"Ballerina" de Bertrand Normand

[Silk]

Merci cher Haydn ! Je poste ma commande...

[lafillemalgardée]

Ce très beau reportage deviendra très vite "cultissime" pour les amoureux de la danse! J'ai personnellement adoré "Ballerina" et ne peut que le recommander aux amoureux de belles images! Le contenu est fort instructif et regorge d'interviews passionnantes. Le film que j'attendais avec impatience depuis "Tout près des Etoiles" de Niels Tavernier.

[Glinka !]

Oui, Haydn m'a bien compris ! Sitôt le DVD reçu, j'ai regardé le film « toutes autres affaires cessantes »... Et dès le générique final j'ai... relancé la lecture. C'est ainsi que deux fois 75 minutes ont passé sans que je m'en aperçoive. Le même phénomène de double visionnage s'étant reproduit dans la soirée, j'en ai déduit (outre un certain rapport avec ce que disait Barthes des haïkaï) que cette petite merveille de tendresse limpide portait en elle-même une force nous contraignant (douce contrainte...) à la regarder toujours deux fois de suite. Un peu, si vous voulez, comme un baiser à l'être aimé en appelle aussitôt un deuxième -et ainsi de suite...


PS du 29 août

Bien des reproductions vendues dans les boutiques des musées prouvent que le détail, même si le peintre ne l'a pourvu d'aucune intention manifeste ni d'affect, même s'il est apparemment tout à fait contingent, mais parce qu'un regard (au moins celui de l'éditeur ou du photographe) y a trouvé une source d'émotion, est parfois digne d'être porté par agrandissement à l'attention du spectateur...

Dans la séquence de Ballerina où des admiratrices complimentent Evgenia Obraztsova (admiratrices d'ailleurs très modestes de mise -du moins selon les critères « occidentaux »- et qui par là suggèrent un temps -une histoire à refaire complètement- où la « condition sociale » sera une notion étrangère à l'esprit humain), on voit plusieurs fois dans le champ de la caméra (mais sans intention spéciale autre que celle de l'épisode : montrer la ferveur naissante envers Genitchka, et aussi la simplicité d'une affection finalement réciproque) le visage d'une jeune femme à qui le hasard a refusé, avec trop d'ostentation pour ne pas révolter un peu, de donner des traits répondant à la sensibilité de ses paroles -hasard méchant s'étant même, comme par malveillance méticuleusement calculée, appliqué à contrarier par une sorte de disgrâce le charme venant des yeux de cette jeune femme, doux, clairs, et pleins de larmes devant la ballerine, qui alors la serre longtemps dans ses bras.

Dans ce bas monde hélas (d'où nous ne pouvons hisser notre regard au-dessus de la palissade masquant les « desseins de la Providence » -ce qui nous fait lever le poing de rage, et vouloir saisir au collet l'Eternel) rien n'est moins aveugle que l'amour. Aussi je me suis demandé, avec un espoir incertain, si cette jeune femme avait dans sa vie un être aimé la serrant de la même façon dans ses bras, et lui donnant d'amour ce qu'elle donnait d'affection à l'artiste...

J'ai revu Ballerina si souvent en quelques jours que les visages des protagonistes, danseuses et témoins, sont pour ainsi dire constamment dans ma conscience -et avec eux, tout le temps, celui de cette jeune femme aussi...

Quatre ans ont presque passé depuis le tournage de ce film. Evgenia, en 2005 coryphée, est maintenant première soliste. Son visage, sur le site du Mariinsky, est encore plus lisse de beauté qu'alors. À Saint-Petersbourg existe, c'est un fait avéré par le film, existe en ce moment où ces mots s'écrivent (à moins d'accident tragique), cette jeune femme de quatre ans plus âgée qu'elle-même dans Ballerina -seule chose que je puisse savoir d'elle, et dont je me demande (d'elle pour qui Evgenia Obraztsova était/est peut-être l'image de soi rêvée) si un être amoureux la serre dans ses bras.

À l'âge des enfants se présentant à l'Académie Vaganova -c'est l'âge perpétuel, invariant, quand on croit dur comme fer aux amours légendaires- on admet sans peine que les pensées voyagent par leur seule force, et entre êtres éloignés peuvent se rejoindre, comme celles d'Ariane et de Solal sur l'étoile polaire (Belle du Seigneur). Si jamais, par malheur, cette jeune femme n'avait personne pour l'aimer, je souhaiterais -tout simplement- que des pensées pour elle rejoignent dans le ciel de Saint-Petersbourg, sous les ailes de l'ange de Saint-Pierre et Saint-Paul, le latent désir d'amour que ses paroles dévoilaient.

[Audrey]

Un documentaire qui ravira les passionnés...

Vu ce samedi au cinéma... (merci les dansomaniaques de m'avoir signalé cette occasion)

Pour les parisiens, il y a encore des séances (pour cette semaine) : dim, lun, mar, 17h50, 19h50 à l'Entrepôt, 7/9 rue Francis de Préssensé, métro Pernety dans le 14ème.
A noter que Publicis cinémas sur les Champs Elysées le propose à 11h le WE, je ne sais pas si le film sera encore à l'affiche le WE prochain.

Ce film m'a permis de découvrir l'univers du ballet du Marinsky actuel, que je connaissais mal. J'ai été touchée par la fraîcheur, la franchise, l'incroyable humilité et la très belle personnalité des solistes qui nous sont présentées (dont les célébrissimes Vishnevna et Zakharova).

Si vous avez la possibilité, allez le voir sans tarder...

[sophia]

Interview de Bertrand Normand sur RFI (à environ 9 minutes):

http://www.rfi.fr/radiofr/editions/082/edition_98_20080803.asp

[sophia]

Interview sur France 24 (2ème partie de la vidéo):

http://www.france24.com/fr/20080725-culture-theatre-palestinien-russie-ballerines

[haydn]

Bertrand Normand a très gentiment accepté de recevoir notre amie Sophia, dont tous les lecteurs de Dansomanie connaissent la passion pour le Mariinsky.

Le réalisateur de Ballerina nous a accordé un très long entretien, que vous pouvez dès à présent retrouver en ligne sur Dansomanie, illustré de nombreuses photos du tournage. En espérant que cela donne envie de découvrir le film à ceux qui ne le connaissent pas déjà, et plus encore, d'aller voir le ballet du Mariinsky si l'opportunité s'en présente!


27 août 2008 : Bertrand Normand raconte la genèse de Ballerina


Ou : www.dansomanie.net, rubrique "entretiens"






Le site de Bertrand Normand : http://www.bertrandnormand.com/

[sophia]

Ballerina est toujours diffusé dans trois salles à Paris: L'Entrepôt, le Reflet Médicis et le Publicis des Champs-Elysées.

Une sortie dans certaines salles de province serait prévue.

Il sera notamment diffusé au cinéma Le Royal à Biarritz à partir du 14 septembre.

Informations sur http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=136713.html

[sophia]

Ballerina va sortir aux Etats-Unis, et à cette occasion Bertrand Normand est interviewé par Gia Kourlas dans Time Out.

http://www.timeout.com/newyork/articles/dance/70191/goody-tutus

On y apprend surtout la sortie prochaine d'un DVD du film comportant 45 minutes de bonus, avec notamment Uliana Lopatkina.

[sophia]

Dans le New York Times, Roslyn Sulcas est assez critique vis-à-vis de Bertrand Normand et de son film Ballerina présenté au Lincoln Center dans le cadre du festival "Dance on Camera". (Pour ajouter à la réflexion "Filmer la danse"...)

Showing Dance on Film, Kirov to Busby Berkeley, par Roslyn Sulcas (6 janvier 2009)

[Kevin Ng]

Merci Sophia.

[Glinka !]

Il faut dire tout de même (chaque lecteur de la page dont vous donnez le lien, Sophia, l'aura constaté) que l'un des trois reproches de R. Sulcas porte sur... la lugubre voix off de Diane Baker  -"qu'en pays françois oncques n'entendîmes"...

Et que le reproche principal provient peut-être d'une attente trop élevée ("what is specific about the St-P. Ballerina"*) -en tout cas ne coïncidant pas avec le but explicite du film, eu égard à ce qu'en dit (à Dansomanie, dans l'entretien avec vous) B. Normand. Film dont vous aviez compris exactement la nature, dans le premier commentaire que vous en avez fait ici : une sorte de carnet d'aquarelles d'un voyageur émerveillé ayant voulu "saisir l'insaisissable" (B. N.), non a priori balletomane et "n'y connaissant rien" (B.N.)

On peut par ailleurs remarquer que le bref texte critique de R. Sulcas ne suit pas la forme A-B-A (typique selon Joan Acocella -cf un autre fil) mais seulement : A (much in here that ballet lovers should adore) -B (but : ça, ça, et encore ça)... (Ce qui effectivement n'est pas très bon pour la vente...)


*pour la réponse à cette question, lire avec assuidité... Dansomanie

[sophia]

Deux autres critiques américaines, cette fois dans le Film Journal International:

Film Review: Ballerina, by Maria Garcia (12 janvier 2009)

et dans Village Voice:

The Kirov and Les Ballets C de la B Seen Through the Lens, by Deborah Jowitt (13 janvier 2009)

[serge1 paris]

Trouve t-on le DVD de Ballerina à la FNAC ? Je l'ai demandé et il ne l'ont pas trouvé sur leur ordinateur ...

[sophia]

On ne le trouve pas, ou du moins pas encore, dans le commerce de grande distribution. On peut toutefois le commander sur le site des Films du Tamarin: http://www.filmstamarin.fr/filmstamarin/pageLibre000101c0.html

Cela dit, je vous conseillerais peut-être d'attendre sa sortie officielle en DVD, car Bertrand Normand a annoncé récemment dans une interview qu'il devrait paraître prochainement avec quelque chose comme 45 minutes de bonus...