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Nouvelles des Ballets de Monte-Carlo
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haydn
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MessagePosté le: Dim Juil 24, 2016 10:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les Ballets de Monte-Carlo annoncent qu'ils vont reverser l'intégralité de la recette du 21 juillet à une association d'aide aux victimes de l'attentat commis par un terroriste islamiste le 14 juillet dernier à Nice.


    Texte lu par Jean-Christophe Maillot avant le début du spectacle :


    Mesdames, Messieurs,

    Votre présence, ici-même ce soir, prouve qu’il ne faut jamais renoncer à une rencontre entre l’art et le public car l’art est un des rares outils dont nous disposons pour donner un sens à une réalité souvent absurde et immaîtrisable.

    La Compagnie des Ballets de Monte-Carlo étant constituée de 50 danseurs de 20 nationalités différentes qui vivent et travaillent ensemble quotidiennement, il nous est apparu indispensable de clamer haut et fort que la diversité reste une force et non une malédiction que certains combattent lâchement par la violence.

    Ce soir, la Compagnie des Ballets de Monte-Carlo entend lutter de toutes ses forces, de tout son corps de ballet et de toute son âme multiculturelle pour rester malgré les blessures et la tristesse, un groupe d’individus plus libres, plus beaux et plus humains que jamais.

    C’est pourquoi, en reversant l’intégralité de la recette du spectacle de ce soir, Les Ballets de Monte-Carlo tiennent à témoigner aux familles, ainsi qu’aux proches des victimes de l’attentat de Nice, de leur plus profonde solidarité.

    Jean-Christophe Maillot
    Chorégraphe-Directeur des Ballets de Monte-Carlo



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juthri



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MessagePosté le: Lun Aoû 15, 2016 10:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

"L'été danse" aux Ballets de Monte-Carlo au travers de deux programmes rapprochés en cette fin juillet, toujours dans le cadre du trentième anniversaire de la compagnie, dont le premier proposait le 21 deux créations, confiées à Jeroen Verbruggen avec L'Enfant et les Sortilèges et à Vladimir Varnava avec Le Baiser de la Fée, avant une reprise de Roméo et Juliette de Jean-Christophe Maillot.
L'émotion de l'attentat de Nice survenu quelques jours auparavant était bien palpable, avec mise en place dans ce pays limitrophe de nouvelles mesures de sécurité pour l'accès à l'Opéra. La soirée fut introduite par quelques mots de Jean-Christophe Maillot venu rendre hommage aux victimes, mais aussi rappeler des valeurs de tolérance et d'humanité établissant le parallèle avec la composition de sa propre compagnie, puis annonçant le versement de la recette aux familles des victimes.

Les deux chorégraphes ayant eu carte blanche de la part du directeur de la compagnie, il en résulte une soirée n'appelant pas de lien particulier entre les deux œuvres présentées, jusque dans le programme présentant deux affiches (la première en une, la seconde en quatrième de couverture). Pourtant les deux choix présentent des similitudes, tant au niveau de l'argument renvoyant au thème de l'enfance (un "Opéra pour enfants" de Colette et un conte d'Andersen) et à un imaginaire fantastique, qu'au niveau du traitement qui s'en éloigne rapidement, les réinterprétant en profondeur, pour en délivrer deux visions dures, adultes voire pessimistes. Côté histoire de la danse on pourra citer la filiation avec les Ballets Russes et la première du Baiser de la Fée le 27 Novembre 1928 sur une chorégraphie de Bronislava Nijinska, et avec George Balanchine, qui a chorégraphié les deux pièces, The Fairy's Kiss en 1937 et The Spellbound Child. Ce dernier en 1946, du moins officiellement car, si la pièce n'est pas reconnue comme une création des Ballets Russes, c'est bien ce même George Balanchine qui a créé les séquences chorégraphiques de la première de L'Enfant et les Sortilèges donnée le 21 Mars 1925 à ...l'Opéra de Monte-Carlo.
Différence d'attente également pour les deux chorégraphes, entre celle d'une confirmation pour l'ancien danseur monégasque après son Kill Bambi ici même, ou son Casse-Noisette revisité pour le Grand Théâtre de Genève, et celle de la découverte pour le jeune chorégraphe russe, à la trajectoire météorique (plus jeune danseur à remporter le Masque d'Or, déjà chorégraphe pour Igor Kolb ou Svetlana Zakharova), et présenté ici pour la première fois.

La soirée s'ouvre donc avec L'Enfant et les Sortilèges, création sur l'opéra de Maurice Ravel et sur un argument de Gabrielle Colette issu d'une commande de Rouché, directeur de l'opéra de Paris en 1916. Pendant le long et vagabond processus de création, cette dernière apostrophait en 1919 par voie épistolaire Ravel ainsi : "Qu'une terrifiante rafale de music-hall évente la poussière de l'Opéra !"... Il en résulte une fantaisie lyrique surchargée : 2 chœurs et 20 solistes, un orchestre agrémenté d'instruments étranges (râpe à fromage ou flûte à coulisse) pour figurer les onomatopées du texte, une suite de styles divergents, du foxtrot à la polka, du menuet à la fugue, le tout en seulement 45 minutes. Sans compter la multiplication des effets ou des utilisations "contre-tessiture" de certains instruments (la contrebasse contrainte de jouer en harmoniques par exemple lors de l'introduction), toute l’œuvre regorge de subtilités pour retranscrire l'esprit du "Divertissement pour ma fille", fait d'humour, de distance et de légèreté, et de références partagées entre les deux auteurs, enfantines -la première d'entre elle étant la figure maternelle-, mais aussi celles d'une poésie animale voire animiste.
Si Jeroen Verbruggen utilise bien l'orchestration de Ravel en la prolongeant légèrement en lui adjoignant un extrait de Didon et Enée de Purcell, il réinterprète en profondeur la fable initiale, tant sa tonalité que son propos. Certes certains personnages subsistent, comme la trame narrative globale, mais la moitié des séquences sont soit gommées, soit juste effleurées, à commencer par la Mère simplement figurée, ou l'écureuil totalement absent, démonstration de l'absence de vision rédemptrice. Quant à l'enfant il est projeté dans l'adolescence, ses angoisses, ses fantasmes et ses souffrances, voire dans l'âge adulte, celui dans lequel on tente, vainement, de guérir les blessures de l'enfant qui subsiste en chacun de nous.
La pièce s'ouvre sur un solo de l'enfant, en tenue christique, vêtu d'un simple slip bouffant et zébré, qui marque d'emblée par une gestuelle extravagante, poignante et particulièrement douloureuse. Le ton inquiétant est donné, et l'absence de la mère, seulement représentée par deux immenses jambes « cartoonnesques » tombées des cintres, renforce l'impression de solitude et d'abandon. C'est dès lors un être livré à lui-même qui va cheminer vers une découverte de soi et l'affrontement de ses propres tourments autodestructeurs, qui va rythmer les scènes de la pièce par ses multiples interventions en solo, bien plus que la suite des séquences narratives figurant l'œuvre de Ravel. Les personnages secondaires seront très peu dansants, malgré un parti-pris d'abstraction (exit les meubles et accessoires, remplacés par des échelles d'acrobates, larges et plates, utilisées comme telle mais aussi comme des échasses, des barrières d'un pré ou un brancard). Ils servent essentiellement à peupler l'univers fantasmagorique des troubles de l'enfant, sans cesse malmené et bousculé, malgré quelques tentatives de révolte, couteau en bois à la main, qui ne lui servira qu'à transpercer une photographie de son propre abdomen derrière laquelle se reflète sa princesse inaccessible.
Le chorégraphe fait aussi l'impasse sur les nombreuses possibilités de la partition en matière de style, malgré quelques belles réussites, paradoxalement dans les registres les plus "classiques", mais aussi ceux dans lesquels les danseurs de la compagnie sont dans leur élément, comme ceux du fauteuil et de la bergère (rebaptisés "sofa"), et surtout l'émouvant pas de deux avec la princesse, vêtue comme un mouton rose éthéré. Quelques scènes d'ensembles, rondes des bergers et bergères en pointes, mais aussi processions, combats agressifs, portés acrobatiques ou présentation finale à la Béjart dans Le Mandarin Merveilleux et sa multitude de femmes en tenues suggestives et talons aiguilles. Le passage le plus symptomatique de cette relecture est sans doute le duo de chats, rappelant celui de la Blanche-Neige de Preljocaj, mais plongé dans un univers de fantasmes teintés de SM, cuirs noirs et fouets brandis, et totalement non dansants sur leurs hauts talons, mais fascinant l'enfant.
Le contraste est particulièrement fort entre le rôle principal, aussi flamboyant, porté par un récital de mouvements amples et puissamment évocateurs, au corps mis en exergue par les photographies d'Alice Blangero constituant une grande part du décor, et le reste de l'univers bien plus terne, assez peu aidé en cela par les costumes et la scénographie décevante d'On Aura Tout Vu, qui nous avait habitué à beaucoup mieux que ces reprises des collants tatoués et masques bulles de créations précédentes ou ces masques de batraciens en carton-pâte assez inesthétiques.
Angoissant, véhiculant sans cesse un malaise certain, beaucoup plus introspectif et personnel que narratif ou incarnation des mots d'un autre, ces maux mis en danse nous offre une vision très égo-centrée, et un ballet plus monolithique que bigarré. Auquel on peine donc à s'identifier et à adhérer pleinement, malgré l'intérêt pour son univers particulier, un certain penchant pour l’inhabituel, et la justesse de mise en scène et d'interprétation de ce type d'émotions rarement jouées.
L'interprétation justement révèle Daniele Delvecchio, magnétique dans le rôle principal, souligne les qualités d'Anjara Ballesteros en pure princesse-ballerine, et offre quelques moments plaisants à Anna Blackwell et Christian Tworzyanski.

La deuxième partie de ce long programme est donc offerte à Vladimir Varnava, qui après avoir remporté de nombreux suffrages en tant que danseur, se distingue dorénavant comme chorégraphe malgré ses 27 ans. Pour sa première création à Monte-Carlo il choisit de revisiter Le Baiser de la Fée ballet en un acte d'Igor Stravinsky de 1928 inspiré par quatre compositions de Tchaïkovsky. Il s'appuie sur une musique elle-même revue par Alexandr Karpov modernisant la partition de sonorités actuelles et créant une alternance de mouvements symphoniques et de trames de pulsations dans les graves. Il choisit un découpage en quatre tableaux et surtout dynamite de fond en comble l'histoire en la centrant sur les fées, leur monde, leurs bienfaits, leurs méfaits et le prix de leur mansuétude.
Chez le chorégraphe les fées sont des créatures aquatiques, anges déchus ayant sombré dans les profondeurs d'un océan bouillonnant et obscur, que n'éclairent que leur baiser, au figuré, dans le sens où il donne et reprend la vie aux humains, mais aussi au propre, par une pièce lumineuse transmise par la bouche de danseur à danseur. Dans des combinaisons en latex travaillé de la styliste Galya Solodovnikova, aux textures mises en relief par les éclairages mais aussi des renforts aux articulations osseuses saillantes, ces créatures mi sirènes, mi divines sont étonnamment expressives malgré leurs masques sur le visage, qui laissent tout de même s'exprimer les traits et expression des visages. Leur gestuelle est lente et alourdie par cet environnement aquatique qui interpelle d'emblée par son côté novateur. La transition avec le monde des hommes se fera par la représentation du naufrage en cours d'une famille, peu importe son extraction, royale ou de pêcheurs, dont la mort des parents sera figuré par de simples marionnettes de couleurs vives, puis un enterrement processionnaire atemporel au pas presque ...réjouissant. C'est drôle et touchant, improbable, et pourtant cela fonctionne à merveille.
La scène suivante est celle de l'anniversaire de la fille, à l'âme endormie, que son frère ne parviendra pas à égayer, dans une pièce de bois penchée, mi chalet de montage en chute libre, mi cambuse d'un navire en cours de naufrage. Par contraste cette fête est triste voire douloureuse, et l'inanité de la jeune femme à la chevelure rose vif, rappelant de loin le spectre de la rose, donne lieu à quelques scènes cocasses lorsque les fées malicieuses voire pernicieuse s'invitent dans la pièce. Cette partie qui s'étire en quelques longueurs est l'occasion au chorégraphe de démontrer tout son potentiel de mise en scène, par des multitudes de poses utilisant l'espace, les murs, les accessoires, et jouant sur les contrastes de couleur, de lumières ou d'ombres, comme ce joli moment furtif où celle de la tête de l'homme toute ronde, laisse place à celle de la femme, et son chapeau pointu de cotillon, préfigure de l'issue de la pièce. Les références sont nombreuses mais souvent indirectes, jamais démonstratives et vont bien au-delà de la danse pour couvrir de nombreuses formes des arts vivants : théâtre, mime, magie, voire scènes de cinéma. Cette longue séquence introduit le drame, le rapt de la jeune femme par les fées et la plongée dans une trappe de l'homme, violemment fermée par la reine des fées, tandis que ses congénères recouvrent la structure d'une mélasse onctueuse.
Place au monde des fées, joyeux et virevoltant, sur une étendue noire, nuit de pétrole, au milieu de gratte-ciels engloutis, figurant plus une Metropolis palafittique qu'une Atlantide perdue. Dans cet univers hors de tout espace-temps, la jeune femme s'animera enfin pour des défilés et rondes aériennes, tandis que son frère traversera le plateau épisodiquement mimant un pas de patineur de plus en plus englué. Donnant lieu à une succession de soli des danseurs de Monte-Carlo dans un rond de lumière, dont certains très surprenants quand on connaît l'obédience classique de la compagnie, ce tableau s'achèvera par la conclusion tragique, du retour à la vie de la femme, rendue aux mondes des vivants par les fées, à la condition du sacrifice de l'homme. S'avançant seule face au public, grave et enfantine, elle donne à ce final une beauté d'une venus naissant au monde.
70 minutes se déjà sont écoulées, et malgré quelques redites dans le deuxième tableau, il reste une sensation étonnante d'avoir vécu une histoire d'une grande richesse malgré très peu : peu de scènes, peu de décor, peu d'effets (malgré la transformation explosive d'un ours en peluche en géant sans tête plus qu'inquiétant), peu de danseurs différenciés (une femme, souvent endormie, un homme, souvent absent, et une dizaine de fées quasi identiques), une musique parfois binaire, et pourtant il se dégage une force narrative incroyable. La danse de Varnava est à l'unisson, qui exprime beaucoup avec peu, en détaillant des gestes portés souvent par une partie de corps plus que par des mouvements d'envergure : les doigts s'étirent au maximum, les épaules oscillent d'un danseur à l'autre pour finir en unisson, le tout bien aidé par les costumes qui les démarquent nettement. Jouant sur les contrastes entre mouvements restreints dans les instants de tristesse, qui confinent parfois au simple mime, et énergie libérée jusqu'au double-tour en l'air dans les moments de vie, il nous propose un langage chorégraphique nouveau, nourri de toutes les références possibles, mais destiné à actualiser un thème ou un propos.
Le parti-pris de cette revisite peut dérouter mais la réussite visuelle est indéniable, car au-delà de la chorégraphie, sa poésie est délivrée par une grande force de mise en scène et une intensité théâtrale étonnante. Ce qui pourrait être objectivement reçu comme un défaut en revanche, au-delà d'un vague sentiment d'inabouti, bien plus par manque de temps que par manque d'idées d'ailleurs, et de potentiel non encore atteint, c'est un certain manque de mouvements, d'ensembles, de pas, bref de fluidité néo-classique, au travers de ce langage et de cette composition essentiellement narrative quoiqu'abstraite. Mais cette pièce malgré les défauts mineurs évoqués nous révèle une personnalité à suivre, entre esthétisme du geste et théâtralité innée.
Alvaro Prieto et Anne-Laure Seillan incarnent le couple principal avec beaucoup de justesse, mais ce sont bien les fées qui dominent le ballet, Mimoza Koike en tête en « petite fée », suivie du duo Markéta Pospíšilová/Alexis Oliveira.

Cette soirée intéressante aux univers contrastés, donne l'occasion d'une conclusion similaire, même si ses motivations sont différentes à la lecture des deux pièces présentées : elle donne l'envie de revoir ces deux créateurs.


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juthri



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MessagePosté le: Lun Aoû 15, 2016 10:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Deuxième partie du diptyque "L'été danse" aux Ballets de Monte-Carlo avec la reprise de Roméo et Juliette de Jean-Christophe Maillot pour finir la saison par un double anniversaire : celui des 30 ans de la compagnie et celui des 20 ans de la pièce.
Et la célébration aurait pu être triple si les danseurs de la compagnie était organisés en grades, car la représentation du 28 juillet aurait certainement été une soirée à nomination pour l'anglaise Anna Blackwell dans le rôle titre.

Déjà remarquée dans la reprise de LAC passée en région parisienne au début de l'année, dans laquelle elle incarnait l'une des prétendantes, "la dévorante", et où elle était encore plus incandescente que sa robe n'était écarlate, elle a livré une prestation profonde et aboutie. Bénéficiant de la transmission du rôle par Bernice Coppieters, la Juliette originelle du chorégraphe, elle se permet en plus d'une parfaite assimilation de l'esprit du personnage, de sa maturité et de sa foi en l'amour, d'y insuffler une touchante note de légèreté et d'innocence. Elle parvient de surcroît à la conserver tout au long du premier acte, sans jamais se laisser atteindre par les prémices du drame à venir, qu'elle laisse aux autres rôles, et accentue ainsi son caractère aérien et lumineux, quasi iconique. Elle magnifie ainsi parfaitement les deux contrastes qui animent la relecture de cette œuvre, l'un au niveau des plans d'interprétation en partageant la même scène avec un bien sombre Frère Laurent dans un rôle de quasi narrateur, l'autre au niveau de l'évolution, par sa transformation en femme mature, physique et transfigurée, quasi animale dans les deux derniers actes, à mesure qu'elle abandonne ses chaussons de pointes pour danser pieds nus.

Dès 1986 Jean-Christophe Maillot s'était confronté à l'œuvre de Shakespeare pour une pièce moderne rebaptisée "Juliette et Roméo" et centrée autour des rôles féminins. Mais c'est en 1996 qu'il a créé la version actuelle dansée par les Ballets de Monte-Carlo, avec le rôle principal créé par et pour Bernice Coppieters. Revenant à la partition de Sergueï Prokofiev et à un découpage classique malgré quelques libertés nécessaire pour recentrer son ballet sur l'universalité du thème de l'amour, il laisse de côté toute considération sociétale, et inscrit sa pièce dans une démarche et une scénographie inspirées du cinéma.
Le ballet commence ainsi par un "générique" avec projection sur un écran noir du casting des rôles et des interprètes. L'occupation de la scène illustrera ce propos avec quelques scènes d'ensemble mimant un jeu sur les focales avec le partage en différentes zones du plateau, mais aussi des différences de rythme jusqu'à l'utilisation de mouvements au ralenti, comme lors de mort de Mercutio, générant une impression de flou/mise au point entre deux scènes contiguës. Cela est particulièrement vrai pour les scènes de Frère Laurent, qui semble errer lors du premier acte entre différents tableaux subjectifs, lui étant rendu particulièrement présent et objectif par la scénographie ou les lumières, et souligne ainsi son rôle de "voix off" du ballet. Véritable pivot du ballet, l'histoire est vécue à travers son regard, et renvoie à sa volonté ambiguë de sauver le couple d'amoureux des rues dont il finira cependant par précipiter la perte. A cet égard on ne sait si son premier solo qui introduit le ballet, où il apparaît déjà torturé voire perturbé, toujours encadré par deux fidèles pour figurer une trinité déchue, est une sorte de prolepse chorégraphique ou la simple annonce du drame à venir.
Toujours est-il qu'il parcourra les rues d'une Vérone intemporelle, rendue futuriste par une scénographie blanche faite de murs incurvés qui se déplacent pour créer les espaces des dix scènes du ballet. Un long et étroit plan incliné fait office de ruelle coupe-gorge, puis s'élèvera pour devenir le balcon attendu, et finir par être utilisé comme un toboggan par une Juliette bien espiègle. Les costumes ont un goût similaire d'alliage de modernité pour les coupes et de naturel soyeux pour les tissus, et alternent les teintes foncées pour les Capulet, le noir de Lady Capulet se mordorant pour son entourage jusqu'au pur doré pour Juliette, et les nuances de gris pour les Montaigu, jusqu'à l'immaculé pour Roméo. Les étoffes ont aussi l'importance d'être les seuls accessoires, tour à tour joyeux comme cet immense ruban de Moebius symbolisant l'union parfaite du couple au moment du mariage, mais aussi funeste comme instrument de vengeance de Romeo sur Tybalt, ou linge souillé du sang de ce dernier rappelant à Juliette l'acte de son amant. Quant aux chaussons, ou plutôt leur absence, ils symbolisent deux moments poignants de la pièce, le premier pour Lady Capulet, figure d'autorité monoparentale, castratrice et volage, incestueuse aussi, qui, découvrant le corps inanimé de son fils, se départit de sa froideur et se lance dans un solo bauschien, cheveux dénoués, longue robe noire fendue, gestuelle de moulinets de bras vers le ventre. Le deuxième plus long et définitif celui-là, est pour Juliette qui après avoir survolé sur pointes le premier acte, et offert à son Roméo son coup de pied (quel symbole !) après le pas de deux du balcon, finira le ballet pieds nus, pour une sensuelle et troublante célébration de l'amour éperdu.
Du solo de Frère Laurent jusqu'à l'acmé du solo final de Juliette, le chorégraphe suit le fil établi de l'histoire, avec ses bagarres de rues, rappelant plus l'affrontement des mods et des rockers de Brighton qu'un conflit social armé. A ce joyeux brouhaha, s'oppose l'ordre du bal, sans doute le moment le plus classiquement ordonné du ballet, même si l'écriture de Jean-Christophe Maillot déstructure à loisir tous les ensembles comme pour mieux souligner chaque individualité, Rosalinde en tête. A la joie et à l'humour apportés tour à tour, puis ensemble, par la Nourrice et un Mercutio très "madrigal", s'ajoute la virtuosité d'un Benvolio aérien, qui surpasse celle du clan Capulet au grand complet (Lady, Tybalt et Pâris). Quant à Roméo il sera bien malmené durant tout le ballet entre une destinée préétablie dont Frère Laurent tire les ficelles, des compagnons bien envahissants, et sa Juliette du soir aussi électrique qu'étouffante. Son interprétation un peu sage lui donne d'ailleurs l'image d'un "Siegfried de Vérone" (le personnage éponyme du Prince étant omis par le chorégraphe), qui tranche avec l'idée du rôle, et il ne prendra sa pleine mesure que dans la scène finale, où il reprend enfin en main sa destinée en étirant au maximum sa réflexion avant son choix du sacrifice ultime.

Un des partis pris notables de la pièce est celui de l'abstraction : une scénographie qui privilégie les courbes lisses, des costumes simples et anonymes, peu d'accessoires on l'aura noté, et un abandon du dilemme entre le poison et le poignard qui laisse place à un long pas de deux dans lequel Juliette s'abandonne à l'emprise de Frère Laurent. Toutefois, entre une scène de marionnettes, un précepteur de noir vêtu, des mains qui serpentent, des pointes et des bras qui s'envolent, les références classiques ne sont jamais loin. Mais avec autant de personnages ciselés, une épure de la scénographie quasi néo-classique, et un moderne parti-pris de relecture, le chorégraphe posait ainsi les bases de son style. Qui évolue, à l'image de cette reprise, vers une composition structurellement classique de plus en plus assumée, tout en conservant une sémantique originale, moderne dans l'esprit et le ton, mais tout aussi académique dans les formes, au fur et à mesure qu'il sculpte sa compagnie vers cette taille. Ni sacralisation d'une version, ni bouleversement radical, cette reprise s'inscrit dans cette démarche d'évolution naturelle, en forme de parcours d'ouest en est de l'histoire de la danse, et de volonté de retour aux sources, tant au niveau de l'esprit des œuvres que de la gestuelle. Cela sans renier l'écriture d'origine, avec ses exubérances, ses coexistences stylistiques ou ses décalages, et qui laisse exister ses défauts premiers, longueurs du premier acte ou imprécisions du tableau de la mort, car porteurs de la pâte de ce ballet. L'interprétation est portée les personnalités phares de la compagnie, Alexis Oliveira en Frère Laurent, George Oliveira en Mercutio ou Mimoza Koike en Lady Capulet, bien soutenues par le Benvolio de Daniele Delvecchio assurément en grande forme, ou la nourrice de Gaëlle Riou, toujours drôle sans jamais surjouer le burlesque.

Donnant l'impression d'une musicalité encore accrue, emmenée par une troupe épanouie, cette reprise de Roméo et Juliette distille son lot de redécouvertes, de plaisirs et de sourires, et passionne par sa révélation, Anna Blackwell, la ballerine anglaise qui mériterait bien 50 articles pour cette grande prestation.


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haydn
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MessagePosté le: Jeu Aoû 25, 2016 11:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

La critique de Xavier Troisille alias Juthri pour le spectacle Verbruggen / Varnava est maintenant en ligne sur le site de Dansomanie, illustrée de nombreuses photos :




    21 juillet 2016 : L'Enfant et les sortilèges (Verbruggen) / Le Baiser de la fée (Varnava)


      "L'été danse" aux Ballets de Monte-Carlo au travers de deux programmes rapprochés en cette fin juillet, toujours dans le cadre du trentième anniversaire de la compagnie, dont le premier proposait le 21 deux créations, confiées à Jeroen Verbruggen avec L'Enfant et les Sortilèges et à Vladimir Varnava avec Le Baiser de la Fée, avant une reprise de Roméo et Juliette de Jean-Christophe Maillot.

      L'émotion de l'attentat de Nice survenu quelques jours auparavant était bien palpable, avec mise en place dans ce pays limitrophe de nouvelles mesures de sécurité pour l'accès à l'Opéra. La soirée fut introduite par quelques mots de Jean-Christophe Maillot venu rendre hommage aux victimes, mais aussi rappeler des valeurs de tolérance et d'humanité établissant le parallèle avec la composition de sa propre compagnie, puis annonçant le versement de la recette aux familles des victimes.

      Les deux chorégraphes ayant eu carte blanche de la part du directeur de la compagnie, il en résulte une soirée n'appelant pas de lien particulier entre les deux œuvres présentées, jusque dans le programme présentant deux affiches (la première en une, la seconde en quatrième de couverture). Pourtant les deux choix présentent des similitudes, tant au niveau de l'argument renvoyant au thème de l'enfance (un "opéra pour enfants" de Colette et un conte d'Andersen) et à un imaginaire fantastique, qu'au niveau du traitement qui s'en éloigne rapidement, les réinterprétant en profondeur, pour en délivrer deux visions dures, adultes, voire pessimistes. Côté histoire de la danse, on pourra citer la filiation avec les Ballets Russes et la première du Baiser de la Fée le 27 novembre 1928 sur une chorégraphie de Bronislava Nijinska, et avec George Balanchine, qui a chorégraphié les deux pièces, The Fairy's Kiss en 1937 et The Spellbound Child - cette dernière en 1946, du moins officiellement car, si la pièce n'est pas reconnue comme une création des Ballets Russes, c'est bien ce même George Balanchine qui a créé les séquences chorégraphiques de la première de L'Enfant et les Sortilèges, donnée le 21 Mars 1925 à... l'Opéra de Monte-Carlo.



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MessagePosté le: Ven Aoû 26, 2016 4:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Suite des tribulations estivales de l'ami Xavier Troisille à Monte-Carlo, avec la version illustrée de sa critique de Roméo et Juliette, qui lui a manifestement valu un coup de foudre pour la belle Anna Blackwell :



    28 juillet 2016 : Roméo et Juliette (Jean-Christophe Maillot)

      Deuxième partie du diptyque "L'été danse" aux Ballets de Monte-Carlo avec la reprise de Roméo et Juliette de Jean-Christophe Maillot pour finir la saison par un double anniversaire : celui des 30 ans de la compagnie et celui des 20 ans de la pièce. Et la célébration aurait pu être triple si les danseurs de la compagnie étaient organisés en grades, car la représentation du 28 juillet aurait certainement été une soirée à nomination pour l'anglaise Anna Blackwell dans le rôle-titre.

      Déjà remarquée dans la reprise de LAC passée en région parisienne au début de l'année, dans laquelle elle incarnait l'une des prétendantes, "la dévorante", et où elle était encore plus incandescente que sa robe n'était écarlate, elle a livré une prestation profonde et aboutie. Bénéficiant de la transmission du rôle par Bernice Coppieters, la Juliette originelle du chorégraphe, elle se permet en plus d'une parfaite assimilation de l'esprit du personnage, de sa maturité et de sa foi en l'amour, d'y insuffler une touchante note de légèreté et d'innocence. Elle parvient de surcroît à la conserver tout au long du premier acte, sans jamais se laisser atteindre par les prémices du drame à venir, qu'elle laisse aux autres rôles, et accentue ainsi son caractère aérien et lumineux, quasi iconique. Elle magnifie ainsi parfaitement les deux contrastes qui animent la relecture de cette œuvre, l'un au niveau des plans d'interprétation en partageant la même scène avec un bien sombre Frère Laurent dans un rôle de quasi narrateur, l'autre au niveau de l'évolution, par sa transformation en femme mature, physique et transfigurée, quasi animale dans les deux derniers actes, à mesure qu'elle abandonne ses chaussons de pointes pour danser pieds nus.


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MessagePosté le: Jeu Sep 08, 2016 12:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant



    La rentrée de l'Académie Princesse Grace se fera le lundi 12 septembre 2016. La date du gala de fin d'année est d'ores et déjà arrêtée : ce sera le 24 et 25 le juin 2017 à la salle Garnier de l’Opéra de Monte-Carlo.


    Quelques nouvelles des diplômés 2016 :

    Katrin SCHRADER a été engagée au Ballets de Monte-Carlo (Monaco), Anaïs TOURET a intégré le Ballet National de Norvège (Oslo), Shuai LI danse maintenant au Bayerisches Staatsballett (Munich), Amanda LANA a été recrutée par le Ballet Royal de Suède (Stockholm), Wictor Hugo PEDROSO a été engagé par le Béjart Ballet Lausanne, Sofie VERVAECKE a intégré le Ballet du Staatstheater de Nuremberg et Mélanie LAMBROU ira aux Ballet du Saarländischer Staatstheater (Sarrebruck).



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sophia



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MessagePosté le: Jeu Sep 08, 2016 1:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A noter que le gala de juin 2016 - une partie de celui-ci pour l'instant - est en ligne sur le compte YT de l'Académie Princesse Grace : https://www.youtube.com/user/academieMC/videos


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sophia



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MessagePosté le: Mer Sep 14, 2016 5:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et voilà... Un tout nouveau site pour les Ballets de Monte-Carlo en cette rentrée :



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sophia



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MessagePosté le: Dim Sep 18, 2016 9:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un joli reportage de la RTBF sur Katrin Schrader, la seule élève de l'Académie Grace engagée cette année aux Ballets de Monte-Carlo (voir nos interviews de Luca Masala et J.-C. Maillot).
Toutefois, dans le passage qui évoque l'examen de fin d'année, le commentateur mentionne le ballet Shéhérazade, alors qu'il s'agit, à l'image, d'un extrait de La Bayadère.


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sophia



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MessagePosté le: Dim Sep 18, 2016 4:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Olga Smirnova de retour à Monte-Carlo, cette fois avec Semyon Chudin, pour La Belle de Maillot... Ce sera la jolie surprise de fin d'année.
En attendant, les belles photos de répétition d'Alice Blangero. Very Happy



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sophia



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MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2016 10:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Des photos de Diana Vishneva en répétition avec Jean-Christophe Maillot.
Diana Vishneva se produira demain, 30 septembre, au Grimaldi Forum dans Le Divertissement du Roi.
Au programme : Vertigo de Mauro Bigonzetti, Clay de Vladimir Varnava, Switch de Jean-Christophe Maillot, et Le Divertissement du Roi de Maxim Petrov (avec une poignée de danseurs du Mariinsky).



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sophia



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MessagePosté le: Dim Nov 06, 2016 11:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

De nouvelles photos de répétition de La Belle avec Olga Smirnova et Semyon Chudin.

A noter que Ekaterina Kryssanova, Vladdislav Lantratov et Jean-Christophe Maillot sont nominés dans différentes catégories aux fameux National Dance Awards de la critique britannique.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Nov 07, 2016 11:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Programme de décembre 2016 aux Ballets de Monte-Carlo:










    BALLET NATIONAL DE MARSEILLE
    ICKamsterdam
    EXTREMALISM - LE CORPS EN RÉVOLTE > Emio Greco | Pieter C. Scholten
    Monaco Dance Forum
    10 décembre 20h00 Salle Garnier Opéra De Monte-Carlo


    Emio Greco et Pieter C. Scholten retournent aux qualités intrinsèques de leurs premières productions. "Extremalism" : extrême, parce qu’ils explorent les possibilités du corps en mouvement, la scénographie et l’éclairage dans leurs moindres retranchements. "Minimalisme" : car cette exploration vise à retrouver l’essence même du geste et la simplicité face à d’immenses questionnements. Quelle est la réponse de l’humanité à la crise d’aujourd’hui ? Comment réagit un corps dans une situation extrême ? Comment survit-il dans un environnement minimal ? Des corps, des reflets du présent. Regardez ces corps et écoutez ce qu’ils disent !

    Emio Greco and Pieter C. Scholten return to the intrinsic qualities of their first productions. “Extremalism”: extreme, because they explore the possibilities of body motion, scenography and lighting in their least detail. “Minimalism”: since this exploration aims to return to the very essence of gesture and simplicity in the face of immense questioning. What is humanity’s answer to today’s crisis? How does a body react to extreme situations? How can it survive in a minimal environment? Bodies, glimpses of the present: watch these bodies to listen to what they say!



    WANG RAMIREZ
    MONCHICHI
    Monaco Dance Forum
    11 décembre 16h00 Théâtre des Variétés


    La pièce fondatrice du duo Wang Ramirez dresse le portrait d’une nouvelle génération urbaine, mobile et interculturelle. Sébastien, français aux origines espagnoles croise les chemins chorégraphiques de Honji, née à Francfort de parents coréens. Dans ce monde ouvert sur le monde, chacun peut être une recomposition culturelle aux origines mélangées. Honji amène la souplesse et la musicalité d’un héritage asiatique au sujet du corps et du mouvement, et Sébastien toute sa vivacité méditerranéenne. Ensemble, ils abordent Monchichi comme ils construisent leur vie partagée - dans l’équilibre parfait entre le masculin et le féminin. Au résultat, Monchichi est un théâtre de danse plein d’humour et d’autodérision, un autoportrait conjoint qui témoigne de la vie au quotidien, avec autant d’humour que de poésie.

    The bedrock piece by duo Wang Ramirez creates a portrait of a new, urban, mobile and intercultural generation. Sébastien, French with Spanish origins crosses choreographic paths with Honji, born in Frankfurt to Korean parents. In this openminded world, everyone can be a cultural mix with blended origins. Honji brings suppleness and Asian musicality to her movement, and Sébastien brings his Mediterranean vivacity. Together, they tackle Monchichi as they construct their life together – in perfect balance between masculine and feminine. In the end, Monchichi is a piece full of humor and self-deprecation, a joint self-portrait that testifies daily life with as much humor as poetry.



    PEEPING TOM
    MOEDER (création)
    Monaco Dance Forum
    12 décembre 20h00 Salle Prince Pierre – Grimaldi Forum


    Moeder, second volume d’une trilogie qui a débuté avec le phénoménal Vader, (salué par la critique en 2014) et se terminera avec Kinderen (2018), est un travail sur la mémoire qui explore les façons qu’a la vie de se fabriquer telle une mosaïque. Peeping Tom explore ici le thème de la mémoire et la figure de la mère, avec ce même regard tendre et narquois qui traverse leurs spectacles. À la fois drôle et étrange, Moeder est dérangeant et pourtant si familier : on y retrouve la même fascination pour ce sentiment que le monde est trop vaste pour nous, le même regard amusé sur nos tentatives vaines de le faire rentrer dans nos schémas.

    Moeder, the second volume of a trilogy that began with the triumphal Vader, hailed by critics (2014) and will close with Kinderen (2018), is a work on memory that explores the ways in which the fabric of a life is a mosaic. Peeping Tom will explore the theme of memory – and the figure of the mother – with the same tender and sardonic eye that runs through all of its productions. At once funny and eerie; Moeder is disturbing, yet strangely familiar: we recognize in it the same fascination with the sense that the world is too much for us, the same amused gaze at our faltering attempts to make it fit our notions.



    LIQUID LOFT
    CHRIS HARING
    DEEP DISH > Chris Haring & Michel Blazy
    Monaco Dance Forum
    13 décembre 20h00 Salle Garnier Opéra de Monte-Carlo


    Un dîner se transforme en un parcours aventureux à travers les dimensions des macrocosmes et des microcosmes. Les images diffusées en direct par une caméra portative, mises en scène par les interprètes, mènent vers des mondes parallèles bizarres d’objets organiques.
    Les méthodes de tournage, conjuguées aux contorsions acoustiques, évoquent les métaphores des jardins baroques, des plaisirs terrestres et de leur disparition inévitable. Une société, mue par le désir et la curiosité, qui célèbre avec extravagance, mais aussi cynisme, sa propre éphémérité dans les dimensions multiples de la réalité, projetée sur un grand écran. Dans cette nature morte, tout mouvement et comportement humain est inexorablement absorbé par l’opulence de la Nature. Comme dans le roman Locus Solus, dans lequel l’érudit, Martial Canterel, guide ses invités à travers différents paysages, on rencontre dans Deep Dish la beauté et la décadence d’une existence humaine qui s’éteindra bientôt. Dans la série Perfect Garden de Liquid Loft, créée en collaboration avec le remarquable artiste Michel Blazy, le motif du jardin est une expression de la tentative des hommes de contrôler, et de leurs vains efforts pour échapper à leur propre éphémérité, mais également une image de croissance et de prolifération qui aboutit constamment à l’évolution d’une chose nouvelle.

    A dinner party turns into an adventurous ride through the dimensions of macro- and microcosms. The live-images of a handheld camera, directed by the performers, lead through bizarre parallel worlds of organic objects. Methods of film-making, along with acoustic contortions, evoke metaphors of baroque gardens, earthly delights and their inevitable collapse. A society driven by longing and curiosity, flamboyantly but also callously celebrates its own transience in the manifold dimensions of reality, blown up on a big screen. In this still-life, all movement and human behavior is inexorably absorbed by the opulence of nature. As in the novel Locus Solus, in which the polymath Martial Canterel guides his invitees through different landscapes, one encounters in Deep Dish the beauty and the decadence of a human existence that soon will perish. In the Perfect Garden series by Liquid Loft in collaboration with the fine artist Michel Blazy, the motif of the garden is an expression of the human striving for control and their futile escapes from their own transience, but also an image of growth and proliferation that constantly leads to the development of something new.



    L-E-V DANCE COMPANY
    SHARON EYAL & GAI BEHAR
    OCD LOVE (création)
    Monaco Dance Forum
    14 décembre 20h00


    La Dance Company L-E-V est fière de présenter sa nouvelle création OCD Love. Cette création traite de l’amour, de l’amour qui échoue toujours, des amoureux qui ne se rencontrent jamais... En décalage, comme une personne qui se couche au moment où l’autre se lève, comme une chose pleine et intacte, mais criblée de trous. Cette oeuvre porte sur les trous. Là encore, les danseurs dansent aux rythmes palpitants créés par le DJ Ori Lichtik. "Tout ce que je vois dans cette pièce est très sombre. Dans l’obscurité, vous dansez avec votre ombre. L’oeuvre puise une grande part de son inspiration dans le texte OCD de Neil Hilborn. Ce texte est fort et je sens qu’il me ressemble énormément. Je ne pouvais m’arrêter de le lire. Je le voyais déjà comme une chorégraphie, ou un moule dans lequel on pourrait verser son inspiration, et une part de soi. C’est la première fois que le coeur de la pièce se forme dans ma tête, qu’elle est si figurative, avant même que nous ayons commencé à travailler. J’en connais les impressions et les odeurs, quelque chose comme la fin du monde, sans pitié. Un parfum de fleur, mais très sombre qui évoque l’idée de tomber dans un trou et de ne plus en sortir. Beaucoup de bruit, mais une irrépressible envie de silence. Le fait que je veuille créer quelque chose de triste ne me vient de nulle part, mais c’est quelque chose que je dois extraire de moi, comme une pierre sombre logée dans ma poitrine." Sharon Eyal.

    L-E-V Dance Company, is proud to present a new L-E-V creation “OCD Love”. The creation is about love, about love that always misses, or lovers who keep missing each other. Out of sync. Like one person comes to bed and the other gets up. Like something that is full and intact, but has many holes in it. This work is about the holes. Once again, the dancers are dancing to the pulsating beats created by DJ Ori Lichtik. "I see everything in the piece very dark, and in shadows, you and your shadow dancing. A lot of inspiration for the work comes from the text OCD by Neil Hilborn. This text is strong for me because I feel it reflects me so much. I couldn’t stop reading it. For me it was already choreography, or a mold you can put your inspiration in, yourself in. It is the first time that the core of the piece is shaped in my head, and so figurative, before we have even begun working. I know the way it feels and smells. Like the end of the world, without mercy. A smell of flowers, but very dark. Like falling into a hole and not coming back. A lot of noise, but desperation for quiet. It’s not coming from a place that I want to make something sad, but something that I need to take out of myself, like a dark stone I have in my chest." Sharon Eyal.



    16 décembre | 20h00
    17 décembre | 20h00 + Pré-talk avec J-Ch. Maillot à 18h45
    18 décembre | 16h00 + Pré-talk avec J-Ch. Maillot à 14h45
    LA COMPAGNIE DES BALLETS DE MONTE-CARLO
    CRÉATION > Jean-Christophe Maillot (création)
    Salle Garnier Opéra de Monte-Carlo


    Dans cette soirée « charnelle » où féminité, masculinité et tentatives d’apprivoisement réciproques occupent une place centrale, Jean-Christophe Maillot témoigne à la fois de son intérêt pour le thème de la relation amoureuse et de son admiration sans bornes pour le corps des danseurs et des danseuses classiques. Les courbes, les lignes, les mains, les pointes sont ici au service d’une danse sensuelle et envoûtante. Pour autant, le chorégraphe n’élude rien non plus de la complexité, voire de l’extrême rudesse du rapport homme - femme. Ce rapport est au coeur de cette soirée où le spectateur pourra apprécier la beauté manifeste et évidente de cette sublime compagnie.

    In this “carnal” soiree, where femininity, masculinity and attempts at reciprocal domestication have a central place, Jean-Christophe Maillot expresses both his interest in the theme of love and his boundless admiration for classical dancers’ bodies. Curves, lines, hands and points punctuate a sensuous entrancing form of dance, although the choreographer in no way eludes the complexity, or the extreme brutality of the male-female relationship. This is at the heart of this soiree where spectators can appreciate this sublime company’s manifest beauty.



    LE PATIN LIBRE
    CONFIDENCES > Le Patin Libre
    Compagnie de patinage contemporain, Canada
    Monaco Dance Forum
    18 décembre 17h30


    Confidences est un spectacle de patinage bien spécial. Il raconte l’histoire vraie de quelques patineurs artistiques rebelles qui décident d’abandonner les paillettes et les stéréotypes pour développer un art de la glisse actuel et légitime. Des pirouettes strass de leurs débuts jusqu’à la contemporanéité acclamée de leurs toutes dernières créations, les extraits du répertoire de cette troupe canadienne atypique vous prouveront que, oui, le patinage peut être vraiment artistique. Première et seule compagnie de patinage contemporain au monde, Le Patin Libre est formée en 2005 par d’anciens patineurs traditionnels de haut niveau. Ils se sont regroupés avec le désir de transformer leur discipline athlétique en un moyen d’expression libre. Loin des paillettes, leurs créations proposent de réelles
    oeuvres d’auteurs qui exploitent les possibilités scéniques et chorégraphiques inouïes de la glisse.



    DANZA CONTEMPORANEA DE CUBA
    EL CRISTAL > Julio César Iglesias
    REVERSIBLE > Annabelle López Ochoa
    MAMBO 3XXI > George Céspedes
    20 décembre | 20h00
    21 décembre | 20h00
    Salle Garnier Opéra de Monte-Carlo


    Depuis sa fondation en 1959, la Danza Contemporanea de Cuba jouit d’un prestige international qui se vérifie à chacune de ses apparitions. Acclamée sur les plus grandes scènes internationales par un public électrisé, cette compagnie regroupe les meilleurs danseurs issus de cet incroyable vivier qu’est l’Île de Cuba. Tout en s’ouvrant aux tendances les plus modernes, le répertoire, à l’image des trois ballets présentés, puise dans la culture et les racines de cette terre des Caraïbes pour offrir une danse physique, sensuelle, moderne et toujours... Irrésistiblement cubaine!

    Since it was founded in 1959, La Danza Contemporanea de Cuba has enjoyed international prestige as attested with each of its performances. Acclaimed in the greatest international venues by electrified audiences, this company boasts the very best dancers from the amazing possibilities on the Island of Cuba. While remaining open to the most modern trends, the repertoire, exemplified by the three ballets shown, has its roots in Caribbean culture and this land to offer its physical, sensuous, modern, always irresistibly Cuban style!



    LA COMPAGNIE
    DES BALLETS
    DE MONTE-CARLO
    LA BELLE > Jean-Christophe Maillot
    28 décembre | 20h00
    29 décembre | 20h00
    30 décembre | 20h00
    31 décembre | 20h00
    2 janvier | 20h00 + Pré-talk avec J-Ch. Maillot à 18h45
    3 janvier | 20h00 + Pré-talk avec J-Ch. Maillot à 18h45
    Salle des Princes - Grimaldi Forum
    Avec L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MONTE-CARLO
    Direction Nicolas Brochot
    NOUVELLE PRODUCTION


    Jean-Christophe Maillot a privilégié une lecture psychanalytique à la fois esthétique et féroce de ce conte célèbre en prise directe avec notre enfance, nos angoisses et nos désirs. Les péripéties de La Belle renvoient à des rituels auxquels une femme est confrontée pendant sa vie. Perrault l’avait remarquablement mis en lumière et le chorégraphe s’est attaché à décaper la croûte de sucre sous laquelle Disney l’a ensuite recouverte. On découvre ainsi la seconde partie sombre et terrifiante du conte de Perrault, souvent méconnue. En effet, le réveil de la Belle et son mariage avec le Prince ne marquent pas la fin de l’histoire... La Princesse, devenue reine, et ses enfants sont menacés par sa belle-mère, l’Ogresse Carabosse.

    Jean-Christophe Maillot brings us an aesthetically-pleasing and ferocious psychoanalytical interpretation of this famous fairy-tale, tapping into our childhood memories, fears and desires. The feats that mark Sleeping Beauty’s story mirror the rites each woman must go through throughout her life. Perrault understood this only too well, and in turn, the choreographer has managed to break through the sugar-coated casing Disney previously used in handling the tale.

    "Mes ballets sont toujours en évolution. Ils ne sont pas figés et ne se réduisent pas à la version originale qui les a vu naître. L’art chorégraphique est mouvant, fluctuant. De nouveaux danseurs intègrent la compagnie avec des sensibilités différentes et des qualités d’interprétation qui leur sont propres. Les artistes qui ont collaboré à la création d’un ballet (qu’ils soient stylistes, scénographes, écrivains ou compositeurs...) changent eux-aussi et apportent de nouvelles idées. Vous êtes en permanence confrontés à la nouveauté, tout simplement parce que la société évolue et que le temps passe. Il faut donc savoir intégrer cette nouveauté à votre répertoire même (et surtout) si le temps parle en sa faveur car même les plus beaux meubles prennent la poussière. Je défends avec passion cette idée que mes chorégraphies ne sont pas des archives ou des œuvres fragiles auxquelles il ne faudrait pas toucher. Au contraire, les voir évoluer participe en grande partie au plaisir que j’ai à les remonter. Certains de mes ballets, comme Roméo et Juliette par exemple, ont été présentés des centaines de fois par Les Ballets de Monte-Carlo ou par d’autres compagnies qui les remontent. Je n’aimerais pas revoir tout le temps la même chose. J’aime que mes ballets se transforment au fil du temps. La version de La Belle que le public s’apprête à découvrir sera donc différente des précédentes. J’ai notamment confié la création de nouveaux costumes à Jérôme Kaplan et invité Semyon Chudin et Olga Smirnova, danseurs Étoile du Bolchoï à danser aux côtés des Ballets de Monte-Carlo sur cette nouvelle production. - Jean-Christophe Maillot

    My ballets are constantly changing. They aren’t frozen in time, they cannot be reduced to the original version through which they were first given life. Choreographic art is in perpetual motion, ever changing. New dancers join the company, bringing with them their different feelings and visions and their own individual talents in performance. The artists who collaborated on a ballet (whether designers, set designers, writers or composers) are also always changing, bringing with them new ideas. You’re constantly being introduced to fresh ideas, simply because society changes and time ticks by. You have to know how to inject this newness into your repertoire, even if (and especially if) time always has the last word: even the most beautiful pieces of furniture gather dust. I am an ardent defender of this idea that my choreography isn’t an archive, isn’t a fragile opus that mustn’t be touched. To the contrary, watching it change is a large part of why I enjoy redeveloping it. Some of my ballets, such as Romeo and Juliet, have been performed hundreds of times by the Ballets de Monte-Carlo or other companies. I wouldn’t like to see the same thing over and over again. I like that my ballets change with time. This version of La Belle that members of the public will be treated to will therefore be different from any other versions. I asked Jérôme Kaplan to create new costumes and invited Semyon Chudin and Olga Smirnova, the Bolshoi’s star dancers, to come and perform with the Ballets de Monte- Carlo for this new production.» - Jean-Christophe Maillot



    COLLOQUE ANNUEL DU PAVILLON BOSIO
    ECOLE SUPÉRIEURE D’ARTS PLASTIQUES
    DE LA VILLE DE MONACO
    LA PLACE DES CORPS > Christian Rizzo, Michel Blazy,
    Chris Haring, Carole Boulbès, Emily Mast, Stéphane
    Malfettes, Ondine Bréaud-Holland, Eric Mangion,
    Joëlle Vellet...
    13 décembre | 9h30-13h00 et 14h30-17h30
    14 décembre | 9h30-13h00 et 14h30-17h30
    Théâtre des Variétés


    Les collaborations entre plasticiens et chorégraphes sont nombreuses, à la fois sur scène et dans l’exposition, et renvoient à une longue histoire. Sur scène, les pratiques plastiques se déplacent et se réinventent. Dans l’exposition, les chorégraphes repensent les places des corps et les différentes réceptions du vivant. Dans les entre-deux, les oeuvres débordent les formats et interrogent les modes d’exposition, de conservation, de médiation. Artistes, chorégraphes et théoriciens interviendront pendant deux jours pour penser ensemble ces expositions habitées et ces plateaux ouverts aux multiples territoires de l’art. Une table-ronde avec des étudiants du Pavillon Bosio, d’Exerce, Centre chorégraphique de Montpellier, et du département danse de l’Université de Nice Sophia Antipolis, prolongera ces échanges.

    Visual artists and choreographers often work together, both onstage and in exhibitions; this harks back to a long history. Onstage, practices from visual arts are displaced and reinvented. In exhibitions, choreographers rethink the place of bodies and different receptions of the living. In the intervals (entre-deux), works spill out from their formats and question the forms of exhibition, curation and mediation. Artists, choreographers and theoreticians interact for two days to prepare these lived-in exhibitions and these stages open to the many territories of Art. These exchanges are prolonged in a round table with students from Pavillon Bosio (Monaco), EXERCE (Centre Chorégraphique National de Montpellier) and the Dance Department of the University of Nice-Sophia Antipolis.



    INTERVIEWS D’ARTISTES
    AVANT LES SPECTACLES
    PRE-TALKS > Avec Laura Cappelle
    17 décembre | 18H45
    18 décembre | 14h45
    Salle Garnier Opéra de Monte-Carlo
    2 janvier | 18h45
    3 janvier | 18h45
    Salle des Princes - Grimaldi Forum
    Entrée libre sur présentation du billet du spectacle


    Dans un esprit de partage et de convivialité, Les Ballets de Monte-Carlo veulent donner la possibilité aux spectateurs de connaître les artistes sous un angle différent de celui auquel ils sont habitués lorsqu’ils les regardent sur scène. Une heure et quart avant la représentation, venez assister aux Pre-Talks au cours desquels chorégraphes et danseurs livrent des clés de l’œuvre que vous allez découvrir et s’expriment sur les multiples aspects de leur métier. Les Pre-Talks sont une autre manière d’entrer en contact avec ces êtres exceptionnels qui nous intimident. Ils permettent de découvrir qu’ils sont avant tout humains et ressentent des émotions semblables aux nôtres. Un bon moyen de lire les œuvres autrement, à la lumière d’un rapport public - artiste entièrement renouvelé...

    In the spirit of sharing and coming together, the Ballets de Monte-Carlo want to give members of the audience the opportunity to see the artists in a different light to the one normally cast on stage. An hour and fifteen minutes before the performance, come and take part in the Pre-Talks, in which choreographers and dancers share the secrets behind the piece you are about to see, and discuss various different aspects of their work. The Pre-Talks are another way to connect with these exceptional, and so often intimidating, artists. They allow us to grasp that they are first and foremost human, with emotions just like our own. A fantastic way of seeing the pieces in a new light, with a renewed sense of a relationship forged between artist and audience...





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MessagePosté le: Lun Nov 21, 2016 6:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour les abonnés des ballets de Monte-Carlo, première séance des "imprévus" de la saison 2016-2017 le 2 et le 3 décembre 2016




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MessagePosté le: Jeu Nov 24, 2016 4:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Même si vous n'êtes pas abonnés aux Ballets de Monte-Carlo, vous pourrez quand même profiter des "imprévus", dont la première session de l'année sera diffusée en direct sur la page Facebook de la compagnie le vendredi 2 décembre à partir de 19H (heure de Paris).

--> https://www.facebook.com/balletsdemontecarlo2014/



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