Joyaux [25/09 - 18/11/09, Montpellier, Grenoble et Paris]

[Vanille]

[haydn]

Je crois que là, on part sur une discussion douteuse, et il vaut mieux en revenir au spectacle lui même. D'une part, à l'Opéra de Paris, les démonstrations trop ostentatoires, ce n'est pas forcément le genre de la maison, et d'autre part, les spectateurs seraient les premiers à se plaindre si les danseurs arboraient systématiquement un sourire niais. Pour vous aider à répondre à votre question :

Imaginez simplement la photo de la pose finale, avec tout le corps de ballet souriant à pleines dents. Ce serait totalement ridicule et kitsch. Le Ballet de l'Opéra n'est - heureusement - pas là pour assurer la promotion d'une marque de dentifrice...

[sophia]

Les posts de nos amis m'ont bien fait rire... Maintenant, je ne suis pas vraiment fan du sourire "Colgate" (trop souvent synonyme de niaiserie de la danse classique, plus que de joie de danser), a fortiori du sourire commercial, voire carnassier, qui m'insupporte absolument chez certains... Concernant le défilé, j'avoue que je n'ai pas été "interpellée" par une quelconque tristesse appuyée de ces messieurs... Quant à la psychologie, je m'en garderais bien, on est sur scène tout de même... Il y a une solennité dans ce tableau, une gravité théâtrale intempestive aussi, qui supposent une certaine sobriété des effets. A chaque ballet, son style... Ce qui me frappe, en regardant certains danseurs, c'est qu'ils révèlent malgré tout leur personnalité dans cette marche aux gestes très codifiés. J'ai aimé le classicisme serein de Thibault et Carbone, la sombre gravité de Stéphane Bullion (qu'on n'imagine guère sourire à tout bout de champ de toutes ses dents, et il est très bien ainsi), la simplicité avenante de Karl Paquette, la noblesse et le port de bras très espagnols de José Martinez quand il s'est tourné pour rejoindre la coulisse, le sourire impérial de Marie-Agnès Gillot qui semblait avaler la scène avec volupté...

[Vanille]

[Marie-Charlotte]

Pour tirer au clair ce mystère des non-sourires masculins lors du défilé: j'ai demandé à mon petit garçon (il n'est qu'élève et donc pas encore pris par la lassitude! ) pourquoi il était aussi fermé. Il m'a dit que c'était très solennel, très prenant, qu'il fallait faire attention à bien tenir sa ligne, bien faire sa diagonale et qu'il était fier de représenter l'Opéra, même à son minuscule niveau. Les danseurs lui ont semblés tout à fait à leur aise et certains lui ont parlé de cette "sensation" à part que procure un défilé. Voilà, j'espère ue j'ai répondu, nos danseurs vont bien et l'ont montré en dansant magnifiquement!

[laurence]

Sophia, la marche est un de nos mouvements qui donne le plus à voir sur notre personnalité...je passe des heures à réapprendre à marcher ...et de plus le déroulement du pied, les chaines croisées, la position du regard...
Ce mouvement complexe et humain doit garder sa magie, son élégance ... et faire entrer le public dans un autre monde... pas de sourire qui ne soit pas issu de l'intérieur de l'être, juste un moment de vérité simple et de grande harmonie...

[Swann]

J'ai trouvé comme Sophia que la grande sobriété des danseurs lors du défilé, plus encore que celle des danseuses plus apprêtées avec tutu chignons et maquillage, permettait de lire leur personnalité, beaucoup plus que lorsqu'ils dansent, et ce du plus petit au plus âgé.

Pour revenir au spectacle, les interprètes d'Emeraudes ne m'ont pas particulièrement convaincue. Il est difficile de rivaliser avec le souvenir que j'en ai d'Isabelle Guérin, divine de fluidité, d'engagement et de grâce. Laetitia Pujol était trop "sourire Colgate", pas assez intériorisée à mon goût. Le maquillage excessif et la coiffure trop "mise en pli" de Mathieu Ganio m'ont gênée, mettant aussi plus l'accent sur le paraître que sur l'être et l'interprétation. Il faut dire aussi que j'avais la chance d'être tout près de la scène, et les détails effacés par la distance quand on est loin sautent aux yeux de si près...Seule Claire-Marie Osta était parfaite, exprimant beaucoup de poésie tout en étant très sobre, et ce malgré le bémol du tutu pas très adapté à sa morphologie. J'apprécie de plus en plus cette danseuse et la qualité de sa danse, alors que j'étais auparavant un peu réservée.

Dans Rubis, j'ai comme d'habitude été séduite par Aurélie Dupont, sa technique irréprochable, son charme et sa sensualité sans excès. Dommage que M Heymann n'ait pas su donner plus d'épaisseur à son rôle, car la technique, c'est bien (et j'admire !) mais ce n'est pas tout.

Enfin, Diamants convenait à priori parfaitement à Letestu-Martinez, et je n'ai pas été déçue. Tout a été dit avant.

Enfin, je partage vos avis sur ce ballet un peu trop bling bling après l'extrême romantisme de Giselle...

[haydn]

Quelques changements de distributions :


26/10, 28/10, 01/11

Séverine Westermann remplace Aurélia Bellet, blessée, dans le Pas de trois d'Emeraudes, aux côtés de Sarah Kora Dayanova et de Stéphane Phavorin


01/11

Rubis sera dansé par Aurélie Dupont et Mathias Heymann, au lieu d'Emmanuel Thibault et Muriel Zusperreguy


02/11

Pauline Verdusen remplace Séverine Westermann dans le Pas de trois d'Emeraudes, aux côtés de Muriel Zusperreguy et d'Emmanuel Thibault


08/11

Pas de trois d'Emeraudes : Ould-Braham + Zusperreguy + Thibault au lieu de Bellet + Dayanova + Phavorin


09/11

Pas de trois d'Emeraudes : Bellet (?) + Dayanova + Phavorin au lieu d'Ould-Braham + Zusperreguy + Gaudion

[Ailey]

Swann a très bien dit tout ce que je pense aussi de la représentation du 21, si ce n'est le côté "perfection tranquille", sans aucun effet indiscret, du duo Pech-Osta. C'était vraiment beau.

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Ailey

[sophia]

[maraxan]

Je ne pense pas que les danseurs, en tout cas les danseurs de ballet, marchent dans la rue comme n'importe qui... cela vient bien sûr de la transformation du corps qui se voit encore plus lorsqu'ils courent.

[LucyOnTheMoon]

Mais si mais si ! (en tout cas pour certains )

[Vanille]

[frederic]

Contrairement à Sophia, j'aime JOYAUX et de plus en plus; pourtant, ce ballet m'avait paru bien ennuyeux il y a quelques années lorsque je le découvris. Plus je le vois et plus je l'apprécie.
On sait que Balanchine l'a construit comme 3 hommages ou témoignages de la danse française, américaine et russe et j'ai eu le privilège de le voir danser par différentes compagnies, le Mariinsky ou le NYCB ou encore le ballet de Miami sans oublier la Scala. Je crois que ce ballet est un bon thermomètre pour évaluer la qualité et la santé d'une compagnie tant il requiert de technique et de solistes. Et après avoir été longtemps éloigné de Paris, j'ai été fort agréablement surpris: beaucoup de talent et un corps de ballet très en forme.
S'il faut parler d'Emeraudes, il me semble que jamais je n'ai vu ce ballet aussi bien dansé que lors de la première du 21 octobre . Certes, Mathieu Ganio paraissait quelque peu scolaire et appliqué dans les premières minutes mais il s'est assez vite relaché pour livrer une très belle prestation. Accueil assez froid du public, plus réceptif à Rubis car plus facile d'accès. Magnifique Aurélie Dupont, tout en nuances, se jouant des diffilcultés techniques pour imposer un personnage facétieux ; en revanche, Marie Agnès Gillot apparait caricaturale dans sa
" représentation" de l'école américaine; des déhanchés exagérés, gestes accentués à outrance, tout cela est surjoué au risque d'être vulgaire: seule note détonnante dans cette partie.
Enfin Diamants: rien à redire de la prestation très propre d'Agnès Letestu et Jose Martinez; bien sur, Mademoiselle Letestu n'aura jamais les bras d'Ouliana Lopatkina, impériale dans ce rôle mais c'est bien le moindre! Au total, une fort belle soirée; attendons les autres distributions...

[Imtheboy]

Pour en revenir au défilé, il faudra m'expliquer pourquoi Paquette est idolâtré et Osta négligée. Ce concours d'applaudimètre ne me paraît pas du meilleur goût, et j'avoue que payer trois fois le prix des places pour ces vingt minutes ne me paraît pas très rentable.

J'ai été à la première ; il m'a semblé que Letestu avait régné sur la soirée.
C'est la première fois que je l'ai vue sur scène, et elle m'a fait une très forte impression par sa maîtrise. C'est peut-être dû au rôle.

Heymann impressionnant, quel plaisir de le voir danser. MAG était dans un rôle (et un costume) qui ne lui allaient pas comme un gant, Osta très sensible et habitée, comme d'habitude très recueillie et spirituelle.

J'ai également assisté au débat jeudi midi, assez intéressant.



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