Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Mar Mai 23, 2017 9:08 pm Sujet du message: |
|
|
Le journaliste suisse Jean-Pierre Pastori, critique et historien de la danse bien connu - et également président de la Fondation Béjart Ballet Lausanne, vient de publier un nouvel ouvrage consacré au célèbre chorégraphe marseillais installé, à la fin de sa vie, avec sa compagnie sur les rives du lac Léman :
Dix ans après sa disparition, il importait de se pencher sur l’œuvre prolifique de Maurice Béjart (1927-2007) pour en dégager les lignes de force. Des Ballets de l’Etoile, à Paris, au Béjart Ballet Lausanne en passant par le Ballet du XXe Siècle, à Bruxelles, cet ouvrage évoque les grandes heures d’un artiste aussi engagé dans la recherche chorégraphique que soucieux d’aller au-devant du plus large public. C’est à travers le prisme des «affinités électives» que l’auteur a choisi d’éclairer les ressorts de l’art de Béjart; ces danseurs, musiciens, décorateurs, comédiens dont il a été proche, qui ont nourri sa créativité et qui constituent son univers. Onze personnalités, autant de portes ouvertes sur son travail. Jorge Donn, par exemple, amène à s’intéresser à la réhabilitation du danseur masculin; le compositeur Pierre Henry à ses innovations avant-gardistes; Germinal Casado, danseur et décorateur, à la scénographie de ses ballets; la comédienne Maria Casarès à ses mises en scène théâtrales; Salvador Dali à son goût pour le théâtre total et pour le non-sens dramatique; Léopold Sedar Senghor, le président-poète sénégalais, à son syncrétisme culturel. Et ainsi de suite, par association d’idées, au travers d’une constellation d’artistes.
L'ouvrage peut être commandé directement chez l'éditeur, les Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (un établissement à vocation, comme son nom l'indique, scientifique et universitaire, et non purement commercial) au prix - raisonnable - de 13,90 € - 18x 12 cm, 160 pages, couverture illustrée.
Lien vers l'éditeur --> http://www.ppur.org/produit/841/9782889151967 |
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
|
|
Revenir en haut |
|
Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
|
Posté le: Lun Mai 29, 2017 3:01 pm Sujet du message: |
|
|
Vient de paraître "Entrer dans la danse, l'envers du Ballet de l'Opéra de Paris" et surtout de l'École de Danse, son recrutement, sa sélection ... par Joël LAILLIER, Sociologue, aux CNRS Éditions (255 pages - 25 € à la FNAC)
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
|
Revenir en haut |
|
Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
|
|
Revenir en haut |
|
Delly
Inscrit le: 14 Juin 2016 Messages: 603
|
Posté le: Lun Mai 29, 2017 5:22 pm Sujet du message: |
|
|
En complément de ce livre alléchant, Joel Laillier avait publié il y a quelques années (en 2011) un article sur la "vocation" basé sur l'Ecole de Danse.
http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_082_0059
(pour les non-initiés à la danse et à l'Opéra, article ... frappant).
Les pages suivantes du numéro de "Société contemporaines" portaient sur la socialisation des jeunes footballeurs également intégrés dans des centres de formation d'élite et, en miroir de celui sur l'Ecole de danse, c'est très intéressant :
http://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2011-2-page-85.htm
Bref, de quoi me donner encore plus envie de lire le livre qui vient de paraître.
|
|
Revenir en haut |
|
Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
|
|
Revenir en haut |
|
Delly
Inscrit le: 14 Juin 2016 Messages: 603
|
Posté le: Lun Mai 29, 2017 9:58 pm Sujet du message: |
|
|
Merci pour la précision Gimi !!
Du coup la notice biographique de l'auteur éclaire la chose, puisqu'il s'agit de son travail de thèse :
http://cresco.univ-tlse3.fr/laillier-joel-523399.kjsp
Je cite un extrait de la notice :
"Mon travail de thèse a porté sur les processus de socialisation des danseurs du Ballet de l'Opéra de Paris, depuis les premières expériences de danse jusqu'à la sortie du métier. L'objectif a été de développer une analyse des logiques pratiques qui orientent et justifient leur engagement intensif. Cette recherche s'appuie sur trois terrains d'enquête qui combinent méthodes ethnographiques et statistiques : un premier auprès des élèves de l'écode de danse de l'Opéra a permis d'analyser les effets des dispositifs scolaires et de la socialisation entre pairs ; un second auprès des familles des élèves s'est centré sur le rôle des parents et de la socialisation familiale ; et enfin un troisième auprès des danseurs de la compagnie a permis d'analyser les effets de cette socialisation primaire face aux situations de travail, les évolutions de ces dispositions et leur rôle dans la construction des carrières professionnelles. "
|
|
Revenir en haut |
|
céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
|
Posté le: Jeu Juin 01, 2017 12:23 pm Sujet du message: livre sur la danse |
|
|
Excellent post Delly, merci. Cet article éclaire des questionnements, confirme des intuitions. Comment s'étonner du manque de mixité sociale après cette lecture. J'avoue que je n'avais pas conscience de l'engagement en temps et en argent demandé à la famille.
|
|
Revenir en haut |
|
Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
|
Posté le: Jeu Juin 01, 2017 2:44 pm Sujet du message: |
|
|
Face à l'engagement en temps et en argent demandé à la famille (l'exemple le plus célèbre, non cité par Joël LAILLIER - car très ancien - est celui de Monsieur et madame GILBERT, qui, pour suivre leur fille en 1995, ont quitté Toulouse, en liquidant l'entreprise artisanale du père de Dorothée et se sont lancés dans l'inconnu), l'étude de Julien BERTRAND sur la formation des jeunes footballeurs montre que si l'engagement en temps des parents est aussi important, l'engagement en argent est totalement différent car, rapidement, les espoirs footballeurs perçoivent un salaire et aident financièrement leurs parents.
|
|
Revenir en haut |
|
céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
|
Posté le: Jeu Juin 01, 2017 4:21 pm Sujet du message: livre sur la danse |
|
|
Je suis contente que vous parliez des footballeurs car je trouve un peu injuste que l'on reproche aux danseurs et danseuses de faire de la publicité.
Je connaissais l'histoire de la famille de Dorothée Gilbert et leur engagement.
Pensez vous, Gimi, que le système de l'école de Nanterre a changé les problèmes des familles, en positif ou négatif?
|
|
Revenir en haut |
|
rodolphe
Inscrit le: 29 Sep 2015 Messages: 25
|
Posté le: Jeu Juin 01, 2017 5:06 pm Sujet du message: |
|
|
Merci pour l'article, très intéressant !
|
|
Revenir en haut |
|
Estelle
Inscrit le: 17 Juin 2009 Messages: 205 Localisation: Lyon
|
Posté le: Ven Juin 02, 2017 2:40 am Sujet du message: |
|
|
Merci beaucoup pour ce lien, cet article est vraiment très intéressant. Comme Céline, je n'imaginais pas que le coût en temps et en argent était aussi élevé pour les familles...
Et certains détails sont frappants, par exemple le fait qu'une partie des parents ne s'intéressent pas du tout à la danse classique.
Quand on voit tous les efforts que cela demande, non seulement aux élèves mais à leurs familles, et l'importance accordée au prestige de "l'institution Opéra de Paris", on comprend mieux que les danseurs de l'Opéra hésitent à quitter la compagnie pour aller ailleurs même lorsqu'ils ne sont pas contents de leur évolution de carrière...
Par ailleurs, je me demande si ce sociologue (ou un autre) a fait le même type d'étude au sujet d'élèves ayant été exclus en cours de scolarité à l'Ecole de Danse, ou qui n'ont pas été acceptés dans le Ballet en fin de scolarité. J'imagine que cela doit être d'autant plus dur pour ces élèves qu'il doit s'y rajouter pour certains un sentiment de culpabilité vis-à-vis de leur famille qui a fait tant de "sacrifices"...
|
|
Revenir en haut |
|
céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
|
Posté le: Ven Juin 02, 2017 9:05 am Sujet du message: livre sur la danse |
|
|
C'est la double peine pour les élèves exclus en cours de scolarité car ils perdent également un système intelligent, ramassé et attentif d'instruction. Seules certaines écoles privées donnent ce confort et cette efficacité.Je pense que c'est le chemin choisi à la sortie pour ceux qui en ont les moyens.
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
|
Posté le: Ven Juin 02, 2017 9:22 am Sujet du message: |
|
|
Ne perdons pas de vue quand même que l'école de l'Opéra est une école d'Etat, qui dispense un enseignement gratuit, et dont le nombre d'élèves payants est très limité (sous des conditions que je n'ai jamais vraiment bien comprises). C'est un système certes hyper-sélectif et compétitif, mais aussi très favorable du point de vue des conditions d'accueil et de travail si on le rapporte au vaste monde de la danse et des écoles professionnelles.
Rien à voir de ce point de vue avec l'école du Royal Ballet, dont les frais de scolarité sont tels (surtout l'Upper School, je crois) qu'il exclut de fait pas mal de jeunes de familles anglaises "moyennes", dès lors qu'ils ne disposent pas de bourses conséquentes. D'où aussi l'afflux de jeunes talents étrangers, repérés dans les concours et soutenus financièrement (ce qui commence à se profiler à l'Opéra, cela dit, faute de "combattants" locaux).
Personnellement, c'est plutôt cette comparaison-là - celle avec les autres grandes écoles, publiques ou privées - qui m'intéresserait.
Je n'ai pas lu l'article, mais certains présupposés initiaux me font déjà tiquer. ll me semble que la grille de lecture socio-économique n'est pas suffisante, a fortiori concernant l'Opéra institution d’État, pour analyser l'engagement dans une formation professionnelle de haut niveau. Le facteur culturel me paraît bien plus essentiel, mais là, méfiance, je crains qu'on ne flirte déjà avec le pas sociologiquement correct.
|
|
Revenir en haut |
|
|