Amoveo - Répliques - Genus [ONP, 07/09-12/09/2009]

[haydn]

Bienvenue Rosamunde!

Pour Amoveo - Répliques -Genus, cela n'intéresse pas vraiment les touristes, donc, à mon avis, vous n'attendrez certainement pas plus d'une demi-heure, probablement même moins. Pour la soirée "Ballets russes" ou pour Casse-noisette, ce sera une autre affaire, mieux vaut prévoir deux heures, voire plus, sans garantie d'avoir une place au bout d'ailleurs...

[maraxan]

Deuxièmes distributions pour Répliques et Amoveo ce soir. J’ai un sentiment assez mitigé même si Répliques reste un ballet vraiment magnétique…
J’ai toujours du mal à accrocher à Amoveo en raison de l’agressivité des couleurs mais je pense qu’Aurélie Dupont était plus à l’aise samedi que Clairemarie Osta aujourd’hui, et ceci sans parler de quelques ratés dans le pas de deux. J’aime assez l’autorité sévère d’Aurélie Dupont dans ce ballet, et je trouve que Clairemarie Osta n’est pas assez incisive…

Pour Répliques c’est un peu la même chose. Je pense qu’il y a encore un gros travail de calage à faire, il y a eu de nombreux problèmes de synchronisation notamment au début alors que l’harmonie du premier mouvement repose beaucoup là-dessus, principalement dans les mouvements de bras. Après, dans les moments "miroirs" cela était moins visible mais il est quand même difficile de s’imaginer qu’Adrien Couvez puisse être le double de Vincent Chaillet, alors que Josua Hoffalt est assez en harmonie avec Stéphane Bullion… Pour le duo final, problème aussi de fluidité entre Vincent Chaillet et Emilie Cozette dans les contacts, et c’est là qu’on s’aperçoit qu’une seconde, un millimètre, enfin pas grand-chose peut être extrêmement important dans la chorégraphie de Nicolas Paul qui joue sur la vitesse et la précision. Là où Isabelle Ciaravola tournoie autour de Stéphane Bullion comme un papillon, Emilie Cozette est plus lente et terrienne. C'est dans la vitesse de leurs mouvements et de leurs déplacements que Stéphane Bullion et Isabelle Ciaravola créent de l'intensité alors que Vincent Chaillet et Emilie Cozette sont heurtés... Par ailleurs, si je n’ai pas fermé l’œil à la mauvaise seconde, Vincent Chaillet n’a pas réalisé le porté fou tout à la fin qui m’avait scotché lors de la première, c'est-à-dire une rotation dans les airs en arabesque qu’Isabelle Ciaravola et Stéphane Bullion ont miraculeusement rendu spectaculaire mais fluide… En fait, la danseuse qui m’a le plus impressionné ce soir, c’est Caroline Bance que je n’avais jamais vraiment remarqué auparavant et qui a fait preuve d’une véritable maîtrise de l’espace dans le travail au sol notamment… Ceci dit, Répliques est vraiment une très belle œuvre…

Pour Genus, j’avoue que trois danseurs m’ont fortement impressionné, d’abord Audric Bezard dont le corps longiligne s’accommode à merveille des secousses de McGregor, ses jambes interminables en six O’Clock, cela vaut le détour. Mathias Heymann et Simon Valastro sont aussi très à l’aise. J’ai été également surpris par Dorothée Gilbert qui est vraiment possédée par la chorégraphie et je pense aussi à Laurène Levy, danseuse ultra flexible avec beaucoup de personnalité.
Sinon, dans Amoveo, Florian Magnenet qui figure dans la distribution n’était pas présent, et vice versa pour Audric Bezard, mais je me demande si ce n’est pas Vincent Cordier qui a fait sa partie (à vérifier car je ne suis vraiment pas certain)???

[Jonquille]

[maraxan]

c'est ce que je pensais mais il n'était pas en jaune poussin comme Florian Magnenet samedi... et le porté fou dans Répliques vous avez vu (ou pas) comme moi?

[Jonquille]

Je n'ai pas assisté au spectacle de ce soir mais à celui d'hier, donc je ne peux pas vous répondre. Désolée... Sinon Vincent Cordier était en vert et non en jaune, c'est vrai.

[rosamunde]

[sophia]

La critique d'Ariane Bavelier dans Le Figaro:

Le Ballet de l'Opéra joue les extrêmes, par Ariane Bavelier (12/11/09)

[fée dragée]

[paco]

je viens de voir ce spectacle, et me réjouis d'avoir attendu les divers compte-rendus de dansomanie avant d'y aller, sans vos analyses quantité de détails m'auraient échappé.
Ce sont en effet trois oeuvres chorales, avec pas mal de contrepoint, tout le monde danse en même temps mais avec des mouvements et des expressions différentes, il est difficile d'avoir le regard partout en même temps, enfin en ce qui me concerne...
Mais heureusement j'avais lu vos analyses et j'ai pu déguster ces trois ballets dans les détails.

Le point fort de la soirée pour moi a été, et de loin, Répliques. La partition de Ligeti y est sans doute pour quelque chose, mais j'ai trouvé la chorégraphie extrêmement réussie, restituant très bien l'atmosphère de la partition, et avec beaucoup de naturel. Visuellement les lumières sont très bien travaillées, dans ces tons mordorés très en phase avec l'expression générale de cette oeuvre.

Je n'avais pas vu Genus lors de sa création. Le début est un véritable choc de virtuosité, où les danseurs de l'Opéra sont à leur sommet. Les mouvements épousent la musique au mllimètre, c'est très impressionnant.
Ensuite dans la partie centrale j'ai eu beaucoup de mal avec la bande son restituant un violon qui joue sur le "ponticello", produisant des grincements proches d'une fourchette sur une assiette, à vrai dire j'ai failli sortir de la loge tellement c'était insupportable. Puis la musique redevient audible, mais la chorégaphie s'enlisée dans une suite de pas de deux sans grand intérêt si ce n'est de belles images, mais avec un sentiment de "déjà vu" dans quantité de soirées de danse contemporaine, et j'ai piqué du nez. Enfin le final revient à la virtuosité violente et ébouriffante du début, et laisse sur une impression d'un ballet très fort et incontestablement très bien interprété.

Pour ce qui d'Amoveo, sans les compte-rendus de dansomanie j'aurais été perdu. Il faut en effet pas mal de références pour voir les clins d'oeil à Robbins, spontanément j'ai plutôt eu l'impression de quelque chose de très agréable mais un peu fade. Ceci dit Aurélie Dupont illuminait la scène d'une présence radieuse, avec une fluidité des mouvements envoutante.

Globalement une soirée de haut niveau et très intéressante.

[nabucco]

Je sors à l'instant (ou presque) de ce programme navrant qui montre bien à quel point la pseudo-danse contemporaine que proposent les grandes compagnies classiques n'est qu'un succédané mou et insipide de la danse d'aujourd'hui: le Royal Ballet a joué un grand rôle dans le développement de cet ersatz avec Maliphant et McGregor, mais l'ONP a aussi beaucoup d'antécédents...

Le plus correct est certainement Amoveo, en tout cas cette version courte (je n'avais pas vu la version longue dont je n'avais entendu que du mal). C'est au moins sans prétention, joli à regarder, à défaut de dévoiler une grande personnalité. Non que je souhaite exalter le décoratif, bien au contraire: mais c'est mieux que rien... La musique de Glass, évidemment, est une soupe qui n'a rien à faire au Palais Garnier, mais je suis parvenu à peu près à l'oublier, au profit des danseurs qui étaient un vrai bonheur, à commencer par Nicolas Le Riche, que j'ai beaucoup critiqué pour son manque d'engagement ces derniers temps, mais qui retrouve ici les qualités faunesques qui ont fait son succès.

De Répliques, je ne sais pas trop quoi dire: il n'y a rien, c'est bien grisâtre et on ne distingue pas de propos bien défini, mais ça n'est pas agressif. Par contre, les danseurs ne sont pas du tout mis en valeur. Sitôt vu, sitôt oublié (oui, une heure et demie après!).

Vient enfin la dernière pièce du programme, qui ne m'a pas paru plus intéressante que lors de sa création. [édité par la modération, merci de votre compréhension].

[maraxan]

c'est vrai, Repliques est une de ces oeuvres qui demandent un peu de travail du côté du spectateur...

[nabucco]

Ce n'est pas du tout ce que j'ai voulu dire...

[haydn]

Passionnément, avec modération

[maraxan]

Petit reportage sur Isabelle Ciaravola avec quelques images de Répliques en répétition et en scène
http://culturebox.france3.fr/all/16954/Isabelle-Ciaravola,-nouvelle-%C3%A9toile-de-l%27Op%C3%A9ra-de-Paris/#/all/16954/Isabelle-Ciaravola,-nouvelle-%C3%83%C2%A9toile-de-l%27Op%C3%83%C2%A9ra-de-Paris/
En passant, on peut souligner qu'avec Culturebox le service cutlurel de France 3 ne néglige pas la danse...

[Orphée]

J'ai pour ma part assisté à la version du samedi 14 novembre après-midi. La bonne surprise, c'est la redécouverte d'Amoveo dont ma mémoire n'avait pas conservé l'archive. Un fille, un garçon, deux garçons, une fille, trois filles, trois garçons... C'est un marivaudage rohmerien et élégant, tout en fluidité, dominé, ce me semble, par Osta/Le Riche en parfaite osmose, qui nous danse les grandeurs et les vicissitudes de la vie à deux, dans un travail d'équilibre et de déséquilibre de bon aloi. De très bons passages, dont celui-ci, fugace et non spectaculaire qui fait venir les larmes aux yeux: les deux danseurs s'immoblilisent et se font face, Clairemarie passe son bras derrière le cou de Nicolas, Nicolas l'enserre à peine à la taille; ils se regardent, ils se sourient, ils sont seuls au monde. Un vrai moment de grâce. Je suis moins convaincu quand la danseuse doit faire l'avion. Dans le corps de ballet, Sébastien Bertaud attire l'oeil grâce à sa légèreté aérienne. Les costumes et la musique sont hideux, dommage.
Je me suis ennuyé ferme à Répliques, qui doit sans doute son nom au fait que Nicolas Paul, par ailleurs danseur talentueux et garçon sympathique, copie généreusement ce qu'on peut voir ailleurs. Quand à la signature Paul Andreu: c'est à peine un paraphe, un petit gribouillis de rien du tout...
Genus, c'est beau moment de gymnastique rythmique. Alors on admire les athlètes qui gigotent super bien. Gillot, Gilbert, Heymann, Ould-Braham et tous les autres, très synchrones, peut-être Pech est-il moins à l'aise. Evidemment, ca plaît au public, friand de mécaniques bien huilées. Mais qu'est-ce que ça nous raconte ce truc? Et cette musique de snob dont les chorégraphes font leurs choux gras. Au moins, Nicolas Paul a-t-il eu le bon goût de nous faire entendre quelque chose d'autrement plus profond.