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Prix de Lausanne 2009 (27 janvier - 1er février 2009)
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sophia



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MessagePosté le: Sam Fév 14, 2009 10:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Répétitions des variations classiques (garçons) – Sergiu Stefanschi


Garçons A (15-16 ans)


L’avantage paradoxal avec ces messieurs, c’est qu’ils sont tout de même beaucoup moins nombreux et qu’il est ainsi plus aisé de mémoriser chacune de leurs prestations… Trêve d’ironie, au-delà du niveau technique, sans doute moins homogène chez les garçons que chez les filles – les différences entre eux sont immédiatement manifestes -, les personnalités y apparaissent souvent moins contenues, plus saillantes, réservant davantage de surprises et rendant de fait la compétition masculine – qui en soi n’existe pas, la palmarès étant mixte - particulièrement enthousiasmante.

Au regard des répétitions, et des exigences a priori d’une compétition, deux garçons paraissent objectivement dominer le premier groupe, seulement composé de huit danseurs : le Belge Edo Wijnen (38 ) et le Japonais Takeshi Ikeda (33). Le premier, élève de Jan Nuyts à l’Ecole Royale de Ballet d’Anvers, frappe d’emblée par sa rigueur et une présence qui s’impose comme une évidence. A la différence d’autres jeunes candidats, qui, comme pris de paralysie, semblent éprouver certaines difficultés à "danser" seuls, on perçoit chez lui une continuité naturelle entre la classe et le travail de répétition. Dans la variation du Pas de trois du Lac des cygnes, il montre à la fois une assurance sans failles et une technique précise, brillante même, des qualités qui ne laissent guère de doute quant à la suite des événements. Sergiu Stefanschi ne le reprend du reste que sur des détails d’exécution et le félicite pour son intelligence musicale. Le Japonais, dans un style un peu plus vert, manifeste dans la variation du Pas de deux des Paysans une personnalité déjà très scénique, forgée pour les concours, et un brio qui pourrait se révéler spectaculaire. Plus subtil à nos yeux néanmoins, le Chinois Qi Chen (34), venu de Shanghaï, danseur à la fois fin et vigoureux doté d’un beau ballon, se distingue enfin par une justesse de mouvement et une danse élégante, aux épaulements soignés, et pour tout dire chargée d’empathie (ce qui ne fait pas de mal !), qu’on a pu apprécier tant lors du cours que dans la variation choisie, celle de La Fille mal gardée (il s’agit d’une version chorégraphique dérivée de Petipa, sur la musique de Hertel), qui se prête idéalement à son petit gabarit. Mentionnons tout de même l’étrange choix fait par Simon Yoshida (36), un candidat franco-japonais élève du CNSM de Paris, qui a certes eu l’ambition louable d’aborder la variation de l’Oiseau bleu, mais possède trop peu d’élévation naturelle et une batterie encore trop imprécise pour pouvoir y briller véritablement…


Garçons B (17-18 ans)



Sergiu Stefanschi avec Sebastian Concha, du Chili

Du ballon, de la légèreté, de la vélocité et une petite batterie affûtée, ce sont là des qualités que détient sans conteste et haut la main le Français Kevin Poeung (73), de l’Ecole du Ballet de Marseille, qui a fort judicieusement choisi la variation de James pour montrer ses talents. Si un candidat français a quelque chance de se distinguer cette année à Lausanne, c’est sans doute lui. On signalera au passage que les écoles de danse de Marseille étaient bien présentes à Lausanne cette année encore, après avoir connu un beau succès l’an dernier avec Aleix Martinez, à l’époque élève du Studio Ballet Colette Armand… Reste à savoir – mais c’est le cas de tous les autres candidats - l’impression ce que ce petit jeune homme timide laissera une fois confronté à la scène. Le groupe des aînés possède par ailleurs, et en nombre, des individualités fortes, et sans doute aussi plus extraverties et scéniques dans le cadre si particulier qu’est celui d’une compétition : on citera au premier chef l’Arménien Tigran Mkrtchyan (76), élève d’Oliver Matz à Zürich, qui parvient à allier puissance et élégance dans la variation du Corsaire, l’Américain Skylar Campbell (77), venu à Lausanne par le biais du YAGP, très expressif dans une variation d’Albrecht où il est toujours un peu difficile de se distinguer, ou encore le Japonais Tatsuki Takada (78 ), plein de panache dans la variation de Basilio. On n’oubliera certes pas le talent sans doute le plus prometteur – mais le terme est-il adéquat deux ans après avoir obtenu une bourse et remporté entre-temps de nombreux prix dans divers concours internationaux ? -, le Portugais Telmo Moreira (79), à qui deux années passées à l’Académie Vaganova de Saint-Pétersbourg ont permis d’acquérir des qualités de présentation identifiables au premier coup d'oeil. Elégance du geste, autorité, contrôle du mouvement et sens du détail sont ainsi perceptibles tant lors de la classe que dans cette variation du Corsaire, qui peut, comme chacun sait, se transformer rapidement en démonstration de cirque plaisante mais souvent triviale. Plus que chez les autres, on sent qu’il est loin de donner tout ce qu’il possède, préférant sans doute se réserver pour la suite…



Skylar Campbell, des Etats-Unis


Filage des variations classiques sur la scène du théâtre de Beaulieu

Cette dernière rubrique, avant d’évoquer l’ultime tournant de la compétition, n’aurait que peu d’intérêt si elle ne venait révéler au lecteur une personnalité que jusque-là – qu’on nous pardonne ! - on n’avait pas véritablement remarquée, et qui mérite pourtant – et ô combien ! - de l’être… Chaque année, on se fait fort de découvrir le candidat – fille ou garçon - "différent" – en réalité, il s’impose à nous sans qu’on l’ait cherché -, celui dont on sait inconsciemment qu’il ne remportera jamais le premier prix, qu’il n’aura jamais les honneurs suprêmes, mais qu’il touchera notre coeur autant que notre raison (car pourquoi réduire la danse à une simple émotion sentimentale ou esthétique ?) comme aucun autre, tellement plus parfait… Et en cette fin de journée, à l’heure où les répétitions s’éternisent au-delà du raisonnable et où l’on se décide enfin à quitter le théâtre, le voilà qui se présente à nous, au détour d’un filage un peu laborieux…

A vrai dire, et pour ce qu’on a pu en voir, la première confrontation des candidats avec la scène du théâtre de Beaulieu, qui se trouve être en légère pente, se révèle plutôt délicate… et l’on comprend d'emblée que cette "entrée en scène", au sens littéral, constitue pour beaucoup une découverte. Certains connaissent ainsi toutes les incertitudes d'un début, marquent les pas timidement, hésitent à se lancer dans les pirouettes ou à monter sur pointes, éprouvent autrement dit quelques difficultés à trouver leurs marques sur cette grande scène dont il faut maîtriser l'espace et l'inclinaison et où il s'agira très vite de se montrer pleinement artiste... Au milieu de ces essais plus ou moins fructeux surgit alors l’Américaine Karen Johnson (22).

Un instant miraculeux, inattendu, et presque insolite, un souffle d’air frais, avouons-le, après des théories de jolies danseuses à la mécanique parfaitement huilée… Au Maple Conservatory of Dance de Irvine, Californie, où elle étudie, on se doute un peu que Karen Johnson doit être la star de tous les Nutcracker de Noël du comté d’Orange... Et au fond, qu’elle danse à Lausanne la variation de Swanilda importe peu, ce soir, demain, elle pourrait bien danser n’importe quoi, ce serait elle, et pour l’éternité, l’étoile de ce Prix 2009… Deux fois elle essuie joliment son petit tablier, et deux fois elle nous donne sa variation, et deux fois sans la moindre hésitation, sans le moindre faux pas, sans afféteries serviles, sans vaines mignardises, dans un sentiment de joie pure, bondissante, avec une générosité conquérante, comme si pour elle, et pour nous, c’était maintenant ou jamais, le Grand Soir !

Karen Johnson, soliste de 16 ans au physique ordinaire, n’est peut-être pas destinée à devenir la plus éblouissante danseuse du monde, mais elle possède, ici et maintenant, une qualité de mouvement à nulle autre pareille. Karen Johnson n’a d’évidence ni le style russe ni le style français, mais elle a du style, et du chien, et surtout, tout simplement, elle danse, de tout son cœur et de tout son corps, avec une propreté, un naturel et une évidence musicale qui valent toutes les prouesses du monde… Oui, c’est la fin de la journée à Lausanne, et demain, c’est le grand jour pour tous les candidats… A ce moment-là, il nous prend juste l’envie de murmurer, en soupirant : More power to you, Karen Johnson !...


[à suivre...]


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goldmund



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Messages: 34

MessagePosté le: Sam Fév 14, 2009 11:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

chère Sophie,

merci pour ces récits passionants; pouvez vous préciser à l'inculte que je suis ce que l'on entend par "avoir du ballon" et "petite batterie".

merci


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haydn
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Messages: 26517

MessagePosté le: Sam Fév 14, 2009 11:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je laisserai à Sophia le soin de vous répondre demain Goldmund ; par ailleurs, lorsque la série des commentaires sera complète, elle fera l'objet, comme les années précédentes, d'une publication sous forme de dossier illustré de nombreuses photos.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22087

MessagePosté le: Dim Fév 15, 2009 11:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Petites précisions de vocabulaire:

- Un danseur qui "a du ballon" possède une aisance, une légèreté et une bonne élasticité dans les sauts. Cela vaut pour le mouvement d'envol, mais aussi pour la capacité à amortir le saut lors du rebond. Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, le "ballon" ne se limite pas à la seule "élévation", autrement dit la hauteur du saut lorsque le danseur est en l'air.

- La "batterie", qu'elle soit "petite" ou "grande", désigne l'ensemble des sauts battus, comme les entrechats, brisés, ballonnés, jetés, cabrioles, sissonnes... La variation de James dans l'acte I de La Sylphide de Bournonville est un bon exemple de chorégraphie construite autour de la petite batterie (notamment dans la diagonale finale), qui exige du danseur à la fois précision, vélocité et ballon. On pourrait d'ailleurs citer d'autres chorégraphies de Bournonville, comme le Pas de deux de la Fête des fleurs à Genzano.

La variation de James par Johan Kobborg (c'est celle de l'acte I qui est proposée aux candidats du Prix de Lausanne, la première qui apparaît sur le film). Désolée pour la qualité, je n'en ai pas trouvé d'autre.
http://www.youtube.com/watch?v=V--GTkhzAIE


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Dim Fév 15, 2009 11:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour la petite histoire, le terme de "ballon" serait dû à Noverre, qui l'emploie pour la première fois au détour d'une phrase dans les Lettres sur les arts imitateurs en général, et sur la danse en particulier, à propos de "Mademoiselle Théodore", Marie-Madeleine Crespé de son vrai nom, danseuse fameuse de la fin du XVIIIème siècle et épouse du chorégraphe Jean Dauberval (maître de ballet au Grand Théâtre de Bordeaux et créateur de La Fille mal gardée):

Citation:
Cette danseuse étoit l'image de Terpsicore ; elle avoit de l'aisance, de la facilité, et du du brillant ; c'étoit un ballon qui rendoit son excécution si légère, que, sans sauter, et par la seule élasticité de ses coude-pieds, on se persuadoit qu'elle ne touchoit point la terre.



Lettres sur les arts imitateurs en général, et sur la danse en particulier, T.2, Paris, 1807, p. 119


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Buddy



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MessagePosté le: Dim Fév 15, 2009 1:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup, sophia, pour votre oeuvre d'art vue de Lausanne.

En anglals on peut trouver cette définition de "ballon" de site American Ballet Theater. Ce site est très bon parce qu'il explique beaucoup de précisions de ballet avec des videos.

"Ballon

[ba-LAWN]

Bounce. Ballon is the light, elastic quality in jumping in which the dancer bounds up from the floor, pauses a moment in the air and descends lightly and softly, only to rebound in the air like the smooth bouncing of a ball."

http://www.abt.org/education/dictionary/index.html


[typo corrigee]


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sophia



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MessagePosté le: Dim Fév 15, 2009 7:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent site, unique en son genre à ma connaissance..., mais il n'y a pas de vidéo pour illustrer le mot "ballon" (pourtant, ils ont Herman Cornejo à l'ABT!)... Alors, je me permets d'ajouter celles-ci, éloquentes je crois... Il y a le ballon naturel du danseur, exceptionnel dans ce cas, mais il y a aussi la qualité du plié comme facteur de "rebondissement"...
http://www.youtube.com/watch?v=gGoEJJRe7cM
(Yuri Soloviev, appelé parfois "Cosmic Yuri")
http://www.youtube.com/watch?v=Bb7m-vCS1Lg
ballon+élévation+petite batterie dans la série d'entrechats et la diagonale de brisés volés de la variation de l'Oiseau bleu


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sophia



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MessagePosté le: Mar Fév 17, 2009 10:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Une semaine à Lausanne

5ème épisode : La journée des sélections (I)


Quatre jours et trois petits tours… et ce sont déjà les sélections… Le terme de la semaine de compétition arrive enfin, et les 73 - 74-1 en réalité - danseurs inscrits cette année sont là, bien présents, pour y participer. Tel est en effet le nouveau règlement du Prix de Lausanne, qui, en supprimant les tours qualificatifs, permet à tous les candidats de concourir, en quelque sorte à armes égales, en présentant leurs deux variations devant le jury et devant le public lors d’une ultime journée de sélections précédant la finale du dimanche. Bien sûr, on le sait, ce soir, le jury fera un choix définitif, en fonction des prestations conjuguées du jour et de la semaine. Bien sûr, on ne l’ignore pas non plus, dans quelques heures, il y aura, parmi tous ces jeunes gens, des rires et des larmes, des heureux et des déçus – on n’ose parler ici de "vainqueurs" et de "vaincus" -, mais tous, sans exception, auront eu la possibilité et le privilège de monter sur scène… D’être, pour quelques minutes au moins, une étoile de 16 ans…

Ces points essentiels évoqués, on n’épiloguera pas davantage sur une organisation inaugurée lors de la précédente édition. Pour nous, cette journée aura été l’occasion, outre de voir l’ensemble des candidats à l’œuvre sur la scène d’un théâtre, loin de l’espace rassurant du studio, de redécouvrir les variations Neumeier, introduites à l’occasion du Prix 2008 et presque oubliées jusque-là au profit des seules variations classiques. Histoire d’admirer ces danseurs sous une facette autre que celle entretenue par la discipline strictement classique. Mais brisons-là et entrons dans le vif du sujet… Pour une très, très longue journée…


Filles A (15/16 ans) – Variations classiques/Neumeier

Variations classiques, puis variations Neumeier, ce sont les candidats les plus jeunes qui, comme l’an dernier, étaient chargés d’inaugurer dès le matin cette journée de sélections. Honneur à ces demoiselles et au bal des Swanilda et des Ombres réunies…

Parmi les 27 candidates composant ce premier groupe, on a pu constater que la scène, de façon générale, n’a pas offert de véritables surprises par rapport au travail perçu en répétition autour de la seule variation classique. Il faut le souligner, l’intérêt des variations Neumeier est surtout de permettre à de jeunes danseurs, peu frottés pour la plupart (et même pour certains pas du tout) au langage contemporain, d’appréhender une gestuelle différente et de se fondre dans un nouveau mode d’expression. On peut certes les trouver ennuyeuses sorties de leur contexte, ou même discutables - effet de répétition oblige -, néanmoins, il faut reconnaître qu’elles se prêtent idéalement dans leur forme et leur esprit à des adolescents, tout en demeurant fondées pour l’essentiel – et avec des nuances selon les variations - sur une technique classique qui n’est pas étrangère aux candidats.



Futaba Ishizaki (3, Japon) dans Coppélia


Vive, légère, précise, la Japonaise Miki Mizutani (1) séduit et emporte d’emblée l’adhésion dans sa variation de Swanilda, exécutée avec une maîtrise complète de toutes les difficultés et dans un style impeccable. On réitérera de même nos compliments à l’adresse de Futaba Ishizaki (3), déjà remarquable lors des répétitions dans cette même variation, où la justesse du mouvement et des poses s’accompagne d’un magnifique travail des bras et des mains. Ces deux brillantes candidates nous ont paru en revanche plus "vertes" dans les variations Neumeier : la première, un peu sèche peut-être, manque encore de fluidité dans Nocturnes, variation particulièrement appréciée des candidates, mais qui impose une certaine poésie et qualité de mouvement ; quant à la deuxième, elle ne possède pas toujours la précision requise dans Bach Suite II, variation virtuose exigeant une très grande vélocité. Néanmoins, il faut reconnaître que l’une comme l’autre se distinguent de manière évidente, par leur technique et leur présence scénique, au sein de l’ensemble des candidats. Certaines danseuses de ce groupe méritent en outre d’être mentionnées pour l’homogénéité et la grande qualité de leurs deux prestations, classique et contemporaine. On citera notamment la Japonaise Mizuki Noshiro (8 ), d’un lyrisme admirable dans la 3ème variation des Ombres (entachée malheureusement par une main à terre dans la pose finale) et impeccable dans Vaslaw, la Chinoise Yang Ruiqi (9), aussi convaincante en Swanilda que dans Nocturnes, ou encore Hannah O’Neill (14), littéralement transcendée par la scène en ce jour. Eblouissante en 2ème Ombre, où elle fait preuve de ces mêmes qualités musicales qui nous avaient permis de la distinguer lors des répétitions, la Néo-Zélandaise finit d’imposer son autorité dans le difficile et peu valorisant Préludes CV. Karen Johnson (22), longuement évoquée pour le frisson qu’elle avait suscité durant un filage sur scène, laisse pour sa part une impression d’autorité et de maturité scéniques au moins comparable, sinon supérieure, à Hannah O’Neill, tant dans Coppélia que dans Nocturnes. On admire au passage ses qualités dansantes, enthousiasmantes, ses épaulements et son ballon, uniques… En parfait contrepoint à la générosité toute terrestre de Karen Johnson, la Chinoise Peng Zhaoqian (20), superbe danseuse au physique long et fin, impose une élégance froide et majestueuse dans la 1ère variation des Ombres, tout en parvenant à marquer les esprits par une sensibilité extrême, et toute personnelle, dans un Nocturnes pourtant rebattu, au point que l’on a parfois du mal à distinguer les prestations les unes des autres. Karen Johnson et Peng Zhaoqian, deux facettes nécessaires de la danse, intouchables l’une comme l’autre, et pour nous, sans doute, le meilleur de ce Prix…



Ko Sewon (11, Corée du Sud) dans La Bayadère


Voilà en tout cas pour les "stars" de ce groupe, celles qui nous ont paru les moins contestables, celles qui, au-delà de présenter de brillantes individualités, réussissent parallèlement à atteindre un certain équilibre technique et artistique entre les deux variations, évaluées de manière égale par le jury, rappelons-le. Mais si d’autres candidates s’avèrent plus faibles, plus effacées - passant sans vraiment parvenir à se faire remarquer -, on n’oubliera pas pour autant quelques-unes de ces figures discrètes ou simplement trop "vertes" encore pour la compétition, telles la Française Maeva Lassere (12), venue comme Kevin Poeung de l'Ecole du Ballet de Marseille, handicapée par une timidité palpable sur scène mais dont le Préludes CV notamment était plein de belles promesses, la petite Brésilienne Carolina Coelho Pais (6), dotée d’un sourire et d’une vivacité irrésistibles en Swanilda, ou encore la délicieuse Australienne Claudia Dean (17), certes décevante dans ses deux variations, mais d’une grâce exquise lors de la classe…



Garçons A (15/16 ans) – Variations classiques/Neumeier



Gergely Leblanc (37, Hongrie) dans Spring & Fall


Chez les garçons les plus jeunes, sans doute davantage que chez les filles, la compétition a pu cette année réserver de relatives surprises, certains candidats, y compris parmi ceux qu’on jugeait d’emblée brillants et prometteurs, se révélant au final quelque peu inégaux, une fois confrontés à la scène. Pour le reste, si les variations classiques des garçons présentaient une variété appréciable, on aura à vrai dire parfois souffert des Spring and Fall et Yondering en cascade que se partageaient de manière à peu près égale les candidats de cette année, ne laissant que des miettes pour les autres variations proposées : un seul malheureux Vaslaw, deux pauvres Nijinsky et trois Wrong Note Rag bien isolés… Dommage, car ce sont là des variations plus "expressionnistes" qu'"impressionnistes", qui reposent chacune sur un registre bien spécifique et engagent de fait la personnalité des candidats, réclamant d'être incarnées, sous peine de se dissoudre et de disparaître. On pourra du reste regretter que la simplicité toute juvénile mise en œuvre par la chorégraphie de Spring and Fall et de Yondering, ces deux variations si prisées, n’ait pas toujours été portée par un naturel bienvenu ni transcendée par un élément autre, d’ordre poétique ou personnel, permettant de les rendre vraiment vivantes et intéressantes…

Parmi ceux que l’on avait d’emblée remarqués, pour sa présence et son brio conjugués, Takeshi Ikeda (33) se montre, en cette journée de sélections, assez imprécis dans ses sauts et réceptions et ne parvient pas à convaincre pleinement sur sa seule variation classique, tirée du Pas de deux des paysans de Giselle. S’il brille dans Spring et Fall, c’est davantage grâce à la fluidité de ses mouvements impeccables que par une imagination qui, il est vrai, a fréquemment fait défaut aux candidats confrontés à cette chorégraphie impressionniste. Edo Wijnen (38 ) suscite davantage l’adhésion sur cette même variation, mais perd un peu ses moyens dans la variation du Pas de trois du Lac des cygnes. Il y révèle néanmoins une belle ampleur de mouvement et dégage de manière plus générale une maturité scénique qu'on peut saluer. Qi Chen (34), malgré quelques accrocs dans les pirouettes finales, régale le public de son ballon, de ses épaulements soignés et pour tout dire de sa danse stylée dans la variation de La Fille mal gardée, mais offre en revanche un Yondering un peu trop joli, manquant de naturel.

En marge de ces trois danseurs qui semblent malgré tout dominer le groupe, les autres candidats proposent, à des degrés divers, des prestations plus scolaires, parfois malaisées, ou manquant simplement de la flamme nécessaire. Le Chinois Wang Lizhong (32) notamment, plus jeune garçon de la compétition (et venu comme Qi Chen de Shanghaï), n’a pas grand-chose à se reprocher, que ce soit dans le solo du Pas de trois du Lac des cygnes ou dans Vaslaw, mais on sent qu’il manque encore un petit quelque chose à son épanouissement scénique. On pourrait au fond en dire autant du Hongrois Gergely Leblanc (37) – sans conteste, le meilleur des trois représentants de l’Académie de danse de Budapest sélectionnés cette année à Lausanne – d’une élégance appréciable dans la variation du Lac des cygnes et très correct dans Spring and Fall, mais qu’on pourra estimer un peu trop sur la retenue.


[à suivre...]


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sophia



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MessagePosté le: Mer Fév 18, 2009 3:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

5ème épisode : La journée des sélections (II)


Filles B (16/17 ans) – Variations classiques/Neumeier



Lee Da Hye (42, Corée du Sud) dans Raymonda


L’heure tourne, c'est le milieu de la journée, bien entamée à dire vrai… et la moitié des candidats patiente encore dans les coulisses du théâtre… Nous voilà donc repartis pour un tour - et quelques heures de spectacle -, et cette fois, place aux aînés !…

Les variations classiques proposées aux 16-17 ans sont plus complexes, requièrent d’autres qualités, notamment d’ordre stylistique ou interprétatif, et s’il paraît de fait difficile d’établir ici des comparaisons avec les plus jeunes, on perçoit de façon générale une plus grande assurance technique et scénique – plus de "métier" sans aucun doute – chez les candidats de ce second groupe. Malgré des différences de niveau prégnantes, les personnalités y semblent aussi souvent plus affirmées. Ce qui du reste n’augure en rien des résultats finaux. Là encore, faut-il le répéter, le jury évalue des "potentiels", non des "produits finis". Et 15 ans ou 18 ans, cela ne porte pas vraiment la même signification sous les cieux de la danse…

En cet après-midi donc, les filles sont 26 à concourir et beaucoup paraissent déjà aptes à montrer des qualités de soliste. La première d’entre elles, la Coréenne Lee Da Hye (42) offre ainsi, dans son tutu rutilant de pierreries, une superbe variation du Rêve, soignée dans les moindres détails et dansée avec tout le lyrisme et la poésie souhaitées. Elle parvient de même à rendre véritablement spirituelle la variation, assez ingrate il faut le dire, de Requiem. La candidate qui la suit immédiatement, Moritaka Machi (43), une Japonaise élève de la Royal Ballet School, frappe elle aussi un grand coup auprès du public dans un registre tout à fait opposé. Gamzatti impériale, elle manifeste, grâce à son sens de l'attaque et à un brio véritablement au service de la variation, une autorité qui la classe d’emblée parmi les favorites de la compétition. Sans s’illustrer d’une manière aussi… implacable, elle offre parallèlement une belle interprétation de Nocturnes.



Adji Cissoko (51, Allemagne) dans Vaslaw


Parmi celles qui ont assuré des prestations d’excellent niveau tant dans la variation classique que dans la variation Neumeier, on citera encore Yang Chae-Eun (53), une Coréenne qui avait atteint la finale l’an dernier grâce à la variation de la 1ère Ombre et celle de Vaslaw. Cette année, elle se révèle une Kitri brillante et enjouée, très séductrice, et convainc également dans Nocturnes, même si, à ce stade de la compétition, il paraît difficile de se distinguer encore dans cette variation très fluide et vaporeuse chorégraphiée sur la musique de Chopin. Chez les garçons comme chez les filles, avouons que l’effet de répétition vire parfois au cauchemar… La Japonaise Haruka Soutome (59), déjà remarquée en répétition, mérite également d’être mentionnée ici : la variation de Kitri qu’elle a choisie permet d’admirer sa technique éblouissante – elle possède notamment une magnifique saltation -, autant que son jeu, allègre et vif. Fait rare, elle se révèle peut-être encore plus impressionnante dans la variation Neumeier, extraite de A Cinderella Story, très peu vue cette année, à laquelle elle sait imprimer force et caractère en même temps que des accents et des changements de rythme bienvenus, en adéquation avec la musique de Prokofiev.

Le groupe des 17/18 ans est riche de personnalités diverses, et d’autres candidates parviennent à se distinguer et à briller, sinon pour l’ensemble de leurs prestations, du moins pour l’une au l’autre de leurs variations. Rina Nemoto (47) se signale notamment par un Nocturnes admirable de douceur assumée, après une variation du Rêve bien exécutée, mais manifestant tout de même une certaine raideur du haut du corps qui fait obstacle à une expression ample et généreuse. On signalera encore deux autres candidates japonaises, Shoko Tsuji (45), élève de l’English National Ballet School, et Aya Okumura (63), issue quant à elle de la John Cranko-Schule de Stuttgart, toutes deux ébouriffantes de virtuosité et particulièrement musicales dans la variation brillante de Bach Suite II. Difficile enfin de ne pas être séduit par la personnalité radieuse de la Brésilienne Rafaelle Queiroz Rodrigues (68 ), élève de l’Académie de danse de Mannheim, qui, en dépit de quelques petites imprécisions techniques dans ses pirouettes, sait occuper la scène avec autant de grâce que de majesté dans une variation de Gamzatti qui se prête idéalement à sa danse conquérante.



Garçons B (16/17 ans) – Variations classiques/Neumeier



Kevin Poeung (73, France) dans La Sylphide

S’il paraît compliqué de départager toutes ces demoiselles, le groupe des messieurs, fort de 12 candidats, présente lui aussi un bel éventail de candidats talentueux et dignes d’aller en finale. Du reste - hasard des dates de naissance -, les "meilleurs" se suivent tous, sans pourtant vraiment se ressembler : Tigran Mkrtchyan (76), Skylar Campbell (77), Tatsuki Takada (78 ), Telmo Moreira (79), sans oublier l’"outsider", le Chilien Sebastian Concha (80), peu convaincant en studio, mais transformé, avouons-le, par la scène. Chacun, fort d’une personnalité unique, a quelque chose à dire et à montrer, et c’est bien là toute la difficulté d’un concours de ce niveau que de "faire la différence". Pour un Kevin Poeung (73) plein de promesses, et qui n’a sans doute rien à se reprocher, dans la variation de James ou dans celle de Wrong Note Rag, la "différence" se situe peut-être là - et nulle part ailleurs -, dans l’expérience et la maturité scéniques déjà prégnantes de tous les jeunes gens précédemment cités…

Premier des "étoilables" de ce groupe, Tigran Mkrtchyan possède tous les signes extérieurs du finaliste – sinon lauréat - potentiel : un physique de beau ténébreux, saupoudré d’exotisme, une bravoure indéniable et une puissance constamment tempérée par l’exigence de propreté et d’élégance. Sans oublier un public acquis à sa cause... Il appartient à cette longue lignée de talentueux danseurs arméniens venus de l’Ecole de Ballet de Erevan, élevés à la russe, qui ont dû quitter leur pays pour espérer danser en Europe ou en Amérique. Tous, sans exception, sont passés par Lausanne – et souvent aussi par l’école de Zürich - avant de briller au firmament des compagnies occidentales : Davit Karapetyan (principal au San Francisco Ballet), Tigran Mikayelyan (principal au Ballet de Bavière), Arman Grygorian (soliste au Ballet de Zürich), Arsen Megrabian (soliste au Ballet de Hambourg)… - les noms s’égrènent, et la liste n’est sans doute pas exhaustive. Pour en revenir à notre candidat, ses qualités, soulignées plus haut, s’imposent avec éclat dans ses deux variations, en dépit d’un Corsaire non exempt de quelques accrocs, en partie attribuables à la tension, palpable.

Dans un style nettement plus juvénile, Skylar Campbell s’illustre à sa manière, dans Yondering, traité sur un mode naïf plutôt bienvenu, et dans une variation d’Albrecht enlevée bravement, à laquelle il imprime une expressivité et un romantisme assez touchants. Le Français Rimbaud Patron (74), dans un programme absolument identique, pâtit malheureusement de la comparaison. Tatsuki Takada réalise pour sa part un concours efficace et équilibré : du panache juste ce qu’il faut dans la variation de Basilio et une fluidité remarquable dans Yondering. A la suite de ces quatre excellents candidats, chacun dans un genre particulier, il faut bien reconnaître que Telmo Moreira possède probablement ce "quelque chose" en plus que l’on attend dans toute compétition d’un lauréat potentiel, a fortiori lorsqu’elle a le prestige international de celle de Lausanne. Le "bébé-danseur" de 2007 n’a pas tellement grandi ni changé physiquement, mais sa maturité et son assurance s’étalent maintenant avec éclat et panache, dès lors qu’il est sur scène. Pour son retour à Lausanne, avouons toutefois que la prise de risques est minimale, le frisson peut-être absent, mais quoi ? Telmo est là pour gagner, et rejoindre les rangs de l’ABT… En attendant, prions pour qu'il échappe au syndrome "petit prodige à la Simkin" !... Pour le reste, et pour le présent, on pourra invoquer sa virtuosité et son brio savamment contrôlés dans un Corsaire enthousiasmant, ses qualités de style dans l’exécution – et notamment le raffinement de ses épaulements, de ses ports de bras et ports de tête qui délivrent à l’évidence la signature "Vaganova" -, ou bien encore ses talents de "showman" prouvés dans Wrong Note Rag. Mais au-delà de ces qualités objectives, et à en juger par les réactions des spectateurs, Telmo Moreira montre qu'il bénéficie aussi de ce don unique et mystérieux : il aura toujours, et quoi qu’il arrive, le public pour l’aimer…



Telmo Moreira (79, Portugal) dans Wrong Note Rag


… Comme, à un autre niveau, Sebastian Concha, le "beau gosse" de l’année 2009, consacré par le vidéoblog du Prix… A 17 ans, il a déjà tout pour ravir les médias, à commencer par un parcours atypique, et impressionnant, qui l’a conduit à quitter à l’âge de 14 ans Santiago du Chili pour les Etats-Unis et la Ben Stevenson Academy, l’école du Ballet de Houston... A vrai dire, on n’aurait guère imaginé il y a quelques jours qu’il puisse s’illustrer à ce point sur scène, tant son travail technique lors de la classe le laissait paraître objectivement en-deçà du niveau d’autres candidats, tous âges confondus. Certes, on peut dire, de l’extérieur, qu’il a eu un certain "nez" pour choisir des variations peu prisées mais valorisantes, dès lors qu’elles sont intelligemment interprétées, comme celle du Prince Désiré dans La Belle au bois dormant et plus encore celle de Nijinsky. Mais au-delà de cet aspect "politique", ses deux prestations ont constitué une agréable surprise, très largement à même de concurrencer quelques finalistes improbables du Prix 2008, globalement d’un niveau inférieur à celui-ci, il est vrai. Dans la variation de Désiré, le travail des épaulements et des bras mériterait d’être revu et corrigé, mais les sauts sont amples, les tours en l’air impeccables, les principales difficultés surmontées avec bravoure… Et la présence est là, lumineuse, indéniable… Au fond, que demande le peuple ?… C’est toutefois la variation de Nijinsky, toujours impressionnante, qui le révèle vraiment. Notons du reste qu’il a eu l’ambition de choisir celle-ci en dépit d’un physique fin et plutôt policé, très loin de la puissance de Dylan Tedaldi ou de la félinité d’Irlan Silva, deux lauréats de l’an dernier qui s’étaient illustrés dans cette variation qui présente l'intérêt d'exiger une haute technicité et un véritable sens dramatique de la part du danseur-interprète. Le regard halluciné, en proie à une folie proche de la crise d’épilepsie, palliant son absence de puissance physique par un engagement dramatique intense, Concha nous convainc enfin !...


******

Il est près de 18h et la longue journée des sélections s’achève enfin. Enfin, pas tout à fait... On annonce les résultats pour 20h environ. En quelques minutes, le théâtre se vide de ses habitants d’un jour, partis se rafraîchir ou se restaurer. A l'arrière-scène, pour une fois désertée, c'est le calme avant la tempête... Pour tous alors, l’attente commence…


[à suivre...]


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Fév 19, 2009 7:10 am    Sujet du message: Répondre en citant

A noter que le Prix de Lausanne organise dans les deux mois qui viennent, et pour la première fois, un concours réservé aux danseurs de Suisse Romande.
Le déficit de danseurs suisses constaté depuis quelques années a en effet conduit la Fondation Leenaards, l'un des soutiens financiers du Prix de Lausanne, à créer une bourse spéciale pour les danseurs de Suisse Romande et permettre parallèlement de développer le système de formation. Le lauréat de la Bourse Leenaards aura la possibilité d'étudier durant un an dans l'une des écoles européennes partenaires du Prix.

Le concours se déroulera en deux phases:
- une sélection sur DVD: inscriptions jusqu'au 27 mars 2009
- une journée d'audition à Lausanne pour les personnes sélectionnées sur DVD: 26 avril 2009

Réglement, formulaire d'inscription, etc... sur le site du Prix de Lausanne:
Bourse Leenaards pour la danse - Audition Prix de Lausanne


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Fév 19, 2009 9:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

En complément à l'évocation du candidat arménien élève de la Tanz Akademie de Zürich, Tigran Mkrtchyan, cet article paru dans Armenia Now:

Hovering abroad: Armenian best ballet dancers perform on foreign stages, by Karine Ionesyan (13 février 2009)


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haydn
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MessagePosté le: Dim Fév 22, 2009 11:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai rajouté quelques photos sur les pages 5 et 6, pour illustrer les articles de Sophia, en attendant la mise en ligne des albums complets.


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sophia



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MessagePosté le: Lun Fév 23, 2009 6:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une semaine à Lausanne

6ème (et dernier) épisode : La finale


D’année en année, le rituel reste inchangé. En ce samedi soir, l’arrière-scène du Théâtre de Beaulieu, déserte il y a quelques minutes encore, se transforme en fourmilière ardente, prise d'assaut par d'innombrables danseurs, accompagnés de parents ou de professeurs. Rassemblés autour de l’écran qui projettera bientôt les noms des heureux élus, cernés par les caméras aux aguets, les candidats doivent encore subir patiemment les annonces générales données dans différentes langues, du japonais au chinois en passant par le coréen ou l’anglais, et notamment l'invitation à participer au Networking Forum organisé par le Prix de Lausanne pour tous les non-finalistes. Miracle de l'informatique, la fameuse liste comportant les noms des vingt finalistes apparaît alors, en même temps que les flashs crépitent de toutes parts, tentant de capturer la moindre émotion sur les visages et de la fixer pour la postérité. Rituel inchangé certes, à un détail près toutefois : les candidats sélectionnés pour la finale ne sont plus de simples numéros cerclés de noir, leurs nom et prénom n'ont pas été oubliés. Un peu d'humanité ne fait jamais de mal, même en de telles circonstances.



Jemima Rose Dean (Australie) : La Bayadère


Ils sont vingt tout rond - 11 filles et 9 garçons - et après une édition 2008 en demi-teinte, on est dans l’obligation de reconnaître cette année que le choix du jury ne comporte aucune surprise de taille ni aucun sujet de réelle discorde. On pourra certes regretter l’absence de tel candidat qui nous aura semblé particulièrement remarquable, ou, à l’inverse, s’interroger de la présence de tel autre qui nous aura paru plus discutable, ou simplement plus inégal, mais, au fond, il n’y a rien de fondamentalement injustifié ni de farfelu dans les résultats de cette édition 2009. Parmi les 73 sélectionnés ayant concouru, il fallait en désigner 20, et chacun de ces jeunes danseurs, qu’on l’ait du reste apprécié ou non, a une bonne raison de figurer parmi les finalistes. Vanité des vanités, on se sent plutôt rassuré, étranger alors à tout sentiment d’amertume.

Dimanche 15h, c’est l’heure de la grande finale. Pour nous, l’âme volontiers mélancolique, c’est aussi le signe qu’à peine entamé, le Prix est déjà sur le point de s’achever. Toujours le même petit pincement au coeur qui revient lorsque l'on sent que l'on doit quitter la fête... Rien, au fond, ne passe plus vite que cette journée où tout semble réglé, minuté, retransmission télévisée oblige. Le cocktail d'après-spectacle, dans un tourbillon de bruit et d'excitation démultipliés, a lui-même un air irréel, presque fantomatique. Pour l'instant, en ce début d’après-midi, on a la vague impression d'être transformée malgré soi en figurant involontaire, perdu au milieu d’un plateau de télévision improvisé, installé pour l’occasion à l’arrière-scène du Théâtre de Beaulieu. Entre un présentateur empressé, deux caméras et trois spots aveuglants, les tutus multicolores se faufilent, brillant de tous leurs feux. Face au miroir, on tente une ultime pirouette, on peaufine un dernier geste, on vérifie la tiare ou le ruban d’un chausson…



Yang Chae-Eun (Corée) : Don Quichotte


A vrai dire, au regard de ce qu’on a pu percevoir les jours précédents, la finale n’est pas forcement le moment le plus révélateur pour apprécier pleinement toutes les qualités des candidats. De la complexité, du ridicule même parfois, de juger avec un air d’autorité d'un danseur à l'aune d’une prestation de quelques brèves minutes… Même si l'art de la variation laisse aussi passer une certaine forme de vérité... Au terme d’une semaine de compétition et d’épreuves quotidiennes accumulées, la fatigue se fait en effet légitimement sentir chez ces jeunes gens et il est parfois périlleux, dans ces conditions, de livrer le meilleur de soi-même. Pourtant, les prestations de ce dimanche ne peuvent être considérées comme un simple spectacle à destination de la télévision et à l'issue connue d'avance, dont les sélections du samedi auraient en quelque sorte constitué la répétition générale. Autrement dit, les jeux ne sont pas faits, ou du moins pas complètement, et la finale laisse le débat encore en partie ouvert. A l’issue des sélections, les candidats choisis pour participer à la finale apprennent la note qu’on leur a attribuée. Révélée publiquement (elle figure sur la liste éditée à l’occasion de la finale à côté du nom et de l’âge de chaque candidat, au même titre que la mention de leur école d’origine et de leur choix de variations), cette note sur 9 est la moyenne des quatre épreuves sur lesquelles ils ont été jugés : leçon classique, leçon contemporaine, variation classique, variation contemporaine. Peng Zhaoqian (20), en tête, devance à peine Hannah O’Neill (14) et Edo Wijnen (38 ). Un peu plus loin, Telmo Moreira (79), Miki Mizutani (1), Rafaelle Queiroz Rodrigues (68 ) et Sebastian Concha (80) ex-aequo avec Rina Nemoto (47)… See you later, all of you...



Rafaelle Queiroz Rodriges (Brésil) : La Bayadère


Emmenés par Machi Moritaka (43), Gamzatti souveraine, les finalistes défilent alors, sans perdre une seule seconde, dans leur variation classique, puis dans leur variation Neumeier. Une série de prestations qui nous aura permis d’apprécier l’excellence de ce cru 2009, en dépit de l’absence, cette année encore, d’une personnalité écrasante susceptible de mettre à peu près tout le monde d’accord. Si quelques rares candidats paraissent, à l’occasion de cette finale, légèrement en-deçà du niveau général pour espérer se voir attribuer une bourse – de probables futurs "simples finalistes", ce qui en soi est déjà considérable -, il paraît en revanche bien difficile de faire un choix définitif parmi tous les autres, intéressants et talentueux à un titre ou à un autre et souvent remarqués dès les sélections, voire les répétitions. Certes, les variations "contemporaines" n’auront pas donné lieu cette année, sauf exception, à des miracles d’interprétation – le cru 2009 était dans l’ensemble sans doute plus classique, plus technique aussi, que celui de l’an dernier -, mais dans les variations classiques, en revanche, très peu auront véritablement failli.

Il y a ceux toutefois qui dominent de manière évidente, et c’est là moins une question de goût personnel que de qualités conjuguées et objectivement identifiables. Peng Zhaoqian (20), dernière de la liste et première du classement, appartient, au-delà de ses lignes admirables, à cette catégorie. La variation de la 3ème Ombre est exécutée avec une aisance qu'on a envie de qualifier d'implacable, perceptible notamment dans toute la série de développés qui composent la chorégraphie, le tout assorti d’un sourire évanescent, marque d’une assurance tranquille et sereine. Presque inhumaine en Ombre à force de perfection, Peng Zhaoqian séduit plus encore dans un Nocturnes la montrant sous un jour très différent, qui aurait dû, à nos yeux, lui valoir le Prix d’interprétation contemporaine, étrangement et régulièrement attribué à des garçons depuis au moins trois ans. La variation de Nocturnes est naturellement poétique, fluide, "facile", mais avec cette jeune fille, on pressent que tout autre chose est en jeu. Là où tant de candidates brillent essentiellement par leur plastique ou leur grâce naturelles, ne réussissant pas à dépasser le cadre du tendre et du joli, Peng Zhaoqian en renouvelle enfin l’intérêt et en livre une interprétation très personnelle, violente, abrupte et traversée d’une sensibilité exacerbée. Hannah O’Neill (14) pour sa part frôle le drame – de ceux qui ont toutefois le mérite de remettre un peu d’humanité dans les compétitions - avec un ruban récalcitrant qui la conduit à sortir de scène et à reprendre sa variation classique. Néanmoins, la concentration et la rigueur toute professionnelles de la candidate l’emportent… Peut-être est-ce ce réflexe qui a fait la différence ? On en doute tant son style sensuel et solaire se situe aux antipodes de celui, minéral et lunaire, de la Chinoise. Outre ces deux candidates, on aura une nouvelle fois apprécié le talent des deux candidates japonaises, si fraîches et juvéniles, Miki Mizutani (1), Swanilda à l’imperturbable perfection, et peut-être plus encore Futaba Ishizaki (3), dont les deux variations nous auront cette fois ravie sans réserve aucune. Loin de s’asseoir, un peu fatiguées, sur leur statut de finaliste, on les sent, pour cette ultime confrontation au regard du jury, en constante évolution, prêtes à tout pour éblouir. Des "bêtes à concours" comme le Japon seul sait en fabriquer, oui, certes, mais encore ?... On sait bien que la voix de la rancoeur parle toujours aussi en ces termes... Yang Chae-Eun (53) pour sa part séduit une fois de plus dans la variation de Kitri, malgré une fatigue visible dans l'exécution des tours-attitude. Elle montre, avec une grande liberté de mouvement et un vrai sens de l'abandon, sa capacité à échapper au monolithisme interprétatif qui guette le tout-venant des candidates et son talent à jouer autour de différents registres dans une même variation. Une séduction et une autorité conquérante qui émanent encore de nos trois Gamzatti du jour, à propos desquelles on suspendra momentanément notre jugement, tant il nous semble difficile de les départager : Moritaka Machi (43), musicale et d'une élégance tout aristocratique, Jemima Dean (66), d'une assurance sereine, Rafaelle Queiroz Rodrigues (68 ), d'une beauté éblouissante, et un brin exotique, dans un tutu de rêve. Au sein de cette triade, à vous de choisir votre princesse indienne !…



Telmo Moreira (Portugal) : Wrong Note Rag


A l’occasion de cette finale, avouons que les prestations des garçons nous auront paru un peu plus fragiles, sinon plus ternes, que celles des filles, notamment sur le plan de la maîtrise de la technique classique. Dominateur, Telmo Moreira (79) s’impose néanmoins – sans grande surprise ni particulière magie - dans ses deux variations, menées l’une comme l’autre avec aisance et brio. Edo Wijnen (38 ), autre personnalité incontestable de ce Prix, se révèle sans doute plus convaincant - bien qu’un peu lisse - dans Spring and Fall que dans la variation du Lac des cygnes entachée de quelques imprécisions dans les réceptions des tours en l’air. Une réserve formelle que l’on pourrait émettre aussi à propos des prestations en demi-teinte des deux candidats japonais, Tatsuki Takada (78 ) et Takeshi Ikeda (33) dont la propreté est parfois mise à l’épreuve, pour le premier dans la variation de Basilio, pour le second dans Spring and Fall. Place ici à une subjectivité assumée, c’est Tigran Mkrtchyan (76) et Qi Chen (34) qui auront su, chacun dans un style bien spécifique (et sans rapport aucun), emporter notre adhésion lors de cette finale. Qi Chen livre notamment une excellente prestation – la meilleure jusque-là - dans La Fille mal gardée, où l’on retrouve toute sa précision et ses qualités de style dans le travail des épaulements et l'exécution de la petite batterie, tandis que Tigran Mkrtchyan, en dépit d’un Corsaire un peu tendu et souffrant de réceptions parfois brutales, nous convainc pleinement dans un Yondering échappant à toute mièvrerie, puissant et porteur de sens.



Sebastian Concha (Chili) : Nijinsky

Face à la diversité des talents rassemblés et – tout de même - l’excellence constatée cette année, un palmarès de concours, jusque dans son laconisme même, porte toujours, aux yeux du public, un petit air de déception. Sept bourses attribuées, de valeur égale et permettant d’intégrer pour un an une école ou une compagnie, un Prix d’interprétation contemporaine, donnant droit à un stage, un Prix du public, reconnaissant et désintéressé, la plupart des lauréats de l’année 2009 étaient au fond attendus, dans cet ordre ou dans un autre… En ce qui nous concerne, on l’aurait peut-être écrit de manière sensiblement différente, mais au fond qu’importe ? Pour le public, le spectacle n’est ici qu’accidentel. Pour les candidats, la récompense, quelle qu’elle soit, n’est qu’un point de départ, une étape, un moyen de se former et de s'élever vers autre chose. Les étoiles ? Qui sait ?... Il y a seulement trois ans, un certain Sergueï Polunin était ovationné sur la scène de Beaulieu, à la place où Hannah O’Neill, belle, radieuse et triomphante, sourit en ce dimanche de février. Le hasard des programmations aura voulu qu'en même temps que se déroulait le 37ème Prix de Lausanne, le gagnant du Prix 2006, âgé de 19 ans à peine, débute à Londres dans le rôle de Solor. A tous donc, ici ou ailleurs, rendez-vous dans quelques années…



Machi Moritaka (Japon) : Nocturnes


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dumbo



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MessagePosté le: Lun Fév 23, 2009 10:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Après avoir lu le site du Prix de Lausanne à peu près dans son intégralité, je me pose encore quelques questions quant à l'organisation d'un pareil concours. Peut-être que quelqu'un ici pourra m'apporter quelques éléments de réponse :

- A peu près combien de temps à l'avance commence l'organisation d'une édition? Sophia mentionne dans ses articles la réunion de la commission artistique en octobre, mais je suppose que les premières réunions ont lieu bien en amont.

- Lors des épreuves, il y a diffusion de musiques et de chorégraphies normalement soumises à droit d'auteur. Comment cela se passe-t-il pour un concours? Et si la Suisse n'est pas soumise à la même législation qu'en France (je ne sais rien sur les droits d'auteur en Suisse), comment cela se passerait-il pour un concours en France?

-Il y a une liste de variations imposées. Les candidats sont-ils supposés s'en procurer un enregistrement par leur propres moyens, ou le Prix se charge-t-il de leur en fournir? Et si c'est la cas, y a-t-il là aussi des droits d'auteur à acquitter?

- Qu'en est-il du statut du Prix, est-ce une association type 1901? (Là encore, si ce genre de choses n'existe pas en Suisse, si quelqu'un sait comment ça se passe, en général, en France, ça m'intéresse aussi Wink ) Les membres du "bureau" (traduction approximative de "board", mes souvenirs de version anglaise sont vieux!) sont-ils salariés ou bénévoles ou...?

-Et pour les autres participants, pianistes, médecins, professeurs, membres du jury, sont-ils eux aussi salariés ou bénévoles ou...?

C'est tout Laughing ! Si quelqu'un a des débuts de réponse, merci d'avance! Sinon, je tenterai de survivre à ma curiosité dévorante...


Ajout après relecture :
A propos des droits d'auteur, la Sacem (ou l'Adami peut-être) précise que les droits sont calculés d'après les recettes perçues (billetterie et ventes annexes) ou sur les dépenses engagées si les recettes ne sont pas suffisantes. Mais ceci vaut pour un spectacle. Si certaines épreuves d'un concours sont publiques avec ventes de billets d'entrée, sont-elles considérées comme "spectacles"?


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sophia



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MessagePosté le: Lun Fév 23, 2009 11:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je peux tenter de répondre à une partie des questions (en espérant ne pas faire d'erreurs grossières... Wink).

- Sur l'organisation de l'édition, je publierai très prochainement, en bonus, une interview qui explique comment se déroule, côté presse, l'avant-concours.

- Sur la question des droits d'auteur (particulièrement d'actualité!), je pense que Haydn sera plus à même que moi d'apporter des précisions.

- Concernant les variations classiques imposées, il faut distinguer les candidats du groupe A (15-16 ans) et ceux du groupe B (17-18 ans). Les plus jeunes ont en effet le droit d'utiliser leur propre enregistrement, notamment pour des raisons de tempi. Les plus âgés doivent, je pense, recourir obligatoirement au CD fourni par le Prix et envoyé aux candidats au moment de leur inscription. La question ne se pose évidemment pas pour la variation contemporaine: tous les candidats utilisent l'enregistrement imposé des musiques des ballets de Neumeier, ou auparavant de Kylian (la variation contemporaine devrait normalement changer l'an prochain).
Pour ce qui est de la chorégraphie, il existe un DVD, là aussi fourni aux candidats, comprenant les différentes variations classiques interprétées par d'anciens lauréats du Prix de Lausanne (par exemple, il y a Darcey Bussell et Ivan Putrov pour Giselle, Kusha Alexi et Steven McRae pour Don Quichotte, etc..., je peux en donner la liste complète) et celles de Neumeier interprétées par des danseurs du Ballet de Hambourg. Ce film est censé leur servir de modèle dans leur travail avec leur professeur. Néanmoins, les candidats ont droit à des arrangements chorégraphiques locaux qui doivent être de toute façon précisés à l'avance au jury dans les dossiers (certains utilisent les versions Noureev pour La Bayadère ou Don Quichotte, la version Bujones ou Alonso pour Coppélia, etc, etc...). Le nom du chorégraphe-adaptateur est du reste toujours signalé sur les listes publiées par le Prix en complément de la mention de la variation choisie par chaque candidat.

- Quant à ceux qui "font" le Prix de Lausanne, il y a bien sûr des salariés à temps complet, comme par exemple les attachés de presse et les administratifs, qui travaillent toute l'année pour cette organisation. Sur la période du Prix, il y a aussi tout le personnel de Beaulieu, techniciens et autres, qui dépend, je suppose, de l'administration du théâtre. En revanche, tous les membres de la branche "artistique" du Prix de Lausanne - professeurs, répétiteurs, pianistes et membres du jury - sont entièrement bénévoles, je crois qu'il est important de le souligner. On peut ajouter par ailleurs que le Prix de Lausanne ne cherche pas se faire de l'argent sur le dos des candidats. Les droits d'inscription sont minimes et servent essentiellement à couvrir les frais d'envoi du CD et du DVD et les photos/vidéos des candidats sont entièrement gratuites.




Dernière édition par sophia le Mar Fév 24, 2009 1:17 pm; édité 1 fois
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