Nouvelles du Ballet de Dresde

[Aurélie]

Merci beaucoup pour cette interview !

[sophia]

Raphaël Coumes-Marquet [voir interview] fait ses adieux ce soir au Ballet de Dresde.

[sophia]

Thème et variations, c'est aussi dans quelques jours à la Semperoper de Dresde, où le ballet a été remonté par Merrill Ashley (qui aurait peut-être davantage tenu tête à notre Benjamin lors de la répétition publique de la semaine passée?), ainsi qu'en témoigne cette intéressante vidéo de répétition, où l'on reconnait notamment Jiri Bubenicek (en revanche, je ne connais pas sa partenaire) :

[JMJ]

Jiri Bubenicek vient de twitter qu'il s'agit d'Alice Mariani. 😉

[mirage]

La première de Thème et variations a lieu de soir; il s'agit en fait d'une soirée en trois parties, avec en premier Thème et variations de Balanchine, suivi de Neue Suite de Forsythe, dont certains pas de deux avaient été présentés lors de la venue sur Paris en Novembre dernier.
La soirée est clôturée par She was Black de Mats Ek.
Intéressant de voir que pour ces trois pièces, les distributions ne suivent pas non plus vraiment la hiérarchie du ballet. En tout cas pour la pièce de Balanchine, si les deux casts pour le rôle principal masculin sont étoiles de la compagnie (Jiri Bubenicek et Denis Veginy), du côté des filles nous retrouvons ce soir Alice Mariani, seulement coryphée et d'autres soirs ce sera au tour de la demi-soliste Sarah Hay, plus habituée déjà aux premiers rôles.
Par ailleurs, cette dernière sera l'héroïne de la nouvelle série américaine Flesh and Bones, diffusée début novembre aux États-Unis.
Une série sur la danse, assez noire et déjà cliché aux vues de certains teasers.
Mais ce sera une occasion tout de même d'y voir beaucoup de scènes dansées (Sarah Hay est une magnifique danseuse), et de retrouver certains danseurs connus tels qu'Irina Dvorovenko et Sascha Radetsky de l'American Ballet. Et pour rester dans le souvenir du film "Center stage", ils ont fait également appel à Ethan Stiefel en tant que consultant et chorégraphe. Il aurait d'ailleurs pour la série créé un ballet de 13 minutes spécialement pour la série.
Il y a beaucoup d'interviews de Sarah Hay et autres teasers visibles sur internet.
Je ne vous promets rien concernant le résultat final, mais ça ne nous empêche pas d'être curieux et d'y jeter un œil.
Concernant la diffusion en Europe, je ne sais pas vraiment comment ça va se passer, mais je vais me renseigner.

[sophia]

Après Otto, c'est Jiří qui s'en va...
Jiří Bubeníček fera ses adieux au Ballet de Dresde le 11 novembre dans Manon.


Source : https://instagram.com/p/830zYvhNTm/

[mirage]

La Premiere de Manon de MacMillan à lieu ce samedi au Semperoper, avec dans les rôles principaux Melissa Hamilton, en étoile invitée, et Jiri Bubenicek (il n'aura que deux dates, et le 11 novembre marquera ses adieux officiels!!).
Beaucoup de photos des répétitions en scène sont deja en ligne sur le site du Semperoper. Avis aux amateurs de mademoiselle Hamilton!!! Quelles lignes!!!
https://www.semperoper.de/spielplan/stuecke/stid/Manon0/60540.html#a_23564

[haydn]

Jiří Bubeníček, Erster Solist (Principal) au Semperoper Ballett, fera ses adieux le mercredi 11 novembre dans Manon de Sir Kenneth MacMillan où il interprétera le rôle de Des Grieux. Depuis 2006, l'artiste, récompensé de multiples prix, était membre du Semperoper Ballett, alors nouvellement re-créé par Aaron S. Watkin. Il avait intégré le Ballet de Hambourg dirigé par John Neumeier en 1993 et y exerçait comme Premier soliste depuis 1997. Avec ce départ, c'est, selon Aaron S. Watkin une grande et irremplaçable personnalité de la danse qui quitte la compagnie



Formation

Conservatoire de danse de Prague, République Tchèque


Distinctions

* Prix Mary-Wigman de la société d'encouragement de la Semperoper (2013)
* Nommé "Danseur de l'année par le magazine spécialisé Ballettanz en (2009)
* Prix du public au 18ème concours de chorégraphes de Hannovre pour sa pièce Prisoners of Feelings en 2004
* "Second Class Distinction" pour sa chorégraphie Made on Earth au 20ème concours de Varna en 2002
* Benois de la Danse pour le rôle d'Armand dans La Dame aux camélias en 2002
* Prix de Lausanne (1992)


Engagements

* Semperoper Ballett (Premier soliste depuis 2006)
* Hamburg Ballett (1993, Premier soliste à partir de 1997)


Repertoire

* Prince Désiré, Prinz Florimond, Catalabutte, L'Oiseau bleu (La Belle au bois dormant) (productions de J. Neumeier et A. S. Watkin)
* Thésée – Obéron, Lysander (Le Songe d'une nuit d'été) (J. Neumeier)
* Mercutio, Benvolio (Roméo et Juliette) (J. Neumeier)
* Armand, Gaston (La Dame aux camélias) (J. Neumeier)
* Hans (Ondine) (J. Neumeier)
* Günther (Casse-Noisette) (J. Neumeier)
* Aminta, Endymion, Eros – Thyrsis – Orion (Sylvia) (J. Neumeier)
* Malvolio, Sebastian (VIVALDI ou La Nuit des Rois) (J. Neumeier)
* Le Roi, L'Ombre, Le Comte Alexandre (Illusionen – wie Schwanensee) (J. Neumeier)
* Galahad (The Saga of King Arthur) (J. Neumeier)
* Albrecht (Giselle) (J. Neumeier)
* L'Agressivité (Peer Gynt) (J. Neumeier)
* Orlando (Comme il vous plaira) (J. Neumeier)
* Requiem (J. Neumeier)
* Spring and Fall (J. Neumeier)
* Bernstein-Serenade (J. Neumeier)
* Petruschka-Variationen (J. Neumeier)
* 3ème Symhonie de Gustav Mahler (J. Neumeier)
* 5ème Symhonie de Gustav Mahler (J. Neumeier)
* Bach Suite 2 (J. Neumeier)
* Getting Closer (J. Neumeier)
* Des Knaben Wunderhorn (J. Neumeier)
* Zwischenräume / Interstices (J. Neumeier)
* Passion selon Saint-Matthieu (J. Neumeier)
* In The Blue Garden (J. Neumeier)
* Secrets (J. Neumeier)
* A Cinderella Story (J. Neumeier)
* Petruccio (La Mégère apprivoisée) (J. Cranko)
* Le Cavalier (Light Beings) (M. Ek)
* Solor (La Bayadère) (N. Makarova)
* Colas (La Fille Mal Gardée) (F. Ashton)
* Pétrouchka (Pétrouchka), Le Pavillion d’Armide (M. Fokine)
* The Grey Area, Reverence, A Million Kisses To My Skin (D. Dawson)
* Thème et Variations, Rubis, Smaragde, Apollon (Apollon) (G. Balanchine)
* The Unsung (J. Limón)
* Romansos (N. Duato)
* Forgotten Land, Petite Mort (J. Kylián)
* Cacti (A. Ekman)
* Monotones (F. Ashton)
* In the Middle Somewhat Elevated, Enemy in the Figure, Steptext (W. Forsythe)
* Vertigo Maze (S. Celis)
* Walking Mad, Empty House (J. Inger)
* Im anderen Raum (P. Lidberg)
* Kanon In D-Dur (Canon de Pachelbel) (J. Bubeníček)


Créations

* Roméo (Roméo et Juilette) (S. Celis)
* Solor (La Bayadère) (A. S. Watkin d'après M. Petipa)
* Das Verschwundene | The Disappeared, Giselle (D. Dawson)
* Spazio-Tempo, Sacre (J. Godani)
* Vaslav Nijinsky (Nijinsky) (J. Neumeier)
* Constantin Gavrilovitch Triplev (La Mouette) (J. Neumeier)
* La Guerre (L'Odyssée) (J. Neumeier)
* Horvendel (Hamlet) (J. Neumeier)
* Man III (Bernstein Dances) (J. Neumeier)
* Pas de deux (Schéhérazade I) (J. Neumeier)
* Pas de deux (Le Beau Danube bleu) (J. Neumeier)
* Le Voyageur / Le Gondolier / Un Couple dansant / Dionysos / Le Perruquier / Le Guitariste (Mort à Venise) (J. Neumeier)
* Winterreise - Le Voyage d'hiver (J. Neumeier)
* Nocturnes extrait des Chants de la nuit (J. Neumeier)
* Objective Time (Rennen hinter dem was flieht) (S. Thoss)
* Le Prince (La Belle au bois dormant) (M. Ek)
* Self Portrait (F. Chirpaz et K. Cere)
* Entre d’Eux (K. Belarbi)
* Trio (S. L. Cherkaqui)


Divers

Etoile invitée à l'Opéra de Paris (Armand dans La Dame aux Camélias)

Galas et festivals de danse à Munich, Prague, Hanovre, Vienne, Bruxelles, Lyon, Bâle, Copenhague (International Ballet Festival 2002), Stockholm, Lausanne, St. Pétersbourg, Moscou, Japon (World Ballet Festival 2000) et Australie.

Partenaires : Polina Semionova, Svetlana Zakharova, Lucia Lacarra, Agnès Letestu, Marie-Agnès Gillot, Heather Jurgensen, Anna Polikarpova, Elizabeth Loscavio, Silvia Azzoni, Natalia Sologub, Yumiko Takeshima, Olga Melnikova, etc.

A fondé avec son frère : "Bubeníček and Friends" au Théâtre National de Praque.

Tournées avec "Bubeníček and Friends" à Rome sous l'intitulé "Bubeníček Ballet World"

Organisation, avec son frère, du gala de bienfaisance "Ballett für Japan" (mai 2011).


Filmographie

* Nachtrausch (Fièvre nocturne)
* The Work of Utopia, documentaire de Donna Feuer
* Le Roi dans le DVD Illusionen – wie Schwanensee
* Die Ballettzwillinge (Les Jumeaux du ballet) de Peter Schlögl pour Arte-TV
* Giselle (D. Dawson); Fritten Film (2008)


Chorégraphies

* Das Piano (Création : 14.02.2015 à Dortmund)
* Proven Lands (Création: 18.04.2015 à Taipei)
* Clair de Lune (Création: 30.07.2014 à Tokyo)
* Die Geschichte vom Soldaten / L'Histoire du Soldat (Création: 23.06.2013 à Gelsenkirchen)
* L'Heure Bleue (Création: 25.04.2013 à Charlotte, USA)
* Faun / Le Faune (Création: 23.06.2012 à Dresde)
* The Picture of Dorian Gray / Le Portrait de Dorian Gray (Création: 16.07.2011 à Velké Losiny, République tchèque)
* Outrenoir (Création: 24.04.2010 à Pékin)
* Letter to Felice (Création: 28.7.2010 à Tokyo)
* Il Manol (Création: Juli 2010 à Istanbul)
* Die innere Stimme (Création: 30.10.2010 à Dresde)
* Unintended Consequences (Création: 15.05.2009 à Prague)
* Double Violin Concerto (Création: 15.05.2009 à Prague)
* Toccata (Création: 13.05.2009 au Lincoln Center)
* Te Deum (Création: 07.01.2009 à Prague)
* Kantate in C (Création: 17.10.2008 à New York)
* Rencontre (Création: 12.04.2008 à Athènes)
* Maifest der Brunnen (Création: 04.11.2007 à Bâle)
* 7ème Symphonie (Création: 12.10.2007 à New York)
* Le Souffle de l’Esprit (Création: 01.09.2007 à Zurich)
* Lamentate (Création: 17.06.2007 à Dresde)
* Shattering Depth (Création: 11.03.2007 à Sapporo)
* Kanon In D-Dur / Le Canon de Pachelbel (Création: 11.03.2007 à Sapporo)
* Yuh 07 (Création: 11.03.2007 à Sapporo)
* Ai no Yukue (Création: August 2005 à Sapporo)
* Simple Pleasure (Création: 09.07.2005)
* Unerreichbare Orte (Création: 19.06.2005 à Hamburg)
* Yuh 04 (Création: 30.08.2004 à Sapporo)
* Intimate Distance (Création: 04.08.2004 à Copenhague)
* Prisoners of Feelings (Création: 01.08.2003 à Copenhague)
* Trip (Création: 01.07.2003 à Hambourg)
* Beyond Words (Création: 03.08.2002 à Copenhague)
* Made on Earth (Création: Sommer 2002 à Varna)
* Absinthe (Création: 27.02.2002 à Prague)
* Graffiti (Création: 27.02.2002 à Prague)
* Boléro II (Création: 01.09.2001 à Sapporo)
* Fragile Vessels (Création: 12.07.2001 à Hambourg)
* A Different Drum (Création: 03.05.2000 à Hambourg)
* The Feeling Begins... Samsara (Premiere: 06.07.1999 à Hambourg)
* La Foule (Création: 22.01.1999 à Hambourg)

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[haydn]

En phase absolue avec l'actualité, et grâce à l'entremise de notre amie Aurélie Lafaye, cette interview de Sarah Hay, Coryphée au Semperoper Ballett de Dresde et héroïne de la série télévisée consacrée au monde de la danse, Flesh and bone, diffusée pour la première fois aujourd'hui même aux USA. Le public français abonné à la fibre optique et au bouquet de chaînes OCS pourra, lui, la découvrir dès demain.

Le parcours de Sarah Hay, mise à la porte de nombreuses compagnies américaines en raison d'un physique jugé inadéquat, est pour le moins original : serveuse de bar, figurante dans Black Swan, puis, grâce à Aaron Watkin, engagée au ballet de la prestigieuse Semperoper de Dresde et finalement vedette du petit écran!

19 octobre 2015 : Sarah Hay (Semperoper Ballett) - danseuse en Allemagne, actrice en Amérique


Mon parcours n’a pas été des plus simples. Après avoir dansé dans de petites écoles de danse dans le New Jersey, j’ai réellement commencé la danse classique quand j’ai eu huit ans, à la School of American Ballet de New York [l’école de danse du New York City Ballet, ndlr]. A 15 ans, j’ai arrêté de danser pendant presque toute une année, car je ne me sentais pas à ma place. L'année d'après, j’ai intégré la Jacqueline Kennedy Onassis School of Ballet, l’école de l’American Ballet Theater, où je suis restée pendant trois ans.

À l'issue de la formation, à l'âge de 18 ans, je n’ai pas trouvé de travail. On m'avait promis un contrat avec la Studio Company [la compagnie junior de l'ABT, ndlr.], et bêtement je n'ai pas auditionné. J’étais pourtant certaine d’y obtenir une place. Puis le directeur a changé, et je ne correspondais plus aux critères de choix de la nouvelle équipe. Donc je me suis retrouvée sans rien et j’ai pris des cours où je pouvais. Je suis allée à STEPS [école de danse célèbre de Broadway, ndlr.], et, au bout d'un certain temps, j'ai été repérée par Jean-Pierre Bonnefous, alors directeur du North Carolina Dance Theater (aujourd'hui Charlotte Ballet). J’ai intégré la compagnie junior et j’y suis restée un an et demi. Ça n’a pas très bien marché, car je sortais d'une école purement classique, et le répertoire était trop contemporain pour moi.

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[mirage]

http://youtu.be/aPtNHlWRAQw
Ici une jolie vidéo de Sarah Hay, lors de sa prise de rôle dans Casse Noisette d'A. Watkin à Dresde. Elle était tout juste choryphée à l'époque.
Impossible d'imaginer que sa carrière professionnelle ait commencé aussi tard (vers 23 ans), quand on voit le talent de cette danseuse!

[Fanchon]

Video de Melle Hamilton et Jiri Bubeniček
Repetition de Manon

http://youtu.be/0a2DroMKnV4

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Fanchon

[mirage]

J'assisterai ce soir aux Adieux de Jiri Bubenicek au Semperoper. Étant le chouchou du public ici à Dresde depuis une décennie, la soirée risque d'être émouvante.
J'ai eu par ailleurs la chance inouïe de me voir proposer une place, à la dernière minute, pour la Première qui a eu lieu ce samedi 7 novembre. Une bonne façon de me faire une idée du ballet que je n'ai jamais vu, même en vidéo (mis à part pas mal d'extraits en fin de saison dernière, avec les adieux de Melle Dupont) ou alors seulement lors de galas, avec notamment le célèbre pas de deux de la chambre.
Je vous ferai un compte rendu détaillé de la soirée qui arrive.
Cependant, je peux affirmer que le public a adoré cette pièce. Longue standing ovation dès le rideau tombé après le dernier tableau. Les danseurs (corps de ballet comme les solistes), que l'on n'a pas l'habitude de voir dans ce registre au Semperoper (ils sont plus "Forsythe" dirons-nous), ont dansé remarquablement et nous ont donné l'impression de baigner dans ce répertoire depuis longtemps.
Dans les rôles de Lescaut et sa maîtresse, nous avons eu droit aux étoiles Svetlana Gileva et Denis Veginy, absolument superbes. Ca s'en est d'ailleurs fortement ressenti à l'applaudimètre durant le spectacle et aux saluts. J'ai plus tard appris que Denis Veginy a remplacé au dernier moment l'étoile française Fabien Voranger, blessé avant la Première. Encore plus remarquable!!! Et ses lignes et pieds, rares chez un homme, en font certainement pâlir d'envie plus dun(e)s! Un vrai plaisir.
Nous avons également eu droit au retour en scène d'une autre (ex)étoile française içi à Dresde, le danseur Raphaël Coumes-Marquet, dans le rôle de Monsieur GM, après ses adieux dans le Giselle de Dawson la saison dernière.

Mais les deux protagonistes qui portaient ce ballet étaient Melissa Hamilton, soliste de Royal Ballet, et pour l'instant étoile invitée pour Manon au Semperoper (officiellement étoile fixe à partir de janvier 2016), et Jiri Bubenicek, qui dansait là pour la première fois ce rôle (il me semble), et pour qui la seconde fois sera la dernière.... Frustrant! Dès le début, on sentait son émotion mais il s'est très rapidement rattrapé et nous a offert un magnifique Des Grieux. Il n'a certes pas des lignes à la Mathieu Ganio, mais peu importe, son jeu, sa maîtrise et son implication totale m'ont complètement emporté.
Le physique et les lignes de Melissa Hamilton m'ont (en tant que danseuse) naturellement beaucoup plu, mais j'émets une toute petite réserve concernant son jeu. Après, j'étais très loin et n'ai pas pu jouir d'une parfaite visibilité (derrière un monsieur de 2 mètres). J'espère me rattraper ce soir.

Après avoir croisé Jiri Bubenicek, j'ai cru comprendre qu'il était heureux de cette Première, mais que l'émotion due à cette dernière date approchant, la nostalgie était déjà assez présente. Mais nul doute qu'il offrira à son public une soirée intense.. J'ai déjà hâte !

Compte rendu de la soirée dans les prochains jours

[haydn]

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[mirage]

Retour sur la soirée d’adieux de Jiri Bubenicek du 11 novembre dernier.

Quel parcours que celui de Jiri Bubenicek !
Après avoir été une star pendant treize ans du Ballet de Hambourg, puis une décennie danseur principal du Semperoper de Dresde, il vient de faire ses adieux au public de Dresde au cours d'une soirée tout en émotion.
Il a dansé tous les grands rôles possibles : autant classiques, comme dans le Lac des Cygnes, la Bayadère ou récemment Thème et variations, que dans des pièces néo-classiques ou contemporaines (il a brillé dans des chorégraphies de Neumeier, Kylian, Forsythe, Celis, Dawson, etc).

Quel courage faut-il pour choisir de partir sur une pièce comme Manon de MacMillan, qu'il n'avait même jamais dansée !!

Il ne faut pas oublier que le rôle de des Grieux est celui d'un jeune étudiant.
Passé quarante ans, M. Bubenicek ne peut plus donner l'air d'un tout jeune homme, mais peu importe ! Quelle leçon et quel panache !
Du début à la fin, il s'est donné corps et âme dans son rôle. Sa première longue variation a été réalisée avec un contrôle absolu (surtout que cette variation -et même toute la chorégraphie de MacMillan- est quand même assez peu organique).
En comparaison avec la Première du 7 novembre dernier, où dans les premières minutes il paraissait légèrement fébrile, lors de sa soirée d'adieux, il semblait profiter de chaque seconde et vouloir offrir à son public un moment mémorable. Comme une façon de le remercier pour son soutien.
Comme il le dit lui-même, il n’a plus autant de facilités techniquement qu'auparavant, mais il s'est sorti avec brio de ses variations et pas de deux, sans aucun accroc et nous offrant encore de très belles pirouettes ou sauts suspendus dans les airs.

Je l'ai senti vraiment amoureux de Manon. Chacun de ses sentiments ressortaient dans ses gestes, dans sa façon de se mouvoir. On pouvait comprendre que finalement Manon renonce aux avances de tous ces hommes tant Des Grieux paraissait passionné et ne voulait pas la laisser.
C’est ce qui a toujours fait la popularité de Jiri Bubenicek, on sent qu'il incarne toujours avec passion ses personnages, qu'il s'y jette à corps perdu.

Le partenariat avec Melissa Hamilton coulait vraiment de source. Tout paraissait si simple.
Il faut rappeler que cette nouvelle étoile de la compagnie a été proposée par Jiri Bubenicek lui-même au directeur Aaron Watkin, qui voulait danser avec elle pour sa soirée d’adieux (ils dansaient parfois ensemble lors de galas internationaux). Au final, à partir de janvier 2016, elle sera étoile fixe de la compagnie (et non plus uniquement invitée comme c’est le cas pour Manon).
Elle avait déjà dansé ce rôle lorsqu'elle était soliste au Royal Ballet de Londres, et je ne sais pas trop ce qu'il en avait été dit. Mais pour ma part, alors que durant la Première elle semblait assez timide (c'était la première fois qu'elle dansait au Semperoper), elle s'est vraiment libérée lors de ce deuxième spectacle. Sa technique était précise, piquante. On a vu son rôle évoluer et elle osait beaucoup plus se lancer dans certains portés périlleux.
Pour mon cas, j'ai préféré la voir dans le deuxième acte où elle jouait vraiment avec les danseurs et semblait prendre un malin plaisir à rendre fous tous ses prétendants.

Les seconds rôles Denis Veginy (Lescaut) et Svetlana Gileva (sa maîtresse) ont de nouveau fait le show, mais je dois avouer qu'ils ont été légèrement moins bons que lors du premier spectacle, où ils nous avaient offert des moments uniques. Le public allemand est plutôt connu pour sa politesse et son calme, mais là clairement les gens riaient et semblaient suspendus aux longs équilibres offerts par Melle Gileva. Il y a eu de légers ratés lors de ce deuxième spectacle, mais je suppose que le public ne leur en a pas tenu rigueur, car là encore, ces danseurs furent chaudement applaudis.

Les rôles de M. G.M. (Raphael Coumes-Marquet) et du geôlier (Laurent Guilbaud) ont été détestables à souhait. Chacun dans son rôle, ils ont incarné parfaitement ces personnages sans pitié et utilisant la pauvre Manon tel un vulgaire objet. Petit moment de chauvinisme, les danseurs français de Dresde sont vraiment beaux et élégants...

Pour ce qui est de l'ensemble de la Compagnie, plutôt habitués aux grands ballets classiques (Belle au bois dormant, Bayadère, Lac des Cygnes, Casse-Noisette, créés par leur directeur-chorégraphe Aaron Watkin) ou aux pièces néo-classiques / contemporaines où leur réputation n'est plus à faire (ils ont été appelés pour représenter le travail de Forsythe ou de Mats Ek à Paris), c'était la première fois qu'on les voyait dans un ballet narratif tel que Manon. Encore une fois ils prouvent que ce sont des danseurs extrêmement polyvalents et que cette compagnie est amenée à devenir une des plus réputées d'Europe. Ils paraissent tous tellement matures (malgré le jeune âge de beaucoup), et brillants techniquement ! Jamais je n'ai d'appréhension quand ils sont sur scène, contrairement à d'autres compagnies plus réputées d'Allemagne ou de France que j'ai pu voir récemment.
Après, certes, tout n'est pas parfait, mais ils semblent tous tellement investis, qu'on leur pardonne un peu tout.
Si vous avez la possibilité de les voir en janvier 2016, dans « She was Black » au Théâtre des Champs Elysées, courez-y !

Pour finir, le moment des saluts fut naturellement très intense. On pouvait clairement deviner la tristesse de Jiri Bubenicek qui disait un dernier au revoir à son public. Il a reçu de nombreuses fleurs, envoyées du public ou apportées par son frère jumeau Otto (venu en béquilles), puis par le directeur du Ballet Aaron Watkin ou par sa compagne.
De longs rubans dorés ont jailli depuis les coulisses tel un feu d'artifice. Les danseurs autour de lui semblaient vraiment heureux (voire hystériques) d'être auprès de lui pour ce dernier moment de communion.
Le public ne voulait pas partir et les rappels furent continus. J’ai discerné pas mal de gens les yeux embués de larmes (dont moi, je dois l'avouer), ou d'autres qui lançaient de longs au revoir avec leurs mains envers leur danseur adoré. En sortant, j'ai vu beaucoup de jeunes élèves de la Palucca Schule de Dresde, les yeux pleins d'étoiles.

Désormais, Jiri Bubenicek va se concentrer sur sa carrière, déjà bien entamée, de chorégraphe. Il continuera de danser, en tant qu’invité de nombreux galas internationaux.
Il travaillera cette saison (entre autres) avec le Ballet du Staatsoper Hannover, le Junior Ballet du Ballett Dortmund, le Thüringen Staatsballett, et a récemment chorégraphié le gala du nouvel an de l’Opéra de Vienne. J'ai cru comprendre que son souhait serait de diriger une compagnie de ballet dans un futur proche. C'est tout ce que je lui souhaite !

[haydn]

La chronique d'Aurélie Lafaue est en ligne sur le site de Dansomanie, avec les illustrations qui vont bien :




11 novembre 2015 : Adieux de Jiří Bubeníček dans Manon (Kenneth MacMillan)



Quel parcours que celui de Jiří Bubeníček! Après avoir été une star pendant treize ans au Ballet de Hambourg, puis une décennie danseur principal à la Semperoper, il vient de faire ses adieux au public de Dresde au cours d'une soirée tout en émotion. Il a dansé tous les grands rôles possibles : aussi bien dans des ballets classiques, comme Le Lac des cygnes, La Bayadère ou, récemment, Thème et variations, que dans des pièces néo-classiques ou contemporaines (il a brillé dans des chorégraphies de Neumeier, Kylián, Forsythe, Celis, Dawson, etc.). Quel courage faut-il pour choisir de partir sur une pièce comme Manon de MacMillan, qu'il n'avait même jamais dansée! Il ne faut pas oublier que le rôle de des Grieux est celui d'un étudiant. Passé quarante ans, M. Bubeníček ne peut plus avoir l'air d'un tout jeune homme, mais peu importe! Quelle leçon et quel panache! Du début à la fin, il s'est donné corps et âme dans son rôle. Sa première longue variation a été réalisée avec un contrôle absolu (surtout que cette variation - et même toute la chorégraphie de MacMillan - est quand même assez peu organique).

En comparaison avec la première du 7 novembre dernier, où, dans les premières minutes, il paraissait légèrement fébrile, lors de sa soirée d'adieux, il semblait profiter de chaque seconde et vouloir offrir à son public un moment mémorable. Comme une façon de le remercier pour son soutien. Comme il le dit lui-même, il n’a plus autant de facilités techniquement qu'auparavant, mais il s'est sorti avec brio de ses variations et pas de deux, sans aucun accroc et nous offrant encore de très belles pirouettes ou sauts suspendus dans les airs. Je l'ai senti vraiment amoureux de Manon. Chacun de ses sentiments ressortaient dans ses gestes, dans sa façon de se mouvoir. On pouvait comprendre que finalement Manon renonce aux avances de tous ces hommes tant Des Grieux paraissait passionné et ne voulait pas la laisser. C’est ce qui a toujours fait la popularité de Jiří Bubeníček, on sent qu'il incarne toujours avec passion ses personnages, qu'il s'y jette à corps perdu.

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