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Prix de Lausanne 2009 (27 janvier - 1er février 2009)
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sophia



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MessagePosté le: Jeu Fév 05, 2009 3:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les photos du Prix de Lausanne 2009, signées Jean-Bernard Sieber, sont en ligne sur le site: http://prixdelausanne.org/v4/gallery/


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Glinka !



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MessagePosté le: Jeu Fév 05, 2009 9:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Question un peu tardive*. Serait-il possible que Kevin Poeung -que le concours a conduit à renoncer à l'École Mudra où il était admis- entre à l'École de danse de l'Opéra , comme Marie Varlet après Lausanne 2008 (je suppose que la présence de celle-ci au concours de l'an passé n'est pas sans rapport avec son admission à l'École -en 2ème division je crois) ? Ou est-il déjà trop « âgé » pour cela (deux ans de plus que Marie) ? Et dans ce cas, quelle « école prestigieuse » -ce sont les mots de Kevin- serait susceptible de l'accueillir « malgré  tout » ?
Par ailleurs, un talent prometteur révélé au concours (tel Kevin, ou Marie l'année dernière) est-il « approché » par l'administration scolaire de Nanterre -pour autant que celle-ci puisse en faire un élève, ou l'initiative lui revient-elle de se porter candidat lors du « networking forum » en s'appuyant sur ce que l'on a vu de lui ?

[* Et « indiscrète » ou « anecdotique » peut-être. Mais si, comme le disait un écrivain (des meilleurs, néanmoins « remercié » par la direction d'une antenne nationale), « le jazz est un roman », pourquoi la danse, telle que Dansomanie en sorte de chapitre où elle s'inscrit la change ou l'établit, n'en serait-elle pas un aussi, et ses artistes, confirmés ou en attente, comme des personnages dont le lecteur alors aimerait connaître le devenir, réel ou possible ? -sur le seul plan de l'art, s'entend.]


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Fév 05, 2009 10:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'Ecole de l'Opéra de Paris n'accepte ses élèves que sur audition. De plus, elle ne fait pas partie des écoles partenaires du Prix de Lausanne. Marie Varlet a peut-être été repérée par Elisabeth Platel l'an dernier, puisque celle-ci était membre du jury de Lausanne en 2008, mais quoi qu'il en soit ce n'est pas sa seule participation à Lausanne qui lui a permis d'entrer en seconde division à l'Ecole de l'Opéra. Concernant Kevin Poeung et son avenir proche, je ne saurais vous répondre précisément, du moins pour le moment. Tout ce que je peux dire, c'est qu'après les sélections, les candidats de Lausanne non-finalistes participent tous à un "networking forum" qui leur permet de rencontrer des directeurs d'écoles ou de compagnies (mais comme je l'ai précisé, l'Opéra n'est pas dans la liste) et de se voir proposer des engagements. Beaucoup ne repartent donc pas les mains vides. C'est d'ailleurs la motivation de tous les candidats du Prix : se faire remarquer à défaut de gagner. De manière plus générale, les lauréats - mais je pense que cela vaut aussi pour tous les candidats, finalistes ou non - ont un mois pour se décider et choisir...


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Glinka !



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MessagePosté le: Ven Fév 06, 2009 1:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Sophia. Vous nous donnerez sans doute l'épilogue, quand vous le connaîtrez...


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Lanou



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MessagePosté le: Ven Fév 06, 2009 10:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour avoir parlé avec ce jeune homme, je pense qu'il a pensé judicieux de terminer pour l'instant sa formation à l'ecole de marseille, mais je ne suis pas dans le secret des dieux, et je pense qu'il vaut toujours mieux garder ses propositions secrètes tant qu'elles ne sont pas réalisées.


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Lanou



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MessagePosté le: Ven Fév 06, 2009 10:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

De plus, il me semble que l'attention qu'il bénéficie à Marseille est meilleure que celle qu'il aurait pu avoir à Nanterre, car il a des choses à régler qui ne sont font qu'avec l'aide soutenue de gens qui soutiennent les élèves, et l'opéra cherche plus à sélectionner les meilleurs en vue de l'intégration dans le corps de ballet, même si certains éléments auraient pu se révéler meilleurs sur un plus long terme.


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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 06, 2009 11:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La belle Jemima Dean aux cheveux roux, candidate australienne élève de la Tanz Akademie de Zürich (on la voit filmée par la télévision suisse sur l'une des vidéos postées sur la page précédente), était venue à Lausanne il y a deux ans déjà (j'ai même retrouvé quelques photos...). A l'époque, elle devait compter parmi les plus jeunes, cette année, elle a réussi à atteindre la finale, tout comme son camarade de Zürich, l'Arménien Tigran Mkrtchyan. La voici interviewée par une radio suisse de langue anglaise: http://www.worldradio.ch/wrs/news/switzerland/young-dancers-aim-to-impress-in-lausanne.shtml?12499



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sophia



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MessagePosté le: Lun Fév 09, 2009 10:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Une semaine à Lausanne

1er épisode : 2008, 2009… D’une édition à l’autre…


Chaque édition du Prix de Lausanne apporte son lot de modifications, petites ou grandes, dans l’organisation de la semaine de compétition. Le Prix 2009 se situait toutefois, pour l’essentiel, dans la continuité de l’édition précédente. Incidemment - et tout à fait entre nous bien sûr -, cela repose un peu le commentateur et lui évite ainsi d’avoir à répéter ce que le lecteur sait déjà… En attendant d’avoir à évoquer les transformations qui ne manqueront sans doute pas d’advenir l’an prochain, à commencer peut-être par la variation contemporaine… Trêve de prospective, retour à maintenant… Cette continuité avec l’an passé était notamment visible dans le maintien de la journée de sélections du samedi, inaugurée l’an dernier en lieu et place des fameux tours qualificatifs, journée au cours de laquelle tous les participants sans exception présentent leurs deux variations, classique et Neumeier, devant le public du Théâtre de Beaulieu et les membres du jury, présidé cette année par Karen Kain, directrice artistique du Ballet National du Canada. Une très longue journée – et une épreuve pour tout le monde - à l’issue de laquelle une vingtaine de candidats seulement sont choisis – élus en quelque sorte - pour participer à la grand-messe de la finale, diffusée à la télévision, gage universel de célébrité…

Cette année donc, pas de changements significatifs, mais des journées de préparation en amont organisées tout de même de manière sensiblement différente. A cet égard, le programme de la semaine laissait à la fois apparaître une progression logique et cohérente dans l’évaluation des candidats par le jury, et sans doute aussi, parallèlement, une meilleure répartition des plages de repos accordées aux jeunes danseurs, habituellement soumis il est vrai à rude épreuve tôt le matin jusque tard le soir. Les deux premières journées étaient donc exclusivement réservées aux classes, avec des leçons classique et contemporaine, évaluées dès le mercredi, tandis que les deux journées suivantes permettaient aux candidats d’aborder en profondeur leurs variations en studio, encadrés par les répétiteurs, puis sur scène lors des filages. Les ateliers artistiques, pris en compte par le jury l’an dernier dans l’évaluation des candidats, étaient remplacés cette année par des séances de "coaching" observées par le jury, où la rigueur et surtout la réactivité des danseurs aux corrections et suggestions des répétiteurs pouvaient notamment être jugées. D’abord la classe quotidienne, puis le studio de répétition, enfin la scène… Des exercices d’école à la barre et au milieu jusqu’au travail chorégraphique et scénique… Autour de ces trois pôles était donc concentrée et organisée la semaine de la compétition. A l’image de la vie du danseur.

La tradition à Lausanne, c’est donc aussi celle des répétiteurs qui officient auprès des jeunes danseurs, avec parmi les plus fidèles, Monique Loudières et Sergiu Stefanschi pour les variations du répertoire classique, auxquels s’adjoignaient cette année encore, programme Neumeier oblige, Laura Cazzaniga et Kevin Haigen, issus tous deux du Ballet de Hambourg. Du côté des professeurs, c’est à un renouveau en revanche que nous avons pu assister, comme chaque année du reste, avec, pour le cours classique, Kevin Haigen toujours, mais aussi la mythique Cynthia Harvey de l’ABT – oui, oui, la Kitri de Barychnikov… –, et, pour le cours de contemporain, Georg Reischl, chorégraphe du Scapino Ballet de Rotterdam et danseur dans la compagnie de William Forsythe à Francfort…

Voilà. Le cadre de l’action étant à peu près mis en place, notre Prix de Lausanne peut enfin commencer…


[à suivre...]


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sophia



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MessagePosté le: Mar Fév 10, 2009 12:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une semaine à Lausanne

2ème épisode : On découvre les candidats du cru 2009


Les candidats du Prix de Lausanne, c’est d’abord une liste de noms - quelque chose comme 70 ou 80, on n’a jamais très bien su compter… - auxquels on n’associe encore aucun visage distinct. Une liste découverte il y a quelques mois, à l’issue de la présélection vidéo, organisée à huis-clos par la commission artistique, qui se déroule en octobre. 192 postulants, 75 sélectionnés, 73 concourant effectivement, dont 53 filles et 20 garçons, voilà pour les férus de chiffres et de statistiques. Parlons aussi géographie – ou géopolitique : l’Asie, omniprésente une fois de plus dans ses diverses composantes extrême-orientales, et l’Australie, et le Brésil… Le Paraguay, le Chili et l’Argentine, au parfum d'inédit… Nul doute, l’Amérique du Sud et ses candidats, toujours plus nombreux, ont à présent leur mot à dire dans le monde de la danse : au fond, Lausanne, en tant que vivier international de jeunes talents, n'en est qu'un reflet et une anticipation. Un peu d’Amérique – du Nord cette fois -, et d’Europe aussi, mais en pointillés au regard de la place occupée aujourd’hui par autres continents… De la vieille Europe émergent encore la Hongrie, l'Angleterre, ou la France, habitués de longue date du Prix de Lausanne... Sept candidats pour la France en cette année 2009, avouons que ce n’est pas si mal, là où d'autres contrées ne présentent souvent, et au mieux, qu'un candidat… Pourtant, au fond de nous, on se sent résolument étranger, pour rester poli, à ces combats nationalistes auxquels nombre de médias et d’amateurs souscrivent et semblent réduire le Prix, et les compétitions en général. La seule question, en l’espèce, dont on devrait débattre serait celle de l’"école", au sens plein du terme. Bref… A la liste principale s’ajoute – précision utile - la liste complémentaire, celle du petit nombre de candidats sélectionnés par le biais d’autres compétitions, comme le Youth America Grand Prix (autrement dit, le YAGP), le Concours International de Séoul ou le Prix Danzamerica. De tout cela se dégagent des noms que l’on reconnaît parfois, comme ceux de candidats malheureux d’une édition précédente, prêts à tout risquer une nouvelle fois – la Coréenne Yang Chae-Eun, finaliste l’an dernier, l’Australienne Jemima Dean, simple candidate il y a deux ans, à présent zurichoise… -, ou bien celui de Telmo Moreira, radieux lauréat de 2007, toujours du Portugal mais venu cette fois au nom de l’Académie Vaganova de Saint-Pétersbourg… Répartition géographique mise à part, c’est encore une majorité écrasante de filles que l’on retrouvera à Lausanne. Quid de la danse masculine dans le monde de demain ?… Comme par un clin d’œil ironique, c’est un garçon bondissant, fixé dans la pose d’un Nijinsky saisi de folie - le Brésilien Irlan Silva, lauréat l’an dernier -, qui nous regarde d’un air de défi, du haut de l’affiche de l’édition 2009…

Voilà pour l’avant-Lausanne…

Les candidats du Prix 2009 – décidément, on n’y échappera pas -, on en a déjà un avant-goût dans le train, bondé comme au premier jour des vacances, qui nous conduit à Lausanne. Nul besoin d’être un grand spécialiste, mais notre œil avisé reconnaît d’emblée dans les petits groupes de Japonaises calmes et déterminées, accompagnées d’un probable professeur, quelque future candidate… A Lausanne bien sûr, et avant même d’atteindre les hauteurs de Beaulieu où se déroule la compétition, le ton est donné : les couleurs du Prix se portent haut et fort dans les rues, les cafés et les hôtels de la cité vaudoise. Cette année, le Prix de Lausanne avait du reste organisé dans les locaux de l’Hôtel de Ville une très belle exposition, émouvante, parfois insolite, de chaussons de danse, ceux de tous les anciens lauréats et d’autres, personnalisés par des célébrités du monde artistique.

La compétition démarre dès le mardi, sitôt les candidats inscrits, par une journée sans, entendez sans le jury. Histoire de se plonger en douceur dans le bain lausannois sans subir d’emblée une pression extérieure que nul n’ignore pourtant. Les chignons serrés sont là, les regards encore timides, l’attitude hésitante et anxieuse. On se jauge et l’on se tait : on est en terre nouvelle. Considération plus terre-à-terre, les candidats sont priés de se procurer une gourde bleu foncé dont l’aspect opaque préviendra universellement les reflets disgracieux que fuient les caméras omniprésentes. Chacun épingle tant bien que mal le dossard qui lui a été attribué et qu’il ne devra plus quitter durant les épreuves. Désormais, nous les identifierons tous grâce à ce numéro…

Deux cours, mixtes pour cette entrée en matière, sont au programme de la première journée : un cours classique et un cours contemporain qui se succèdent sans pause véritable. Dès le lendemain, transportés sur la scène du théâtre, les candidats seront évalués par le jury sur ces deux classes, chacune d’elle entrant pour ¼ dans la note finale (les deux autres épreuves étant les variations, classique et Neumeier, prises en compte de manière égale lors de la phase des sélections et entrant elles aussi pour ¼ dans la note finale). Comme l’an dernier, les candidats sont regroupés par classe d’âge : les 15-16 ans (A) et les 16-17 ans (B). Comme l’an dernier aussi, les plus jeunes font la plus forte impression. Les "grands" ont déjà l’air de professionnels venus passer un examen obligatoire, les "petits" paraissent plus ouverts et montrent un enthousiasme et une vie que relèvera du reste leur professeur, Cynthia Harvey. Mais l’on apprendra vite à se méfier de ces impressions immédiates données par la classe : une barre impeccable, et comme tirée d’un livre – on pense notamment au Russe Dmitry Byakov (39), venu de Perm la Sibérienne, ou à l’Australienne Claudia Dean (17), d’une grâce absolue -, un sourire charmant, un port de bras raffiné, un cou-de-pied délicat… ne sont certes pas toute la danse. De fait, le travail du milieu, et plus encore celui des variations auprès des répétiteurs, laisseront bien vite émerger d’autres visages et d’autres talents.


[à suivre…]




Dernière édition par sophia le Lun Fév 16, 2009 9:29 pm; édité 1 fois
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sophia



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MessagePosté le: Mer Fév 11, 2009 9:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour info, la finale du Prix de Lausanne 2009 sera rediffusée sur Mezzo le vendredi 20 février (ça, j'ai déjà dû le signaler...Wink) et le jeudi 19 mars à 10h00.


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sophia



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MessagePosté le: Mer Fév 11, 2009 1:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une semaine à Lausanne

3ème épisode : Rencontre avec Cynthia Harvey




Cynthia Harvey débute la danse à Novato, en Californie, avant de poursuivre sa formation à l’Ecole du Ballet National du Canada, à l’Ecole du San Francisco Ballet, à l’Ecole de l’American Ballet et enfin à celle de l’American Ballet Theatre. En 1974, elle rejoint les rangs de l’American Ballet Theatre (ABT), devient soliste en 1978, puis danseuse principale en 1982. Avec l’American Ballet Theatre, Cynthia Harvey danse pour ainsi dire tous les rôles féminins classiques. A partir de 1986, elle est parallèlement danseuse principale invitée du Royal Ballet, où elle interprète à la fois le répertoire classique et les ballets de Frederick Ashton. Jusqu’en 1996, elle danse aussi en tant qu’artiste invitée avec Baryshnikov and Company et Nureyev and Friends. Elle figure également dans plusieurs films et documentaires. Depuis qu’elle a quitté la scène, Cynthia Harvey enseigne pour diverses institutions. Elle a notamment été professeur invité pour la Norwegian National Ballet Company, l’American Ballet Theatre, l’Australian Ballet, le Teatro alla Scala, le Royal Swedish Ballet, le Dresden SemperOper Ballett, la Royal Ballet School et l’English National Ballet School. Co-auteur de "Physics, Dance and the Pas de deux", Madame Harvey a été membre de DanceEast, organisme national pour la danse en Angleterre. Elle a ainsi participé aux débats visant à améliorer la vie des compagnies et des écoles de danse classique. En plus d’enseigner et de monter des ballets, elle fait partie des experts réguliers de la commission pour la formation et l’enseignement de la danse en Grande-Bretagne.
Pour le Prix de Lausanne 2009, Cynthia Harvey est professeur de danse classique.



Est-ce la première fois que vous venez au Prix de Lausanne ? Comment avez-vous été amenée à y participer en tant que professeur ?

C’est ma première expérience au Prix de Lausanne. Je n’avais jamais eu l’occasion de venir auparavant, même en tant que simple spectatrice. J’avais entendu parler de cette compétition à de très nombreuses reprises et avais vraiment envie de m’y rendre, principalement pour voir les jeunes danseurs. Je trouve en effet passionnant de déceler parmi eux des talents potentiels, de les suivre et de voir ensuite comment leur carrière évolue. C’est Gailene Stock, la directrice de l’Ecole du Royal Ballet, où j’ai par ailleurs enseigné, qui m’a, je pense, recommandée à Wim Broeckx, le président de la commission artistique du Prix de Lausanne, et j’ai donc été invitée cette année comme professeur pour la première fois. L’année dernière, j’étais en Australie, l’année d’avant en Suède… Bref, ça ne collait jamais, mais cette année, tout était pour le mieux.





Peut-on, comme c’est le cas en Russie ou en France - pays qui possèdent leur école propre -, parler d’une manière spécifiquement américaine d’enseigner le ballet classique ? De la même manière, existe-t-il selon vous un style américain de danse ?

Cela dépend en fait de chaque école, de chaque professeur. A l’Ecole du New York City Ballet, c’est bien sûr le "style Balanchine" que l’on vous enseigne. Il s’agit d’un "style", non d’une "école" ou d’un "syllabus" à proprement parler, comme c'est le cas en Russie ou en France. Mais il y a là, véritablement, un style spécifique, dans la manière d’aborder les ports de bras, le travail des pieds et les positions de la tête. En revanche, l’American Ballet Theatre développe à présent, par le biais de ses anciens danseurs devenus professeurs, une vraie "école", avec une méthode d’enseignement, un "syllabus", une "grammaire" qui lui sont particuliers. Cette méthode est essentiellement fondée sur les principes de Cecchetti.

Pour ce qui est d’un "style américain de danse", il faut garder à l’esprit la géographie du pays. Les Etats-Unis sont un pays de grands espaces, de vastes étendues, et cela influe sur le caractère des danseurs. Ils ne peuvent pas tous danser de la même façon. Ils aiment prendre leurs aises, avec des mouvements libres et amples. Ils privilégient la grande ligne, et parfois, il faut les obliger à contenir leurs élans et à s’astreindre au travail de détail pour acquérir plus de raffinement et de précision dans les positions.


Qu’en est-il de votre propre formation de danseuse ?

En ce qui me concerne, je n’ai pas été formée dans une "école" spécifique, dans une méthode plutôt qu’une autre. En réalité, j’ai appris un peu tout : Royal Academy, Cecchetti, Vaganova…, tout cela sans jamais passer aucun examen. J’ai commencé la danse dans une toute petite école, à Novato, en Californie. On était quelque chose comme quinze élèves ! J’ai eu par la suite la possibilité de participer à des stages de formation à l’Ecole du San Francisco Ballet, très proche du "style Balanchine", ou à l’Ecole du Ballet National du Canada. A partir de l’âge de 12 ans environ, je me rendais également chaque été au stage de cinq semaines organisé par la New York City Ballet Summer School. S’agissant simplement de stages d’été, je ne peux donc pas dire que ma formation soit liée spécifiquement à cette école.

J’ai eu un très bon professeur dès le départ en Californie : Christine Walton. J’ai eu la chance de recevoir avec elle une formation académique très stricte. C’est elle qui m’a poussée à m’inscrire aux stages d’été à New York et à San Francisco où je me retrouvais confrontée à des classes de 30 ou 40 élèves, sans rapport avec ce que je connaissais dans ma petite école de Novato. Elle-même avait été formée auprès de danseurs issus des Ballets russes. Son cours n’était pas fréquenté par beaucoup d’élèves : la salle était petite et l’on était ainsi plus facilement l’objet de son attention. Elle percevait les plus infimes détails, on ne pouvait vraiment pas tricher avec elle! Elle avait un esprit profondément californien. Son enseignement était un mélange de tradition stricte, à l’ancienne, et d’expérimentations osées pour l’époque : elle utilisait le yoga, elle nous donnait à faire des exercices qu’on retrouve aujourd’hui dans la méthode Pilates, elle mettait notamment l’accent sur le travail de la respiration pour fluidifier le mouvement… Et tout cela se passait il y a trente ou quarante ans ! Grâce à l’enseignement de ce professeur, un enseignement de base que je juge de très bonne qualité au regard de ce que j’ai pu voir ailleurs, à New York ou à San Francisco, je n’ai pas éprouvé le besoin de partir étudier tôt à New York. Je suis partie en effet, mais plus tard, seulement vers 15 ou 16 ans…

Plus tard, quand je suis arrivée à New York, en 1973, pour rejoindre l’école de l’American Ballet Theatre où je suis restée quelques mois, j’ai travaillé avec David Howard [célèbre danseur et professeur anglais qui s’installa par la suite aux USA et devint le coach de Natalia Makarova, Mikhail Barychnikov, Peter Martins…, ndlr], qui est alors devenu mon principal professeur.

Aux Etats-Unis, il est rare qu’on juge un professeur de danse sur ses diplômes. Très peu possèdent d’ailleurs un diplôme d’enseignement. C’est l’expérience qui forge votre réputation, c’est en fonction d’elle que vous êtes considéré comme un bon ou un mauvais pédagogue, et que les parents vous font confiance ou non. C’est à ces derniers ou aux danseurs eux-mêmes qu’incombe la responsabilité de se rendre compte de la qualité du pédagogue. Comme je l’ai dit précédemment, j’ai eu pour ma part beaucoup de chance.





Quelle a été votre progression au sein de l’American Ballet Theatre ?

Je suis entrée à l’American Ballet Theatre en 1974 en tant que danseuse de corps de ballet. J’ai dû patienter quatre ans et demi dans le corps de ballet, de 1974 à 1978. J’ai gravi les échelons lentement pour une Américaine ! A vrai dire, je commençais à en avoir un peu assez de faire le Cygne et je désespérais de devenir un jour soliste. Je pensais même arrêter. Mais j’ai fini par prendre mon courage à deux mains et je suis allée voir Lucia Chase, qui était à l’époque directrice de la compagnie, pour lui demander comment elle envisageait mon avenir. Elle m’a répondu : "vous êtes promue soliste", alors qu’en quatre ans, elle n’avait promu aucun danseur de la compagnie, elle n’avait engagé que des danseurs de l’extérieur, des gens qui avaient une certaine expérience. En 1982, je suis enfin devenue "danseuse principale" ("étoile"), grâce à Mikhail Barychnikov, qui entre-temps avait pris la tête de la troupe. Lorsqu’il a monté son Don Quichotte, j’ai été distribuée successivement dans le rôle de la Marchande de fleurs ["Flower-girl", rôle spécifique à la version de Mikhail Barychnikov et avatar du rôle d’Amie de Kitri, ndlr.], dans celui de la Reine des Dryades, et enfin dans celui de Kitri. Rien n’est donc arrivé tout de suite pour moi ! Le film avec Barychnikov date en fait de 1984. Le jour où le ballet a été filmé a d’ailleurs été terrible. Le lendemain de l’enregistrement, je devais danser en matinée Thème et Variations, de Balanchine, et la veille, nous avions terminé le spectacle à 1h du matin. Je crois qu’il y a eu un problème, et ils ont dû filmer à nouveau l’acte III, une prise qu’au final ils n’ont d’ailleurs pas utilisée…

Cela fait treize ans que j’ai arrêté de danser. Je n’ai pas fait toute ma carrière aux Etats-Unis, comme on pourrait le penser. De 1986 à 1987, j’ai été membre titulaire de la troupe du Royal Ballet. C’est Anthony Dowell qui m’a fait venir à Londres. Mais en comparaison de ce qui se faisait dans les compagnies américaines, je trouvais qu’on ne dansait pas suffisamment, qu’il n’y avait pas assez de représentations. Alors, comme à cette époque je me trouvais en quelque sorte à l’apogée de ma carrière, ou disons au sommet de mes possibilités, j’ai fini par retourner dans ma "maison", l’American Ballet Theatre, tout en continuant par ailleurs à être invitée en Angleterre, au Royal Ballet et au Sadler’s Wells, jusque vers 1992-93.





Avez-vous participé vous-même à des concours ? De manière plus générale, que pensez-vous des concours ?

Personnellement, je n’ai jamais participé à un concours en tant que candidate. Etant enfant, j’étais très timide. Fernando Bujones, après avoir remporté Varna, m’avait sollicitée pour faire le concours de Moscou avec lui. J’ai répété durant deux semaines, et j’ai fini par lui dire que j’allais lui faire perdre la compétition ! J’avais tellement peur que j’ai préféré renoncer. A cette époque, je n’avais pas confiance en moi. Au fond, j’ai appris à gagner cette confiance intérieure grâce au travail effectué durant quatre ans et demi au sein du corps de ballet de l’American Ballet Theatre. Mais tout cela a pris du temps… Comme je l’ai déjà dit, je venais d’une petite ville et j’ai été formée dans une petite école californienne, dépourvue de tout prestige particulier. A New York, tout me semblait fantastique et toutes les ballerines me paraissaient extraordinaires. Je ne me sentais pas à la hauteur pour affronter des concours internationaux. Heureusement, je me connaissais suffisamment pour le savoir. Cela dit, tout le monde ne réagit pas de la même manière, et il existe des danseurs qui, à l’inverse, ont réussi à acquérir une expérience scénique et à forger leur personnalité justement grâce aux concours.

Pour moi, il est difficile de rendre l’art objectif, décider qui est le meilleur, etc... Cela dit, à l’âge qu’ont les candidats, on ne peut pas vraiment percevoir la dimension artistique, seulement le potentiel. Ici, à Lausanne, c’est justement au "potentiel artistique" des candidats qu’ils s’intéressent, pas au "produit fini", et ils appuient leurs décisions sur ce critère.

J’ai été membre de divers jurys de concours, comme par exemple le Tanzolymp à Berlin - j'y étais l’an dernier et ce sera le cas cette année encore -, ou le concours du Young British Dancer of the Year, auquel je participe régulièrement depuis plusieurs années, qui a lieu en mars. Après Lausanne, je vais d’ailleurs me rendre à Brindisi, à la fois comme professeur et comme membre du jury, puis à Reus, près de Barcelone, toujours pour des compétitions. A Jackson, il y a quelques années, je me suis aussi retrouvée, non pas membre du jury, non pas professeur, mais maître de cérémonie... Je devais parler dans un micro chaque soir ! C’est autre chose…

Parfois, je retrouve les mêmes candidats, les mêmes danseurs d’un concours ou d’un stage à l’autre, et c’est d’ailleurs intéressant de les revoir quelques mois ou quelques années après, cela permet de mesurer les progrès accomplis. Parmi les jeunes gens que j’ai pu voir dans les concours, en tant que jury, il y a eu notamment Deborah Bull, Miyako Yoshida ou Julie Kent, qui sont devenues célèbres depuis.

Mais au fond, je préfère ne pas faire partie d’un jury. La situation de professeur que j’ai ici à Lausanne me convient mieux. C’est aussi moins stressant. Lorsqu’on est membre d’un jury, on est souvent amené à prendre des décisions qui vont déclencher des crises de larmes. Ce n’est pas une position facile.





Enseignez-vous de la même manière que d’ordinaire dans le cadre particulier du Prix de Lausanne ? Adaptez-vous votre cours aux candidats ?

Le premier jour du concours, à Lausanne, est le plus délicat. On cueille les enfants à froid, on ne les connaît pas, et il faut du temps pour s’adapter. Je me fie à leur âge et à leur niveau et je commence donc mon cours un peu de la même façon que je le ferais à l’Ecole du Royal Ballet ou à celle de l’English National Ballet, deux établissements où j’enseigne régulièrement et qui envoient pas mal de leurs élèves dans les concours comme celui de Lausanne. Ensuite, en fonction du niveau des participants – qui n’est généralement pas très homogène -, je dois adapter la classe. C’est un jeu qui se fait spontanément la première fois qu’on se retrouve face aux élèves.

Il est très intéressant de voir les différences d’"école" parmi les candidats. Parfois, on a des surprises : certains peuvent ainsi être excellents à la barre et se révéler médiocres au milieu. Cela provient parfois du fait que leur professeur leur enseigne tout dans le moindre détail, jusqu’à la position du petit doigt : ils cessent alors de réfléchir. Pour d’autres, la méthode dans laquelle ils sont formés leur apprend des enchaînements précis – par exemple, pas tombé-pas de bourrée-glissade-assemblé – et si je change simplement l’ordre de l’enchaînement, ils sont perdus. J’ai été très étonnée par les plus jeunes [15-16 ans, ndlr.], qui ont montré de très belles qualités ainsi qu’une joie de danser, et se sont avérés presque supérieurs à leurs aînés. Les 17-18 ans sont déjà davantage préoccupés par leur avenir professionnel, et sont là dans l’espoir de décrocher un contrat. L’enjeu est donc plus important, ce qui fait qu’ils sont aussi plus tendus, moins spontanés.

Les candidats sont, de manière générale, plus tendus que mes élèves réguliers, ceux de Londres par exemple, ce qui est normal dans un concours. Le deuxième jour de la compétition [les candidats sont alors évalués par le jury lors d’une classe, ndlr.], j’ai donné sur la scène et devant le jury le même cours que la veille et ils paraissaient alors plus relâchés, plus en confiance. Ils me connaissaient, ils connaissaient les exercices… Pour le reste, en accord avec le règlement, je ne suis pas censée apporter de corrections individuelles [rôle dévolu aux "coaches", ndlr.], ce qui, au passage, est terrible pour moi ! Je dois donc me contenter d’indications générales.





Pour terminer, que pensez-vous de l’apprentissage des variations par la vidéo ?

Les candidats du Prix de Lausanne ont en principe travaillé leurs deux variations à l’avance, à l’aide des vidéos fournies par l’organisation. L’avantage, c’est que tout le monde est mis face à un même standard d’interprétation ; cela évite quelques dérives. Autrement, on risque de voir quelques prestations de mauvais goût. Le Cygne noir notamment donne souvent lieu, dans ces cas-là, à des prestations qui peuvent se révéler terribles. Cela permet aussi d’éviter des arrangements ou des modifications intempestives de la chorégraphie. Là, au moins, les jeunes sont jugés sur un pied d’égalité. Certes, il y a le risque de "copiage" servile d’une interprétation, mais je pense qu’un jury compétent est à même de percevoir et d’évaluer les différences entre les candidats.






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sophia



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MessagePosté le: Mer Fév 11, 2009 4:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le quotidien australien The Age consacre un article à Hannah O'Neill, première élève de l'Australian Ballet School à remporter le Prix de Lausanne.
On y apprend notamment que David McAllister, directeur de l'Australian Ballet et membre du jury de l'édition 2009, très élogieux à son égard, n'a pas eu le droit de voter pour la candidate, dans la mesure où elle appartenait à l'"Australian connection".

Dance takes flight for Prix de Lausanne winner, by Robin Usher (11 février 2009)


Photo: Neil Bennett

Hannah O'Neill porte sur la photo le costume de la variation de Neumeier, Préludes CV.


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Fév 12, 2009 4:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une semaine à Lausanne

4ème épisode : De la classe aux répétitions


L’une des spécificités du Prix de Lausanne, si on le compare à d’autres compétitions de danse d’envergure internationale, est de proposer aux candidats un "coaching" individualisé de leurs variations, "coaching" assuré par des répétiteurs fidèles et pointilleux, Monique Loudières et Sergiu Stefanschi pour les variations classiques, Laura Cazzaniga et Kevin Haigen pour les variations Neumeier, faisant office de variations contemporaines pour la deuxième année consécutive. Le programme de l’édition 2009 contribuait tout particulièrement à mettre en avant cet aspect "coaching". La réduction du nombre de variations présentées par les candidats à deux - l’une classique, l’autre contemporaine – apparue l’an dernier dans le règlement du concours (auparavant étaient imposées deux variations classiques et une contemporaine) permet du reste de développer et d'approfondir davantage ce travail en amont effectué auprès des répétiteurs et – nouveauté significative de cette année - observé par le jury. N’oublions que ce que voit le public le samedi lors des sélections et le dimanche lors de la finale ne constitue en réalité que la moitié de la note attribuée à chaque candidat et que d’autres qualités que celles proprement scéniques sont prises en compte par le jury durant la semaine. On invoquera ici la réactivité aux corrections et aux conseils fournis par les répétiteurs, la concentration qu’elle implique de manière sous-jacente, et plus largement la capacité de progression des candidats… On l’a dit et sûrement répété, mais le Prix de Lausanne se donne d’abord comme mission de déceler le potentiel artistique des jeunes danseurs, plutôt que de couronner de petits phénomènes…

Après deux journées dévolues aux classes, place au travail des variations…

On l’a suggéré, on le confirme à présent, les variations donnent souvent une tout autre image des candidats que celle perçue lors de la classe. C’est là que se révèlent vraiment la personnalité artistique, la musicalité, le style, mais aussi la faculté à occuper l’espace et les directions (et pour l’instant, on ne parle que du studio) et peut-être aussi, tout simplement, à danser… Lors du "coaching" individuel des variations classiques, qui se déroule sur deux jours complets en alternance avec celui des variations contemporaines, les candidats, filles et garçons, sont regroupés à la fois par classe d’âge et en fonction de leur choix de variation. Deux séances de répétition sont en fait organisées pour chaque groupe de candidats, l’une en présence du jury et l’autre sans, auxquelles s’ajoute la possibilité pour chacun de filer sa variation à deux reprises sur la scène du théâtre. Cette année, très gros succès de Coppélia et des Ombres de La Bayadère - un peu au détriment des autres variations - auprès des filles les plus jeunes (15-16 ans), tandis que les garçons de la même tranche d’âge, il est vrai beaucoup moins nombreux, se partageaient équitablement les variations extraites du Lac des cygnes (solo du pas de trois), de Giselle (solo du Pas de deux des Paysans) et de La Fille mal gardée. Il y a quand même eu un courageux pour choisir l’Oiseau bleu, introduit cette année dans le programme des variations classiques… Chez les aînés (17-18 ans), un peu plus de variété était perceptible : Raymonda (variation du Rêve), Kitri ou Gamzatti pour les filles, Corsaire ou Albrecht pour les garçons… De ce qu’on a pu voir au fil de ces deux journées de préparation, voici donc quelques impressions, à confirmer ou à infirmer une fois sur la scène, lors de l'épreuve des sélections...


[à suivre (très vite)...]


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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 13, 2009 11:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Répétitions des variations classiques (filles) – Monique Loudières



Filles A (15-16 ans)




Avouons que cette année on en aura vu défiler, chez les plus jeunes, des Swanilda au corsage fleuri ou au petit tablier pastel... Pour les répétitions toutefois, l’académique est de rigueur et tout ornement superfétatoire en est banni pour ne pas gêner ni perturber l’évaluation équitable des danseurs et tout simplement les corrections. Au rayon des variations donc, seules les Ombres de La Bayadère auront vraiment réussi à faire concurrence à Coppélia… Une Fête des fleurs à Genzano oubliée une nouvelle fois, et des Vendangeuses de Giselle presque autant…

Plus jeune candidate de la compétition et première en tout, on le pressent, la Japonaise Miki Mizutani (1) s’impose dès la première répétition par sa fraîcheur, sa légèreté, son charme juvénile et piquant, particulièrement appropriés ici, ainsi que par une technique d’une aisance confondante, même au regard d’autres candidates manifestement tout aussi douées. Autre Japonaise et autre Swanilda, Futaba Ishizaki (3) impressionne peut-être plus encore. Elle a choisi d’interpréter la variation dans l'arrangement chorégraphique de Fernando Bujones qui comporte une redoutable série finale de fouettés à l’italienne. Très déliée au niveau des bras et du dos, elle montre déjà une expressivité remarquable dans sa danse et son jeu, généreux et ouvert. Ce qui frappe ici, c’est la maturité et l’autorité scéniques – au fond, l’aplomb incroyable - de ces deux très jeunes candidates japonaises qui semblent nées pour briller dans des variations de concours. Les qualités d’expression, alliées à une vivacité et à une joie de danser communicatives, on les retrouve aussi chez la Brésilienne Carolina Coelho Pais (6), qui manque toutefois de relâchement et de fluidité dans le haut du corps et doit encore apprendre à contrôler son énergie débordante.

Parmi les très nombreuses Ombres (assez équitablement choisies par les candidates, mais avec une petite préférence pour la 3ème, semble-t-il), on aura surtout retenu la prestation de la Japonaise Mizuki Noshiro (8 ), aux bras et aux développés magnifiques, qui parvient à manifester un véritable lyrisme dans la 3ème variation, ou encore celle de la Néo-Zélandaise Hannah O’Neill (14), félicitée à juste titre par Monique Loudières pour sa musicalité dans la 2ème variation, qualité qui, à coup sûr, la distingue du tout venant des candidates. Certains maniérismes – sourires et bras en excès dans un contexte peu approprié - pourraient cependant être aisément corrigés. La Coréenne Ko Sewon (11) se fait elle aussi favorablement remarquer pour son style et sa précision dans la 3ème variation. La Japonaise Nanako Hayafuji (27) montre quant à elle une fluidité appréciable dans la 1ère variation, tandis que la Hongroise Ágnes Kelemen (24) offre une 2ème variation bien enlevée. L’autre candidate hongroise, Vanessza Csonka (18 ), issue elle aussi de l’Académie de Danse de Budapest, qui avait au passage obtenu une lauréate l’an dernier en la personne de Lili Felméry, semble en revanche plus limitée techniquement, en dépit d’un physique très avantageux, et surtout peu à l’aise dans un rôle de soubrette tel que celui de Swanilda, exigeant vélocité et dynamisme.

De manière générale, au-delà des problèmes techniques, plus ou moins importants, mais excusables s’agissant d’une répétition, beaucoup de candidates se voient reprocher, sinon un défaut massif de musicalité, du moins des erreurs éparses dans ce domaine. On pourrait ajouter que ce qui fait que l’on est séduit par l’une plutôt que par l’autre, dans ce cadre impitoyable où le danseur est en quelque sorte nu et ne peut tricher, vient de la capacité objective des interprètes à marquer les accents dans la variation, à créer des nuances, évitant ainsi d’en donner une lecture plate, scolaire ou trop linéaire, comme c’est parfois le cas. Ce défaut est d’ailleurs certainement plus manifeste chez les candidates ayant choisi l’une des variations des Ombres, qui se présentent d’emblée comme désincarnées et semblent ne laisser place qu’à la virtuosité technique, au contraire de la variation de Swanilda, où certaines lacunes superficielles sont parfois compensées par l’implication dramatique des interprètes, ou tout au moins par des effets habilement étudiés.



Filles B (17-18 ans)



Shoko Tsuji (45, Japon) avec Monique Loudières


Si les plus jeunes avaient frappé par leur enthousiasme et sans doute davantage marqué les esprits lors de la classe du premier jour, les plus âgés se révèlent en revanche plus convaincants, plus professionnels disons-le, dès lors qu’on en arrive au travail des variations. Sans avoir vu la totalité des candidates du groupe des 17-18 ans, ce que l’on en a perçu – et encore une fois, il s’agissait d’une répétition, non d’une prestation en scène - paraissait sans doute d’un rendu plus homogène que ce que pouvait offrir parallèlement le groupe des 15-16 ans dans le même contexte. Toutefois, certaines se distinguent incontestablement par "autre chose" - cette qualité que l’on attend et que l'on cherche toujours et partout -, qui peut être, au choix et sans exclusive : la sûreté technique, le brio, l’engagement, la personnalité ou bien le style…

Parmi les candidates de ce groupe, on pouvait notamment remarquer deux Japonaises (oui, encore, mais cette année, les candidats japonais étaient souvent excellents, alors pourquoi se taire ?…) : Machi Moritaka (43), dont l’autorité et l’élégance s’imposent avec une indéniable maestria dans la variation de Gamzatti, et Haruka Soutome (59), qui montre d’excellentes qualités dans sa variation de Kitri : légèreté, musicalité, occupation large et généreuse de l’espace. La Coréenne Yang Chae-Eun (53), déjà brillante finaliste en 2008, se révèle pour sa part une Kitri à la personnalité flamboyante, après avoir incarné, dans un registre opposé, l’une des trois Ombres l’an dernier. On mentionnera encore la grâce raffinée et la personnalité radieuse de la Brésilienne (exilée à Mannheim) Rafaelle Queiroz Rodrigues (68 ) en Gamzatti, ainsi que l’autorité et la présence démontrées par l’Australienne Jemima Dean (66), élève de la Tanz Akademie de Zürich, solide et efficace à défaut d’être vraiment lyrique dans cette même variation. Les Raymonda, nombreuses, défilent dans la variation du Rêve, qui permet d’apprécier les très belles qualités lyriques et musicales de certaines candidates. Il faut le reconnaître, les Européennes participant au concours ont bien du mal à faire le poids face à l’assurance, la précision musicale et le brio technique de toutes ces jeunes filles citées précédemment. Cette année, la candidate anglaise – il y a toujours un petit contingent de bons éléments issus des écoles anglaises à Lausanne -, Lauretta Summerscales (61), de l’English National Ballet School, était, sans démériter, bien en-deçà du niveau de Delia Mathews et Nancy Osbaldeston, respectivement lauréate et finaliste en 2007 et 2008. Quant à la candidate de la Royal Ballet School, c’était… Machi Moritaka, déjà mentionnée plus haut…


[à suivre (très, très vite)...]




Dernière édition par sophia le Sam Fév 14, 2009 11:08 am; édité 2 fois
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chris_card



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MessagePosté le: Ven Fév 13, 2009 7:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mes photos du prix de lausanne 2009

http://chriscx1.deviantart.com/gallery/#Prix-de-Lausanne-2009


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