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Joyaux [25/09 - 18/11/09, Montpellier, Grenoble et Paris]
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masha



Inscrit le: 08 Juil 2009
Messages: 162

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 8:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Où vont les Premiers Danseurs hommes après leur déambulation, je n'ai pas réussi à les voir dans le tableau final ?


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doudou



Inscrit le: 03 Mai 2005
Messages: 1127
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 9:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le dossier dans Libération est maintenant accessible à tous, je remets les liens.
Interview de Nicolas Le Riche.
Interview de Patrice Bart
Interview de Margaux, petit rat.


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sophia



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Messages: 22085

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 1:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas trop le temps dans l'immédiat pour développer une critique circonstanciée, mais je vous livre tout de même quelques impressions personnelles sur la première de Joyaux. L'AFP a publié une dépêche dithyrambique, je ne suis pas vraiment d'accord avec cet éloge sans nuances, tant pis pour moi et pour tous les rabat-joies... Laughing

Une drôle de soirée à bien y réfléchir, avec un public relativement réservé pour le défilé, et qui, durant le ballet, réagit à temps et à contre-temps, se met à applaudir de manière intempestive en plein milieu d'un mouvement, au moindre saut, etc...
En ce qui me concerne, j'aimerais dire la difficulté qu'il y a à se replonger brutalement, notamment après Giselle, dans le clinquant visuel des Joyaux de Balanchine, avec sa chorégraphie parfois bien crispante...

Emeraudes est souvent considéré comme le tableau le moins enthousiasmant du triptyque, celui en tout cas dans lequel il est le plus difficile d'entrer ; la raison en tient peut-être à sa musique quelque peu sirupeuse, mais aussi et surtout à son absence de spectaculaire et d'esbrouffe, si on le compare notamment aux deux tableaux suivants. On est ici clairement dans l'impressionnisme, un impressionnisme un peu languissant, il est vrai, flirtant ici ou là avec un certain ridicule. Emeraudes est par ailleurs censé représenter l'école française, dans toute sa clarté, sa sobriété et son goût du style, loin de l'éclat et de l'énergie de l'école américaine (Rubis) ou de la hauteur majestueuse de l'école russe (Diamants). On rêve ici le rêve de Balanchine, celui d'une soirée à trois compagnies, une pour chaque volet.
En termes de danse - hasard ou nécessité? -, Emeraudes a à mes yeux clairement dominé la soirée, la compagnie donnant le meilleur d'elle-même tant dans les ensembles que dans les parties dédiées aux solistes. Une impression de grande harmonie s'en dégageait, là où Rubis et Diamants sont apparus plus inégaux, moins soignés et raffinés dans le détail. Laetitia Pujol et Mathieu Ganio sont tout particulièrement délectables dans le premier duo, à la fois élégants et aériens, parfaits en tous points, de même que Clairemarie Osta dans le second mouvement, et Alessio Carbone dans le Pas de trois. Seul Benjamin Pech paraît un peu s'ennuyer, ce qui gâche légèrement la fête dans le second pas de deux...
Rubis réveille le public après l'assoupissement provoqué inévitablement par Emeraudes, mais pour ma part, j'ai moins envie d'en parler... Ce gynécée affolé qui se met à s'agiter fébrilement dans tous les sens... Je ne suis pas sûre que Balanchine ait toujours embelli la femme avec la plus grande finesse et le goût le plus indiscutable... Bref. Mathias Heymann déborde évidemment de dynamisme et d'énergie dans ce rôle taillé pour lui et sa virtuosité bondissante, Aurélie Dupont assure la prestation avec tout le brio technique qu'on lui connaît, mais à part ça, le duo dégage bien peu de coquetterie, de piquant, et surtout de cette complicité séductrice qui fait tout le sel du tableau... On ne peut même pas, à cet égard, leur reprocher le cabotinage, le péché véniel inhérent à Rubis... Si le corps de ballet féminin reste un peu inégal sur le plan du style (mention quand même à Eléonore Guérineau, superbe!), avec des poses décalées pas toujours adéquates, les quatre messieurs forment un ensemble enjoué et d'une belle homogénéité, moins à l'aise peut-être dans les soutiens auprès de Marie-Agnès Gillot, toujours aussi imposante.
Diamants a montré enfin un couple principal certes expérimenté, avec ce qu'il faut de glamour et de majesté, mais d'une trop grande froideur, comme détaché de l'émotion et de la sensualité qui doivent notamment affleurer dans l'adage. J'avoue que j'ai eu hier bien du mal à adhérer à ce tableau, conçu comme l'apothéose triomphante et triomphale du ballet, et qui peut tout de même se révéler enthousiasmant dans sa grandiloquence même. Les danseurs brillent tous évidemment d'une magnificence presque inhumaine qui répond assez bien à celle dégagée par le défilé, certains diront que c'est une véritable fête pour les yeux, mais il y a aussi comme un trop-plein de beauté visuelle, matérielle, dans ce spectacle, comme s'il cherchait à annihiler toute critique (c'est assez symptomatique de constater que le public applaudit le spectacle avant... autrement dit, le décor, les costumes, les lumières... ou simplement l'"être-là" des danseurs...).




Dernière édition par sophia le Jeu Oct 22, 2009 1:23 pm; édité 1 fois
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doudou



Inscrit le: 03 Mai 2005
Messages: 1127
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 1:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sans faire un commentaire sur la danse je voudrais faire un commentaire sur la prestation de l'orchestre.

On peut trouver Fauré sirupeux mais on peut aussi ne pas en rajouter dans l'interprétation. Or j'ai eu le sentiment qu'on nous en rajoutait une couche hier soir. Quant à Stravinski, j'ai été mal à l'aise avec ce qui sortait de la fosse. Certes le contraste entre Emeraude et Rubis est assez saisissant (pour ne pas dire douloureux) mais j'ai eu un sentiment permanent d'incertitude musicale pendant le deuxième ballet. Un entracte eut été bienvenu.
Tchaïkovski m'a semblé le moins maltraité des trois.
Certes avec l'orchestre de l'Opéra le taux de pain orchestral à la mesure est nettement moindre qu'avec Colonne (Pauvre Giselle ! Rolling Eyes ) mais niveau style il y aurait à redire.


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dusuau



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Messages: 325
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MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 2:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

bonne soirée hier.
Alessio Carbone le "Géant Vert" de la soirée, m'a permis d'apprécier ce PD3 d'Émeraudes que je trouve finalement plutôt sympathique. Grande joie de retrouver Mathieu Ganio le "Hulk" de la Danse; et surtout Pujol, ils me manquaient ces deux là. Je trouve que le vert de Émeraude me fait plus penser à de la fraicheur chlorophyllienne qu'à de la moisissure d'un Roquefort de 3 an, certains trouvent que Émeraude a mal vieilli alors que je l'ai trouvé plutôt doux et agréable. La sensualité et certains aspect "Tango" de Rubis ne pouvait pas être mieux interprété par Aurélie Dupont. Puis Tchaïkovsky, Diamants... La partie la plus stylée. J'adore particulièrement le PD4 avant le solo de José Martinez. Corps de Ballet: bien dansé baskets. J'y retourne ce soir. Avec un défilé par jour, je commence à être blasé.



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Marie-Charlotte



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Messages: 22

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 2:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Loin de moi l'idée de vous traiter de rabat-joie, Sophia. Mais j'avoue être assez surprise par votre réserve quant à la soirée d'hier soir.

Emeraude a été très bien servi par ses interprètes, dont la sensibilité convenait bien aux rôles, nous sommes bien d'accord. Mais Rubis...Il y avait justement un vivacité et une complicité entre Aurélie Dupont et Mathias Heymann, qui semblaient bien s'amuser et être ravis de danser ensemble. Si je vous rejoins pour la chorégraphie, pas toujours très fine, en revanche la tenue de ces deux artistes l'empêche de basculer dans un bling bling à la russe.

Venons en à Diamants...Mais ou avez vous ressenti de la froideur? José Martinez était au mieux de sa forme, éblouissant, souriant et heureux d'être là. Agnès Letestu, racée et toujours cette belle technique. J'avoue avoir été fière de notre compagnie nationale.

Vous n'aimez pas ,semble t-il, les applaudissements intempestifs. J'avoue faire partie de ceux qui laissent éclater leur plaisir et pourtant je fais aussi partie des mélomanes qui n'applaudissent pas avant la fin des trois mouvements d'un concerto. Mais la danse, c'est épidermique. Il y a le plaisir visuel - costumes, lumières, si, si! ça contribue à la beauté du spectacle - il ya les sauts, applaudis parce que le danseur a réussi à faire passer un courant électrique, pas parce qu'il a simplement sauté. Quand je vois un spectacle de la qualité de cette première de Joyaux, hé bien, je redeviens enfant, j'applaudis, je manifeste mon plaisir et je crois que les artistes aiment celà. La danse n'est pas une messe basse célébrée dans un sanctuaire et entourée de rituels fossilisés. C'est un art vivant, vibrant, chaleureux, charnel et émouvant.


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maraxan



Inscrit le: 24 Nov 2006
Messages: 600

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 2:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Je ne suis pas sûre que Balanchine ait toujours embelli la femme avec la plus grande finesse et le goût le plus indiscutable...


Je ne développerai pas ici (parce que je crois que je l'ai déjà fait) mon impression que Balanchine est un chorégraphe que l'on qualifierait aujourd'hui de misogyne et qu'il est difficile de regarder beaucoup de ses oeuvres à notre époque sans penser au statut de la femme dans notre société... L'avantage de Rubis, c'est qu'il ridiculise aussi les hommes Laughing


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22085

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 2:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Marie-Charlotte a écrit:
la tenue de ces deux artistes l'empêche de basculer dans un bling bling à la russe.


Pour Rubis, ce serait plutôt le "bling-bling" à l'américaine (le "bling-bling" à la russe, c'est Diamants)... Ce qui fait la différence ici, c'est le style (et l'intention) que l'on imprime au mouvement, pas seulement la technique... Mais d'ailleurs, à ce sujet, je crois en effet qu'il y a un manque patent - cette touche de jazz et de sensualité -, dans la manière qu'a l'Opéra de Paris d'appréhender ce tableau, et mon dieu, je ne suis pas la première sur cette terre à le dire... (après, il y a évidemment des interprètes meilleurs ou plus convaincants que d'autres, selon les soirs...). Pourquoi s'en étonner du reste, chacun de ces tableaux a été conçu pour emblématiser une école et un style, et Balanchine rêvait, je crois, de les voir danser successivement par l'une de ces trois grandes compagnies de ballet: l'Opéra, le NYCB et le Mariinsky... C'est bien que chacune avait des qualités spécifiques pour interpréter au mieux la chorégraphie de tel ou tel tableau.

Pour le reste, je n'ai rien à répondre pour ma défense et je plaide coupable, bien entendu Laughing. Mais bon, chacun d'entre nous a une expérience particulière du spectacle, une culture et des attentes différentes par rapport à celui-ci, sans parler de la façon de réagir, de la "sensibilité", qui nous est propre..., et c'est très bien ainsi. Pourquoi chercher l'unanimisme?


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Vanille



Inscrit le: 12 Sep 2008
Messages: 101

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 4:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ayant eu également la chance d'assister à la représentation d'hier soir, je vous livre quelques-unes de mes impressions-

Pour commencer, le défilé - une première pour moi... Et oui, en quinze ans de fréquentation régulière de l'Opéra de Paris, je n'avais encore jamais eu le chance d'assister au défilé... Et je n'ai pas été déçue, je trouve formidable de pouvoir saluer et féliciter l'ensemble des danseurs de cette formidable compagnie, depuis le plus jeune élève jusqu'aux étoiles - ils le méritent, tous sans exception, bien! Mais c'est une inconditionnelle du Ballet de l'Opéra qui vous parle là... Wink
Une petite remarque cependant: si les jeunes filles étaient souriantes, radieuses, les hommes dans leur ensemble m'ont frappée de par l'inexpressivité de leurs visages (hormis les étoiles au moment de leurs saluts): les danseurs reçoivent-ils pour instruction celle de paraître les plus solemnels possibles? Si tel n'est pas le cas, je trouve dommage qu'ils ne semblent pas prendre plaisir plus que cela à ce défilé - mais peut-être pour eux est-ce un pensum? Après tout, j'imagine que les défilés ne se comptent plus au cours d'une carrière à l'opéra et que l'on peut, lorsqu'on est artiste, se lasser de ce genre de manifestations... Rolling Eyes

Venons-en à Joyaux. J'ai globalement trouvé que la représentation d'hier était d'un bon niveau!
Laêtitia Pujol qui interprétait Emeraudes était pour moi merveilleuse - grace, douceur, poésie... Ce rôle lui sied à ravir, et son travail du haut du corps est magnifique. Des applaudissements nourris lui avaient été réservés au cours du défilé, et selon moi ce n'est que justice - le talent de cette danseuse mériterait depuis longtemps d'être mieux reconnu.
En revanche, un bémol concernant l'interprétation de Claire-Marie Osta; elle fut irréprochable techniquement, mais je trouve qu'Emeraudes ne convient pas du tout au physique et à la sensibilité de cette danseuse... Ceci étant, cette opinion toute subjective n'engage que moi bien entendu.

Rubies a eu beaucoup de succès auprès du public hier, mais personnellement il s'agit, des 3 parties, celles qui m'a le moins touchée... Peut-être l'interprétation manquait-elle d'excessivité dans le brio, la sensualité, etc. Ceci étant, je ne peux que souligner la très belle prestation de Mr Heyman, qui danse comme une étoile ayant déja derrière elle des années d'expériences... Il s'agit véritablement d'un danseur prodigieux, dont l'amour de la danse et le bonheur d'être en scène sont tels qu'ils les communiquent au public... Vraiment remarquable!

Et pour finir, Diamants, qui fut pour moi, n'ayons pas peur des mot, d'une perfection quasi absolue. Ensembles, variations individuelles, tout était parfait. Et correspondait tout à fait selon moi à la chorégraphie et à l'esprit de ce final du triptyque, où il s'agit de faire une démonstration du rayonnement et de l'atmosphère toute impériale des grands ballets russes.
Une mention particulière aux tours à la seconde de Mr Martinez, parfaitement synchronisés, jusqu'au bout, avec la musique, et à l'interprétation de Mlles Dayanova et Mallem. Smile


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doudou



Inscrit le: 03 Mai 2005
Messages: 1127
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 4:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

masha a écrit:
Où vont les Premiers Danseurs hommes après leur déambulation, je n'ai pas réussi à les voir dans le tableau final ?

Ils vont faire un tour au bar. Laughing
Plus sérieusement hors les étoiles au 1er rang, tout le monde revient sur toute la profondeur de la scène, je ne les ai pas repérés mais les premiçres danseuses étant sur les petits podium, ne sont-ils pas autour d'elles ?




Dernière édition par doudou le Jeu Oct 22, 2009 6:48 pm; édité 1 fois
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maraxan



Inscrit le: 24 Nov 2006
Messages: 600

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 4:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

doudou a écrit:
masha a écrit:
Où vont les Premiers Danseurs hommes après leur déambulation, je n'ai pas réussi à les voir dans le tableau final ?

Il vont faire un tour au bar. Laughing

Pourquoi ils font la tête alors? Laughing


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dusuau



Inscrit le: 30 Mar 2007
Messages: 325
Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 4:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vous savez pourquoi les Danseurs ne rient jamais??














rep: "ça vous ferait rire d'être danseur?" !!!! Laughing



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Dernière édition par dusuau le Lun Nov 16, 2009 3:02 pm; édité 1 fois
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Marie-Charlotte



Inscrit le: 04 Fév 2009
Messages: 22

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 5:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En effet, j'ai été frappée par le visage fermé des danseurs, sauf les étoiles, y compris chez les garçons de l'Ecole. Je crois tout simplement que celà fait partie des consignes. Je demanderai à mon fils qui défilait hier et je vous dirai.


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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 5:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Après une nuit de paresse, quelques mots sur la reprise de Joyaux, de George Balanchine, précédée du traditionnel défilé du Corps de Ballet. L’arrivée solennelle, au son de la Marche des Troyens d’Hector Berlioz, des artistes de la troupe et des élèves de l’Ecole de danse est toujours un spectacle impressionnant : il est aussi l’occasion, pour les solistes, de mesurer leur popularité auprès des aficionados.

Joyaux est, depuis l’an 2000, l’une des pièces maîtresses du répertoire de l’Opéra de Paris, qui, auparavant, ne possédait à son actif que le seul Rubis, présent à l’affiche du Palais Garnier sous le titre de Capriccio. A en juger par les exclamations du public à chaque lever de rideau, les costumes étincelants conçus par Christian Lacroix conservent tout leur pouvoir de séduction, même si les puristes préféreront peut-être les originaux imaginés par Barbara Karinska pour le New York City Ballet en 1967.

Hommage, comme on le sait, aux traditions chorégraphiques française, américaine et russe, Joyaux s’ouvre par Emeraudes, sur des musiques on ne peut plus sucrées – délicieusement décadentes, diront les amateurs – de Gabriel Fauré. La distribution est dominée par Laetitia Pujol - qui s’affiche en pleine forme après une longue éclipse – et Mathieu Ganio. Le solo de la Fileuse est élégant et sobre, tandis que dans le pas de deux, les protagonistes font montre d’une belle harmonie, avec un Mathieu Ganio aux lignes particulièrement fluides, et aux sauts d’une légèreté toute féline.

Clairemarie Osta nous a aussi gratifiés d’une jolie prestation dans la Sicilienne, qu’elle danse avec un charme discret qui rend pleinement justice au style français.

Le pas de trois, enfin, était dominé par la forte personnalité d’Alessio Carbone. Le danseur italien s’impose par sa prestance, ses postures soignées et ses qualités de partenaire ; si sa mise est brillante, il n’en est pas moins attentionné envers Mesdemoiselles Hurel et Zusperreguy, qu’il sait mettre en valeur et se garde d’écraser par un cabotinage mal à propos. C’est avec impatience que nous l’attendons maintenant dans Rubis, dont le caractère convient parfaitement à sa technique virtuose et à son tempérament extraverti.

A l’occasion de cette représentation du 21 octobre 2009, c’est un autre technicien émérite qui était à l’œuvre dans la seconde partie du diptyque balanchinien, Mathias Heymann. Son ballon exceptionnel et la précision de son travail de jambes ne sont plus à vanter ; le brio, le tempérament exubérant du jeune danseur Etoile contrastaient toutefois de manière un peu trop brutale avec la réserve, la pudeur d’une Aurélie Dupont, dont la danse très caractéristique de l’Opéra de Paris et de son école n’évoque pas spontanément le glamour, le clinquant des shows de Broadway. Pourtant, dans cette même pièce, Alessio Carbone avait su la piquer au vif, la provoquer, la pousser hors de ses limites stylistiques.

Le public n’a toutefois pas boudé son plaisir et a chaleureusement applaudi les sauts spectaculaires de M. Heymann, tout comme les poses sculpturales de Marie-Agnès Gillot, troisième soliste de Rubis. On soulignera la qualité des comprimari masculins (Gil Isoart, Axel Ibot, Cyril Mitilian, Daniel Stokes), ainsi que la prestation explosive d’Eléonore Guérineau, qui a fait montre d’un sens accompli du show et d’un «peps» ébouriffant.

Enfin, Diamants était dévolu à Agnès Letestu et José Martinez, «le» couple glamour qui a fait les beaux jours des soirées balanchiniennes à l’Opéra de Paris au cours de la décennie passée, avec notamment de mémorables Tchaïkovsky Pas de deux. Dans le Scherzo, les tours à la seconde de José Martinez, sur le fil du rasoir, ont déchaîné les bravos du public. Dans le final, on regrettera pourtant la trop grande sagesse de la direction d’orchestre, qui bridait un peu les tourbillons de la danse. La phalange instrumentale de l’Opéra de Paris n’a pas démérité, mais un tempo plus allant ou du moins des articulations plus nerveuses, plus marquées, auraient contribué à souligner le caractère altier de la Polonaise qui conclut la Troisième symphonie de Tchaïkovsky, utilisée par Balanchine dans le dernier volet de Joyaux, noblesse – russe – oblige. Parmi les seconds solistes, on remarquait plus particulièrement Yann Saïz, qui, après une longue éclipse, semble progressivement retrouver un niveau, qui, s’il n’y avait eu un accident de santé malheureux, aurait dû lui permettre d’accéder aux sommets de la hiérarchie de notre compagnie nationale.




Dernière édition par haydn le Jeu Oct 22, 2009 7:15 pm; édité 1 fois
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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22085

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2009 6:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hier, Balanchine était "bling-bling", aujourd'hui, il est "Barbe-bleue"..., mais bien plus que Balanchine, c'est le fameux "clan des veuves" Balanchine qui en prend pour son grade dans l'article d'Ariane Bavelier consacré à Joyaux.

Le Figaro - Balanchine, des femmes et des bijoux, par Ariane Bavelier (22/10/09)


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