperceptiblement de la critique du film à la critique du sujet)... Mais surtout, on aurait aimé que Klapisch s'éloigne à un moment de son sujet, recrée, exactement comme le dit petitflo, de la "distance", celle inhérente à la scène, qu'on soit étoile ou pas.


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Norah



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MessagePosté le: Jeu Mar 04, 2010 12:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mais je crois que comme pour tout, le reportage est sujet à la mode. On ne reporte plus aujourd'hui comme on le faisait il y a 10 ans. Je dirais que la mode d'aujourd'hui, quel que soit le domaine d'ailleurs, c'est le quotidien. Voyez le succès de certains films comme Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain ou bien l'essor des chanteurs comme Bénabar, Renan Luce qui chantent la vie de tous les jours. L'important aujourd'hui c'est la personnalité des gens et l'importance des petites choses de la vie. D'où l'intérêt porté aux images d'Aurélie Dupont appelant la nounou, fumant au balcon, copinant avec Marie-Agnès Gillot etc... L'extrême de cette tendance serait le voyeurisme, qui est également tout à fait d'époque avec Internet et les réseaux sociaux. Et je pense que même Cédric Klapisch n'échappe pas à cette mode incontournable. Ceci explique cela.



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sophia



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MessagePosté le: Jeu Mar 04, 2010 1:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est sûr, le style est complètement dans l'air du temps, et Klapisch est du reste un bon cinéaste de l'air du temps, de la vie urbaine et parisienne, même si la poésie des courses à Monoprix a aussi ses limites...
Je pense quand même que le réalisateur a une ambition esthétique autre que celle de bâtir un simple reportage réalité, style "Envoyé Spécial" ou émissions de M6. En tout cas, au-delà de l'actualité télé de la semaine, c'est un film qui va rester comme un documentaire filmé sur la danse, ce qui n'est pas rien, et j'ai tendance à le considérer, au-delà de mes propres attentes, à l'aune d'un genre déjà bien établi...


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Norah



Inscrit le: 10 Fév 2008
Messages: 86
Localisation: Caen

MessagePosté le: Jeu Mar 04, 2010 1:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bien sûr Cédric Klapisch n'est pas n'importe qui et ce reportage cache bien une ambition intellectuelle. En nous la montrant dans sa vie de tous les jours, avec ses amis, ses amours, ses emmerdes on se dit qu'elle nous ressemble et qu'elle fait presque un métier comme les autres. Or c'est une illusion puisque la vie d'artiste ne peut pas être réduite à une simple fonction. Je pense que le réalisateur nous amène à nous interroger sur : "qu'est-ce qu'être artiste" ?



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fée dragée



Inscrit le: 06 Juin 2007
Messages: 141

MessagePosté le: Jeu Mar 04, 2010 2:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:

Dans le film de Klapisch, le problème est qu'on en reste là, à une vision lisse, et bien souvent – excusez-moi -... de télé-réalité...

les coulisses, c'est la séquence-émotion bien sûr, qui au fond ressemble à un compte-à-rebours de coulisses de plateau-télé....

mais la troupe est absente, invisible, inutile... Je comprends bien le parti-pris, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que tout ceci offre une vision très narcissique, très auto-centrée de la danse. Oui, on aurait aimé, dans les prises de parole, en savoir plus sur ce qu'il y au-delà des pas et de la technique que la danseuse cherche tant à dominer (comme un défi pour elle-même?), au point qu'on se dit qu'il n'y a plus que cela qui importe (et à cet égard, oui, je comprends qu'on puisse passer imperceptiblement de la critique du film à la critique du sujet)... Mais surtout, on aurait aimé que Klapisch s'éloigne à un moment de son sujet, recrée, exactement comme le dit petitflo, de la "distance", celle inhérente à la scène, qu'on soit étoile ou pas.



Je ne suis pas tout à fait d'accord...
"Télé-réalité" ??? Mais avez-vous déjà regardé une émission de télé-réalité ? cela n'a rien à voir du tout, ni dans le contenu, véritablement impudique, ni dans la narration... Et certainement pas dans la technique filmique (mais, là, je m'avance peut-être, l'image m'échappe...)
De même, Pour avoir participé à des émission télévisées, je vous assure (je ne pense pas que ce soit là une impression seulement personnelle) que les coulisses n'ont rien à voir avec celles d'un spectacle ; cette "solitude" que vous évoquez n'y est pas ; le compte à rebours ne peut être ressenti de la même façon...

Pour ce qui est de l'aspect "auto-centré" que vous évoquez... Le titre du documentaire le laissait clairement envisager et on ne peut reprocher ce parti pris du réalisateur... Je pense d'ailleurs que l'"héroïne", Aurélie Dupont, a bien sûr eu son mot à dire sur le choix des scènes... Si la compagnie ne paraît pas, c'est parce que nous ne regardons pas là Tout Près des Etoiles.

Les "explications" lors des prises de paroles ne m'ont pas réellement manquées... Car elles étaient aussi en partie données dans les scènes de répétitions... En écoutant les échanges, les mouvements, on complète les éléments des "séquences interview"...


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Swann



Inscrit le: 24 Mar 2007
Messages: 193

MessagePosté le: Ven Mar 05, 2010 2:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En ce qui me concerne, je n'attendais rien de bien particulier d'un documentaire diffusé sur France 3, hormis quelques belles séquences de danse et les impressions personnelles d'un cinéaste tout simplement attiré par la danse. Je n'ai donc pas été déçue, ni par le côté "girl next door" plutôt sympathique, ni par le ton un peu léger. Sans vouloir être provocatrice, je n'attends pas un traité fouillé sur Freud quand je lis dans Elle - pour reprendre la presse déjà citée - un article sur "Freud sa vie son oeuvre". C'est d'ailleurs pour ça que j'adore Dansomanie !

J'ai aussi apprécié le côté modeste. J'avais été un peu agacée par un documentaire sur Nicolas Le Riche dans lequel on entendait tout le long du film "ah qu'il est extraordinaire". Les applaudissements spontanés de la troupe, rideaux fermés avec la tension du spectacle encore palpable, après la reprise de Raymonda soulignent plus finement le propos que des "ah qu'elle est belle".
Donc un bon moment, pas de faute de goût, et toujours une magnifique artiste.


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Kirine



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Messages: 13
Localisation: Dans les étoiles =D

MessagePosté le: Sam Mar 06, 2010 6:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ma part, j'ai énormément apprécié ce documentaire sur Aurélie Dupont, je l'ai trouvé très intéressant et particulièrement bien fait. Cédric Klapisch m'a permis de voir la danseuse étoile d'une autre manière car même si je la connaissais de nom et de réputation, je n'avais jamais pu la voir danser ne serait ce qu'à la télé alors je ne pouvais pas me faire d'idées sur sa manière de danser (qui est d'ailleurs formidable).

Mes passages favoris ont été la représentation de La Dame aux Camélias ainsi que du Parc. Le pas de deux m'a énormément émue. J'ai été littéralement transportée du début à la fin.

Les adieux de Manuel Legris m'ont cependant attristé, tout comme ceux de Michaël Denard (mon danseur préféré) Crying or Very sad Quel dommage de devoir laisser partir d'aussi talentueux danseurs, il y en aura d'autres pour les remplacés, mais ce ne sera jamais pareil. Pour moi un danseur restera toujours irremplaçable.

Enfin tout ça pour dire que j'ai passé 52 minutes de pur plaisir et que j'ai hâte de pouvoir regarder de nouveaux documentaires aussi captivants ! Very Happy


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libellule



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Messages: 134
Localisation: pays-bas

MessagePosté le: Dim Mar 14, 2010 11:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A mon tour d'exprimer ma déception. Ce n'est pas le travail de M. Klapisch qui m'a déçu mais Mlle Dupont elle-même. Je ne la connais pas personnellement mais ce qu'elle laisse voir d'elle dans ce reportage m'a semblé bien superficiel. Peu de sourires, de joie, de partage.


[édité par la modération]



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Aurélie



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MessagePosté le: Lun Mar 15, 2010 9:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[édit : voir message privé Smile ]

Alors, en ce qui me concerne, j'ai vraiment bien aimé ce documentaire, simple et beau, sans commentaire superflu. Après, c'est sûr qu'Aurélie Dupont reste elle-même, c'est-à-dire pas super super chaleureuse.


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danse-0pera



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Messages: 406

MessagePosté le: Mar Mar 16, 2010 12:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve appréciable qu'Aurélie Dupont reste elle-même et ne joue pas de rôle face à la caméra. Elle n'essaye pas de se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'est pas.
Si sa personnalité semble peu approfondie dans ce reportage ce n'est pas la faute de la danseuse mais bien du réalisateur qui ne va pas au bout des choses, et qui se contente de quelques "images" faciles, toujours assimilées à la danse classique: rigueur, travail et douleur.
Je pense qu'on ne peut pas faire ce métier sans joie et sans partage (avec le public, avec un partenaire...). On peut reprocher à Cédric Klapisch de ne pas avoir développé cet aspect de la Danse, de la Passion, dans son portrait d'une Etoile. On perçoit quand même un partage, à mon sens, avec Manuel Legris lors de la répétition du Parc où on sent qu'ils sont sur la même longueur d'onde, ou encore lors des adieux de celui-ci.
Libellule, si Aurélie Dupont vous semble superficielle dans ce reportage, je crois encore que c'est de la faute du réalisateur, ne serait-ce que par les questions qu'il lui pose ...


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