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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Sam Jan 02, 2010 12:18 am Sujet du message: Béjart Ballet Lausanne - Actualités |
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Le Béjart Ballet Lausanne à Paris [5/01 - 9/01/09]
Programme
Sonate à trois
D’après Huis Clos de Jean-Paul Sartre
Musique : Béla Bartók - Sonate pour deux pianos et percussions
Chorégraphie : Maurice Béjart
Dialogue de l'ombre double
Musique : Pierre Boulez
Chorégraphie : Maurice Béjart
Costumes : Anna De Giorgi
Webern Opus V
Musique : Anton Webern - Cinq mouvements pour quatuor à cordes, op. 5
Chorégraphie : Maurice Béjart
Le Marteau sans maître
D’après le recueil de René Char
Musique : Pierre Boulez
Chorégraphie : Maurice Béjart
Décors et Costumes : Joëlle Roustan, Roger Bernard
Hilary Summers, Contralto
Ensemble Intercontemporain
Direction musicale : Jonathan Nott
Alain Damiens, clarinettiste
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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dusuau
Inscrit le: 30 Mar 2007 Messages: 325 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Jan 02, 2010 11:55 pm Sujet du message: |
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BOULEZ, BARTOK ... MIAM
Je sens que je vais aimer... C'est ce que j'aime bien avec Béjart, il aime la bonne musique. Et ces chorégraphies seront sans doutes très intéressantes. Je me réjouis d'avance. Miam miam
Surtout la pièce pour deux pianos et percussions, elle est très rarement donnée.
_________________ "Quand un cachalot vient de tribord, il est prioritaire. Quand il vient de bâbord aussi. "
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Lun Jan 04, 2010 11:14 am Sujet du message: |
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A noter qu'un film a été réalisé récemment par Arantxa Aguirre (Le Coeur et le Courage) sur le Béjart Ballet Lausanne après Béjart. Il est sorti en décembre en Suisse, apparemment pas en France pour l'instant. A suivre...
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CarolinaM
Inscrit le: 19 Jan 2007 Messages: 252 Localisation: Barcelona
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Posté le: Lun Jan 04, 2010 12:16 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
A noter qu'un film a été réalisé récemment par Arantxa Aguirre (Le Coeur et le Courage) sur le Béjart Ballet Lausanne après Béjart. Il est sorti en décembre en Suisse, apparemment pas en France pour l'instant. A suivre... |
En Espagne il est passé à Madrid avec de très bonnes critiques.
Le journal El Pais a publié un article et un petit vidéo y est donné.
Il était aussi annoncé pour Barcelona mais pour le moment aucune nouvelle à ce sujet.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Mar Jan 05, 2010 11:29 pm Sujet du message: |
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Je reviendrai un peu plus tard sur la Première de la tournée du Béjart Ballet Lausanne à Paris.
Les spectacles sont malheureusement archi-complets jusqu'à samedi ; si vous arrivez à obtenir une place de dernière minute, cela en vaut vraiment la peine. La compagnie apparait d'un très bon niveau, et semble, pour l'heure, avoir su conserver toutes ses qualités en dépit de la disparition de son fondateur.
Par ailleurs, le programme est intéressant ; il présente des œuvres d'une réelle valeur artistique, en évitant les productions trop commerciales et racoleuses des dernières années de la vie de Maurice Béjart.
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Mer Jan 06, 2010 12:54 am Sujet du message: |
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Exceptionnelle soirée Béjart ...
Loin du côté "crowd pleaser" assez irritant de certains spectacles, les quatre chorégraphies choisies pour l'Opéra de Paris sur des musiques contemporaines de grande qualité sont à la fois intimistes et ambitieuses.
Du grand Béjart et des danseurs au plus haut niveau... Il est vrai que Béjart avait la capacité de choisir des danseurs à la plastique exceptionnelle parfaitement en affinité avec ses chorégraphies.
Certains sont particulièrement époustouflants mais on pourrait les citer presque tous, les jeunes et les moins jeunes...
A ne rater sous aucun prétexte !!!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Mer Jan 06, 2010 5:34 pm Sujet du message: |
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Deux ans après la disparition de son fondateur, le Béjart Ballet de Lausanne est l’invité de l’Opéra National de Paris, pour cinq représentations.
On pouvait s’interroger quant à la pérennité de la compagnie, dont l’aura reposait avant tout sur la personnalité de Maurice Béjart. Le chorégraphe en avait façonné aussi bien le style que le répertoire, et la tâche de Gil Roman, appelé à succéder au Maître, paraissait écrasante.
La prestation du Béjart Ballet lors de la Première de cette tournée parisienne aura contribué à dissiper ces inquiétudes. Le niveau technique et artistique de la troupe est apparu remarquable, et, ô paradoxe, sensiblement supérieur à ce que l’on avait pu voir lors des spectacles très «grand public», et, il faut malheureusement le reconnaître, très commerciaux, qui ont marqué les dernières années de la carrière de Maurice Béjart.
Cette fois, le Béjart Ballet a choisi un programme aux antipodes des grosses machineries, et on saura gré à Gil Roman d’avoir présenté au public du Palais Garnier une sélection d’ouvrages exigeants et remarquables par leur cohérence artistique.
Loin de toute idolâtrie commémorative, la soirée, certes dédiée à Maurice Béjart, s’articulait d’abord autour de la personnalité musicale de Pierre Boulez. Outre le Dialogue de l’Ombre double et le Marteau sans maître, l’affiche comportait Sonate à trois et Webern Opus V, sur des musiques respectivement de Béla Bartók et d’Anton Webern, deux compositeurs très proches de l’univers esthétique de Boulez.
Sonate à trois revendique comme source d’inspiration Huis clos, de Jean-Paul Sartre. Comme dans la pièce du «père de l’existentialisme», l’ouvrage de Béjart met aux prises deux femmes et un homme pris dans un jeu stérile de séduction et de répulsion. Les deux interprètes féminines mettent en scène avec une réussite toute particulière ce marivaudage morbide. Au corps noueux, meurtri, de la sculpturale Elisabet [recte] Ros, s’oppose la frivolité très «années soixante» de la gracile Kateryna Shalkina, qui semble tout droit sortie d’un film d’Eric Rohmer. Entre les deux femmes, Domenico Levré se cherche une place, exercice délicat tant les personnalités de Mlles Ros et Shalkina sont marquantes. Seul (petit) regret, l’immensité de l’Opéra Garnier s’accommode mal du caractère intimiste de Sonate à trois, et les ors pompeux du Second Empire peinent à nous plonger dans l’atmosphère libertine et libertaire du Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre.
Webern Opus V est une pièce abstraite, qui n’est pas sans évoquer Balanchine. Les justaucorps blancs, voulus par Jacqueline Rayet et Jean-Pierre Bonnefous – deux «monstres sacrés» de l’Opéra de Paris, qui ont inscrit l’œuvre à leur répertoire dès 1966, année de sa création - n’y sont pas pour rien.
Kathleen Thielhelm remplaçait Daria Ivanova, initialement prévue, aux côtés de Paul Knobloch. M. Knobloch est un danseur à la très belle plastique, aux lignes pures, qui conviennent parfaitement à la sobriété, voire à l’ascèse de Webern Opus V. Il sert à la perfection sa partenaire, et les portés sont d’une remarquable assurance. Si la jambe de terre de Kathleen Thielhelm tremble parfois très légèrement, la danseuse réalise elle aussi une belle performance artistique : gestes nets et fluides, dénués de tout maniérisme hors de propos.
Dans le Dialogue de l’Ombre double, on retrouvait la belle Kateryna Shalkina, avec cette fois pour partenaire Oscar Chacon, un danseur au corps très fin, qui présente des lignes d’une élégance toute féline. Evanescent, insaisissable, il nous distille – même si le rapprochement est évidemment absurde – des parfums qui ne sont pas sans évoquer ceux du Spectre de la rose, qui vient tout juste d’être représenté à l’Opéra de Paris. Oscar Chacon virevolte, se faufile autour de sa partenaire avec une grâce immatérielle, filigrane. Les deux artistes ne cèdent néanmoins jamais à un lyrisme déplacé, en symbiose avec la musique toute de subtilité et de science composée par Pierre Boulez.
La soirée se clôturait par le Marteau sans maître, qui nous ramenait trente ans en arrière dans le cheminement artistique de M. Boulez. Ici, la chorégraphie de Béjart se fait plus théâtrale et se développe sur une échelle plus vaste, avec un décor et des éclairages spectaculaires. L’expressivité n’en est pas totalement absente, même si cela peut paraître contradictoire avec les principes affirmés par Pierre Boulez. Béjart semble ici se tourner à la fois vers l’amont (Le Soleil des eaux, 1948-1965, également sur un texte de René Char) et vers l’aval (Pli selon pli, 1957-1962, d’après Stéphane Mallarmé) de l’œuvre de Boulez. Maurice Béjart revendique, dans ses notes d’intention pour le Marteau sans maître, une forte charge symbolique. Les allusions aux paradigmes et artefacts du bouddhisme et de l’islam – religion à laquelle Maurice Béjart s’était d’ailleurs converti - sont claires et assumées.
Les ensembles, nombreux dans le Marteau sans maître, sont bien réglés et les danseurs lausannois s’avèrent d’une discipline qui leur fait honneur. Chez les solistes principaux, Elisabet Ros domine la distribution, et sa personnalité noire, minérale, constitue le pendant sur scène du contralto dur, presque détimbré, de Hilary Summers dans la fosse.
L’Ensemble Intercontemporain a fourni à ce spectacle un accompagnement musical de très haute tenue. On regrettera toutefois une interprétation un peu trop propre et «jolie» de la Sonate pour deux pianos et percussions de Bartók, qu’on aurait souhaitée plus véhémente, voire brutale. Mais peut-on réellement en faire grief à des musiciens qui ne sont que les enfants d’une époque à laquelle l’uniformité lisse et le consensus mièvre tiennent lieu de credo artistique et politique?
Dernière édition par haydn le Jeu Jan 07, 2010 5:56 pm; édité 1 fois |
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Jeu Jan 07, 2010 11:14 am Sujet du message: |
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Merci Haydn pour toutes les précisions que l'on peut trouver dans votre compte rendu !
L'annonce faite étant peu audible, j'avais compris qu'il y avait un changement dans Webern opus V mais pas compris que Daria Ivanova était remplacée par Kathleen Thielhem. En ce qui me concerne, je n'ai été dérangé par aucun tremblement et j'ai trouvé cette danseuse particulièrement magnifique !
Comme vous, j'ai apprécié Elisabeth Ros qui doit être une danseuse historique de Béjart et Oscar Chacon dont le magnétisme n'a échappé à personne. Julien Favreau qui, je crois, danse depuis longtemps avec Béjart était aussi dans une forme physique exceptionnelle.
Est ce qu'il va y avoir plusieurs distributions ?
Tout le monde a dansé ces oeuvres avec une concentration qui effectivement semblait avoir disparue dans les spectacles les plus récents de Béjart.
Pour la musique, vous semblez beaucoup plus friand que moi de Pierre Boulez mais c'est peut-être la première fois que j'ai autant aimé sa musique qui m'a parue parfaite dans le contexte (j'avais aussi aimé une oeuvre dirigée par Daniel Gatti à l'ONF). Votre admiration pour Boulez semble presque vous faire oublier que Bartok et Webern l'ont largement précédé !
Je suis assez d'accord avec votre commentaire sur l'interprétation du Bartok ( ce sont surtout les pianos qui avaient un son trop "joli") mais la partie musicale de cette soirée Béjart était sur le plan interprétation d'un tout autre niveau que ce que l'on a pu avoir dans les deux derniers ballets de l'Opéra de Paris.
Dernière édition par serge1 paris le Jeu Jan 07, 2010 5:29 pm; édité 1 fois |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Jeu Jan 07, 2010 2:32 pm Sujet du message: |
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Je crois qu'il n'y a qu'une distribution, mais ça reste quand même à vérifier...
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doudou
Inscrit le: 03 Mai 2005 Messages: 1139 Localisation: PARIS
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Posté le: Jeu Jan 07, 2010 3:41 pm Sujet du message: |
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Philippe Noisette dans Les Echos.
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Jeu Jan 07, 2010 5:28 pm Sujet du message: |
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Je constate que je ne suis pas le seul à ne pas avoir bien saisi l'annonce et Philippe Noisette félicite chaleureusement "la jeune Ivanova" pour Webern opus V !!!
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Jeu Jan 07, 2010 5:54 pm Sujet du message: |
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Vous avez des excuses ce sont des blondes à frange toutes les deux... Kathleen Thielhelm est une transfuge du Joffrey Ballet, il me semble.
Pour serge1 paris, je n'ai pas du tout oublié (encore heureux!) que Bartok et Webern ont précédé Boulez ; je me contentais de souligner la proximité que revendiquait Boulez lui-même avec ces compositeurs...
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Jeu Jan 07, 2010 7:48 pm Sujet du message: |
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Je ne connais pas bien Béjart et j’avoue ne pas trop savoir quoi penser de ce que j’ai vu avant-hier. Je me suis quand même ennuyé, surtout au début.
Je n’ai pas du tout aimé la première pièce, pas simplement au point de vue de la chorégraphie pas très inventive mais surtout l’échec des interprètes de dépasser le strict narratif de l’histoire. J’ai trouvé cela affreusement plat voire creux. Je ne sais pas si la chorégraphie en général de Béjart peut satisfaire l'ambition narrative, ici en tout cas, non.
Les trois œuvres suivantes m’ont paru plus intéressantes et moins prétentieuses, mais il est vrai que je n’ai pas aimé le Bartok alors que le Webern et les Boulez (sauf le chant sur la dernière) sont plus dans mes goûts musicaux.
Sonate à trois surtout mais aussi Dialogue de l’ombre double m’ont paru trop longs dans le sens où la chorégraphie semblait s’essouffler et les interprètes ne rien injecter de ce supplémentaire qui relancerait l’intérêt… Finalement, au bout d’un moment, je ne regardais plus que le clarinettiste dans Dialogue !
Le Marteau sans maître m’a plus intéressé malgré le décor années 70 qui pour le coup fait vraiment kitch (moins que le lion qui bouge la tête un peu consternant quand même …) surtout dans sa composition très structurée et aussi les ombres noires japonisantes qui apportaient cette relance qui manque ailleurs.
Les danseurs sont plutôt bons malgré comme cela a été dit une tendance à trembloter assez générale. En revanche, justement Elisabet Ros m’a fort déplu. Je la trouve raide et peu expressive, que ce soit dans la première œuvre que dans la dernière où elle m’a semblé caricaturale à côté des garçons…
Ma réflexion conclusive quand même serait que ces pièces puisent une force dans la musique plus que dans la chorérgaphie...
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